Pierre de BOISSIEU

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Conseil européen


Pierre de Boissieu, une légende de Bruxelles

Par Marc Paoloni | lundi 23 novembre 2009




Bien plus qu’un acteur clé de la construction européenne, Pierre de Boissieu - qui devient secrétaire général du Conseil des ministres de l’UE - est quasiment une légende pour toute une génération de diplomates, d’Eurocrates et de journalistes qui ont arpenté les couloirs de l’Europe entre le milieu des années 1970 et la fin de la dernière décennie. Débarqué à Bruxelles en 1978 au cabinet du vice-président de la Commission François-Xavier Ortoli, ce jeune Enarque de 35 ans prend vite ses marques vis-à-vis de ses collègues, de ses interlocuteurs, voire, diront certains, de son patron. Il ne sera d’ailleurs pas étranger au succès des deux initiatives qui ont pavé le chemin de l’euro : la fondation du Système monétaire européen et la création de l’unité de compte européenne : l’écu.
Un début de parcours européen qui s’achève en 1984, qui se poursuit cinq ans durant, mais de façon moins visible, à Paris, à la direction des affaires économiques au Quai d’Orsay, puis qui rebondit avec sa nomination en 1993 comme Représentant permanent de la France auprès des institutions européennes. Battant des records de longévité aussi bien à la tête de cette ambassade que parmi ses homologues européens, Pierre de Boissieu fut jusqu’en 1999 un poids très lourd dans les enceintes du Conseil : au sein du Comité des Représentant permanents – le Coreper – comme dans les réunions ministérielles et, même, dans les Conseils européens. S’appliquant à ne pas être classé politiquement, il fut le conseiller très écouté tant de François Mitterrand que de Jacques Chirac.
Ses idées, ses combats, ses succès se retrouvent d’ailleurs au travers de nombreuses décisions importantes, y compris les traités successifs de l’UE. Certains se souviennent de ses bras de fer avec les équipes de Jacques Delors autour de la « structure en piliers » du traité de Maastricht. Pierre de Boissieu n’est jamais devenu militant d’un quelconque fédéralisme européen. Son intelligence, son séjour outre-Rhin au début de sa carrière de diplomate, son expérience dans les complexes négociations bruxelloises en ont fait ce qu’il est coutumier d’appeler un « Européen de raison ». Ses convictions comme ses actions lui valurent très vite l’admiration des uns, l’antipathie des autres.
Nommé en septembre 1999 Secrétaire général adjoint du Conseil, Pierre de Boissieu a alors brusquement basculé de la lumière à l’ombre, de la médiatisation extrême à un anonymat délibéré. De la discrétion, mais pas, pour autant, de l’impuissance. Alors que le Secrétaire général, Javier Solana, se consacrait à ses tâches de Haut Représentant de la PESC, l’homme est devenu le patron absolu de l’institution. Sa connaissance des dossiers, des mécanismes institutionnels, du personnel politique des Etats membres de l’UE l’ont rendu incontournable. Et c’est assurément la raison essentielle qui a amené le Conseil européen à le reconduire dans cette fonction, avec le titre cette fois de Secrétaire général, jusqu’à l’heure de sa retraite en juin 2011.



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Aurait-il par hasard un lien de parenté avec l'aide de camp et gendre du Général De Gaulle, Alain De Boissieu ?

Je ne sais pas. La toile ne nous livre rien sur sa biographie à part qu'il est né en 1945. Il pourrait donc bien être le fils du célèbre général. Rien trouvé non plus dans les sites de généalogie. Il semble en tous cas être un membre influent du cénacle de la République.