Bruxelles une Région à part entière ?

Source : http://blog.lesoir.be/lettrescapitales/2011/02/03/bruxelles-une-region-a-part-entiere/

Bruxelles, une Région à part entière ?

Publié le 3 février 2011 par Veronique Lamquin

Bart De Wever ne dit ni oui… ni non !

Citation :

C’est l’un des dossiers les plus épineux de la négociation (avec la Sécurité sociale): Bruxelles, avec son refinancement mais surtout son statut. La Région-capitale est-elle une Région à part entière? Oui évidemment pour les partis francophones mais aussi pour le SP.A et Groen. En revanche, pour le CD&V, c’est clairement non. Le débat n’a rien de sémantique. Refuser de reconnaître la Région bruxelloise, c’est aussi refuser qu’on lui transfére des compétences telles que les allocations familiales, les soins de santé… Refuser de reconnaître la Région bruxelloise, c’est préparer sa cogestion par les deux grandes Communautés. Inacceptable pour les francophones, qui n’ont de cesse de dénoncer l’attitude du CD&V.

Et puis, ces derniers temps, on entend régulièrement dire que la N-VA serait moins radicale, sur Bruxelles, que le CD&V. Qu’en échange de gros transferts de compétences au profit de la Flandre, elle pourrait “céder” la Région bruxelloise. En clair, lui reconnaître un statut et lui permettre de devenir la troisième entité du pays… Quitte à ce qu’en cas de scission, Bruxelles ne suive pas le destin de la Flandre! Et d’ailleurs, rappelle-t-on, quand Bart De Wever et Elio Di Rupo se sont vus, à Vollezele, au début juillet, pour leur célèbre “gentleman’s agreement”, le patron de la N-VA ne s’était pas opposé au refinancement de Bruxelles…

Las, rien de tout cela n’a jamais été officiellement confirmé par le patron de la N-VA. Alors, quand, ce jeudi matin, les journalistes de l’émission De Ochtend (VRT, voir www.deredactie.be), interrogent Bart De Wever sur le sujet, on tend l’oreille… Question: “Rik Van Cauwelaert, éditorialiste du Knack, suggère, cette semaine, que chaque camp devra faire une concession majeure. Pourquoi pas, pour la N-VA, accepter que Bruxelles devienne une troisième Région? Que lui répondez-vous?”… Le patron de la N-VA invoque la discrétion et la réserve indispensables à toute négociation… “Ce ne serait pas intelligent de discuter de cela dans la presse.” La journaliste observe: “naguère, vous auriez aussitôt dit que c’était non négociable, une reconnaissance pleine et entière de Bruxelles”… “Certes, mais je ne vous ai pas dit non plus que c’est négociable, rétorque le patron de la N-VA. Je ne dis ni oui ni non. Mais il y a une différence entre ce qu’on dit dans une campagne électorale et ce qu’on dit après, une fois qu’on est dans l’impasse totale.”

Affaire à suivre !

Source : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-07/et-si-la-n-va-renoncait-a-bruxelles-820300.php

Et si la N-VA renonçait à Bruxelles ?

DAVID COPPI ET VERONIQUE LAMQUIN

lundi 07 février 2011, 10:17

Citation :

Alors que l'informateur Didier Reynders rencontre ce lundi le président du PS Elio Di Rupo, dans le brouillard des négociations, certains voient "une petite lumière" : Bart De Wever pourrait renoncer à la capitale.

Par David Coppi et Véronique Lamquin




Belga


A quoi joue la N-VA ? Les nationalistes flamands mués en défenseurs de la Région bruxelloise ? De la « Région à part entière » ? Dans quel but ? Celui de permettre à terme la scission du pays et l'indépendance de la Flandre, qui « partirait » sans Bruxelles ? Ce qui donnerait un scénario politique inédit dont pourraient s'accommoder les francophones ?
Le scénario circule. Né d'une lecture approfondie des refus de la note Vande Lanotte. Le CD&V estimait le document imbuvable en ses aspects bruxellois ; la N-VA, sur ces points-là, n'y voyait pas malice. Dès lors, la question a été posée à Bart De Wever, il y a quelques jours, dans l'émission « De Ochtend » (VRT). Bruxelles, Région à part entière ? Le patron de la N-VA a réclamé du temps de réflexion. Il n'a dit ni oui ni non. Un fait politique en soi puisque, jusqu'ici, c'était non, non, trois fois non !
« Petite lumière » ou « deal » ?


Interrogé par nos soins (voir ci-contre), Jan Jambon poursuit sur le même registre. Il ne ferme pas la porte lorsqu'on l'interroge sur la possibilité, à terme toujours, de voir la Flandre opter pour son indépendance tout en renonçant à Bruxelles. Un scénario-fiction, mais qui n'est pas à exclure si les négociations institutionnelles devaient bloquer ; ou si, abouties partiellement, elles devaient donner lieu, très vite, à une nouvelle séquence de tractations Nord-Sud.
Philippe Moureaux (PS) aussi a cru entrevoir une « petite lumière » dans certaines ouvertures, récemment, de la N-VA par rapport à la Région bruxelloise. Exemple : la N-VA est d'accord de transférer du fédéral aux Régions, dont la Région bruxelloise (à sa Commission communautaire commune), les allocations familiales. Alors que le CD&V brandit, là, un veto…
En fait de « petite lumière », certains entrevoient la présumée possibilité d'un « deal » à court terme : Bart De Wever cédant sur Bruxelles dans les négociations en cours et réclamant, en contrepartie, des ouvertures francophones par exemple sur le transfert de l'Emploi aux Régions. Jouable ? Pas sûr. Car si la N-VA proposait pareil troc, elle romprait tout net avec le CD&V. Lesquels mesurent, mieux que quiconque, ce que Bruxelles apporte à la Flandre ; pas question, pour eux, de lâcher leur capitale. Ni dans le cadre belge – au sein duquel ils veulent la cogestion de la ville, Servais Verherstraeten et Eric Van Rompuy l'ont réaffirmé dimanche en télé. Ni en dehors – la Flandre indépendante, dans leur esprit, « partirait avec Bruxelles », cela a aussi été redit aux micros de la RTBF et de RTL, dimanche. Dès lors, ils n'entendent faire aucune concession qui puisse rendre ces desseins plus difficiles, voire impossibles. Pour le CD&V, chaque élément de la réforme doit au contraire préparer la cogestion voire l'annexion de Bruxelles.
La N-VA, par contre, est moins imprégnée de l'importance de Bruxelles, vue comme une ville à problèmes – un concentré de mauvaise gouvernance, de malpropreté, d'insécurité… Aussi imaginent-ils plus aisément se défaire de pareil « poids ». A fortiori si cela peut accélérer et renforcer l'autonomie de la Flandre ! Deux visions qu'il ne sera pas simple de réconcilier ! Et encore moins de concilier avec les thèses francophones !