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| Les biocarburants, une vraie-fausse solution ? | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Les biocarburants, une vraie-fausse solution ? Mer 02 Mai 2007, 12:01 pm | |
| Source : http://g.jouis.free.fr/wordpress/?p=3 Informez-vous et dites non aux OGM ! Les biocarburants, une vraie-fausse solution ? C’est maintenant une certitude : l’ère du pétrole à bas prix a bel et bien pris fin. Avec l’imminence du pic d’extraction du pétrole et la déplétion de production qui s’ensuivra, il est urgent de trouver des alternatives. C’est pourquoi de plus en plus de pays prennent des mesures pour favoriser l’utilisation de ce qu’on appelle les biocarburants. La France a prévu de se doter dès 2007 de plus de 500 pompes distribuant du “bio-ethanol”. Les biocarburants sont le plus souvent des alcools ou des huiles d’origine végétale qui sont soit utilisés purs, soit ajoutés à l’essence ou au gazole. Le Brésil et les Etats-Unis détiennent une très large majorité des cultures mondiales destinées à la production de biocarburants. La Comission Européenne prend actuellement des décisions relatives à l’augmentation de la proportion de biocarburants dans les dépenses énergétiques des pays membres. L’idée de remplacer progressivement le pétrole par ces carburants “verts” paraît fort alléchante au premier abord. Ca y est, on a trouvé une solution pour l’après-pétrole ! Certes, l’utilisation des biocarburants permet de réduire la pollution directe. En effet le bilan de CO2 lors de la combustion de biocarburants est nul car on rejette dans l’atmosphère du CO2 préalablement retiré de l’air pour fabriquer les plantes lors de la photosynthèse chlorophyllienne, alors que la combustion de carburants classiques ajoute dans l’atmosphère du CO2 à base de carbone fossile. En revanche, les problèmes sociaux et environnementaux posés en amont ne sont pas négligeables. La production d’éthanol ou de diester nécessite de cultiver des milliers et des milliers d’hectares de canne a sucre, de colza, de palmiers à huile, le plus souvent à grands renforts d’engrais et de pesticides. En France, cette culture est mise en place sur des terrains en jachère. Mais dans les pays du Sud, elle est soit la cause de l’aggravation de l’expulsion des paysans pauvres comme c’est le cas au Brésil (qui se sont organisés pour résister avec le mouvement des paysans sans terre), soit la cause d’une déforestation massive comme en Indonésie par exemple. Dans tous les cas, cette culture se fait à grands renforts d’engrais et de pesticides, extrêmement nocifs pour l’environnement. Ainsi, pour alimenter les moteurs de nos voitures, on affame toujours plus les populations les plus vulnérables, et on pille toujours plus les ressources naturelles. Le passage du pétrole aux biocarburants ne fait que déplacer les problèmes. D’autant plus que le remplacement total du pétrole par les biocarburants est physiquement impossible, puisqu’il faudrait des surfaces de production végétale équivalant à six fois la surface terrestre. Les solutions ne semblent pas pouvoir provenir uniquement des alternatives au pétrole (car il y en a d’autres, certes polluantes, comme le charbon liquéfié), mais également et surtout de la réduction drastique des transports partout dans le monde. Cela impose notamment des changements radicaux de nos modes de vie, qui vont de l’optimisation de nos déplacements quotidiens à la relocalisation de l’économie. Plus globalement, si l’on aborde le problème de l’énergie en général (et non plus seulement celle nécessaire aux transports routiers), on s’aperçoit rapidement de l’aberration de remplacer les énergies fossiles par des énergies issues des plantes et des animaux. En effet, le biologiste Jeffrey Dukes a calculé en 2003 que chaque année, sur Terre, nous brûlons en énergies fossiles l’équivalent de 400 ans de production biologique de la planète… Encore une fois, il ne s’agit pas de chercher d’utopiques solutions dans d’autres sources d’énergies que celles que nous connaissons actuellement, mais bien de réduire drastiquement nos dépenses énergétiques à l’échelle mondiale. Il ne s’agit plus seulement de remonter la climatisation de 2° en été, comme le préconise le site officiel du film “Une vérité qui dérange” d’Al Gore, mais bien de ne plus utiliser du tout de climatisation (par ailleurs, le site dispense un certain nombre de conseils réellement utiles). Il ne s’agit plus seulement d’éteindre la lumière lorsqu’on quitte une pièce ou remplacer les ampoules classiques par des fluocompactes, mais bien de réfléchir à l’utilité de tous nos appareils électriques, polluants à fabriquer, polluants à faire fonctionner, polluants à recycler ou éliminer. Et la liste est encore longue pour toutes les économies réalisables individuellement. D’autres questions se posent aussi au niveau des transports de marchandises : est-il bien nécessaire de transporter des pommes de terre de Hollande en Italie, de les y transformer en chips, et de transporter les chips ainsi obtenues jusqu’en Hollande ? Etc…
----------------------------------------------------------------------- Pour en savoir plus : - La définition de l’encyclopédie Wikipedia. - Le site ASPO France (Association pour l’étude du pic du pétrole). - La définition de Wikipedia du mouvement des paysans sans terre. - Un texte très complet de l’association “Les Amis de la Terre” | |
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