Les couteaux s'aiguisent déjà

«En attendant Leterme, les couteaux s’aiguisent déjà.» C’est le titre d’un éditorial de Dirk Vanoverbeke dans Le Soir des 24 et 25 décembre. Ce journaliste nous explique que le climat de méfiance ne s’est pas dissipé, bien au contraire. Les observateurs flamands sont inquiets : par exemple, Bart Sturtewagen, du Standaard :

«La grande question demeure : quid le 23 mars ? La méfiance entretenue par les francophones offre bien peu d’espoir sur les chances d’un compromis historique avec la Flandre. Si cela ne réussit pas d’ici à Pâques, les élections s’imposeront et Leterme paiera la note. Et Verhofstadt restera l’homme le plus populaire du pays.»

Toujours selon Vanoverbeke, Walter Pauli, du Morgen, s’est quant à lui attardé sur «cette incroyable image des bancs des députés du cartel flamand de la Chambre [CD&V – N-VA] qui s’abstiennent d’applaudir au terme du discours de Guy Verhofstadt».

Qui a prétendu que la crise était terminée ? Ce bel enthousiasme de façade n’aura trompé que les éternels nicodèmes du belgicanisme, lesquels sont prêts à tout gober. D’autres ont compris, même s’ils y ont mis le temps. Philippe Dutilleul, l’auteur de «Bye-bye Belgium», le fameux docu-fiction de la RTBF, en a témoigné dans Le Soir du 12 décembre :

«Je serai franc et honnête. Jamais, à l’origine, en parcourant ce pays en tous sens pour nourrir le scénario du provoquant et controversé Bye-bye Belgium, je n’avais imaginé qu’il soit à ce point divisé et déliquescent. J’écarquillais les yeux devant le cynisme de mes interlocuteurs nationalistes flamands martelant, un sourire carnassier aux coins des lèvres, qu’on vivait déjà dans deux pays si différents que le divorce devenait inéluctable. J’hallucinais devant des observateurs politiques bien informés m’annonçant, penauds et résignés, que tout dossier d’importance au niveau fédéral faisait l’objet d’un marchandage communautaire au risque de l’impuissance et de la gabegie. J’ai cherché en vain dans cette architecture institutionnelle quelque chose qui respire le parfum de moules frites ou de chicons au gratin, qui annote une quelconque préoccupation collective belge… J’en suis revenu abasourdi mais résolu à tirer la sonnette d’alarme pour éviter de disparaître sans même m’en apercevoir… Comme dans un mauvais rêve.»

Philippe Dutilleul parlait d’un «pays pathétique». Un mois plus tôt, Joseph Henrotte, ancien secrétaire politique de la fédération de Liège du Rassemblement wallon, écrivait : «L’amour des Wallons pour un pays qui n’a jamais vraiment été le leur et qui ne les aime plus depuis longtemps a quelque chose de pathétique.» (Le Soir, 3 et 4 novembre 2007.)

Pathétique, vraiment ? Ce ne serait pas plutôt navrant ? Dans un Etat fédéral sur lequel il n’est plus permis de fonder une quelconque espérance, la minorisation de la Wallonie et de Bruxelles s’accentue.

Ainsi, le GERFA (Groupe d'étude et de réforme de la fonction administrative), après s’être penché sur la composition du gouvernement Verhofstadt III, a constaté, d'une part, «une rupture par rapport aux équilibres habituels et, d'autre part, que les francophones, malgré plusieurs déclarations triomphalistes, y décrochent une position plus que congrue». «Toutes les fonctions régaliennes, à l'exception des Finances, soit la Justice, l'Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères, la Fonction publique et le Budget sont attribuées à des néerlandophones», poursuit le GERFA (voir www.rwf.be).

Il est patent que ceux qui se préoccupent de sauver la Belgique à tout prix luttent contre l’intérêt général, qu’ils méprisent évidemment, lui préférant une myriade de petits intérêts égoïstes. Je le dis sans ambages : tout gouvernement fédéral, intérimaire ou non, doit échouer pour que la cause française de Wallonie et de Bruxelles progresse. Quand la Belgique va mal et que les belgicains ont peur, cela va bien pour nous, réunionistes, mais cela ira beaucoup mieux lorsque nous repartirons sur des bases saines, dans une nation faite pour nous, à notre mesure : la nation France. Notre force, c’est la fraternité républicaine qui nous galvanise, et la certitude d’aller, à bon droit, dans le sens de l’Histoire.

Nous avons sur les belgicains l’avantage d’une détermination sans faille. L’année 2008 sera rude, mais stimulante. Préparons-nous !

GAUVAIN a écrit:

Nous avons sur les belgicains l’avantage d’une détermination sans faille. L’année 2008 sera rude, mais stimulante. Préparons-nous !

Puisse le Ciel t'entendre !

A tous les réunionistes français de Wallonie et de Bruxelles, je souhaite que 2008 soit une grande année de combat démocratique pour faire avancer et - qui sait ? - triompher notre Cause.

2007 a confirmé tout le bien-fondé de notre combat : nous devons taper sur le clou, nous faire entendre, poursuivre notre mission envers et contre tout. Unissons nos efforts pour porter le coup fatal à un Système belge ébranlé, non que nous soyons mus par une volonté morbide de destruction, mais au contraire dans le dessein de bâtir des Régions Wallonie et Bruxelles vraiment fortes, avec et dans la France.

Que 2008 soit donc une année française par excellence, une année républicaine par excellence, une année révolutionnaire !

Les belgicains doutent, craignent pour l'avenir de leur détestable Etat ; certains n'y croient plus et broient du noir. J'ai, pour ma part, l'intime conviction que la Belgique ne surmontera pas ses contradictions internes, et que les nationalistes flamands - encore sous-estimés des belgeois sans joie - finiront par atteindre leur objectif suprême. Nous ne sommes pas de leur bord, mais nous pouvons contribuer à l'accélération du processus séparatiste en refusant qu'ils soient les seuls maîtres du jeu ; le plus tôt sera le mieux !

Vive la Wallonie française ! Vive Bruxelles français ! Vive la France !
Rien n'arrêtera le séparatisme en marche !

2008 sera un grand cru ou ne sera pas ! Tout dépendra également des interventions au niveau européen !

Malheureusement à mon avis 2008 ne sera pas un bon cru vu le peu de réaction des rattachistes lors de la situation ultra-favorable de cette crise politique.

Roy a écrit:

Malheureusement à mon avis 2008 ne sera pas un bon cru vu le peu de réaction des rattachistes lors de la situation ultra-favorable de cette crise politique.

Evidemment, le RWF n'a pas encore créé de section dans le Rhône ; cela viendra sans doute...

Pour le reste, le RWF n'a pas été inactif au cours de ces derniers mois. La crise politique, contrairement à ce que proclame la propagande officielle, n'est pas terminée : cette année-ci, et celles qui suivront, nous réservent encore quelques surprises...