Didier Reynders et le MR cognent plus fort

Source : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/didier-reynders-et-le-mr-2008-02-26-580334.shtml

Didier Reynders et le MR cognent plus fort

DAVID COPPI

mardi 26 février 2008, 22:43

ANALYSE

Citation :

Pour lui, une brèche est une chance. Il plonge. L’annonce mardi par la N-VA qu’elle ne votera pas la confiance au gouvernement « définitif » le 22 mars modifie les rapports de forces au sein de la majorité pentapartite, et Didier Reynders a bien en tête ces chiffres désormais – accrochez vous… : sans les six sièges de sa composante N-VA à la Chambre, le cartel flamand se réduit en somme aux 24 députés du CD&V, et la « famille » chrétienne-démocrate (avec le CDH) de la majorité passe de 40 à 34 sièges, contre 41 à la libérale (MR et VLD) ; enfin, la composante flamande de la majorité se rétrécit, à 42 sièges (CD&V et VLD), contre les 53 francophones (MR, CDH, PS) ; de surcroît, avec leurs 42 députés, CD&V et VLD n’ont plus la majorité dans le groupe linguistique flamand, de 88 sièges au total.

Gênant tout cela ? Pas pour Didier Reynders. Pour lui, le compte est bon. Il parle (à la RTBF le matin) d’un « fait politique important », explique qu’« il faut qu’il y ait une majorité dans chaque groupe linguistique, comme cela a toujours été l’objectif » et souligne qu’« ou bien le gouvernement est élargi, ou bien il faut qu’il y ait un véritable cartel autour de la table ». Bref, Reynders se sent fort de son poids accru dans la majorité, et cela a des conséquences. Jusqu’à revendiquer le « seize » ? C’était son rêve, c’est son droit maintenant, croit-il, vu le rapport de forces.
Résumons… 1. La défection de la N-VA affaiblissant le cartel flamand, et numériquement la famille chrétienne-démocrate au sein de la majorité + 2. L’absence prolongée d’Yves Leterme ponctuée ces derniers jours par deux accords, institutionnel et budgétaire, cornaqués par Verhofstadt et Reynders (Premier et vice-Premier, deux bleus) = 3. Le président du MR fait monter les enchères. Et si ce n’est lui, c’est Olivier Maingain : le leader du FDF réclame, pour le MR, plus de portefeuilles ministériels et pose ses « exigences » institutionnelles (lire ci-contre).
Peu importe que le président du VLD, Bart Somers, ait réaffirmé que, contrairement à Didier Reynders, lui excluait toute extension de la majorité (au SP.A) ; peu importe aussi que les représentants du CD&V comme de la N-VA aient noté que, contrairement encore à ce qu’avance Didier Reynders, ils disposent toujours avec le VLD de la majorité au sein du groupe linguistique flamand : 42 sièges, cela suffit techniquement, car l’abstention des députés N-VA fait baisser le quorum des sièges flamands de 88 à 82 sièges. Peu importe que Verhofstadt ait confirmé qu’il céderait le témoin en mars à Leterme… Le MR cogne. Frustré de sa victoire aux élections de juin 2007, il cherche sa revanche. Il fera payer très cher sa participation à un gouvernement « définitif » que la plupart désignent déjà comme un nouvel exécutif… « intérimaire », jusqu’à juillet, et la grande explication sur la réforme de l’Etat. Puisque, comme le dit Olivier Maingain, l’accord sur la phase I, présenté hier par Guy Verhofstadt devant les partis du groupe Octopus, est « anecdotique », « il ne compte pas »…