Le coup de force de ROYAL réjouit la droite !

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Le coup de force de Ségolène Royal réjouit la droite


Par Jean-Baptiste Garat
30/11/2010 | Mise à jour : 20:52

Laurent Fabius, Martine Aubry et Ségolène Royal au congrès de La Rochelle en août dernier. (Crédits photo: Xavier Letoy/AFP)

Pour les cadres de l'UMP, l'annonce surprise de la candidature de Ségolène Royal révèle le retour de vieilles querelles à la tête du parti socialiste.



Les sondages sont en berne, le remaniement a ravivé les fractures dans la majorité, mais une éclaircie est venue déchirer le ciel sombre qui pèse sur la droite. «Ségolène Royal est ce qui pouvait arriver de mieux à la droite, s'extasie un cadre de l'UMP. Tenez, j'ai presque envie de l'embrasser.» Sans aller jusqu'à de tels débordements de joie, le porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, n'hésite pas à parler d'«alliée objective». «Fidèles à leurs vieux démons, les socialistes se déchirent et défendent chacun leur propre agenda, explique l'ancien élu des Deux-Sèvres. Mme Royal ne manque pas de culot: non seulement elle rompt ses engagements supposés avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, mais elle voit en Strauss-Kahn son futur premier ministre. Passez-moi la formule, mais ils ne jouent pas dans la même catégorie tout de même.»



Jean-François Copé s'apprête lui à savourer le spectacle de la compétition interne au PS: «Ils ont dressé le ring, le match de boxe peut commencer.» «Arnaud Montebourg a fait le lever de rideau. François Hollande est venu avec l'ensemble de son œuvre. Si j'ai bien compris, Ségolène Royal a un peu triché, mais c'est la vie, détaille le secrétaire général de l'UMP. Il ne manque plus que Strauss-Kahn.» «Le PS, qui s'est fait une spécialité de nous donner des leçons en mettant en avant son unité et sa solidarité, y réfléchira à deux fois dorénavant», espère-t-il enfin.


Christian Jacob, son successeur à la tête du groupe à l'Assemblée, estime lui que l'annonce de la candidature de Ségolène Royal va obliger Dominique Strauss-Kahn à réagir. «À force de jouer les divas et de ne pas vouloir entrer dans la bataille, Strauss-Kahn est en vraie difficulté, explique le député de Seine-et-Marne. Ségolène Royal a sonné le coup de gong et l'oblige à mettre les mains dans le cambouis. Si on veut être candidat à l'élection présidentielle, il faut s'y préparer, s'y engager, ce que Strauss-Kahn a refusé jusqu'à présent.» «La boîte à gifles est ouverte au PS, annonce pour sa part le député des Bouches-du-Rhône Bernard Deflesselles. Ségolène Royal est parfaite , elle arrive avec sa candidature au moment où le PS a une petite faiblesse pour relancer la machine.» Le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca salue pour sa part le «retour de Bécassine».

«C'est un beau cadeau, c'est sûr, s'est exclamé à la sortie du Conseil des ministres le centriste Maurice Leroy. Et c'est pas fini, il y en aura d'autres, il y a François Hollande derrière, il y en a d'autres, vous verrez.» «C'est franchement excellent, parce que j'ai toujours pensé qu'en politique il ne fallait pas compter que sur soi, mais sur ses adversaires», s'enthousiasme même le nouveau ministre de la Ville. Un sentiment qui est cependant loin d'être partagé dans la majorité. «Bien sûr, le chaos de la famille socialiste ne nous nuit pas, estime un membre du bureau politique de l'UMP. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que même Royal bat aujourd'hui Sarkozy dans les sondages. Alors OK, réjouissons-nous deux minutes, mais mettons-nous au travail.»

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