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| Chansons de la Commune 14: Jean Misère | |
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Ardennais Cofondateur
Nombre de messages : 3518 Age : 58 Localisation : Grasse (Alpes-Maritimes) Langue : français Emploi/loisirs : enseignant Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Chansons de la Commune 14: Jean Misère Sam 18 Sep 2010, 10:08 am | |
| Grasse, la Fête du Génie (2ème comp.), An CCXVIII. Chers tous, Pour vous et plus spécialement pour fde, voici la quatorzième chanson de notre anthologie Communarde: "Jean Misère", chantée par Mouloudji : - Citation :
- Jean Misère
À Henri Rochefort
Décharné, de haillons vêtu, Fou de fièvre, au coin d’un impasse, Jean Misère s’est abattu. « Douleur, dit-il, n’es-tu pas lasse ? » Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Pas un astre et pas un ami ! La place est déserte et perdue. S’il faisait sec, j’aurais dormi, Il pleut de la neige fondue. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Est-ce la fin, mon vieux pavé ? Tu vois : ni gîte, ni pitance, Ah ! la poche au fiel a crevé ; Je voudrais vomir l’existence. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Je fus bon ouvrier tailleur. Vieux, que suis-je ? une loque immonde. C’est l’histoire du travailleur, Depuis que notre monde est monde. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Maigre salaire et nul repos, Il faut qu’on s’y fasse ou qu’on crève, Bonnets carrés et chassepots Ne se mettent jamais en grève. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Malheur ! ils nous font la leçon, Ils prêchent l’ordre et la famille ; Leur guerre a tué mon garçon, Leur luxe a débauché ma fille ! Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... De ces détrousseurs inhumains, L’Église bénit les sacoches ; Et leur bon Dieu nous tient les mains Pendant qu’on fouille dans nos poches. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Un jour, le Ciel s’est éclairé, Le soleiil a lui dans mon bouge ; J’ai pris l’arme d’un fédéré Et j’ai suivi le drapeau rouge. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Mais, par mille on nous coucha bas ; C’était sinistre au clair de lune ; Quand on m’a retiré du tas, J’ai crié : Vive la Commune ! Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Adieu, martyrs de Satory, Adieu, nos châteaux en Espagne ! Ah ! mourons !... ce monde est pourri ; On en sort comme on sort d’un bagne. Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... A la morgue on coucha son corps, Et tous les jours, dalles de pierre, Vous étalez de nouveaux morts : Les Otages de la misère ! Ah ! mais... Ça ne finira donc jamais ?... Paris, 1880. Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mis%C3%A8re Salut et Fraternité! | |
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