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| Bonaparte met un terme à la Révolution | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Bonaparte met un terme à la Révolution Ven 23 Mai 2008, 1:50 pm | |
| Source : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17991109 - Citation :
9 novembre 1799
Bonaparte met un terme à la Révolution Le 9 novembre 1799 (18 Brumaire An VIII, selon le calendrier républicain), le général Napoléon Bonaparte met fin au régime du Directoire par un brutal coup d'État. Il ouvre la voie à sa propre dictature et met fin à la Révolution proprement dite.
Vers une dictature de salut public
Le gouvernement du Directoire était désemparé par les difficultés économiques et militaires, et menacé par un retour prématuré des royalistes. Le Directeur Sieyès disait à qui voulait l'entendre qu'il «cherchait un sabre» capable de régénérer le régime républicain, au besoin par la force.
Le retour d'Égypte du général Napoléon Bonaparte lui offre l'occasion qu'il cherchait. Sieyès voit en ce jeune général couvert de gloire le dictateur de salut public dont la République française a besoin pour éviter le retour de Louis XVIII et de l'Ancien Régime.
Le 18 Brumaire, sous le prétexte d'un «complot des terroristes» (royalistes), les deux assemblées des Cinq-Cents et des Anciens sont convaincues de se transporter au château de Saint-Cloud et de confier la garde de Paris à Bonaparte. Trois des cinq Directeurs, Sieyès, Barras et Ducos, démissionnent. Les deux autres, Gohier et Moulin, suspects de sympathies jacobines, sont destitués et arrêtés.
Le lendemain, la troupe boucle le château de Saint-Cloud. Réunis dans la salle de l'Orangerie, les élus des Cinq-Cents se refusent néanmoins à modifier la Constitution comme on le leur demande. Bonaparte, qui a déjà prononcé une médiocre harangue devant les Anciens, fait de même devant les Cinq-Cents. Sa déplorable prestation est accueillie par des huées et les cris : «À bas le dictateur !»
Violemment pris à partie par les députés et même menacé d'arrestation, il a un moment de faiblesse. Il est sauvé par son frère Lucien qui préside fort opportunément l'assemblée. Celui-ci fait valoir à la troupe que son général et les élus sont menacés d'assassinat. Il demande aux soldats de faire évacuer la salle.
Murat, Leclerc et Sieyès s'entendent pour faire battre la charge et mettre baïonnette au canon. Les députés tout de rouge vêtus sautent à qui mieux mieux par les fenêtres et se dispersent dans le brouillard !
La nuit venue, sur les deux heures du matin, le Conseil des Anciens et quelques élus des Cinq-Cents que l'on a rassemblés manu militari votent enfin une révision de la Constitution. Ils nomment un gouvernement provisoire en la personne de trois Consuls, Napoléon Bonaparte, Emmanuel Joseph Sieyès et Roger Ducos. L'affaire est liquidée et chacun rentre à Paris.
Un Consulat inspiré de la Rome antiqueNapoléon Bonaparte, soulagé, fait rédiger à la hâte une nouvelle Constitution. Sieyès, qui se pique de droit constitutionnel, dirige le travail. On s'oriente vers une dictature à la romaine, la Rome antique étant la référence commune à tous les hommes cultivés de l'époque. Le terme inhabituel de consul est lui-même emprunté à l'Antiquité.
Le 12 décembre 1799, Bonaparte reçoit chez lui les deux commissions constitutionnelles. Il rejette les dispositions prévues par Sieyès, qui instaure notamment un Grand Électeur aux pouvoirs symboliques. Désavoué, l'ancien abbé comprend que l'heure de la retraite, pour lui, a sonné...
Le texte de la Constitution de l'an VIII est réécrit par Daunou, lequel écrit à ce propos : «Il faut qu'une Constitution soit courte et obscure».
Conformément aux dispositions imposées par Bonaparte, le titre de Premier Consul et la réalité des pouvoirs sont octroyés au vainqueur du 18 Brumaire. Il a 30 ans. À ses côtés figurent deux Consuls qui n'ont qu'un rôle consultatif. Il s'agit de Cambacérès, un ancien conventionnel régicide, et Lebrun, un ancien député de la Constituante, aux penchants royalistes. Les trois consuls sont nommés pour dix ans.
Le pouvoir législatif est réparti entre quatre assemblées : le Sénat conservateur, le Tribunat, le Corps législatif et le Conseil d'État. Les membres de ces assemblées sont choisis par le gouvernement parmi des listes de notabilités. Ces listes elles-mêmes résultent d'un vote des citoyens à plusieurs degrés. Autant dire que l'on est ici très loin de notre conception de la démocratie.
La nouvelle Constitution est approuvée au suffrage universel le 7 février 1800 par un plébiscite. Participent au vote tous les citoyens de sexe mâle sans condition de cens (ou de ressources financières), à l'exclusion des domestiques.
Avec l'instauration du nouveau régime, appelé Consulat, la Révolution est close. La Restauration aura été reculée de quinze ans, que l'Europe devra payer de deux millions de morts. L'épopée napoléonienne commence. Pour le meilleur et pour le pire.
Premiers effets du coup d'ÉtatLa République française abordait l'année 1799 en position désespérée. Le régime du Directoire était aux abois, ses ennemis de la deuxième coalition croyaient déjà triompher, les Bourbons étaient persuadés de reprendre bientôt le pouvoir, Bonaparte était hors-jeu en Syrie. Le pape, qui s'était réfugié au Vatican par suite de l'instauration de la République Romaine, s'apprêtait à passer l'Église de France par pertes et profits...
Un an après le coup d'État, fin 1800, tout a changé. Bonaparte, après avoir instauré le Consulat, triomphe des Alliés au terme de deux campagnes décisives, en Italie (victoire de Marengo) et en Allemagne (victoire de Hohenlinden).
La France compte à ce moment 104 départements. Elle domine l'Espagne, l'Italie, les rives de l'Adriatique et les îles Ioniennes, la Suisse, la moitié des principautés allemandes et la Hollande.
Une grande partie de la classe aristocratique (Chateaubriand, Montmorency, Ségur) se rallie au nouveau régime. On pourrait croire au triomphe de la Révolution et de la France...
Cependant, les royalistes, très nombreux, ne baissent pas les bras. Après tout, la chute de la monarchie ne date que de huit ans. Ils espèrent que Bonaparte, fort de ses succès, clôturera la Révolution en rappelant le prétendant au trône, Louis XVIII, frère du malheureux Louis XVI.
De leur côté, les Jacobins et les nostalgiques de la Révolution s'inquiètent du rapprochement entre le Premier Consul et les catholiques... À la faveur de l'attentat de la rue Saint-Nicaise, Bonaparte aura raison des uns et des autres. | |
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