Bruxelles en Flandre? Non...

Source : http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/397898/bruxelles-en-flandre-non.html

Bruxelles en Flandre? Non...

ENTRETIEN FRANCIS VAN DE WOESTYNE, MARTIN BUXANT

Mis en ligne le 25/01/2008

Citation :

"Si les Flamands veulent plus d'autonomie, ils perdront Bruxelles comme capitale." Olivier Maingain plaide aussi l'élargissement de Bruxelles contre les transferts de compétences vers la Flandre. Et puis, "les francophones sont unis"...
Olivier Maingain

Olivier Maingain, le président du FDF, livre son analyse de la situation politique, au lendemain de la seconde réunion du groupe Octopus.

Vous refusez le confédéralisme mais vous plaidez, aujourd'hui, pour un Etat Wallonie-Bruxelles : n'y a-t-il pas une contradiction ?

Non, pas du tout. Je suis pour le maintien d'un cadre fédéral mais avec, peut-être, une nouvelle organisation. Ce que je veux dire par Etat Wallonie-Bruxelles, c'est que, du côté flamand, il y a incontestablement une démarche d'autonomie très affirmée, au point qu'ils conçoivent leur avenir comme un Etat, à l'intérieur" ou en dehors du cadre belge. Ma réponse est de leur dire : vous avez en face de vous une logique étatique. Il est temps que les francophones puissent se donner une vision d'avenir et avoir une réponse à l'hypothèse séparatiste. Si nous avançons dans cette direction, alors disons clairement que Bruxelles avancera avec la Wallonie. Nous sortons à ce moment-là du régime classique avec trois Régions et trois Communautés. Nous voilà alors avec un Etat flamand et, en face, un Etat Wallonie-Bruxelles. Autrement dit, l'organisation institutionnelle de Bruxelles ne regarde plus les Flamands. A la plus grande autonomie flamande, nous leur répondons que l'avenir de Bruxelles est avec la Wallonie.

Mais Bruxelles est aussi la capitale de la Flandre. Les Flamands doivent-ils abandonner Bruxelles ?

Cela, justement, ils doivent en être conscients : plus ils vont vouloir aller vers l'autonomie, plus ils perdront une influence sur Bruxelles.

Doivent-ils abandonner Bruxelles comme capitale ?

Je n'ai jamais considéré Bruxelles comme capitale de la Flandre, parce que j'ai toujours considéré que la Flandre était une autre région que Bruxelles. C'est un coup de force que de mettre sa capitale dans une région qui n'est pas la sienne. C'est vrai que dans l'hypothèse de l'Etat Wallonie-Bruxelles, certaines institutions et administrations flamandes devraient quitter Bruxelles.

L'Etat Wallonie-Bruxelles, cela présuppose un lien géographique entre Bruxelles et la Wallonie. Pensez-vous que vous l'arracherez lors de cette négociation institutionnelle ?

Oui, c'est la priorité des priorités pour les francophones. C'est la revendication numéro 1 des francophones.

C'est la priorité de tous les francophones, ou juste celle d'Olivier Maingain ?

Je pense qu'aujourd'hui, il y a des pas de géants qui ont été faits par les partis francophones sur la conception de l'avenir entre la Wallonie et Bruxelles. Sur la relation entre la Wallonie et Bruxelles. Trop longtemps, des forces régionalistes ont oeuvré à Bruxelles et en Wallonie à dissoudre les liens; aujourd'hui, on a enfin une vision géopolitique francophone.

Un lien géographique entre la Wallonie et Bruxelles, c'est quoi ? Un couloir à Rhode-Saint-Genèse ?

Le lien territorial ne peut pas se faire uniquement en donnant un morceau de la forêt de Soignes, non. Dans notre esprit, pour donner à Bruxelles une dimension socio-économique et culturelle, procédons par consultation populaire. Rien n'interdit constitutionnellement de demander l'avis de la population si la portée de la consultation n'est pas décisionnelle. Cela éclairerait le débat politique.

Mais on connaît déjà la proportion des francophones dans la périphérie bruxelloise. Que voulez-vous concrètement pour faire ce lien géographique ?

A tout le moins les six communes à facilités de la périphérie.

C'est un tabou flamand ! Kris Peeters l'a redit : il n'entamera même pas une négociation portant sur le territoire flamand...

S'il dit cela, notre réponse sera : davantage d'autonomie et de compétences pour les Régions et Communautés, c'est un tabou.

Il y a quelques mois, vous disiez que l'élargissement de Bruxelles était la contrepartie à la scission de BHV. Aujourd'hui, c'est devenu une contrepartie aux transferts de compétences ?

Oui. C'est dans la perspective du nouvel équilibre institutionnel. Et c'est là que je dis qu'il y a eu de grandes avancées dans la réflexion francophone. Nous savons aujourd'hui que la modification institutionnelle de la Belgique ne va pas s'arrêter, donc nous avançons nous aussi avec une vision d'avenir. Et nous pensons à l'étape suivante face à la logique étatique flamande. Aujourd'hui, puisque les francophones sont prêts à ouvrir plus largement le débat institutionnel, il nous faudra l'élargissement de Bruxelles.

C'est la position des quatre partis francophones ?

Oui, je la perçois comme telle à ce stade.

Est-ce que le débat sera : "des compétences contre de l'argent" ?

C'est le fil conducteur que l'on ressent dans un certain nombre de propositions récentes flamandes. Gardons-nous de ce piège ! Il y a déjà eu un refinancement de la Communauté française contre de grandes avancées institutionnelles flamandes, ne répétons pas cette erreur.

Mais il faut quand même bien refinancer Bruxelles ?

Non.

Il ne faut pas refinancer Bruxelles ?

Pas comme on le conçoit au gouvernement bruxellois. La bonne manière de refinancer Bruxelles c'est de l'élargir : cela rééquilibrera les évolutions sociologiques. Secundo, on n'a pas besoin d'argent pour les politiques régionales, mais c'est parce que Bruxelles supporte des charges extérieures qu'elle manque de moyens. Il faut changer d'optique : on va apparaître demandeurs mais, en réalité, on dit juste que le fédéral doit financer les charges de capitale qui reposent aujourd'hui sur les épaules de Bruxelles.

Vous plaidez pour l'Etat Wallonie-Bruxelles. Ne devriez-vous pas, aussi, plaider pour que le maximum de compétences reviennent vers cet Etat ?

Nous n'avons jamais freiné sur le débat institutionnel. On n'a jamais fermé la porte à des accroissements de compétences. J'entends, aujourd'hui, que même le CDH ouvre cette porte. Il ne faut pas avoir peur de certains transferts de compétences. Ce n'est pas parce que la SNCB est fédérale que les francophones sont bien servis. Il y a une sorte de mythe : le fédéral serait nécessairement protecteur des francophones. Non, il faut le démontrer.

© La Libre Belgique 2008

Bruxelles en Flandre, non, évidemment. Mais je dis NON également au Brabant wallon bilingue tel que le souhaite Maingain-le-belgicain.

VINCENT a écrit:

Bruxelles en Flandre, non, évidemment. Mais je dis NON également au Brabant wallon bilingue tel que le souhaite Maingain-le-belgicain.

Finalement Joëlle MILQUET sera plus francophonissime qu'Olivier MAINGAIN trop empêtré dans son MR !

Stans a écrit:

Finalement Joëlle MILQUET sera plus francophonissime qu'Olivier MAINGAIN trop empêtré dans son MR !

Ce n'est que pour la galerie. S'ils parviennent à un compromis (c.-à-d. à un chef-d'oeuvre de capitulation), tu les verras tous deux courir à la soupe !

Puisses-tu avoir tort !

Stans a écrit:

Puisses-tu avoir tort !

Je n'ai jamais autant souhaité me tromper