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| La dictée de Prosper MÉRIMÉE | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La dictée de Prosper MÉRIMÉE Mer 27 Mai 2009, 9:45 am | |
| Elsa
| http://fr.wikipedia.org/wiki/Dict%C3%A9e_de_Prosper_M%C3%A9rim%C3%A9e
Cette dictée de Prosper Mérimée a été écrite à la demande de l'impératrice Eugénie afin de distraire la cour. Napoléon III aurait fait soixante-quinze fautes, l'impératrice soixante-deux, Alexandre Dumas vingt-quatre, Octave Feuillet dix-neuf et Metternich, ambassadeur d'Autriche, trois.
Remarques
Il convient de noter que cette dictée, aussi difficile soit-elle, n'est pas une référence absolue en matière d'orthographe, mais bien plutôt un monument historique. Ainsi, « lui ou elle soit censée » est malheureusement fautif puisque le sujet n'étant pas défini (« lui ou elle »), c'est le masculin qui aurait dû l'emporter : le texte d'origine était cependant ainsi orthographié. C'est cet état du texte qui est édité ici. Aucune autre erreur n'a été recensée.
Par ailleurs le texte de la dictée a sans doute fait l'objet de mises à jour pour suivre l'évolution de la langue.
Le Dictionnaire historique de l'orthographe française de Nina Catach indique l'évolution des graphies selon les éditions successives du dictionnaire de l'Académie française (les formes attendues dans un texte datant du Second Empire sont en gras) :
1694-1718 : belistre, 1740-1935 devient belître la disparition du s justifiant l'apparition de l'accent circonflexe, comme dans la majorité des cas de graphies comportant un tel accent ;
1694-1835 : contre-sens, 1878, 1935 devient contresens ;
1694 : phtisie, 1718-1835 : phthisie, 1878, 1935 devient phtisie. La neuvième édition en cours du dictionnaire de l'Académie (tome 1er, A-Enz, 1992) a renoncé à belître et n'indique plus que des graphies comportant un é : bélître, terme suivi d'un losange renvoyant à la variante bélitre figurant en annexe au titre du Rapport de 1990.
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Elsa
| La dictée
Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient, quelque exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir, pour cela, à ces fusiliers jumeaux et malbâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires. Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara suivie d'une phtisie et l'imbécillité du malheureux s'accrut. « Par saint Hippolyte, quelle hémorragie ! » s'écria ce bélître. À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuit dans l'église tout entière. Prosper Mérimée
Variante
Cette variante de la dictée dite « de Mérimée » aurait été faite à une réunion du château de Saint-Cloud (1868). Elle comporte quelques phrases supplémentaires et ô combien tordues dans le deuxième paragraphe. Et le saint invoqué n'est plus le même.
Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient, quelque exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, bien que lui ou elle soit censée les avoir refusées et s'en soit repentie va-t'en les réclamer pour telle ou telle bru jolie par qui tu les diras redemandées, quoiqu'il ne te siée pas de dire qu'elle se les est laissé arracher par l'adresse des dits fusiliers et qu'on les leur aurait suppléées dans toute autre circonstance ou pour des motifs de toute sorte. Il était infâme d'en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et malbâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires. Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara, suivie d'une phtisie et l'imbécillité du malheureux s'accrut. « Par saint Martin ! quelle hémorragie ! » s'écria ce bélître. À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l'église tout entière.
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