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 Et si la Flandre était indépendante ?

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Stans
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MessageSujet: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 9:53 am

Source : http://www.slate.fr/story/20451/la-belgique-est-morte-et-si-la-flandre-etait-independante

Citation :
La Belgique est morte: et si la Flandre était indépendante? (1/3)

Cette marche vers l'indépendance paraît inéluctable.

Mardi 27 Avril 2010

Elections générales ou non, la crise politique paraît aujourd'hui si profonde que le temps est venu de se demander si la Belgique a encore un avenir. Non, répond José-Alain Fralon. L'ancien correspondant du Monde à Bruxelles, auteur de «La Belgique est morte, vive la Belgique», s'en explique pour Slate dans une série de trois articles dont voici le premier volet.

«La moitié des Flamands est pour l'indépendance de la Flandre, l'autre moitié n'est pas contre», s'amusait-on à dire, hier, en Belgique. Aujourd'hui, cette plaisanterie est en passe de devenir réalité, tant les Flamands sont de plus en plus nombreux à souhaiter la fin de la Belgique unie.

Certes, il s'en trouvera toujours pour affirmer, surtout devant des médias étrangers, que le divorce n'est pas pour demain et que «tout cela» est «la faute aux homme politiques qui donnent une image tronquée de la vraie Belgique». Ils mettront aussi en avant certains sondages qui, ici comme ailleurs, sont souvent contradictoires. En 2008, une courte majorité de Flamands se prononçaient ainsi pour le maintien de la Belgique alors que 2/3 d'entre eux jugeaient inévitable la séparation d'avec les Francophones!

La montée de l'indépendantisme politique

Reste le seul juge de paix acceptable: les élections. Or, la tendance forte que l'on peut tirer de toutes les consultations électorales des dix dernières années est d'abord la montée en puissance des partis demandant, noir sur blanc, l'indépendance de la Flandre. Ils rassemblent aujourd'hui plus de 30% du corps électoral et tout indique qu'ils amélioreront encore leur score lors des prochaines élections.

On assiste parallèlement à un renforcement très net des tendances autonomistes, voire indépendantistes, à l'intérieur des partis traditionnels. Ainsi, la dernière crise a été ouverte par le parti libéral flamand, qui passe pourtant pour la plus modérée des formations flamandes. Même les écolos, qui sont les seuls à avoir un groupe parlementaire commun, se sont divisés entre Francophones et Flamands lors de la dernière crise.

Bref, les Flamands veulent être indépendants. Et pourquoi pas? Cette volonté plonge ses racines suffisamment loin dans l'histoire du pays pour ne pas être traitée à la légère. Cette tendance lourde commence tout simplement avec la création même de la Belgique en 1830. Peuplée en majorité de Flamands, celle-ci est alors outrageusement dominée par la bourgeoisie francophone. A cette époque, même en Flandre, il est de bon ton pour la classe dominante de parler le français!

Imaginons Jan, né en 1830...

Pour montrer la lenteur avec laquelle les Flamands ont pu voir reconnaître leurs droits les plus fondamentaux, le quotidien Le Soir a imaginé l'histoire d'un enfant flamand, Jan, qui naît en 1830. Il devra attendre d'avoir 43 ans pour que sa langue soit parlée au tribunal, 58 ans pour pouvoir payer avec le premier billet de banque bilingue et 68 ans pour que le néerlandais devienne une langue officielle. Et c'est seulement son arrière-petit-fils qui, en 1930, pourra faire ses études dans une université entièrement néerlandophone!

Ce long combat pour l'égalité aurait pu s'arrêter le 28 février 1993. Ce jour-là, en effet, la constitution décrète, en son article premier, que «la Belgique est un état fédéral». Les Flamands ont obtenu gain de cause: la parité avec les Francophones et une très large autonomie. D'autant qu'ils trustent depuis 1974 le poste de Premier ministre et que leur économie est maintenant florissante alors que la Wallonie s'enfonce dans une crise gravissime.

Jeu, set et match, pour les descendants du petit Jan? Eh bien, non! L'encre de la nouvelle constitution est à peine sèche que le président du parti social-chrétien flamand, la formation qui domine la vie politique belge, s'empresse de remettre les pendules à l'heure. «Rien ne doit empêcher de poursuivre les discussions sur d'autres sujets», écrit un certain Herman Van Rompuy, aujourd'hui «Monsieur Europe». «La Flandre ne dort jamais», ironise alors un journaliste du Soir, expliquant par là que l'on n'en aura jamais fini avec les revendications flamandes.

Poteau du nord, poteau du sud

Le rouleau compresseur est en marche et rien ne l'arrêtera. En force ou en douceur, profitant aussi bien des périodes de crise que d'accalmie, pensant déjà à la prochaine bataille avant même d'avoir digéré les résultats du dernier combat, les Flamands n'ont de cesse de vider de sa substance l'Etat central au profit des régions. Jusqu'à la couleur des poteaux indicateurs, désormais différente au nord et au sud du pays. Les dirigeants flamands ont même décidé de créer leur propre ligue de football amateur.

Prochain objectif: régionaliser le système de protection sociale, un des plus avancés au monde, ce qui, du même coup, réduirait le flux d'argent passant de Flandres vers la Wallonie. Aujourd'hui, en effet, les citoyens flamands doivent mettre la main à la poche pour aider leurs compatriotes francophones. Les chiffres, et les symboles varient. Pour les «modérés», chaque famille flamande doit donner l'équivalent d'un demi de bière par jour à la Wallonie. Pour les «durs», l'équivalent d'une voiture par an... En ces temps où le «chacun pour soi» devient la règle dans toute l'Europe, ces images font mouche.

Le social-chrétien flamand Yves Leterme, le Premier ministre trois fois démissionnaire (deux démissions ont été acceptées, en 2008 et le 26 avril 2010), avait apporté sa pierre au débat en déclarant, en 2006, que, selon lui, la Belgique «n'était pas une valeur en soi» et que ce pays n'avait plus en commun que «le roi, l'équipe de foot et certaines bières». Répétons-le: c'est un Premier ministre qui parlait de son pays!

Quant aux Belges, Flamands comme Francophones, ils avouent, pour peu qu'on les écoute, qu'ils vivent, en fait, dans deux pays différents et qu'ils n'ont pratiquement plus rien à se dire. «Si le soi-disant désaccord cache l'indifférence, la rupture est inévitable à long terme», estime Rik Torfs, professeur à l'université flamande de Louvain. «Des deux côtes de la frontière linguistique, explique-t-il, nous ne partageons ni les mêmes vedettes, ni les mêmes livres, ni les mêmes journaux, ni les mêmes programmes télé. Ni même, par la force des choses, les mêmes sujets politiques capables de mobiliser ou d'intéresser la population.»

Chacun chez soi

La Belgique d'aujourd'hui? Un couple qui fait chambre à part depuis déjà longtemps, qui n'a plus rien ou pas grand-chose à se dire, qui n'a plus beaucoup d'amis, ou d'ennemis, communs, qui regarde dans des directions opposées, mais qui doit régulièrement se rencontrer pour régler une fuite d'eau dans la cuisine. Et là, on s'envoie la vaisselle à la figure! Cette fuite d'eau, c'est le statut de la périphérie de Bruxelles.

Résumons: Bruxelles, ville officiellement située en Flandre, même si à certains endroits elle se trouve à seulement à 3.200 mètres très exactement de la frontière wallonne, a vécu une «mue linguistique» rarement connue ailleurs. En 1830, plus de 70% des Bruxellois parlent flamand. En 1880, ils ne sont plus qu'environ 50%. Et aujourd'hui? Moins de 15%. Pourtant, les Flamands, spécialement les plus âgés d'entre eux, continuent, contre vents et marées, à vouloir garder cette ville dans leur giron. N'est-elle pas aujourd'hui la capitale de la région flamande? Jusqu'à présent, cet attachement viscéral des Flamands pour Bruxelles a été une des causes principales du non éclatement de la Belgique.

Ce qui est nouveau, et fondamental, c'est que de plus en plus de Flamands, commencent à dire, et certains même ouvertement, que l'indépendance vaut bien la perte de Bruxelles. Dans la Flandre profonde, volontiers xénophobe, on se passerait aisément de cette ville, cosmopolite s'il en est, abritant une population très forte d'immigrés maghrébins ou africains, et commençant à connaître de sérieux problèmes d'insécurité.

S'ils acceptent de «perdre» Bruxelles, les Flamands, en revanche, n'abandonneront jamais aux Francophones un millimètre carré supplémentaire de leur territoire. D'où la lutte qu'ils mènent, aux mépris des règles démocratiques élémentaires, contre l'usage du français dans certaines communes de la périphérie de Bruxelles, peuplées en majorité de Francophones.

La crise actuelle a ainsi montré une totale unanimité des Flamands pour exiger la fin de ce qui constitue en fait un des derniers avatars de la «Belgique de papa»: l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, regroupant Bruxelles et certaines circonscriptions flamandes. «Chacun chez soi»: telle est désormais la loi flamande.

Et si, en fait, les négociations actuelles ne servaient pas à replâtrer un pays se fissurant mais à délimiter, déjà, les frontières du futur Etat flamand? La question n'est plus, alors, de se demander si la Flandre veut son indépendance, mais quand et comment celle-ci verra le jour.

José-Alain Fralon

Citation :
PS: J'écris «Francophones» avec une majuscule, contre l'avis de nombreux correcteurs, car je pense qu'il s'agit d'une communauté en tant que telle: les Francophones de Belgique.

________________________________________________________________________________________________________________________________

Suite

Source : http://www.slate.fr/story/20493/la-belgique-est-morte-quelle-flandre-pour-quelle-europe

Citation :
La Belgique est morte: quelle Flandre pour quelle Europe? (2/3)

Imaginons: la Belgique éclate. Que devient la Flandre?

Mercredi 28 Avril 2010

Elections générales ou non, la crise politique paraît aujourd'hui si profonde que le temps est venu de se demander si la Belgique a encore un avenir. Non, répond José-Alain Fralon. L'ancien correspondant du Monde à Bruxelles, auteur de «La Belgique est morte, vive la Belgique», s'en explique pour Slate dans une série de trois articles. Après La Flandre indépendante: et pourquoi pas? voici le deuxième volet de la série.

Faisons un rêve, ou un cauchemar: la Flandre est indépendante. Une fois le Vlaamse Leeuw, l'hymne national, chanté et rechanté de Bruges à Louvain et de la Panne à Tongres, une fois prononcés les discours retraçant la glorieuse histoire de la nation flamande, une fois terminé le match de football entre l'équipe nationale de la nouvelle république et la formation des Pays-Bas, bref, une fois rangées les guirlandes de la fête, que se passera-t-il? Rien ou presque.

La peur de l'effet domino? Voyons...

Car il est bien fini le temps où un nouvel Etat européen devait battre monnaie, établir des barrières douanières à ses frontières, jeter les bases de ses juridictions, déterminer sa politique économique, gérer ses flux migratoires. La construction européenne est passée par là, qui a retiré aux gouvernements nationaux une très grande partie de leurs pouvoirs. Et si la République Flamande sera débarrassée du «fardeau wallon», elle devra payer, via les caisses régionales européennes, pour l'Italie du Sud ou la Moldavie.

Et la vie reprendra son cours, presque comme avant. Beaucoup de bruit pour rien? Sûrement. Mis à part que les Flamands verront réaliser leur rêve d'indépendance et que cela compte pour eux.

Bien sûr, cette vision de l'avenir de la Flandre peut paraître trop idyllique et le fleuve de l'histoire est rarement aussi tranquille. Un rien d'optimisme s'impose pourtant au moment où de nombreux commentateurs font de l'éclatement de la Belgique le prélude à un gigantesque chaos européen. «L'effet domino» jouant, ces prophètes du malheur imaginent des dizaines d'autres régions européennes accédant à l'indépendance. Allons! Le divorce de velours entre les Tchèques et les Slovaques n'a pas eu cet effet dévastateur dans une région pourtant riche en potentialités autonomistes. Il faut aussi admettre que le cas flamand est bien différent de celui d'autres régions européennes tentées par l'aventure de l'indépendance, qui ne sont, en plus, pas si nombreuses que cela. Avec 6,3 millions d'habitants, la Flandre est davantage peuplée que le Danemark, la Slovaquie ou l'Irlande. Elle a un PIB supérieur de 23% à la moyenne européenne et un taux de chômage parmi les plus bas de l'Union. Plus loin que les chiffres, elle
a surtout, nous l'avons vu, une réelle conscience nationale et une vraie culture.

Les différents scénarios

Concrètement, comment peut-on imaginer cet éclatement de la Belgique? Plusieurs hypothèses circulent. La plus répandue serait de voir le pays continuer à se déliter, à s'évaporer, comme la mer d'Aral, jusqu'au jour où il faudra bien signer l'acte de décès et s'entendre sur la succession. A cet égard, la répartition de la gigantesque dette du pays entre les nouvelles entités ne sera pas aisée. Il faudra aussi de l'imagination pour trouver à Bruxelles un statut accordant certaines «facilités» aux citoyens flamands.

La mort du roi Albert II, qui aura 76 ans le 6 juin prochain, pourrait, selon certains chroniqueurs, être instrumentalisée par les indépendantistes flamands pour accélérer le cours de l'histoire. L'héritier du trône, le prince Philippe, est en effet terriblement impopulaire en Flandre, où on lui reproche certaines déclarations hostiles aux autonomistes. Une occasion de conjuguer la fin de la monarchie avec la fin de la Belgique.

Il ne faut pas non plus (il ne faut jamais) exclure le pire: une issue violente qui verrait Flamands et Francophones en venir aux mains. Pour le moment, les Belges ont toujours su raison garder, même durant les périodes les plus troublées de leur histoire. «Ici, explique l'écrivain Jacques De Decker, on s'arrête au premier sang.» Espérons que cette sagesse prédominera.

En fait, le danger pour l'Europe n'est pas tant de voir la Flandre accéder à l'indépendance, mais de savoir à quelle Flandre on aura affaire. Une Flandre ouverte sur le monde, comme elle l'a souvent été, ou une Flandre racornie, dirigée par des tribuns ultranationalistes et xénophobes, qui ferait une tache sombre sur la carte du vieux continent?

Paris doit suivre très attentivement ce dossier flamand. Pour certains, en effet, une Flandre indépendante ne serait pas un partenaire facile pour la France, compte tenu (nous le verrons dans le prochain épisode) des liens de plus en plus étroits que celle-ci lierait avec Bruxelles et la Wallonie. D'autres, en revanche, estiment que la Flandre pourrait être le plus «francophile» des Etats du nord de l'Europe.

C'est toutefois avec les Pays-Bas que l'histoire va se jouer. Le regroupement, dans un ensemble néerlandophone, des Pays-Bas et de la Flandre a longtemps été «l'impossible rêve» de nombreux dirigeants flamands. Impossible car les Néerlandais étaient en majorité protestants et les Flamands catholiques. Or, cette barrière des religions est, aujourd'hui, tombée puisque les catholiques sont désormais majoritaires aux Pays-Bas. De nombreux Flamands insistent ainsi sur cette «communauté de race, d'origine et de langue» qu'ils forment avec les Néerlandais. D'autres sont plus sceptiques, comme ce professeur de l'université de Louvain qui s'exclame: «Non aux Pays-Bas! Je préfère être Flamand et ex-Belge.»

Avec un danger pour les Flamands: quitter une Belgique, où ils étaient en situation de force, pour jouer un second rôle dans un ensemble néerlandophone dominé par les Pays-Bas. Ce serait le dernier paradoxe d'une histoire qui n'en est pas avare.

José-Alain Fralon
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 11:38 am

Je trouve que José-Alain Fralon a fait des analyses lucides et crédibles de la situation et de ses perspectives d'évolution. Pour ma part, je ne vois rien à y ajouter ou retrancher.
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 1:04 pm

Très sincèrement, je m'interroge sur la place d'un tel débat "flandre indépendante" dans le chapitre géo-politique à l'échelle mondiale...C'est quand même donner une importance disproportionnée à ces problèmes récurrents, et qui n'ont pas fini de l'être...N'en déplaise à mes amis Belges.
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 2:39 pm

Ti' Breton a écrit:
Très sincèrement, je m'interroge sur la place d'un tel débat "flandre indépendante" dans le chapitre géo-politique à l'échelle mondiale...C'est quand même donner une importance disproportionnée à ces problèmes récurrents, et qui n'ont pas fini de l'être...N'en déplaise à mes amis Belges.

Stans a écrit:
Je n'en suis pas certain mon cher Ti' Breton : en cas de séparatisme flamand nous allons plus que vraissemblablement assister à un effet domino à l'échelle européenne avec des velléités indépendantistes de la part des Basques (en France et en Espagne), des Catalans (en France et en Espagne), des Gallois, des Écossais, des Frisons, des Ligures, des Corses, des Russes d'Ukraine, des Hongrois de Roumanie, etc. C'était peut-être un "problème récurrent" comme tu le dis mais il était contenu tandis que maintenant la Boîte de Pandore est ouverte !


Là, Stans, tu t'égares. En 1992, lorsque la tchéco-slovaquie (avec ou sans tiret c'est selon) a déclaré son divorce, a-t-on assisté à un effet domino en Europe? Non.

Maintenant, que la Catalogne prenne son indépendance , c'est tout à fait légitime (annexer à l'espagne par mariage princier).
L'Écosse, le Pays de Galles aussi (la Grande Bretagne s'étant construite sur le courrou de la couronne anglaise de l'époque et donc de façon tout aussi artificielle que la Belgique-1707).
Le mouvement national ligurian n'est pas représentatif de la population de la ligurie (donc ce n'est pas demain la veille).

Tout est une question de démocratie. Si une majorité de personne ne se prononce pas ouvertement pour l'indépendance, je ne vois pas comment la padanie (régions nord de l'italie), la ligurie, la Frise et d'autres petites régions pourront se déclarer indépendante.

Il faut savoir que lorsqu'en 1993 l'acte de séparation vu voté par les parlements tchèques et slovaques, la tchèquie (chez nous, on peut dire la Flandre) détenait Prague (ici, Bruxelles) et la Slovaquie déclara son indépendance depuis son parlement régional à Bratislava (Pour nous, nous dirons plutôt Liège que Namur au niveau géographique. Bien que je ne remette pas en cause le parlement wallon et son emplacement). Les tchèques, aussi arrogants que les flamands furent heureux de s'être débarrasser des paresseux slovaques. Pareil pour les nationalistes slovaques vis-à-vis des tchèques.

En attendant un sondage établit en septembre ou novembre 1992 stipulait que 88% de la population était attaché à l'unité nationale tchècoslovaque.

Aujourd'hui, il se trouve que, quelle ironie, la tchèquie si sûr d'elle-même, il y a prêt de 20 ans, est à la traîne socio-économiquement parlant. À l'inverse la petite Wallonie de l'Est, la Slovaquie est un paradis pour les investisseurs et le tourisme y est la première source de revenus qui lui a fait pratiquement gagné 150% de son PIB perçu sous la fédération tchécoslovaque.

Alors, qui a dit que une Wallonie autonome au sein de la République ne pourrait pas s'en sortir? José-Alain Fralon ferait mieux de retourner à son jardin et de s'occuper de ce qui lui regarde au lieu de promouvoir un régime finissant et complètement dépassé.

Amitiés,



Vive La Wallonie et Bruxelles Libres ! Vive La République ! Vive La France !
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 3:32 pm

J'aime assez le comparatif avec les états tchèques et slovaques...Compte tenu des antagonismes qui frôlent le racisme existant entre flamands et wallons, sans doute aurait-on pu établir le même parallèle avec les républiques baltes, réunies sous le drapeau de la yougoslavie, hydre de pensées, d'opinions et de religions hétéroclytes.
Néanmoins, pour compléter cet intéressant parallèle, peux-tu faire état du PIB de la Flandre à ce jour, de la Wallonie, comparant leur population, leur revenu par habitant, leur richesse et potentiel d'exploitation économique ? Peut-on ensuite établir un comparatif avec la Slovaquie lors de la scission avec la République Tchèque ?
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyJeu 29 Avr 2010, 4:04 pm

Ti' Breton a écrit:
J'aime assez le comparatif avec les états tchèques et slovaques...Compte tenu des antagonismes qui frôlent le racisme existant entre flamands et wallons, sans doute aurait-on pu établir le même parallèle avec les républiques baltes, réunies sous le drapeau de la yougoslavie, hydre de pensées, d'opinions et de religions hétéroclytes.
Néanmoins, pour compléter cet intéressant parallèle, peux-tu faire état du PIB de la Flandre à ce jour, de la Wallonie, comparant leur population, leur revenu par habitant, leur richesse et potentiel d'exploitation économique ? Peut-on ensuite établir un comparatif avec la Slovaquie lors de la scission avec la République Tchèque ?

L'exemple tchécoslovaque est le plus mauvais exemple que tu ais pu choisir Ti' Breton vu qu'il s'agissait de deux régions homogènes qui se jouxtaient sans s'interpénétrer, ce qui rendait le divorce très facile contrairement à ce qui se déroule en Belgique où la Région de Bruxelles, à forte majorité francophone (+/- 93%), est enclavée en pleine Région flamande qui lui est hostile et qui ne prétend pas assurer les droits des minorités tandis que la Wallonie, également francophone, est séparée de la Région de Bruxelles par un "corridor flamand" de 3 km de large (la commune de Rhode-Saint-Genèse) qui est devenu une véritable frontière d'état destinée à séparer les deux composantes francophones de Belgique. J'avais pourtant mis à la disposition des internautes de ce forum moultes documents pédagogiques expliquant en long et en large la problématique belge et de BHV en particulier dont une excellente vidéo de la chaîne de télévision ARTE . Je m'étonne donc de cet amalgame avec la tchécoslovaquie qui serait un bon exemple seulement si Bruxelles se trouvait sur le territoire de la Wallonie.
Quant aux questions financières et de PIB, je t'invite, cher Ti' Breton à relire l'importante contribution de notre ami François Barberis (le PIB wallon, pour faire bref ,correspond à la moyenne régionale française, ni plus ni moins).
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyVen 30 Avr 2010, 2:15 am

Stans a écrit:
Ti' Breton a écrit:
J'aime assez le comparatif avec les états tchèques et slovaques...Compte tenu des antagonismes qui frôlent le racisme existant entre flamands et wallons, sans doute aurait-on pu établir le même parallèle avec les républiques baltes, réunies sous le drapeau de la yougoslavie, hydre de pensées, d'opinions et de religions hétéroclytes.
Néanmoins, pour compléter cet intéressant parallèle, peux-tu faire état du PIB de la Flandre à ce jour, de la Wallonie, comparant leur population, leur revenu par habitant, leur richesse et potentiel d'exploitation économique ? Peut-on ensuite établir un comparatif avec la Slovaquie lors de la scission avec la République Tchèque ?

L'exemple tchécoslovaque est le plus mauvais exemple que tu ais pu choisir Ti' Breton vu qu'il s'agissait de deux régions homogènes qui se jouxtaient sans s'interpénétrer, ce qui rendait le divorce très facile contrairement à ce qui se déroule en Belgique où la Région de Bruxelles, à forte majorité francophone (+/- 93%), est enclavée en pleine Région flamande qui lui est hostile et qui ne prétend pas assurer les droits des minorités tandis que la Wallonie, également francophone, est séparée de la Région de Bruxelles par un "corridor flamand" de 3 km de large (la commune de Rhode-Saint-Genèse) qui est devenu une véritable frontière d'état destinée à séparer les deux composantes francophones de Belgique. J'avais pourtant mis à la disposition des internautes de ce forum moultes documents pédagogiques expliquant en long et en large la problématique belge et de BHV en particulier dont une excellente vidéo de la chaîne de télévision ARTE . Je m'étonne donc de cet amalgame avec la tchécoslovaquie qui serait un bon exemple seulement si Bruxelles se trouvait sur le territoire de la Wallonie.
Quant aux questions financières et de PIB, je t'invite, cher Ti' Breton à relire l'importante contribution de notre ami François Barberis (le PIB wallon, pour faire bref ,correspond à la moyenne régionale française, ni plus ni moins).


Flandre

PIB/hab.:
122% de la moyenne européenne; le secteur public: 30% du PIB. En chiffre cela donne à peu près, 198 milliards d'euros/an
Chômage: selon les indicateurs, de 6 à
8,5% de la population active.
Taux
d'activité
: 65%.


Wallonie

PIB/hab.: 95% de la moyenne
européenne; 78% du PIB flamand avant transferts, 87% après; le secteur
public: 40% du PIB. 78 millards d'euros/an.

Chômage:
selon les indicateurs, de 11,3 à 17,5% de la population active.
Taux d'activité: 59%.

Source :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/belgique-la-flandre-ne-veut-plus-payer_466721.htmlPour information, c'est moi qui est développé cet exemple, Stans. J'estimes cet exemple justifié dans la perspective où nous avons (pour l'instant) d'un côté la Flandre et Bruxelles (région à part entière bien entendu) et la Wallonie. Dans un proche avenir, j'espère un rapprochement entre l'espace Wallonie Bruxelles plus que symbolique (mais, plutôt territorial via les communes à facilités).

Bien entendu, je me battrai en tant que wallon pour que perdure cette solidarité avec les bruxellois mais, il ne nous sera pas facile d'attendre indéfiniment sur le quai de la gare si, la France nous appelle.

Je reste convaincu que une fois, la Wallonie devenue française, il sera plus aisée à Bruxelles de prendre son destin en mains. Un ami juriste m'a précisé que nous pourrions voir le cas de figure d'une déclaration unilatérale flamande d'indépendance, suivie directement d'une déclaration d'indépendance de Bruxelles et d'une demande de rattachement des communes à facilités à cette dernière. Les décrets flamands étant caducs en matière de droit linguistique et les droits des communes facilités étant bétonné dans la défunte constitution belge, les périphériques auraient le choix de rejoindre ou la Flandre, ou la Ville état de Bruxelles (qui une fois l'opération de regroupement effectué, pourrait demandé son intégration à la France également).

Selon le droit international, le principe de uti possidetis, ita possideatis prévoit que, qui possède un territoire, garde ce territoire mais, ici, en prévision d'une scission de l'état belgique, il est prévu une clause qui stipule que même si, la frontière linguistique devient frontière d'état, les communes à laquelle ont été accordé des droits linguistiques selon la convention cadre sur les minorités nationales du conseil de l'europe, par exemple, ces communes auraient le droit de décider de leur sort et de choisir vers quel état successeur elles voudraient se tourner pour choisir leur avenir (ici, y compris la région bruxelloise donc) . Comme le cas est plus ou moins comparable à bruxelles qui est région bilingue à part entière, non seulement, celle-ci est, pour le droit international, délimité par une frontière d'état mais, de plus, elle pourrait très bien se désenclavé de la Flandre de façon légitime et tout à fait légal. La Flandre, même si ce traité n'a pas été ratifié par elle, devra s'en tenir au droit international auquel la convention cadre sur les minorités nationales du conseil de l'Europe vient se greffé. Car, jusqu'à preuve du contraire, la constitution belge précise bien que la Région de Bruxelles Capitale existe bel et bien, n'en déplaise à nos voisins flamands.

Salutations.
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyVen 30 Avr 2010, 10:46 am

L'uti posseditis, ita possideatis est une règle par défaut, lorsqu'il n'y a pas de négociations possibles entre parties.
En cas de scission, je pense qu'elle sera dépassée par le pacte de scission.
Les paramètres de scission seront le refinancement en monnaie € des dettes souveraines exprimées en € et le financement des retraites, qui sont des droits acquis par les populations sur l'état fédéral. Dettes souveraine et retraites devront être reprises par les parties issues de la scission et acquittées en monnaie € : imaginez-vous les créanciers de Flandre accepter d'être payés en florin flamand non convertible, ou dévalué, idem pour les retraités wallons : imaginez-vous qu'ils accepteront que leurs retraites soit payées en franc wallon tout aussi inconvertible et dévalué ?

La contrainte forte qui pèsera sur ces parties ce sera donc de pouvoir demeurer dans le système de l'€, car tous les engagements qui seront repris de l'ex état fédéral sont exprimés en €.
Or je doute que ces parties puissent être accueillies en tant que parties de scission dans le système de l'€. Il y aura donc recomposition financière, laquelle implique recomposition politique et recomposition des souverainetés territoriales.

C'est pour ces mêmes raisons qu'aucune des parties agissant unilatéralement ne peut en fait "prendre son indépendance". Surtout pas Flandre, car cela reviendrait à constater le défaut de l'état fédéral belge et à reporter sur la région qui s'est détachée tout ou partie des engagements que l'état fédéral, devenu périmé, portait sur lui. L'indépendance ne peut donc qu'être négociée avec les porteurs de droits : les créanciers de la dette publique et les représentants des populations locales.

Il est faux d'écrire, comme je l'ai lu, que la dette publique belge est détenue en interne. Elle est dans les portefeuille des institutions financières qui participent au financement de l'état belge, contrepartie des autorisations gouvernementales à elles données pour opérer sur le territoire fédéral et en capter l'épargne locale. Ces institutions sont ben connues : BNP-Fortis, Dexia, Axa, ING, Argenta, Barclay's. Il est possible que la BNB détienne aussi des titres de la dette souveraine belge acquis sur le marché secondaire. Si Flandre déclarait son indépendance, immédiatement ces institutions se déchargeraient de leurs titres belges ou passeraient des provisions, leur débiteur, l'état fédéral n'ayant plus d'existence de fait, avec les immenses conséquences que l'on peut imaginer, et au premier chef pour celui qui serait à l'origine du désordre. La BNB, en revanche, pourrait les annuler étant partie du système fédéral.

Donc, il faut bien en être persuadé : si la vie en commun des 3 populations belges n'est plus possible, la seule issue de crise c'est la négociation de scission à 7, pour fixer le pacte de scission et les modalités de recomposition des territoires, avec maintien de ceux-ci en zone €
C'est bien le système de l'€ qui permet de penser cette scission sans trop de dégâts. C'est pourquoi il faut que les participants, et en particulier France et Allemagne mettent tout en oeuvre pour le maintenir. Hors du système de l'€, les dégâts seraient considérables, car ni Flandre , ni BXL, ni Wallonie ne pourront se refinancer en étant strictement indépendant, et cela voudraient dire des centaines de milliards d'€ d'actifs financiers volatilisés.

ceci veut dire, en particulier pour la France et l'Allemagne, une révision de leurs politiques budgétaires et fiscales, de manière à diminuer leurs propres dettes publiques ou leurs excédents pour stabiliser l'€.
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyVen 30 Avr 2010, 9:05 pm

François Barberis a écrit:

Donc, il faut bien en être persuadé : si la vie en commun des 3 populations belges n'est plus possible, la seule issue de crise c'est la négociation de scission à 7, pour fixer le pacte de scission et les modalités de recomposition des territoires, avec maintien de ceux-ci en zone €

Permettez que, je vous poses une question, cher François: De quoi parlez-vous en insinuant une négociation à 7? Je n'ai aucune idée de ce à quoi vous faites allusion.
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François Barberis
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyVen 30 Avr 2010, 9:48 pm

Bonsoir Ybby. Voici qq éléments de réponse.

Le gouvernement régional flamand
le gouvernement régional wallon
le gouvernement régional bruxellois
le président de l'Eurogroupe (pour les questions liées au maintien du statut de membre de la zone € des 3 parties issues de la scission)
la Commission de l'UE pour les conditions de maintien de l'administration européenne à Bruxelles
le gouvernement néerlandais, pour les conditions de consolidation des engagements flamands et la fixation des nouvelles limites territoriales nord/sud
le gouvernement français, pour les mêmes raisons que le gvt néerlandais, mais pour les conditions de consolidation des engagements de Bruxelles et de Wallonie, ces deux parties étant considérées comme distinctes.
C'est dans ces négociations que se fixera la frontière internationale et que se négociera l'intégration des communes à facilités de la périphérie de BXL, le partage des actifs, la prise en charge des passifs et des engagements intérieurs (retraites et solidarité) et internationaux (dettes, etc...).
C'est à ce moment que se manifestera la conjonction des intérêts BXL-France et Wallonie France, si du moins cette négociation a lieu.
C'est à ce moment que la volonté des communes à facilité sera prise en compte. D'où l'importance que celles-ci manifestent, à l'instar de Linkebeek et de Crahinem, leur désir d'être intégrées à Bruxelles : c'est un fait politique qui ne pourra être ignoré. Le plus tôt elles prendront position, le mieux ce sera

Je ne vois pas les Pays Bas porter des revendixcations annexionnistes sur Bruxelles et sa région francophone, devant déjà absorber 57% de la dette fédérale belge et 57% des engagements de retraite, si le pacte de scission débouche sur un rapprochement-intégration Flandre-PB.. La haye n'acceptera pas de s'engager pour les retraites à payer aux anciens cotisants de BXL qui seraient installés en territoire non flamand. Pour La Haye, la contrôle de Bruxelles n'est en rien stratégique. Ce qui est stratégique, c'est la préservation du rôle de Rotterdam et le contrôle d'Anvers et de l'Escaut. La Haye sera bien content d'abandonner Bruxelles à d'autres, car celui qui prendra en charge BXL prendre en charge 20% de la dette fédérale et 20% des engagements de retraite.

S'agissant de négociations de souveraineté territoriale et de reprises d'engagements financiers, les communautés pourraient être représentées au niveau d'observateurs, mais pas en qualité de parties prenantes à la négociation.Idem pour le gouvernement fédéral belge qui n'existera que pour les affaires courantes.

Il reste la question de la participation du gvt allemand à ces négociations pour ce qui concerne la communauté germanophone. Ca dépendra de la position prise par les responsables des cantons de l'Est. Veulent-ils être considérés comme Wallons ou veulent-ils se donner la possibilité de rejoindre la l'Allemagne ?

Mais pour que de telles négociations s'engagent il faut que les 3 gouvernements régionaux et les 3 parlement régionaux, éventuellement ceux des communautés, s'entendent pour une déclaration conjointe de scission mettant fin à l'état fédéral belge, si possible en des termes identiques, annonçant l'ouverture de négociations pour aboutir à un pacte de scission et demandant officiellement la participation de ceux dont je viens de donner la liste (liste qui peut-être plus longue, mais ce serait une erreur)

Il y a donc encore un long mûrissement des esprits à accomplir.
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Stans
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyLun 03 Mai 2010, 4:23 pm

Troisième et dernière partie de l'article du sujet

Source : http://www.slate.fr/story/20541/la-belgique-est-morte-la-wallonie-en-ordre-disperse

Citation :
La Belgique est morte: la Wallonie en ordre dispersé (3/3)

Chez les Francophones de Belgique, il y a les Wallons d'un côté et les Bruxellois de l'autre.

Jeudi 29 Avril 2010

Elections générales ou non, la crise politique paraît aujourd'hui si profonde que le temps est venu de se demander si la Belgique a encore un avenir. Non, répond José-Alain Fralon. L'ancien correspondant du Monde à Bruxelles, auteur de «La Belgique est morte, vive la Belgique», s'en explique pour Slate dans une série de trois articles. Après La Flandre indépendante: et pourquoi pas? et Quelle Flandre pour quelle Europe? voici le troisième et dernier volet de la série.

***

«Je vis dans un pays où il pleut. Si mon pays disparaît, il me restera la pluie.» Marka, un chanteur bruxellois, a trouvé le ton qu'il fallait -un zeste de nostalgie, un zeste d'humour- pour dire ce que ressentent la grande majorité des Francophones de Belgique à l'idée d'un éclatement de leur pays. Comprenant, peut-être un peu tard, qu'ils ne pourront pas arrêter le rouleau compresseur flamand marchant inéluctablement vers l'indépendance, ils se demandent maintenant avec anxiété de quoi demain sera fait.

Pour le moment, face à la redoutable unité flamande, ils se présentent en ordre dispersé: Bruxellois d'un côté, Wallons de l'autre. On ne comprendrait rien à l'histoire de la Belgique sans prendre en compte les différences existant entre ces deux «catégories» de Francophones. Sans parler de la formidable diversité wallonne qui fait que les Wallons ont mis près d'un siècle à s'entendre sur le choix de leur hymne régional alors que les Flamands n'ont pas hésité une seconde avant de se déterminer pour le Lion des Flandres.

Mis devant le fait accompli par les Flamands, les Francophones hésitent entre plusieurs hypothèses. De nombreux Bruxellois veulent désormais exister davantage par eux-mêmes et se libérer de la tutelle que les deux régions exercent sur leur ville. «Ni Flamands de Bruxelles, ni Wallons de Bruxelles, nous sommes des Bruxellois», aiment-ils à proclamer. Les plus «indépendantistes» d'entre eux verraient bien la capitale devenir une «ville-Etat» et voler de ses propres ailes. D'autres sont tentés par l'idée de faire de leur ville une sorte d'eurodistrict, à l'instar des Etats-Unis où Washington DC ne fait partie d'aucun des Etats fédérés et dépend directement de l'Etat fédéral. Pour cela, il faudrait que le processus d'unification européenne soit bien plus avancé et, aussi, que les dirigeants de l'Union aient la volonté, les moyens et l'ambition de gérer une telle capitale. Ce qui est loin d'être le cas. «L'Europe a d'autres chats à fouetter que s'occuper de problèmes de parking», ironisait un ancien haut fonctionnaire belge de la Commission européenne.

Autre hypothèse avancée: le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la France. Un vrai serpent de mer, qui ressort notamment aux moments des crises. Pour le moment, les partisans de cette solution sont ultra minoritaires et leurs résultats électoraux restent confidentiels. Il en sera certainement différemment lorsque le divorce belge sera prononcé. Pour certains par peur de se retrouver trop seuls, pour d'autres parce qu'ils aiment sincèrement la France. Tous se réclament du général de Gaulle. «J'aime bien les Wallons, nous nourrissons à leur égard que des sentiments de profonde sympathie (...) je comprend très bien qu'ils ne se plaisent pas dans le cadre actuel de leur pays mais nous ne pouvons briser la Belgique», disait l'homme du 18-Juin, avant d'ajouter: «Bien entendu, si, un jour, une autorité représentative de la Wallonie s'adressait officiellement à la France, ce jour-là, de grand cœur, nous répondrions favorablement à une demande qui aurait toute les apparences de la légitimité.» Du bon pain, pour les rattachistes wallons qui pensent que cette heure va bientôt sonner.

Pas sûr. S'ils aiment la France, de nombreux Wallons mettent l'accent sur les différences fondamentales existant entre les deux pays et, notamment sur les difficultés qu'ils auraient à s'adapter dans une France encore terriblement jacobine. «Après avoir subi la domination flamande, pourquoi se choisir un nouveau patron?», ironisait un syndicaliste liégeois.

Quant aux autorités françaises, elles savent bien que cette avancée sur les terres wallonnes et encore davantage sur Bruxelles -les deux capitales de l'Europe, Bruxelles et Strasbourg, seraient ainsi françaises!- ne seraient pas vue d'un très bon œil, c'est le moins que l'on puisse dire, à Berlin, Londres ou La Haye. Les dirigeants français pourraient aussi rechigner à adopter une région qui possède certes de sérieux atouts mais ne parvient toujours pas à sortir de la crise grave qu'elle traverse depuis la mort de sa sidérurgie. Comme le disait Michel Charasse avec son élégance coutumière: «Socialiste ne rime pas avec con. Je ne me taperai pas les pauvres de Belgique en plus de mes pauvres à moi!»

Ne tournons pas autour du pot. La seule solution acceptable pour tout le monde et qui aura le mérite de simplifier le futur casse-tête belge est de voir Bruxellois et Wallons prendre en charge une «Belgique résiduelle» dont les Flamands se seraient séparés. Il n'y aurait ainsi pas de solutions de continuité et ce pays garderait toutes les prérogatives de l'ancien. Même la famille royale, s'il en décide ainsi.

Et ce serait le dernier clin d'œil que la Belgique adresserait au monde.

José-Alain Fralon
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyLun 03 Mai 2010, 5:11 pm

Bonjour à tous,


Je pense avoir à peu près tout dit et ce que j'écris ici n'est qu'une répétition.

Je rappelle qu'une solution Bruxelles DC est infaisable sur le plan juridique, fiscal et politique : elle ferait des citoyens de cette ville des apatrides et obligerait à un changement de nature politique et juridique de l'UE

Je rappelle que l'idée de Belgique résiduelle construite autour de Wallonie et de BXL équivaudrait pour cet ensemble à être qualifié de continuateur de l'état belge défunt et cette Belgique résiduelle se verrait mettre à charge l'ensemble des engagements financiers du dit état défunt, et en particulier sa dette souveraine (333 milliards d'e) et ses engagements de retraites (valeur actuarielle : 90 milliards, plus probablement 140 milliards).

Je rappelle qu'une scission à 2 ou à 3 non suivie d'une consolidation des dettes et d'un étalement des engagements des engagements de retraites sur une population de cotisants plus vaste que les qq millions formant la population salariée des parties issues de la scission rendrait tout refinancement impossible et que ces parties ne trouveraient aucun prêteur pour leur permettre de financer leurs besoins : c'est le scénario grec en 3 D au centre de l'Europe.

Je rappelle que cela est aussi vrai pour Wallonie avec ou sans BXL, que pour BXL et pour Flandre avec ou sans BXL.
C'est ce que j'ai traduis dans la formule : l'issue de la crise doit être une solution globale, et non une solution pour Flandre seule.

Je rappelle que toute "prise d'indépendance" est tout simplement infaisable sur le plan technique et financier, l'état qui se déclarerait indépendant ne serait pas reconnu, mais surtout la dette fédérale deviendrait immédiatement exigible, le débiteur principal -l'état belge- n'existant plus du fait de la dénonciation du pacte fédéral.

Je rappelle aussi que la scission doit faire en sorte de maintenir les parties issues de la scission dans le système de l'€, sinon ce serait une grave zone d'instabilité financière et monétaire qui s'installerait au centre de l'Europe, mais aussi, hors du système de l'€, les parties issues de la scission devraient chacune pour ce qui la concerne, trouver les devises pour rembourser leurs dettes et tenir leurs engagements exprimés en €. Je doute que les fonds d'investissements US ou japonais acceptent d'être remboursés de leurs titres en francs wallons ou couronnes flandriennes. Idem pour ceux qui auront droit à percevoir leur retraite.

Je rappelle que la solution de la confédération est une fausse bonne idée car dans une confédération les vrais gouvernements sont ceux des états confédérés, et que la confédération imaginée par le camp flamand (séparation des fonctions de fixation et de levée des impôts, étanchéité fiscale et sociale entre les états confédérés) cela revient à l'indépendance "sèche", solution extrêmement instable. L'idée flandrienne de continuation de la Belgique commerciale dans un cadre confédéral est une idée techniquement infaisable, car les engagements de l'ex état fédéral lui seront présentés au paiement.

Je ne vois donc que deux solutions techniques possibles de sortie de crise:

Solution 1 : Flandre revient en arrière, Flandre reconnaît la réalité bruxelloise et renonce à sa tentative de main mise sur la ville, ce qui fait immédiatement cesser la tension. L'esprit fédéral renaît. L'état fédéral devient enfin un vrai état . C'est lui qui fixe et perçoit l'impôt et le rapport de force est en sa faveur. Il fixe les transferts en toute souveraineté. C'est lui qui finance BXL. Flandre devient une province autonome, comme un état fédéré US, pas plus. Il n'y a plus de gouvernement flandrien ou wallon. Il y a un gouverneur de Flandre et un gouverneur de Wallonie et un gouverneur de BXL. Le gouverneur de Flandre s'installe à Bruges ou à Anvers. La région-état fédérée BXL est élargie à son aire urbaine.
Cette solution veut dire en fait que Flandre renonce à son projet national et se contente d'une identité régionale. Ce serait la solution de sagesse

Solution 2 : c'est la scission à 3 suivie de la consolidation des finances et des engagements, impliquant des transferts et des extensions de souveraineté des états riverains qui vont permettre à cette consolidation de voir le jour. Dans cette solution, le refinancement de la dette souveraine s'effectue par intégration de la dette belge après scission dans les dettes souveraines des états absorbeurs. Il suffit de regarder une carte de géographie pour connaître l'identité des états qui peuvent accepter de prendre en charge cette consolidation contre une extension de souveraineté.


Il y a bien un troisième cas, mais ce n'est pas une solution : c'est le pourrissement. Comme actuellement la dette publique fédérale trouve assez facilement à se placer à 3,50% pour le 10 ans, j'ai bien peur que, l'urgence financière étant provisoirement écartée, le scénario du pourrissement soit celui qui soit implicitement retenu par toutes les parties.
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François Barberis
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MessageSujet: Re: Et si la Flandre était indépendante ?   Et si la Flandre était indépendante ? EmptyLun 03 Mai 2010, 6:33 pm

Complément sur le projet de confédération-rejet par Flandre :

la solution de la confédération
imaginée par le camp flandrien est irréaliste, ai-je écrit ci-dessus.

De quoi s'agit-il ? Il
s'agit d'obtenir le partage du passif fédéral (dette publique et
engagements de retraites) entre deux partenaires (Flandre + BXL) et Wal.
selon le rapport des populations (67%-33%), puis d'organiser la
séparation des fonctions de fixation et de levée des impôts, chaque état
confédéré se chargeant lui-même de fixer et de lever ses propres impôts
sur son propre territoire sans tenir compte du voisin, puis de mettre
en place une étanchéité fiscale et sociale entre les 2 états devenus
confédérés, et de laisser à chacun le soin de se débrouiller avec les
marchés financiers et avec ses propres retraités.

Remarquons d'abord que dans ce scénario le partage
de la charge financière selon les populations est très favorable à
Flandre qui serait supposée emporter BXL. Un partage plus équitable
serait selon les PIB, car il donnerait une répartition 77-23 au lieu de
67-33, soit quelques 30 à 40 milliards d'€ en moins sur les épaules ds
Wallons.


Remarquons ensuite que rien ne permet de dire que ce vidage par
l'intérieur de l'état fédéral dans ces prérogatives régaliennes de
fixation et de levée de l'impôt ne soit pas sanctionné par l'UE, car la
manœuvre est évidente : il s'agit de continuer de profiter du bouclier
offert par l'e et de larguer une partie jugée malsaine des engagements
en les reportant sur autrui ( à savoir ceux d'en face, les Wallons).

Remarquons enfin que cette division faite en interne revient à imposer
aux créanciers inscrits de l'actuel état belge une novation, une
nouvelle situation, qu'ils n'ont certainement pas cherchée et qui les
dessert.

Supposons néanmoins que tout aille comme le veulent les Fl et qu'il en
soit ainsi. Pourquoi les porteurs de créances de l'ancien système belge
accepteraient-il cet accord qui les dessert en leur imposant le risque
de perdre leurs droits sur la partie wallonne dont on sait qu'elle est
plus fragile actuellement que la partie flamande, surtout si on la
pénalise de 40 milliards de plus ? Un tel scénario, radieux pour
Flandre, mortifère pour les wallons, pénalisants pour ceux des
créanciers qui accepteraient cette novation, n'a strictement aucune
chance de voir le jour. C'est prendre les chancelleries et les
institutions financières qui détiennent la dette belge, et donc la clef
de toute sortie de crise, pour des demeurés.


Qui peut penser que celles-ci le sont vraiment?
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