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| Livre: "Comment le Peuple Juif fut inventé" | |
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Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Livre: "Comment le Peuple Juif fut inventé" Ven 19 Fév 2010, 2:04 pm | |
| Grasse, Primidi 1er Ventôse, An CCXVIII. Chers tous, je vous présente un livre passionnant: "Comment le Peuple Juif fut inventé", de Shlomo Sand. Avant même sa sortie, cet ouvrage a suscité d'importantes controverses, tant les thèses développées par son auteur peuvent paraître sulfureuses: Shlomo Sand, chercheur juif israélien, a même été accusé d'antisémitisme par certains de ses compatriotes! Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Comment_le_peuple_juif_fut_invent%C3%A9 - Citation :
- Comment le peuple juif fut inventé
Comment le peuple juif fut inventé est un essai de l'historien israélien Shlomo Sand publié en 2008[1].
L'ouvrage est une étude de la construction nationale israélienne par le mouvement sioniste et défend l'idée que cette construction s'est appuyée sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple, uni par une même origine et possédant une histoire nationale commune, remontant à la terre d'Israël. Sand nie la réalité de cette origine commune, mettant en avant l'importance des conversions dans la constitution des populations de confession juive. D'autre part, pour lui, jusqu'à l'avènement du sionisme, ces populations ne se définissaient qu'à travers leur appartenance religieuse en commun et ne se percevaient donc pas comme un peuple. L'ouvrage de Sand procède à une étude de la formation de ce récit national, à travers une historiographie critique des travaux d'historiens et d'hommes politiques, ayant vécu aux XIXe et XXe siècles[2].
Professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Tel Aviv, Shlomo Sand inscrit son travail dans le sillage des chercheurs postsionistes[3]. L'ouvrage suscite débats et controverses[4], y compris chez les historiens du peuple juif[5]. Sand ne prétend pas avoir « découvert » les thèses qu'il développe dans son ouvrage, mais s'inscrit au contraire explicitement dans la continuité de travaux antérieurs : « Le récit présenté ici a été rédigé dans le sillage des voies ouvertes au cours des années 1980 et au début des années 1990. » (p. 33).
Il a obtenu en France le Prix Aujourd'hui 2009, prix littéraire qui récompense un ouvrage politique ou historique sur la période contemporaine[4]
(...)
Thèses de l'ouvrage
L'ouvrage de Shlomo Sand est avant tout historiographique : il décrit dans sa première moitié la construction d'une historiographie sioniste du peuple juif aux XIXe siècle et XXe siècle, puis avance dans sa seconde partie les arguments historiques permettant de déconstruire ce qu'il considère comme le mythe d'une origine commune et unique du peuple juif.
Historiographie de la notion de « peuple juif » : élaboration d'un mythe
« Peuple juif » : Une invention du XIXe siècle
Le principal argument du livre est de dire que les Juifs ne se sont pensés, jusqu'au XIXe siècle, en collectivité juive que sur la base de leur religion commune. Shlomo Sand affirme que ce sont les sionistes qui, au début du XXe siècle, ont « inventé » une histoire nationale continue. Selon lui, l'idée que les Juifs existeraient en tant que peuple, indépendamment de la religion juive, et devraient revenir en « Terre promise », est étrangère au judaïsme initial[6]. Toutefois, si Shlomo Sand ne reconnaît pas de peuple juif international, il admet la réalité d'un « peuple yiddish » existant en Europe de l’Est, qui sans être une nation possédait une civilisation avec une culture populaire moderne. Or, selon Sand, cette population s'exprimant en yiddish descendait elle-même de la bourgeoisie allemande[7].
Le seul dénominateur commun à ceux qui estiment en faire partie serait la religion que leurs ancêtres auraient adoptée, bien différente du judaïsme actuel au demeurant, étant entendu que les « véritables » Judéens n'auraient jamais quitté la Syrie-Palestine et se seraient convertis au christianisme ou à l'islam au cours des siècles, disparaissant en tant que Juifs, mais devenant les ancêtres des actuels Palestiniens.
L'exil : une notion concrète ou métaphysique ?
Shlomo Sand écrit que l'État d'Israël a largement bâti sa légitimité sur le mythe du retour, alors que les Juifs de la « diaspora » viennent, essentiellement d'après lui, non de la dispersion, mais du prosélytisme juif des débuts de l'ère chrétienne. La littérature romaine mentionne en effet clairement ce prosélytisme[8]. L'idée de l'exil est, selon Shlomo Sand, une invention des premiers chrétiens, destinée à recruter les juifs dans le christianisme naissant : « Les chrétiens voulaient que les descendants de juifs croient que leurs ancêtres avaient été exilés par une punition de Dieu »[9].
Déconstruction du « mythe national » de l'État d'Israël
Selon Shlomo Sand, son travail déconstruit le « mythe national » israélien, comme d'autres historiens l'ont fait dans leurs propres histoires nationales. Il s'en explique ainsi :
Le développement de toute historiographie comme, plus généralement, le processus de la modernité passent un temps, on le sait, par l’invention de la nation. Celle-ci occupa des millions d’êtres humains au XIXe siècle et durant une partie du XXe siècle. La fin de ce dernier a vu ces rêves commencer à se briser. Des chercheurs, en nombre croissant, analysent, dissèquent et déconstruisent les grands récits nationaux, et notamment les mythes de l’origine commune chers aux chroniques du passé. Les cauchemars identitaires d’hier feront place, demain, à d’autres rêves d’identité. À l’instar de toute personnalité faite d’identités fluides et variées, l’histoire est, elle aussi, une identité en mouvement.[10]
Les arguments historiques qui contredisent le « mythe »
Shlomo Sand cherche à déconstruire ce « mythe » en contestant l'idée de la pérennité d'un peuple juif tout au long de l'histoire et l'importance généralement accordée aux liens entre les Juifs actuels et les habitants de la Judée d'époque biblique. Il avance à ce propos un certain nombre d'arguments soulignant le caractère varié de leur origine.
Remise en question des expulsions des populations juives de Palestine en 70 et 135
Shlomo Sand écrit que, contrairement à ce qui est souvent avancé, il n'y a pas eu d'exil massif à l'issue des révoltes juives de 66-70 et 132-135 en Palestine romaine, ni, à plus forte raison, d'expulsion des populations juives par les Romains[11]. Il avance que les Juifs de cette époque sont essentiellement des paysans qui « vivent le dos tourné à la mer »[12] et n'ont donc pas la mobilité des Grecs ou des Phéniciens.
Rôle prépondérant d'un prosélytisme juif dans l'expansion du judaïsme hors de Judée
La spectaculaire expansion du judaïsme dans le bassin méditerranéen que l'on connaît entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle doit donc trouver une autre explication. Elle réside essentiellement dans le caractère prosélyte d'une religion qu'embrassent de nombreux païens. Ces conversions sont pour une part forcées, comme dans l'Etat hasmonéen lorsqu'il s'étend en Transjordanie et en Idumée[13]. Mais pour l'essentiel, elles sont spontanées, sous la double influence d'une certaine volonté missionnaire des Juifs et des séductions de la morale proposée par cette religion.
Par la suite, dans un monde dominé par le christianisme puis/ou par l'islam, les Juifs ont renoncé à ce prosélytisme pour mieux préserver leur religion. Néanmoins, les conversions se poursuivirent dans certains cas là où les deux autres grandes religions monothéistes n'avaient pas encore étendu leur emprise. Si en Méditerranée orientale et en Italie le nombre de judaïsants diminue dès le IIIe siècle, il n'en est pas de même dans le sud de la péninsule arabique[14] ou dans le Maghreb, ce qui amène Shlomo Sand à avancer que la plupart des Juifs séfarades descendent de tribus arabes et berbères d’Afrique du nord converties au judaïsme et qui ont participé à la conquête de l’Espagne au VIIIe siècle[15].
Shlomo Sand défend également la thèse, controversée mais déjà ancienne puisque défendue notamment par Ernest Renan[16], Arthur Koestler[17] ou encore Paul Wexler[18], selon laquelle la plupart des juifs ashkénazes descendent des Khazars, un peuple turc qui fonda un grand royaume dans le sud de la Russie actuelle, entre la mer Noire et la mer Caspienne, et dont le roi se convertit au judaïsme au VIIIe siècle[19].
Conversion de nombreux Juifs de Palestine au christianisme puis à l'islam
Dès le IVe siècle, on constate une diminution du nombre d'adeptes du judaïsme en Palestine. Si cela ne s'explique pas par un exil qui n'a pas eu lieu, il est nécessaire de dégager une autre cause à ce phénomène. Shlomo Sand considère qu'elle réside dans le fait qu'un grand nombre de Juifs se convertirent progressivement au christianisme[20]. Suite à la conquête arabe au VIIe siècle, « aucune politique concertée des conquérants n'entraîna l'expulsion et l'exil des paysans judéens attachés à leurs terres — ni de ceux qui croyaient en Yahvé, ni de ceux qui commençaient à obéir aux commandements de Jésus-Christ et au Saint-Esprit. »[21]. Dès lors, malgré « la rareté des sources écrites disponibles »[22], il est probable que la majorité d'entre eux s'est progressivement convertie[23], ce qui ferait donc, pour une part, de certains des Palestiniens actuels les descendants des premiers Juifs de la région, comme le soutenaient dès 1929 David Ben Gourion et Yitzhak Ben-Zvi[24]. | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Re: Livre: "Comment le Peuple Juif fut inventé" Ven 19 Fév 2010, 2:09 pm | |
| - Citation :
- Réactions du public
En France, bien qu'il ait disposé lors de sa parution d'un couverture médiatique réduite[25], l'ouvrage de Shlomo Sand « a reçu un accueil public dont peu d'études historiques sérieuses peuvent aujourd'hui se vanter[25] » : il est resté présent 19 semaines sur la liste des meilleures ventes en Israël et a été vendu à 25 000 exemplaires en France[4], où il a également obtenu le Prix Aujourd'hui 2009, prix littéraire qui récompense un ouvrage politique ou historique sur la période contemporaine[4]. Daniel Mermet lui a consacré une émission sur France-Inter, le mercredi 17 septembre 2008[26] et un débat organisé par L'Express autour du livre a opposé le 20 janvier à Paris Shlomo Sand à Jacques Attali au sujet de l'identité juive[27]. Dans le monde anglophone, l'ouvrage a pu être considéré comme un recyclage de La Treizième Tribu de Koestler et a reçu de la part des critiques un accueil tout aussi froid[28].
Réactions de divers intellectuels
Polémique avec Éric Marty
En France, ses arguments sont critiqués par le professeur de littérature Éric Marty[29], qui lui reproche de confondre les notions de race et de peuple, et écrit dans Le Monde : « C'est sur ce point que le livre de Sand se révèle vide. Car s'il dénie aux juifs une aspiration, qu'ils n'ont jamais eue comme peuple, à se constituer en race, il ne déconstruit pas la notion de race. Au contraire, il lui confère, à dessein ou non, un statut de vérité qui se donne comme vérité ultime. En effet, la conclusion, proprement perverse, de son livre est d'attribuer au peuple palestinien ce qui a été dénié aux juifs, à savoir qu'ils sont - eux, les Palestiniens - les vrais descendants génétiques des Hébreux originaires ![30]. »
Shlomo Sand a répliqué dans une tribune du Monde, en accusant Marty d'écrire « avec une véhémence digne d'un militant nationaliste[31]. » « S'il [...] a lu [mon livre], il aura pu mieux comprendre que les grands textes sacrés ne construisent pas des peuples ou des nations, mais donnent naissance à de grandes religions. Malheureusement pour lui, la Bible n'a pas créé un peuple juif, tout comme le baptême de Clovis n'a pas fondé un peuple français[31]. ». Shlomo Sand suggère également la lecture des Mémoires de Raymond Aron : « célèbre négateur du peuple juif, [Aron] ne craignait pas de s'interroger : “Que signifie le peuple juif ? Existe-t-il ? Peut-on parler du peuple juif comme on parle du peuple français ? Ou comme on parle du peuple basque ? La seule réponse valable me paraît celle-ci : si l'on parle du « peuple juif », on emploie la notion de peuple en un sens qui ne vaut que dans ce seul cas” ».
Commentaire de Daniel Sibony
L'écrivain et psychanalyste lacanien Daniel Sibony réagit avec ironie au livre de Shlomo Sand et insiste sur la réalité de la « transmission symbolique » qui crée une « énigme passionnante - celle d’un peuple qui chaque fois se redéfinit ». Il conclut sur l'appartenance de Shlomo Sand lui-même au peuple dont il nie l'existence, en déclarant :
« Alors qu’il traite d’un sujet très limité (comment les sionistes se sont branchés sur l’idée du peuple juif à des fins politiques ?), il croit rétablir une vérité plus générale qui statue sur toute l’histoire : ce peuple est un pur fantasme, une lubie. Mais certains détails résistent, des détails infimes. Tenez, ce monsieur, son père a dû l’appeler Shlomo en pensant comme beaucoup au roi Salomon, c’est-à-dire à l’un des ancrages bibliques du peuple juif. Et lui, il trouve ce peuple purement factice, il a la haine non pas de soi mais de cet acte du père qui l’a ancré dans l’élan millénaire de son peuple. Il fait partie de ceux qui ne cessent de “tuer le père” et d’y échouer, donc de recommencer[32]. »
Réactions des historiens
Critique d'Israel Bartal
Dans le journal israélien Haaretz, l'historien Israel Bartal signale des erreurs factuelles et remet en cause la méthodologie ainsi que certaines conclusions de Comment le peuple juif fut inventé. Il relève également que les points mis en avant par Shlomo Sand étaient déjà connus des historiens spécialisés en histoire juive[5]. Il indique ainsi qu’
« aucun historien du mouvement national juif n’a jamais réellement cru que les origines des Juifs étaient ethniquement et biologiquement “pures”. Sand applique des positions marginales au corps entier de l’historiographie juive et, ce faisant, nie l’existence de positions centrales dans la recherche historique juive. Aucun historien juif “nationaliste” n’a jamais essayé de dissimuler le fait bien connu que les conversions au judaïsme ont eu un impact majeur sur l’histoire juive dans la période ancienne et au Haut Moyen Âge. Bien que le mythe d’un exil de la patrie juive (Palestine) existe dans la culture populaire israélienne, il est négligeable dans les discussions historiques juives sérieuses[5]. »
Critique d'Anita Shapira
À l'idée de Sand selon laquelle les historiens sionistes ont inventé le peuple juif et l'idée de retour à la terre, l'historienne Anita Shapira[33] oppose le fait que, depuis la destruction du Temple, les prières et des documents juifs comportent l'idée selon laquelle « parce nous avons péché et nous fûmes expulsés de notre terre ». Elle évoque aussi Maimonide qui explique, selon elle, que l'ère messianique à venir ne changera essentiellement rien si ce n'est le retour de la souveraineté d'Israël. Elle conclut que « le concept d'exil n'est pas nécessairement lié à l'expulsion mais à la prise de conscience d'un peuple d'avoir perdu le contrôle sur lui-même et sur sa terre [et que] les juifs ne furent pas moins un “peuple” que les Romains ou les Grecs, et que c'est ainsi que les voyaient leurs contemporains. » À l'idée que le judaïsme n'aurait qu'un caractère religieux, Anita Shapira rétorque que chez les juifs, « le fait d'un royaume (...) même en dehors de frontières de la terre d'Israël était une source d'encouragement de fierté envers toutes les humiliations et dégradation » subies. Elle évoque également les liens à cette terre, comme par exemple le calendrier hébreu qui est calqué sur les saisons de la terre d'Israël, ou, comme l'illustre la lecture de la Haggadah annuelle de la Pâque, qui relate l'histoire de la libération du peuple juif de l'esclavage vers la liberté. Elle estime que l'identification à cette « mémoire collective » ne peut se faire qu'en tant que « groupe à part » et que les émotions derrière ce sentiment montrent l'existence d'un héritage national, de souvenirs anciens, d'une culture de vie et des coutumes journalières indépendantes du sentiment religieux.
Commentaire de Tom Segev
Le journaliste et nouvel historien israélien Tom Segev a qualifié l'ouvrage de Shlomo Sand de « l'un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps[34] ». Selon lui, le livre de Sand « a pour but de promouvoir l'idée qu'Israël devrait être un État de tous ses citoyens — juifs, arabes et autres — au contraire de son identité déclarée en tant qu'État juif et démocratique ». Il considère le livre « bien écrit » et souligne qu'il contient de « nombreux faits et perspectives que de nombreux Israéliens seront surpris de lire la première fois[34].»
Critique de Simon Schama
L'historien britannique Simon Schama prend le contrepied de l'œuvre de Sand en rappelant que les faits historiques qu'évoque Sand (absence de déportation de masse à l'occasion de la chute du Second Temple, conversion des Khazars, etc.) sont bien connus des historiens et que « la nostalgie [de la terre de Palestine (sic)] apparaît d'abord, non dans l'histoire sioniste, mais dans les écrits des maîtres juifs du Moyen-Âge, pour ne plus disparaître »[35].
Commentaire de Maurice Sartre
L'historien Maurice Sartre a indiqué qu'il ne partageait pas certaines des conclusions de Shlomo Sand. Il confirme qu'« il est indiscutable qu'il n'y a pas eu d'Exil général des Juifs à la suite des révoltes de 66-70 et de 132-135, et encore moins d'expulsion »[36], même s'il y a eu, pour des raisons économiques de surpopulation essentiellement, des déplacements de population à courte distance, notamment de Judée en Galilée, entre l'époque des Maccabées et le IIe siècle[37]. Dans un entretien télévisé, Maurice Sartre précise toutefois que Jérusalem et la Judée ont été interdites aux Juifs par les Romains. Il aborde également la question de la supposée conversion[38], en précisant que ces conversions ont pu être facilitées par l'expatriation de nombreux Juifs employés comme soldats, essentiellement en Égypte[39]. Néanmoins, concernant l'effectif des Juifs présents dans le bassin méditerranéen à cette époque, il a « tendance à les considérer moins nombreux que ce qu'affirme Shlomo Sand »[40], qui évalue à 4 millions le nombre de Juifs présents hors Palestine au Ie siècle.
Critique de Mireille Hadas-Lebel
Dans la revue Commentaire, l'historienne Mireille Hadas-Lebel[41] s'étonne que « Sand, en contestant le lien entre les Hébreux des temps bibliques et les Juifs d'aujourd'hui, fasse prévaloir la pureté génétique sur la filiation culturelle » et rappelle que « cela fait des décennies que les spécialistes d'histoire ancienne et médiévale enseignent - mais avec les nuances et les débats requis par une matière aussi complexe - ce qu'il prétend faire découvrir ». Mireille Hadas-Lebel conclut ainsi :
« Une fois démystifiées les révélations d’un tel ouvrage, on reste confondu qu’un jury français ait jugé bon de lui attribuer un prix. Cela montre combien il est aisé d’éblouir un public peu informé par un étalage de connaissances de seconde ou troisième main, combien il est payant de se faire passer pour un dissident d’un pays prétendûment “ultranationaliste”, combien l’espoir légitime de rechercher une solution de paix à l’un des conflits les plus médiatisés de la planète peut en définitive abuser les bonnes consciences »
Analyse de Pierre Assouline
Une analyse des réactions du public et des historiens et des informations sur les diverses traductions de l'ouvrage ont été publiées, en février 2010[42], par Pierre Assouline dans Le Monde des Livres : [2].
Annexes
Notes et références
1. ↑ Sand 2008 2. ↑ Shlomo Sand aborde l'histoire de l'histoire des Juifs à partir des premières œuvres sur le sujet (Jacques Basnage, Histoire de la religion des Juifs depuis Jésus-Christ jusqu'à présent, La Haye, 1706-1707, cité par Sand 2008, p. 98) jusqu'aux hommes politiques liés à la naissance de l'État d'Israël (Ben Gourion, cité p. 392) et aux juristes israéliens (p. 404 et suivantes). 3. ↑ Shlomo Sand, « Postsionisme. Un bilan provisoire » [archive], Annales ESS, 2004. 4. ↑ a, b, c et d Maya Sela, Israeli wins French prize for book questioning origins of Jewish people [archive], Ha'aretz, 12 mars 2009. 5. ↑ a, b et c Israel Bartal, « Inventing an invention » [archive], Haaretz, 6 juillet 2008, traduction en français [archive] 6. ↑ Sand 2008, p. 97-118 7. ↑ Ofri Ilani, Haaretz, 21 mars 2008 Ofri Ilani [archive]. 8. ↑ Sand 2008, p. 234 et suivantes 9. ↑ Sand 2008, p. 189 10. ↑ Shlomo Sand, « Comment fut inventé le peuple juif [archive] », Le Monde diplomatique, août 2008. 11. ↑ Sand 2008, p. 183-187 12. ↑ Sand 2009, p. 13 13. ↑ Sand 2008, p. 217-226 14. ↑ Sand 2008, p. 270-280 15. ↑ Sand 2008, p. 280-296, « Phéniciens et Berbères - Kahina, la reine mystérieuse » 16. ↑ « La masse des croyants juifs en Italie, en Gaule et ailleurs était majoritairement composée d'indigènes qui s'étaient convertis », Ernest Renan, Le Judaïsme comme race et comme religion, p. 22, cité par Sand 2008, p. 372-373 17. ↑ Arthur Koestler, La Treizième Tribu, 1976, 2006, 2008, cité par Sand 2008, p. 333 18. ↑ Ce linguiste israélien examine la possibilité que « les juifs séfarades soient les descendants en premier lieu des Arabes, des Berbères et d'Européens convertis au judaïsme », cité par Sand 2008, p. 292; voir aussi The Ashkenazic Jews: A Slavo-Turkic People in Search of a Jewish Identity, 1993, ISBN 0-89357-241-1, et The Non-Jewish Origins of the Sephardic Jews [archive], 1996. 19. ↑ Sand 2008, p. 306-346, « Les Khasars et le judaïsme - une histoire d'amour » 20. ↑ « Les juifs commencèrent à disparaître de Judée parce qu'apparemment, un grand nombre d'entre eux adoptèrent le christianisme » même si « l'expansion chrétienne n'élimina pas totalement la présence juive du pays » dans Sand 2008, p. 252 21. ↑ Sand 2008, p. 253. 22. ↑ Sand 2008, p. 255 23. ↑ Sand 2008, p. 256 24. ↑ Sand 2008, p. 260-263 25. ↑ a et b Éditorial du mensuel L'Histoire, n°343, juin 2009, p. 3 26. ↑ Voir http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1503 [archive] dans le site web officieux de Là-bas si j'y suis 27. ↑ Christian Makarian, François Dufay, « Les racines et le doute de l'identité juive », L'Express, 30 janvier 2009. [lire en ligne [archive]] 28. ↑ Evan R. Goldstein, The Wall Street Journal, 29 octobre 2009, Texte en ligne [archive]. 29. ↑ Eric Marty avait soutenu en 2003 que « l’idée du Retour est une des déterminations immémoriales du peuple juif » dans son ouvrage Bref Séjour à Jérusalem, Gallimard, coll. « L'Infini », 2003. Voir Bref séjour à Jérusalem, Eric Marty (extraits) [archive], 09 mai 2003. Consulté le 30 août 2009 30. ↑ Eric Marty, « Les mauvaises raisons d'un succès de librairie [archive] » sur Le Monde, 29 mars 2009. Consulté le 30 mars 2009; disponible également dans le site web de l'UPJF : « Le négationnisme de Shlomo Sand, démonté par Éric Marty » [archive], Éric Marty, Le Monde, 29 mars 2009. Consulté le 30 mars 2009. 31. ↑ a et b Tribune libre du quotidien Le Monde : « Comment critiquer un livre sans l'avoir vraiment lu » par Shlomo Sand. [lire en ligne [archive]] 32. ↑ Daniel Sibony, Alors, il existe ou pas ? [archive] Article sur un site web du judaïsme Massorti. Voir une suite ici [archive] 33. ↑ (en) Anita Shapira, « Review Essay: The Jewish-people deniers » [archive], The Journal of Israeli History, Vol. 28 n°1, mars 2009. 34. ↑ a et b Segev, Tom : An invention called 'the Jewish people' [archive], Haaretz (2008-03-01). Consulté le 2008-12-13. 35. ↑ (en) Simon Schama, The Invention of the Jewish People [archive], in Financial Times, 13 novembre 2009, consulté le 20/11/2009 36. ↑ Sartre 2009, p. 16 37. ↑ Sartre 2009, p. 17-18. 38. ↑ « Si l'on trouve de fait des Juifs dispersés dans tout le pourtour de la Méditerranée, il s'agit de païens convertis pour la plupart. » Sartre 2009, p. 16 39. ↑ Sartre 2009, p. 17 40. ↑ Sartre 2009, p. 16 41. ↑ Revue Commentaire, n°128, hiver 2009-2010 (p. 1037-1042), sous le titre “Le peuple juif est-!l une invention ? Beaucoup de bruit pour peu de chose” 42. ↑ Le Monde des Livres, 11 février 2010 : [1] [archive]
Bibliographie
* Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, éditions Fayard, Paris, 3 septembre 2008, 446 p. (ISBN 978-2-213-63778-5) [présentation en ligne] * Esther Benbassa, Shlomo Sand, Maurice Sartre et Michel Winock, « Enquête sur le peuple juif », dans L'Histoire, no 343, juin 2009, p. 8-21 [résumé] * Shlomo Sand, « Déconstruction d’une histoire mythique, Comment fut inventé le peuple juif », Le Monde diplomatique, août 2008. * Shlomo Sand, De la nation et du peuple juif chez Renan, Editions les Liens qui libèrent, Paris, 14 octobre 2009, 120 p. [présentation en ligne] @SVIP | |
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