Sarkozy reste ferme sur la fusion ANPE-Unedic

Source : http://www.lefigaro.fr/economie/20070328.FIG000000127_sarkozy_reste_ferme_sur_la_fusion_anpe_unedic.html

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Sarkozy reste ferme sur la fusion ANPE-Unedic

FRANÇOIS-XAVIER BOURMAUD. Publié le 28 mars 2007Actualisé le 28 mars 2007 : 09h29

Les partenaires sociaux sont opposés à tout projet de rapprochement.

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LE SERPENT de mer de la fusion de l'ANPE et de l'assurance-chômage se porte bien. Relancé par Jacques Chirac en début d'année, il figure dans le programme de Nicolas Sarkozy malgré l'opposition du patronat et des syndicats, pour une fois unanimes à dénoncer un tel projet. C'est que derrière les positions de principe, l'UMP ne doute pas de rallier à sa cause au moins une partie des partenaires sociaux si Nicolas Sarkozy, qui a évoqué le sujet hier avec Jean-Louis Borloo, parvenait à l'Élysée. « Pourquoi nous engagerions-nous sur une telle proposition si nous n'avions pas identifié des voies de passage ? » confiait hier Xavier Bertrand, porte-parole du candidat UMP, en marge d'une rencontre avec l'Association des journalistes d'information sociale.


Comme en écho, le directeur général de l'ANPE, Christian Charpy, soulignait, en présentant son bilan 2006, que l'agence a « beaucoup changé et continuera de changer ». Qualifiant l'idée d'une fusion des deux organismes de « vrai changement qui crée nécessairement des inquiétudes », il constatait juste qu'il s'agissait d'« un sujet politique à l'ordre du jour dont on verra s'il se concrétise ou pas après l'élection présidentielle ».

Nationaliser ou privatiser

Reste à savoir comment. Selon Xavier Bertrand, « il n'est pas question de démanteler le service public de l'emploi qui ne sera pas remis en cause. De même que nous ne voulons pas évincer les partenaires sociaux de la gouvernance ». C'est bien là toute la complexité d'une fusion ANPE-Unedic. D'un côté, un service public géré par l'État, de l'autre un organisme paritaire créé et géré par les partenaires sociaux depuis 1958. Dès lors, comment faire pour fusionner les deux entités ? Nationaliser l'assurance-chômage ou privatiser l'ANPE ? « Pour la réforme des retraites ou celle de l'assurance-maladie, on nous disait aussi que c'était impossible », relativise Xavier Bertrand. Pour la réforme du service public de l'emploi, les partenaires sociaux ont adressé le même signal d'alerte à Nicolas Sarkozy en nommant à la direction générale de l'Unedic un proche de l'union patronale de la métallurgie (Uimm) qui a la haute main sur le régime d'assurance-chômage.

Pour rapprocher les deux entités, l'idée serait en tout cas de s'inspirer du GIE (groupement d'intérêt économique) déjà mis en place entre l'ANPE et l'Unedic pour unifier leurs services informatiques et créer le dossier unique du demandeur d'emploi. Sans doute complexe à mettre en oeuvre, la fusion ANPE-Unedic relève pourtant d'une idée simple : que les services qui gèrent l'aide à la recherche d'emploi et ceux qui distribuent les indemnités chômage relèvent d'une même entité. Selon Christian Charpy, réduire d'une journée le délai entre l'inscription à l'Unedic et celle à l'ANPE se traduit par 12 500 emplois de plus sur un an. Aujourd'hui, ce délai a été réduit à quinze jours, l'objectif est de le faire passer à sept.

Une idée simple donc, et qui fête cette année ses vingt ans puisque c'est en 1987 que Philippe Séguin, alors ministre des Affaires sociales, la formulait pour la première fois.