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| L'abbé Pierre | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: L'abbé Pierre Jeu 23 Nov 2006, 9:23 pm | |
| Source :http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Pierre - Citation :
Abbé Pierre
Henri Grouès, dit l’abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon, est un prêtre français, fondateur en 1949 d'Emmaüs, une organisation pour les pauvres et les réfugiés.
Biographie
Enfant d'une riche famille aisée et pieuse de soyeux lyonnais (mais originaire en partie de la vallée de l'Ubaye, dans les Alpes), son père, homme de bonté, visitait les plus démunis, emmenant parfois ses enfants, au nombre de sept, dont il est le troisième. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers Veilleurs, où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres.
À 16 ans, il veut se faire franciscain, cependant il devra attendre 17 ans et demi. À ce sujet il déclara « On me disait beau gosse, peut-être même un peu mondain, pourtant, le lendemain je serai moine.»
Entrée dans les ordres
En 1931, il renonce à tout héritage et entre chez les capucins. En religion, Henri Grouès devient frère Philippe. En 1932, il entre au cloître au couvent de Crest. Il est ordonné prêtre en 1938. En avril 1939, il devient vicaire à Grenoble.
Seconde Guerre mondiale
Vient la Seconde Guerre mondiale, où il est mobilisé comme sous-officier dans le train des équipages, en décembre 1939.
Selon certains écrits le concernantréf. nécessaire, il aurait été impliqué dans l'aide aux Juifs pourchassés par les nazis : « En juillet 1942, deux juifs pourchassés lui demandent de l'aide. Il découvre alors les persécutions et s'engage immédiatement, apprend à faire les faux papiers. Dès août 1942, il commence à faire passer des juifs en Suisse. » Cependant, ces affirmations n'ont pas été corroborées par des témoignages authentifiés.
Il participe à la création de maquis dans le Vercors et la Chartreuse.
Il aide les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Il prend le nom d'Abbé Pierre dans la clandestinité. En 1944, il passe en Espagne puis rejoint Charles de Gaulle à Alger.
Il devient une haute figure de la Résistance.
Carrière politique
Après la guerre, il est député de Meurthe-et-Moselle aux deux Assemblées nationales constituantes (1945-1946), comme indépendant apparenté au Mouvement républicain populaire (MRP), puis à l'Assemblée nationale de 1946 à 1951, où il siège au groupe MRP.
En 1947, il est vice-président de la Confédération mondiale, mouvement fédéraliste universel. Avec Albert Camus et André Gide, il fonde le comité de soutien à Garry Davis, citoyen du monde.
Fondation d'Emmaüs
Il fonde en 1949 l'association Emmaüs (du nom d'un des épisodes des évangiles) d'aide aux déshérités, particulièrement aux sans-abris. Il commence ainsi, dés 1950 par la communauté d'Emmaüs Neuilly-Plaisance.
Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériels et d'objets de récupération et construisent des logements. C'est une organisation laïque. Le parlementaire quitte l'enceinte du Palais-Bourbon, le soir venu pour aller rejoindre les gueux, les miséreux.
Grand sportif, il n'hésitera pas à faire des plongeons spectaculaires pour attirer l'attention du public et des médias.
En 1952, il participera au jeu "Quitte ou double" pour alimenter financièrement son combat, où il gagnera 254 000 francs.
Hiver 54, l'insurrection de la bonté
L'abbé Pierre acquiert sa notoriété à partir du très froid hiver de 1954, meurtrier pour les sans-abris pour une « insurrection de la bonté ». « Il y a 50 ans, tous sortaient à peine des atrocités de la guerre. Tous avaient dû fuir, chacun se sentait proche des réfugiés. Les gens se rappelaient la souffrance et la peur. Ils étaient davantage prêts à réagir. Mais on ne renouvelle pas des faits historiques comme celui-là.»
Le jeune prêtre lançait le 1er février 1954 un appel sur les antennes de Radio-Luxembourg (RTL) : « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre les hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous en prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France, merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux sans-abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : 5000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse, ne couchera ce soir sur l'asphalte ou les quais de Paris. Merci.» Le lendemain, la presse titra sur « l'insurrection de la bonté ». L'appel rapportera 500 millions de francs en dons.
Réforme de la doctrine de l'Église
En 2005, dans son livre Mon Dieu… pourquoi ?, rédigé avec Frédéric Lenoir, il déclare qu'il a eu des relations sexuelles alors qu'il était tenu par son vœu de chasteté. Aucune de ses relations n'a duré, car il était tiraillé entre son désir et son vœu de célibat. À ce sujet, il se prononce pour une réforme de la doctrine de l'Église en faveur du mariage des prêtres. Et ne comprend pas l'interdiction de Jean-Paul II et de Benoît XVI, car ils autorisent le mariage des prêtres dans les pays orientaux De plus, il voit dans cette autorisation un moyen de lutter contre la pénurie de nouveaux membres de l'Église.
Il se prononce également pour l'ordination des femmes et ne s'oppose pas à l'homoparentalité, à condition que les enfants ne subissent aucun préjudice psychologique ou social et explique notamment son opinion sur le fait « qu'un modèle parental classique n'est pas nécessairement gage de bonheur et d'équilibre pour l'enfant ». Mais il se déclare contre le mariage et préfère y substituer une « alliance » homosexuelle. Car selon lui, le mariage homosexuel « créerait un traumatisme et une déstabilisation sociale forte ».
Un « juste » ?
L'image du grand barbu en soutane, en grosse pèlerine et godillots forge vite son statut de « héros légendaire », de « juste ». Il a une très grande popularité en France, les enquêtes d'opinion qui la mesurent le placent souvent en tête, notamment celle annuelle du Journal du Dimanche. Il a demandé à être retiré de la liste des nominés. « C'est à la fois une arme et une croix », avoue-t-il.
Encore dans les dernières années de sa vie, malgré la maladie et l'âge, il est descendu dans la rue pour soutenir la cause des pauvres. Il a donné sa crédibilité et soutenu l'association Droit au Logement (DAL), qui dans les années 1990, ne cesse de bousculer les autorités en place, quelle que soit leur couleur politique, en réquisitionnant des logements laissés vides par leur propriétaire.
Lorsque son ami Roger Garaudy est traduit en justice pour négationnisme, en 1996, il lui apporte son soutien «à titre amical», et accompagne ce soutien de propos ambigus sur les Juifs et le judaïsme qui lui vaudront d'être exclu du comité d'honneur de la LICRA. L'abbé Pierre se démarquera ensuite des tentatives pour « nier, banaliser ou falsifier la Shoah ». Selon les termes du quotidien L'Humanité, «ce revirement tardif ne dissipe cependant pas le malaise»[1].
Le 1er février 2004, 50 ans après son premier appel, l'Abbé Pierre a lancé un nouvel appel à la solidarité, depuis l'esplanade du Trocadéro à Paris, devant 6 000 personnes pour pallier l'incurie.
Un survivant
Il a été régulièrement malade, notamment des poumons quand il était jeune.
Il s'est sorti indemne de situations abracadabrantes : tombé dans une profonde crevasse quand il aidait des gens à s'enfuir pendant la guerre rescapé quand l'avion dans lequel il se trouve réussit un atterrissage d'urgence, sans réacteur, dans les années 1950 en Inde et surtout, naufragé miraculé en 1963, au Rio de la Plata entre l'Argentine et l'Uruguay. 80 personnes perdent la vie autour de lui, qui survit accroché à un bout de bois Tous ces accidents vont participer à lui forger une image de miraculé.
Distinctions
14 juillet 2004 : élevé à la dignité de Grand'Croix de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 avec palmes Médaille de la Résistance Plusieurs décorations étrangères
Hommage
Le samedi 17 septembre 2005, a été baptisée à Hédé en Ille-et-Vilaine, la première école à son nom.
Bibliographie
Testament…, 1994, ISBN 2724281039 Confessions, 2002, ISBN 2226130519 Je voulais être marin, missionnaire ou brigand, rédigé avec Denis Lefèvre, 2002, ISBN 2749100151 ISBN 2290342211 L'Abbé Pierre, la construction d'une légende, par Philippe Falcone, Golias, 2004, ISBN 2914475497 Mon Dieu… pourquoi ? est un recueil de petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie il aborde également des sujets d'actualités comme le célibat des prêtres, l'ordination des femmes, le fanatisme religieux, le désir et le sexe, le mariage homosexuel. Il a été rédigé avec Frédéric Lenoir aux éditions Plon, 2005, ISBN 2259201407 Les droits d'auteur de ses livres vont permettre de finaliser le chantier des 1.500 logements très sociaux dont il rêve.
Il décide de témoigner dans un testament audiovisuel et littéraire. Ce CD, Testament…, ISBN 2227475323, parait le 9 décembre 2005, pour fêter le 56e anniversaire de la Fondation d'Emmaüs. L'abbé Pierre utilise ce support pour y graver des réflexions personnelles, des textes ainsi que des paroles inspirées de passages bibliques. Il affirme « J'ai passé ma vie à prier Dieu pour mourir jeune.» et ajoute avec malice : « Vous voyez c'est raté ! »
Rétrospectives
En 1955 Robert Darène popularisera son histoire avec Les Chiffonniers d'Emmaüs, puis en 1989 Denis Amar réalise une biographie avec son film Hiver 54, l'abbé Pierre, avec Lambert Wilson dans le rôle de l'abbé Pierre.
Dernière édition par le Mar 23 Jan 2007, 9:33 am, édité 3 fois | |
| | | Alpaga Modératrice
Nombre de messages : 1515 Age : 43 Localisation : Belgique Langue : français, néerlandais Emploi/loisirs : badminton, théâtre, cinéma Date d'inscription : 11/03/2006
| Sujet: Emotion générale après la mort de l'abbé Pierre. Lun 22 Jan 2007, 11:19 pm | |
| Emotion générale après la mort de l'abbé Pierre PARIS (Reuters) - L'abbé Pierre, ardent défenseur des sans-abri et personnalité parmi les plus aimées en France, est décédé lundi à l'âge de 94 ans. Un hommage national lui sera rendu vendredi, jour de ses funérailles à Notre-Dame-de-Paris en présence de Jacques Chirac. De son vrai nom Henri Grouès, l'abbé Pierre est mort à 5h25 à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où il avait été admis le 14 janvier pour une bronchite qui a dégénéré en infection pulmonaire. L'homme d'Eglise à la barbe grise et à l'éternelle soutane s'est fait connaître par son appel de 1954 à "l'insurrection de la bonté" en faveur des mal-logés, qui avait suscité un élan de générosité et poussé le Parlement à lancer un programme de 12.000 logements d'urgence. Les communautés Emmaüs, nées du mouvement des Chiffonniers d'Emmaüs créé par l'abbé en 1949, accueillent aujourd'hui près de 4.000 personnes en France et sont présentes dans une quarantaine de pays. Personnalité préférée des Français, jusqu'à ce qu'il demande à ne plus figurer dans ces enquêtes de popularité, l'abbé Pierre a été désigné l'an dernier troisième "plus grand Français de tous les temps", derrière Charles de Gaulle et Louis Pasteur, lors d'un sondage télévisé. Jacques Chirac s'est dit "bouleversé" par son décès. "Avec la disparition de l'abbé Pierre, c'est la France entière qui est touchée au coeur. Elle perd une immense figure, une conscience, une incarnation de la bonté", a-t-il déclaré dans un communiqué. FRONDEUR Cinquième enfant d'une famille aisée - son père était négociant en textile à Lyon - Henri Grouès avait été saisi par la vocation religieuse dès l'adolescence et était devenu franciscain. Engagé dans la Résistance sous le nom d'abbé Pierre, il avait fabriqué des faux papiers, caché des juifs et rencontré le général Charles de Gaulle, chef de la France Libre, en 1943 à Alger. Après la guerre, il avait été député MRP (chrétien-démocrate) de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951. Le 1er février 1954, après la mort, à cause du froid, d'une femme sur un trottoir à Paris, l'abbé Pierre lance son appel. "Chaque nuit, ils sont plus de 2.000, recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu", explique-t-il sur les ondes de Radio-Luxembourg, ancêtre de RTL. "Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe et où on lise sous ce titre, 'Centre fraternel de dépannage', ces simples mots : toi qui souffre, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime", ajoute-t-il. Il multipliera ensuite les "coups de gueule" contre l'exclusion. Lors d'une de ses dernières apparitions en public, il y a un an, il s'était rendu à l'Assemblée nationale pour pousser les députés à maintenir l'article de loi qui oblige les communes à construire au moins 20% de logements sociaux. En 1996, l'abbé Pierre commet un de ses rares impairs en soutenant le philosophe Roger Garaudy, auteur d'un livre niant l'existence de la Shoah, avant de retirer ses propos. Frondeur, il se prononce pour l'ordination des femmes dans son livre "Mon Dieu... pourquoi ?" publié en 2005. Il explique également qu'il connaît des prêtres vivant en concubinage avec une femme et confesse avoir brisé son voeu de chasteté "de manière passagère". "CONTINUER" Cinquante-trois ans après l'appel de 1954, son combat pour les déshérités semble avoir trouvé de nouveaux relais. En établissant des campements de tentes à Paris et en province cet hiver, l'association jusqu'alors inconnue des Enfants de Don Quichotte a ainsi contraint le gouvernement à prendre des mesures d'urgence pour les sans-abri. A la suite de cette opération, Jacques Chirac a demandé que le droit "opposable" au logement soit inscrit dans la loi. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, a estimé lundi que cette loi "est vraiment la loi de l'abbé Pierre" et formé le voeu qu'elle porte son nom. "Le meilleur hommage qu'on pourra rendre à l'abbé Pierre, c'est de continuer", a déclaré pour sa part le président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, lors d'une conférence de presse. Les Enfants de Don Quichotte, ont estimé qu'"il y a urgence à donner raison à l'abbé Pierre" et ont demandé dans un communiqué l'application immédiate des promesses du gouvernement, dont l'ouverture de 27.000 places d'hébergement. Le cercueil de l'abbé Pierre sera exposé à partir de mercredi dans la chapelle de l'hôpital du Val de Grâce. Après les funérailles à Notre-Dame-de-Paris vendredi, il sera inhumé dans la plus stricte intimité à Esteville, en Seine Maritime, où le mouvement Emmaüs possède une "halte". Sources: REUTERS | |
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