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| La langue Navaro au service de l'espionnage américain | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La langue Navaro au service de l'espionnage américain Mar 21 Mar 2006, 9:27 pm | |
| Source : http://www.zataz.com/reportages-securite/7010/Enigma--Navajo--code-talkers.html - Citation :
- Ceux qui parlent au vent
Alors que le monde commémore le 60ème anniversaire du débarquement du 6 juin 1944, retour sur une page de l'histoire de la seconde guerre mondiale. La guerre des codes.
Code and Co !
"Les dés son sur le tapis" c'est via ce message diffusé par la BBC, le 5 juin 1944, que les résistants français ont su qu'il était temps de faire sauter routes, ponts et chemin de fer pour empêcher l'armée allemande de l'époque de ravitailler les cotes. Un message codé comme il en a été diffusé des milliers. Les Allemands et les Américains avaient, eux aussi, mis en place plusieurs systèmes de codages qui connaîtront des sorts différents. Le plus connu, le système Enigma. Le plus efficace, le système Navarro.
Enigma
Le conflit de 39-45 va être un tournant décisif dans l'évolution de la cryptographie, le codage de message, notamment avec l'utilisation, par les Allemands, de la machine ENIGMA. Cette "machine à écrire" a été inventée en 1923 par l'entreprise Suisse Cipher Machine, Chieffrienmaschinen Aktien Gesellschaft. Elle était composée d'un clavier et de trois rotors. La marine allemande va décider, dés 1928, de la mettre en fonction sur tous ses bâtiments. Dés juin 1930, la version finale, nommée ENIGMA I, sera utilisée par toute la hiérarchie allemande. Le système est somme toute efficace. Plusieurs séries de lettres, qui additionnées forment un code indéchiffrable sans la clé et la machine elle-même. Seulement, c'est sans compter sur la chance qu'auront les soldats alliés de tomber sur un sous-marin allemand intact. Des machines Enigma seront ainsi récupérer par les commandos britanniques sur plusieurs Uboots allemands, en 1941 sur un U-110, en octobre 1942 sur un U-559. [g]Le film U-571, de Jonathan Mostow, s'inspire d'un autre fait d'arme en relatant la prise d'un sous-marin allemand et de sa machine Enigma par un commando américain en 1944[/g]. Le codage sera "cassé" par un Britannique, Alan Turing. Ce technicien du code travaillait pour le Government Code Cypher School à Bletchley. La section chiffre des services secrets du Royaume-Uni.
Ce GCCS va être un acteur important dans le petit monde du chiffre. Déjà, lors du premier conflit mondial, les militaires britanniques mettent en place un bureau baptisé Bureau 40. La mission de cette cellule de renseignement, déchiffrer les messages des armées allemandes et espagnoles. Les chercheurs du bureau 40 vont, par exemple, découvrir le codage mis en place par l'armée allemande. Ces derniers utilisaient la technique de la substitution simple, en gros ils chiffraient leurs documents en remplaçant chaque même lettre, en clair, par une seule unité cryptographique. Les historiens estiment aujourd'hui que plus de quinze mille messages secrets ont été ainsi décodés par le Bureau 40, d'octobre 1914 à février 1919.
L'aigle sort ses plumes
C'est justement à partir de 1919 que les Américains vont commencer à s'intéresser sérieusement à l'étude des codes et chiffres. Pour cela ils vont créer la "Black Chamber", une structure identique au Bureau 40. la chambre noire va être constituée par le père du chiffre américain, Herbert Osbourne Yardley. Son rôle, dés 1919, casser les codes utilisaient par les militaires japonais. Quatre ans plus tard, en 1923, l'Us Army met en place un vrai service ayant pour unique mission, casser du code. Les Américains fusionnent les fonctions de chiffres et de cryptanalyse sous l'égide d'une seule et unique section, le "Signal Intelligence Service" (S.I.S). Durant la seconde guerre mondiale, les ingénieurs allemands et japonais, aidés par de sérieuses fuites au sein de l'armée Us, se voient capable d'intercepter et casser n'importe quels messages alliés. En 1942, l'Etat-major américain décide un chamboulement total. Il fallait inventer un nouveau système de sécurisation des messages. C'est alors que les ennemis d'antan, les indiens, sont redevenus respectables. L'idée vient de Philipp Johnston, un enfant de missionnaire élevé dans une réserve Navajo dans la région de San Diego. Ce dernier réfléchissait, en temps qu'ingénieur, sur un nouveau système de chiffrage de message. Il proposa son idée au lieutenant-colonel James E. Jones, officier des transmissions dans le Camp Elliott. Autres points forts des Navajos. La langue Navajo est de la famille des langues Na-Dene. Comprenez qui n'a aucun lien avec une langue européenne ou asiatique. Les esquimaux font partis de cette catégorie. Autre fait important, les Navajos étaient le seul peuple a ne pas avoir eu la visite d'étudiants allemands depuis 1922. Avec ces éléments en mains, quelques semaines plus tard, la mission "code Talkers" étaient lancées par l'Etat major US.
L'US Army va donc s'équiper de ce code de chiffrement révolutionnaire et cela grâce au langage des indiens Navaros. Un vocabulaire, des phrases, qui n'existaient que sous forme orale. Les Américains vont donc inventer l'alphabet et l'écriture Navaro, d'où un décryptage impossible à l'époque. [g]Le film WindTalkers de John Woo, Nicolas Cage, retrace l'histoire de ces indiens Navaros qui font parties intégrantes de la victoire des alliées lors de ce conflit mondial[/g]. Les mathématiciens de l'US Army, basés à l'époque au Camp Pendleton, en Californie, vont transformer la langue Navaro en un code quasi indéchiffrable car basé sur aucune formule mathématique. Le "Code Talkers" Navajo employé des mots tirés de la nature pour ensuite décrire des termes militaires spécifiques ? Par exemple, les Navaros parlaient des Saumons sous le mot de "Besh-Lo". Traduit, Besh-Lo donnait "poisson de fer" qui en langage militaire signifiait sous-marin. Même idée pour "Da-he-tih-hi" qui signifiait Colibri, il identifiait pour les soldats américains l'aviation. Donc-la-ih, signifiait étoile. La traduction militaire décrivait un général. "Da-gha-hi", signifiait barbe, comme celle portait par les légionnaires français. En trois ans, de 1942 à 1945, prés de 450 indiens des réserves de l'Arizona et du Nouveau-Mexique vont être utilisés pour mettre en place ce code atypique. Vingt-neuf d'entre eux iront sur le terrain pour servir de codeur/décodeur. Prés de deux cents vingt cinq mots seront ainsi inventés. L'Oncle Sam étant ce qu'il est, les indiens Navajos étaient surveillés comme un diamant sur le sable. Ces soldats pas comme les autres étaient perpétuellement escortés par d'autres soldats qui avaient pour mission de les protéger... mais aussi de les tuer en cas ou ils tomberaient entre les mains ennemies.
Les "code talkers" resteront dans l'anonymat jusqu'en 1968. Les services secrets US vont se servir de ce code durant la guerre froide avant de l'abandonner définitivement. En 1982, le gouvernement américain institua en l'honneur des "code talkers" une fête nationale, le 14 août. Sur vingt neuf Navajos, quatre sont encore vivant aujourd'hui. Ils ont reçu, en 2001, la médaille du Congrès, la plus haute récompense décernée à des civils. Les vingt cinq autres l'ayant reçu titre posthume. Comble du comble, la médaille du Congrés US et la plus haute distinction remise à un civil. Les soldats Navajos n'ont même pas eu le droit aux honneurs militaires. | |
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