9 mois pour négocier un gouvernement boîteux !

Source : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080318/twl-pol-gov-4bdc673_1.html

La Belgique se dote d'un gouvernement mais la crise couve toujours

Par Philippe SIUBERSKI AFP - Mardi 18 mars, 12h49 BRUXELLES (AFP) -

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Au terme de neuf mois d'incertitude, la Belgique va enfin pouvoir se doter d'un gouvernement définitif cette semaine après un accord trouvé mardi entre partis sur un programme d'action, mais les problèmes de fond entre Flamands et francophones restent entiers.

Le texte, approuvé à l'aube après une dernière nuit de négociations par les cinq partis de la future coalition --deux formations flamandes et trois francophones, allant des libéraux aux socialistes--, lève le dernier obstacle à l'entrée en fonction jeudi au poste de Premier ministre du chrétien-démocrate flamand Yves Leterme.
Il ne porte que sur les questions économiques, sociales ou de justice et, modéré, a été conçu pour que chacun y trouve son bonheur.
La présidente des centristes francophones, Joëlle Milquet, a savouré la naissance d'un "programme ambitieux et définitif". Cet accord "va faire en sorte qu'il y ait plus de pouvoir d'achat et de solidarité", a salué le socialiste Elio Di Rupo, tandis que le libéral Didier Reynders soulignait le durcissement des conditions de libération conditionnelle.
Le financement des nouvelles mesures est en revanche resté dans le flou, alors que les caisses de l'Etat son quasi-vides.
D'ici à la prestation de serment de M. Leterme, prévue jeudi matin au Palais royal, il ne reste aux partis qu'à s'entendre sur la répartition des portefeuilles, ce qui ne devrait pas poser de problèmes.
Le grand changement pour la Belgique sera l'absence du Premier ministre sortant, le libéral flamand Guy Verhofstadt. Il quitte le pouvoir au sommet de sa popularité après neuf années à la tête du gouvernement, dont les trois derniers mois à la tête d'un cabinet de transition.
Il s'agit d'un "bon accord de gouvernement, avec des mesures équilibrées", a résumé mardi M. Leterme. Fort de cette feuille de route, il accèdera au pouvoir neuf mois et demi après les législatives du 10 juin 2007, qui avaient marqué le début de la plus longue crise politique de l'histoire du royaume.
Ces élections ont révélé la profondeur du fossé existant entre la majorité néerlandophone du pays (60% des 10,5 millions de Belges), qui réclame une très large autonomie pour la région flamande (nord), et les francophones (40%), qui souhaitent au contraire que l'Etat fédéral reste fort.
L'accord de mardi n'a été possible que parce que Flamands et francophones ont accepté de mettre de côté pour un temps les questions qui fâchent vraiment, celle de la réforme de l'Etat belge et des relations entre les deux grandes communautés linguistiques du pays.
Ces dossiers (droit de vote des francophones vivant dans la périphérie flamande de Bruxelles ou encore transfert de compétences vers les régions) vont peser comme une épée de Damoclès dans les semaines et mois à venir sur le gouvernement.
Les partis politiques ont approuvé en février quelques transferts mineurs de pouvoirs aux régions et se sont engagés en principe à boucler cet été une réforme plus profonde de l'Etat. Sans qu'aucune piste de compromis n'ait émergé jusqu'ici.
Yves Leterme est condamné à réussir. Sa propre formation, le CDV, a prévenu qu'elle lui retirerait sa confiance à la mi-juillet si elle juge le résultat insuffisant pour la Flandre.
Et dans le même temps, un sondage a montré lundi que neuf francophones sur 10 "ne lui font pas confiance" comme nouveau Premier ministre.
"Le plus dur reste devant", souligne mardi, sceptique, le journal francophone Le Soir. "Par rapport au 10 juin 2007, le pays n'a pas avancé d'un millimètre", estime-t-il.

C'est, en quelque sorte, le deuxième gouvernement provisoire consécutif...

Cela sent la fin des haricots !