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 Bases américaines dans le monde

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MessageSujet: Bases américaines dans le monde   Bases américaines dans le monde EmptyMer 04 Avr 2007, 3:46 pm

Source : ]http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bases_militaires_des_%C3%89tats-Unis_d'Am%C3%A9rique_dans_le_monde

Liste des bases militaires des États-Unis d'Amérique dans le monde

Citation :
Ceci est une liste non exhaustive des bases militaires des forces armées des États-Unis d'Amérique dans le monde hors du territoire métropolitain au début du XXIe siècle. Suite aux programmes de réorganisation en cours (BRAC 2005), de nombreuses installations sont en cours de fermeture, surtout en Europe de l'Ouest.

Allemagne

Ansbach
Bad Aibling
Bad Kreuznach
Bamberg
Baumholder
Darmstadt
Friedberg
Garmisch
Geilenkirchen (Geilenkirchen Air Base)
Giebelstadt
Grafenwoehr
Hanau
Heidelberg
Hohenfels
Illesheim
Kaiserslautern
Kitzingen
Mannheim
Ramstein Air Base
Rhein-Main Air Base (fermé le 30 décembre 2005)
Schweinfurt
Spangdahlem Air Base
Stuttgart
Vilseck
Wiesbaden/Mainz
Wuerzburg

Arabie saoudite

Prince Sultan
Riyad (Riyadh Air Base)
Taif (King Fahd Air Base)

Bahreïn

Bahreïn (Naval Support Activity Bahrain)

Belgique

SHAPE-Chievres (Supreme Headquarters Allied Powers Europe)

Bolivie

Corée du Sud

Séoul (Camp Humphreys) (Camp Eagle) (Camp Long) (Yongsan)
Jinhae (COMFLEACTS Jinhae)
Dongducheon (Camp Casey)
Gunsan (Kunsan Air Base)
Osan (Osan Air Base)
Pusan (Camp Hialeah)
Daegu (Camp Henry)

Cuba

Guantanamo (Guantanamo Bay Naval Station)

Djibouti

Équateur

Manta

Espagne

La Jota (Rota Naval Station)
Moron
Saragosse

Royaume-Uni

Alconbury (RAF Alconbury)
Lakenheath (RAF Lakenheath)
Menwith Hill (RAF Menwith Hill)
Mildenhall (RAF Mildenhall)
Moleswoth (RAF Molesworth)
St Mawgan (Joint Maritime Facility, Cornwall)
Upwood (RAF Upwood)

Territoires d'outremer du Royaume-Uni

Diego Garcia (Navy Support Facility Diego Garcia)

Serbie

Camp Bondsteel (Force de l'Orgagisation du Traité de l'Atlantique Nord depuis la guerre du Kosovo en 1999)

Grèce

Souda Bay en Crète (Naval Support Activity Souda Bay)

Groenland

Thulé (base) http://www.nctskef.navy.mil/

Italie

Aviano Air Base
Gaète (Naval Support Activity Gaeta Italy)
Livorno (Camp Darby)
Naples (Naples Naval Support Activity) (Naval Hospital Naples)
Sigonella (Sicile)
Pise
Vérone
Vicenza

Japon

Atsugi (Atsugi Naval Air Facility)
Camp Zama
Iwakuni (MCAS Iwakuni) fermeture en 2006
Kadena (Kadena Air Base)
Misawa (Misawa Naval Air Facility) (Misawa Air Base)
Okinawa (Naval Hospital Okinawa) (Camp S.D. Butler) (Torii Station) (Il reste de très nombreuses bases et aéroports militaires américains sur l'île principale d'Okinawa, appelée Okinawa Honto. De 1945 à 1972, Okinawa était sous administration américaine. Durant la guerre du Viêt Nam, Okinawa a été considérée comme le porte-avions américain de la région. Il est avéré que des bombardiers à destination du Viêt Nam ont transité, armés, par Okinawa. Dans le musée de la Paix au sud de l'île, il est écrit que la bombe atomique aurait été stockée sur l'île. Les Américains ont rétrocédé l'île aux Japonais en 1972, suite à des violentes manifestations.
Sasebo (Sasebo Fleet Activities)
Yokosuka (Yokosuka Fleet Activities)
Yokota (Yokota Air Base)

Pays-Bas

Schinnen

Portugal

Lajes Field, Açores

Paraguay

Ciudad del Este
Elle fut installée juste après les attentats de 11 septembre 2001, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme avec l'argument de contrôler les réseaux terroristes dans les communautés musulmans dans la triple frontière (Argentine, Brésil et Paraguay).

Qatar

Al Oudeid

Turquie

Incirlik (Incirlik Air Base)
Izmir (Izmir Air Base)

Territoires d'outremer américains

Guam (Naval Forces Marianas) (Andersen Air Force Base)
Porto Rico (Roosevelt Roads Naval Station) (fermé depuis le 31 mars 2004)

État de l'Union hors d'Amérique du Nord

Hawaii
NS Barking Sands
COMNAVREG (OAHU)
Hickam Air Force Base
Marine Corps Base Hawaii Kaneohe Bay
Schofield/Shafter
USCG ISC Honolulu
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MessageSujet: Re: Bases américaines dans le monde   Bases américaines dans le monde EmptyMer 04 Avr 2007, 3:55 pm

Citation :
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2003/02/CHETERIAN/9935

Dans l’engrenage de la guerre

L’Asie centrale, base arrière américaine
En un an, Washington a mis en place son dispositif militaire en Asie centrale. A bas prix : quelques dizaines de millions de dollars d’aide lui ont suffi pour obtenir l’accord de dirigeants trop heureux de renforcer, par cette alliance, leur propre pouvoir. Grande perdante, la Russie voit son influence reculer rapidement dans la région.
Par Vicken CheterianLes véhicules militaires quittent la base située à l’aéroport de Manas, près de la capitale kirghize. Ils se dirigent vers Marmarnaya, un village voisin. En arrivant dans ce bourg de 1 700 habitants, ils s’arrêtent, et les soldats commencent leur patrouille de routine. L’ambiance est détendue ; quelques militaires américains et norvégiens distribuent des biscuits aux enfants. Au centre du village, le maire, M. Jindizbele Mazhitov, et plusieurs villageois commencent à discuter : ils se plaignent du bruit des avions militaires qui atterrissent et décollent jour et nuit ; du fait que pas une personne du village ne travaille à la base ; des routes défoncées ; des écoles qu’il faut remettre en état. Les habitants du village espèrent que l’arrivée de 1 900 militaires de sept pays différents non loin de chez eux leur permettra de transformer leur vie.

Pour mener sa guerre contre le terrorisme international, Washington a envoyé des troupes sous sa direction dans plusieurs pays de l’ex-Union soviétique. Les premières arrivèrent sur la base aérienne ouzbèke de Khanabad, d’où elles jouèrent un rôle majeur dans la campagne aérienne menée contre les talibans basés dans le nord de l’Afghanistan. Depuis, des forces américaines stationnent dans d’autres bases au Tadjikistan, et près de l’aéroport de Manas, au Kirghizstan. Un groupe de deux cents soldats des forces spéciales a gagné la Géorgie, afin de former l’armée du pays et de l’aider à mener des opérations antiterroristes dans les gorges du Pankisi, près de la frontière troublée de la Tchétchénie. Les événements du 11 septembre 2001 ont, en fait, accentué des tendances à l’œuvre depuis dix ans dans la région : le recul de l’influence de Moscou et l’installation de la nouvelle hyperpuissance mondiale.

L’arrivée des Américains a réveillé les espérances des populations. Le Kirghizstan en a retiré 24 millions de dollars d’avantages économiques ; l’aide militaire à la Géorgie pour la formation de quatre bataillons, composés chacun de cent soldats, est estimée à 64 millions de dollars, à quoi s’ajoutent 100 millions d’aide au développement. Mais celui qui a le plus de raisons de se réjouir est le président ouzbek Islam Karimov : « Les Etats-Unis ont joué un rôle majeur dans l’élimination des talibans et de la machine terroriste. Du coup, ils ont libéré l’Ouzbékistan de toute menace d’agression militaire ou idéologique », expliqua-t-il à la radio nationale (1). Et d’ajouter : « Je pense qu’ils seront là aussi longtemps qu’il le faudra pour nous protéger. »

Non seulement la campagne militaire américaine a aidé le président ouzbek à détruire les bases afghanes du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO) — dont les incursions à la frontière le gênaient de plus en plus —, mais elle lui a également permis d’obtenir un chèque de quelque 160 millions de dollars. Sa satisfaction tient aussi à ce que la vision du monde de Washington correspond à celle que Tachkent a fait sienne depuis des années : le danger pour l’ordre en place provient des militants islamistes, qui doivent être combattus de manière déterminée.

Pourtant, l’intervention américaine en Asie centrale suscite également des espoirs parmi les groupes d’opposants. Pour M. Boris Shikhmuradov, fondateur du Mouvement démocratique populaire du Turkménistan et ancien ministre des affaires étrangères, arrêté dans des conditions obscures en décembre 2002, comme pour M. Akezhan Kazhegeldin, ancien premier ministre kazakh, l’implication américaine et occidentale représente une avancée pour la démocratie (2). De fait, la quasi-totalité de l’aide des Etats-Unis à l’Ouzbékistan, au Kazakhstan et à la Géorgie contribue au développement, non seulement de l’économie de marché, mais aussi d’un système politique démocratique. La pression politique exercée par Washington a notamment amené l’Ouzbékistan à signer, en mars 2002, une déclaration conjointe avec les Etats-Unis, dans laquelle il promettait d’assurer « une société civile forte et ouverte », « le respect des droits humains et des libertés », « un véritable système multipartite », « des élections libres et équitables », « la pluralité politique, la diversité des opinions et la liberté de les exprimer », « l’indépendance des médias » et « l’indépendance de la justice ».

Et, selon Washington, ces engagements ont d’ores et déjà commencé à se traduire dans la réalité, même dans le cas difficile de l’Ouzbékistan : au début de l’année, Tachkent a aboli la censure, puis autorisé officiellement une organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits de l’homme. Le secrétaire d’Etat Colin Powell a évoqué, devant le Congrès, des « progrès substantiels et continus » en matière de droits humains et de démocratie. Pourtant Human Rights Watch et d’autres ONG soulignent que ces progrès restent bien limités, et souhaitent plus de pressions de Washington (3).

L’influence russe en chute libre
Dans les pays voisins, la situation semble plus noire encore. A Almaty, capitale du Kazakhstan, plusieurs journalistes ont été attaqués ou tués - Sergei Duvanov, arrêté pour un prétendu viol, se trouve toujours détenu. Au Kirghizstan, M. Feliks Kulov, un dirigeant de l’opposition, a été condamné en mai 2002 à dix ans de prison pour abus de pouvoir ; en juin, l’arrestation du député d’opposition Azimbek Beknazarov a entraîné des manifestations dans la ville de Djelalabad - les forces armées ont ouvert le feu et tué au moins cinq manifestants. Quant au Turkménistan, la tentative de meurtre de son chef d’Etat, le 25 novembre 2002, y a provoqué une nouvelle vague répressive et amené le pays à deux doigts d’une guerre avec l’Ouzbékistan.

Il y a dix ans, l’effondrement de l’Union soviétique avait entraîné un mélange d’espoir, d’incertitude et de déception. Les forces d’opposition se composaient alors de démocrates nationalistes et rénovateurs pro-occidentaux. Depuis, le niveau de vie a brutalement chuté, et l’idéologie nationaliste a été confisquée par des élites profitant de la toute nouvelle indépendance. L’islam s’est affirmé comme la principale bannière de contestation, de l’Ouzbékistan au Caucase du Nord. Mais, même pour les islamistes, l’ennemi numéro un, c’était la Russie : les dirigeants locaux n’étaient considérés que comme un appendice de la nomenklatura soviétique liée à Moscou.

Les forces d’opposition, y compris nombre d’islamistes, ne plaçaient pas Washington parmi leurs adversaires : au contraire, elles désiraient une influence croissante des Occidentaux sur les autorités locales. Mais l’alliance militaire directe conclue entre Washington et les dirigeants d’Asie centrale ainsi que la présence permanente de troupes américaines dans la région pourraient modifier ce sentiment et répandre l’idée que les élites locales dépendent désormais directement d’une Amérique en guerre contre les mouvements islamiques du monde entier.

L’attitude américaine a de quoi inquiéter Moscou. « Malgré leur orientation largement prorusse, les deux dernières administrations américaines n’ont arrêté aucune des initiatives politiques majeures qui ont heurté la Russie - le Kosovo, la constitution d’une zone d’influence dans l’"étranger proche (4)", l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, l’élargissement de l’Orgagisation du Traité de l'Atlantique Nord, les bases militaires en Asie centrale », explique Charles Fairbanks, fin connaisseur de la Russie et professeur à l’Ecole d’études internationales avancées de Washington.


Dernière édition par le Mer 04 Avr 2007, 3:57 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bases américaines dans le monde   Bases américaines dans le monde EmptyMer 04 Avr 2007, 3:56 pm

Citation :
Avec l’arrivée au Kremlin de M. Vladimir Poutine, l’armée crut pouvoir donner un coup d’arrêt à son déclin. L’état-major entendait écraser la résistance tchétchène, mais aussi accroître son influence dans le sud du Caucase et dominer un peu plus l’Asie centrale. Il a dû vite déchanter avec la guerre en Afghanistan et l’installation militaire américaine dans la région. En Géorgie, au Kirghizstan et au Tadjikistan se côtoient désormais les anciennes bases soviétiques, dirigées par des officiers russes avec surtout des recrues locales, et les troupes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Comment ces forces coexisteront-elles à terme ? Nul ne le sait. Dans les coulisses, la lutte pour l’hégémonie prend forme. Selon M. Oksana Antenenko, spécialiste de la Russie à l’International Institute for Strategic Studies de Londres, « on observe déjà des tensions dans les pays où se trouve une présence militaire parallèle, comme au Tadjikistan ou au Kirghizstan, mais aussi dans les pays qui coopèrent militairement à la fois avec la Russie et les Etats-Unis, comme le Kazakhstan ou l’Arménie. Les Etats-Unis réforment les structures de défense et entraînent les officiers, tandis que les Russes se contentent de fournir des armes bon marché. Si ces pays dépendent de la Russie pour leurs armements, leurs orientations militaires dépendent de plus en plus des Etats-Unis ».

L’influence politique de Moscou est en chute libre. Le 5 novembre 2002, les dirigeants russes convoquaient à la hâte une réunion du traité de sécurité collective de la Communauté des Etats indépendants (CEI) : M. Imomali Rakhmonov, président du Tadjikistan, qui accueille 25 000 soldats russes, venait en effet de déclarer qu’il collaborerait avec les Etats-Unis en cas de guerre contre l’Irak. La réunion ne parvint pas à aligner clairement les pays membres de la CEI sur la politique de Moscou (5).

Si Moscou sut rester calme après les attentats du 11 septembre 2001 - annonçant publiquement son intention de collaborer avec les Etats-Unis dans la campagne militaire en Afghanistan -, le Kremlin et son armée réagirent plus violemment, s’agissant du Caucase. Pendant un temps, Moscou accusa Tbilissi de protéger des combattants tchétchènes dans la région des gorges de Pankisi, une zone de Géorgie peuplée d’une minorité tchétchène et accueillant des réfugiés de Tchétchénie. Tbilissi nia. Pourtant, des combattants tchétchènes se trouvaient effectivement en territoire géorgien et, qui plus est, collaboraient activement avec le ministère géorgien de l’intérieur. Ainsi, en octobre 2001, des forces tchétchènes menées par le commandant Ruslan Gelayev attaquèrent des positions abkhazes à l’est de Soukhoumi (6). Or, sans une aide géorgienne, ces troupes n’auraient eu ni la motivation ni les capacités logistiques nécessaires pour se déplacer des gorges de Pankisi, dans le nord-est de la Géorgie, jusqu’à Svanetie, une région au nord-ouest, afin d’y lancer leurs attaques.

Les responsables géorgiens refusent toute intervention de l’armée russe sur leur territoire. Ils tentent, en outre, d’utiliser le problème tchétchène comme un moyen de pression pour modifier la position de Moscou sur un certain nombre de différends, en particulier les conflits en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Pourtant Tbilissi a finalement modifié ses positions et accepté que les Etats-Unis envoient 200 spécialistes militaires dans les gorges de Pankisi afin d’y combattre les restes d’Al-Qaida.

Contrairement aux événements d’Asie centrale, ceux qui se déroulaient au sud de ses frontières caucasiennes ont énervé les responsables à Moscou. A plusieurs occasions, l’aviation russe a bombardé des positions en Géorgie (7). En septembre 2002, les observateurs ont cru qu’une invasion russe de la Géorgie était imminente. Depuis, la menace de guerre a diminué, mais la pression de Moscou sur Tbilissi n’a pas cessé, et la Russie dispose d’une arme qu’elle a utilisée dans le passé : couper ses livraisons de gaz à la Géorgie, causant ainsi des coupures d’électricité - notamment à Tbilissi - pendant les mois d’hiver.

Les Géorgiens misent sur le soutien militaire et l’aide au développement des Etats-Unis pour résister aux pressions russes. Mais leur économie va mal : inefficacité, corruption gouvernementale et clientélisme s’ajoutent aux préoccupations d’un pays dont les autorités centrales ne contrôlent pas l’essentiel du territoire. Depuis deux ans, la communauté d’expatriés - notamment les humanitaires, les diplomates ou les hommes d’affaires - a constitué la principale cible de la criminalité. Objectif de la présence militaire américaine, la construction des forces militaires géorgiennes représente dans ce contexte un but difficile à atteindre.

Officiellement, le pays compte 20 000 hommes en armes, un chiffre faible, mais que des sources bien informées estiment très exagéré. Le budget annuel de l’armée est de 23 millions de dollars, soit 0,59 % du PIB (8). La plupart des soldats et des officiers ne sont pas payés. Un officier rencontré récemment racontait avoir quitté l’armée trois ans auparavant, car il n’avait pas touché de salaire pendant dix mois d’affilée. Il reste pourtant considéré comme officier, ce qui lui permet de payer tous les services publics à demi-tarif. Pour les consultants militaires américains, le plus difficile sera de réformer les structures de commandement militaire : la Géorgie en compte sept - et celle de l’armée régulière n’est pas la plus puissante. Ce type de division est classique dans les pays où les dirigeants, n’ayant pas confiance dans la loyauté des forces armées, multiplient les organismes afin de mieux les contrôler.

Une certitude en tout cas, le soutien militaire américain ravivera les rivalités locales. En Asie centrale, la puissance et l’influence croissantes de l’Ouzbékistan ranimeront les peurs et les jalousies des pays voisins, qui cherchent les moyens d’assurer leur sécurité. Pour la première fois, fin novembre 2002, le Kirghizstan a fait participer des forces armées chinoises à ses manœuvres et abrite une nouvelle base militaire russe sur son territoire (9). Dans le Caucase, l’arrivée de conseillers militaires américains en Géorgie a déjà suscité des critiques. Erevan, dont les relations avec Washington sont pourtant bonnes - l’Arménie arrive, après Israël, en tête de l’aide américaine par tête d’habitant -, craint que la présence militaire américaine en Géorgie n’affaiblisse la présence des Russes et n’accroisse l’influence d’Ankara. Des spécialistes turcs ont déjà rénové l’ancienne base aérienne russe située près de la ville de Marneuli, dans le sud de la Géorgie. Erevan s’inquiète aussi des pressions américaines pour le démantèlement des bases russes de Géorgie, notamment celles de Batoumi et d’Akhalkalaki, dont l’évacuation aboutirait à l’encerclement des forces russes basées en Arménie. Onze années après la chute de l’Union soviétique, Ankara continue à refuser d’ouvrir ses frontières et d’établir des liens diplomatiques avec l’Arménie.

L’arrivée des forces spéciales américaines en Géorgie - si loin du champ de bataille afghan - a ravivé les spéculations autour du grand jeu pétrolier. Les investissements occidentaux dans le secteur pétrolier de la Caspienne soulignent l’importance de l’enjeu : les entreprises occidentales ont investi environ 13 milliards de dollars au Kazakhstan depuis 1993, 8 milliards de dollars en Azerbaï-djan depuis 1994, alors qu’en Russie les investissements atteignent un total de 5 milliards de dollars depuis 1993 (10) - Moscou, il est vrai, refuse de céder à des étrangers la propriété ou la gestion de ses ressources énergétiques.

Protéger l’oléoduc
Pour autant, on avait exagéré, au milieu des années 1990, l’importance du pétrole de cette région. Les prétendus 200 milliards de barils de réserves annoncés de source américaine reflétaient surtout les intérêts stratégiques des Etats-Unis. La chute des prix du pétrole, à la fin des années 1990, et la pénurie de nouvelles ressources pétrolières dans le secteur azéri de la Caspienne ont entraîné le départ de Bakou de plusieurs géants du pétrole. En revanche, la découverte en 1999 d’un champ géant à Kashagan, dans le secteur kazakh, et la reprise des discussions sur la construction d’un oléoduc majeur entre Bakou (Azerbaïdjan) et Ceyhan (Turquie) ont relancé le débat. Les tensions accrues dans les relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ainsi que les incertitudes au Venezuela et la perspective d’une guerre en Irak pousseront les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, à rechercher des sources pétrolières nouvelles et fiables partout dans le monde.

C’est pourquoi la région de la Caspienne pourrait redevenir un centre d’intérêt pour Washington et Moscou. La Russie s’efforce d’accroître son pouvoir de négociation avec l’Europe et les Américains en se posant comme un rival du Golfe pour la fourniture de pétrole et de gaz. A cet effet, elle entend dominer le secteur énergétique des anciennes républiques soviétiques. Mais les Etats-Unis ont repoussé ses tentatives visant à échanger la dette géorgienne de 90 millions de dollars de factures de gaz contre l’achat de l’entreprise géorgienne de distribution du gaz (11).

Pour l’instant, les craintes sécuritaires de Washington et celles de la plupart des Etats du Caucase et d’Asie centrale coïncident. Washington se focalise sur les groupes islamistes radicaux, qu’il considère comme ses ennemis, dans la région comme dans le monde entier. En cherchant à les écraser, les Etats-Unis entendent simultanément s’assurer le contrôle des ressources d’hydrocarbures. Avec cette vision à court terme, ils sont incapables de comprendre les causes internes de la dissidence dans ces pays : les dirigeants en place ne répondent pas aux besoins des citoyens et s’appuient de plus en plus sur la répression pour se maintenir au pouvoir. L’aide militaire américaine et l’alliance avec Washington leur permettront de faire taire un peu plus les voix libérales et réformistes. Et le champ politique restera divisé entre, d’un côté, des régimes illégitimes et répressifs et, de l’autre, des forces clandestines radicales et violentes.

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