Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
Sujet: Le bain de sang libyen ... Mer 23 Fév 2011, 1:30 pm
L'UE se prépare à des sanctions et dénonce le «génocide» libyen.
La région Cyrénaïque à l'est du pays ne serait plus sous le contrôle de Kadhafi. Un médecin français raconte le carnage à Benghazi.
L'ESSENTIEL
•La province libyenne de Cyrénaïque (Banghazi, Tobrouk) ne serait plus sous le contrôle de Kadhafi, selon le gouvernement italien.
•Selon un premier bilan officiel, les violences qui ont accompagné la révolte contre le régime libyen ont fait 300 morts. Le ministre italien des Affaires étrangères parle de plus de 1 000 morts. Un médecin français qui vient de fuir Benghazi évoque «plus de 2 000 morts» la semaine dernière dans cette ville.
•Les Nations-unies évoquent des crimes contre l'humanité, plusieurs représentants de l'UE parlent de «génocide».
•Nicolas Sarkozy réclame des sanctions et la suspension des relations.
•Les étrangers sont massivement évacués de Libye. Les Français de retour dans l'hexagone témoignent.
•Dans un discours télévisé mardi après-midi, Kadhafi a invité la jeunesse à se constituer en comité de défense. Il dit «préférer mourir en martyr».
12h55. Les pilotes libyens qui se sont posés lundi à Malte affirment dans un quotidien maltais que leurs deux Mirage F1 ont été récemment rénovés par la France, en vertu d'un accord signé par Kadhafi et Nicolas Sarkozy.
Les deux pilotes, des colonels de l'armée de l'air libyenne, racontent qu'ils ont décollé de la base aérienne d'Okba Bin Nafe puis ont quitté leur formation quand ils ont reçu l'ordre d'attaquer des civils.
12h50. «Tous les ports et terminaux sont temporairement fermés», en Libye, annonce mercredi la compagnie maritime française CMA-CGM sur son site internet.
12h40. L'UE va évacuer 10.000 de ses ressortissants, notamment par la mer. L'Union européenne a encore 10.000 de ses citoyens en Libye et mobilise des moyens pour être en mesure de les évacuer y compris par la mer au cours des prochaines heures et jours, a annoncé mercredi la Commission européenne.
12h30. La BBC publie le témoignage d'une femme britannique de retour de Libye.«A Janzour (10 km à l'ouest de Tripoli) il y a des mercenaires qui tirent sur les gens dans la rue», rapporte-t-elle.
Un ami encore présent dans cette ville, lui aurait confié hier qu'il y avait des bombardements. D'autres, sur le chemin de l'aéroport, auraient été contraints de sortir de leur bus et de s'allonger sur la route avec leurs mains sur leurs têtes. Ils sont finalement sains et saufs, précise la femme sur le site de la BBC: «Maintenant, vous ne pouvez pas entrer en contact avec quiconque en Libye parce que les téléphones ne fonctionnent pas, je suis très inquiet pour mes amis», poursuit-elle, inquiète.
12h15. «Plus de 2 000 morts» à Benghazi. Le Point.fr a recueilli le témoignage de Gérard Buffet, 60 ans, qui a été pendant un an et demi anesthésiste-réanimateur au Benghazi Medical Center. Rapatrié en France lundi, il raconte l'horreur de la semaine dernière dans la deuxième ville du pays, et la répression des manifestants par les forces de Kadhafi.
«Nos ambulances sur le terrain ont compté, le premier jour, 75 morts ; le deuxième, 200 ; ensuite plus de 500. Dès le troisième jour, je n'avais plus de morphine ni de médicaments. Au début, les forces de répression tiraient sur les gens aux jambes et à l'abdomen. Ensuite, au thorax et à la tête. Ensuite on a vu des tirs de mortier, et carrément de roquettes antiaériennes, directement dans la foule. Un carnage. Des gens brûlés, déchiquetés. Au total, je pense qu'il y a plus de 2 000 morts ; on a rempli deux hôpitaux de 1 500 lits.»
12 heures. L'UE va geler les comptes bancaires du clan Kadhafi. L'Union européenne est sur le point de décider de sanctions à l'encontre du colonel Mouammar Kadhafi, après avoir suspendu des négociations sur un accord de partenariat avec Tripoli, a déclaré mercredi le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn.
«Ce qui se passe en Libye est à mon avis un génocide de grande ampleur», a estimé Jean Asselborn dans un entretien à la radio Deutschlandfunk, en réaction au discours tenu mardi par le dirigeant libyen.
«C'est très, très grave et je pense que le mot 'sanctions' face à un tel phénomène est un mot très faible», a-t-il souligné.
«Je pense que ce n'est plus qu'une question d'heures avant que l'Union européenne dise oui à des restrictions de visa et que nous gelions les comptes bancaires des Libyens qui ont agi de manière irresponsable et sont membres du clan Kadhafi», a-t-il dit.
11h50. A voir sur l'un des blogs du New-York Times, un diaporama de photos à Tobrouk, première ville libyenne où sont entrées les journalistes.
11h45. Robert Baer, chroniqueur de l'hebdomadaire américain Time Magazine, rapporte que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a ordonné à ses forces de sécurité de commencer à saboter les installations pétrolières du pays, citant une source proche du gouvernement.
«Ils vont commencer par faire sauter plusieurs oléoducs, et couper les flux vers les ports méditerranéens», affirme le journaliste.
11h40. La Turquie a rapatrié au cours des trois derniers jours plus de 5.000 de ses ressortissants installés en Libye mais déplore un mort, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.
11h30. Démission du ministre de l'Intérieur. Selon CNN, Abdul Fattah Younis, le ministre de l'Intérieur aurait démissionné lundi après le massacre de 300 civils à Benghazi. Pour lui, il ne ferait aucun doute que Kadhafi est prêt à tout.
11h20. Tripoli, la nuit, les manifestations, la guerre. Plusieurs vidéos postées sur Youtube attestent des affrontements ces dernières nuits dans la capitale libyenne. Malheureusement, il est impossible de savoir à quels moments exactement elles ont été filmées. En général, les manifestants semblent tenter de se diriger vers Green Square, l'une des places principales.
11h10. Un point sur les défections au sein du régime libyen. Les ambassadeurs libyens aux Etats-unis, en Inde, au Bangladesh, en Australie, en Indonésie (également en poste à Singapour et Brunei) et en Malaisie, ont annoncé avoir démissionné. L'ambassadeur libyen en France soutient lui le mouvement mais n'a pas démissionné.
Le ministre de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, et Youssef Saouani, directeur exécutif de la Fondation Kadhafi et proche conseiller de Saïf Al-Islam Kadhafi, l'un des fils du numéro un libyen, ont également lâché le régime.
Des rumeur font état également de l'enlèvement du ministre de l'Intérieur libyen.
Des membres de l'équipe diplomatique libyenne, emmenés par l'ambassadeur adjoint de la Libye à l'Organisation des Nations unies, Ibrahim Dabbashi, ont quant à eux exhorté l'armée libyenne à renverser Mouammar Kadhafi, un «tyran», qu'ils accusent de «génocide».
11 heures. Quatre ferries grecs affrétés par les autorités chinoises étaient en route mercredi pour la Libye, pour évacuer notamment de Benghazi quelque 15.000 Chinois, en principe vers la Crète.
10h50. Sarkozy demande des sanctions et la suspension des relations. Le Président français a demandé mercredi «l'adoption rapide de sanctions concrètes» de la part de l'Union européenne (UE) contre les responsables de la répression en Libye et souhaité la suspension des relations économiques et financières avec ce pays «jusqu'à nouvel ordre».
10h40. La province libyenne de Cyrénaïque (côte est) n'est plus sous le contrôle du gouvernement de Mouammar Khadafi, a déclaré mercredi à Rome le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.
Elle regroupe notamment les villes de Benghazi, d'Al Baïda, ou de Tobrouk (à lire le reportage de notre reporter qui est entré dans cette ville hier).
10h30. Le Conseil des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies tiendra vendredi une session spéciale sur la situation en Libye, à la demande de l'Union européenne, a indiqué mercredi un responsable du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme.
10h25. Des mercenaires étaient dans les rues de Benghazi. Plusieurs vidéos sur Youtube témoigneraient de la présence la semaine dernière de mercenaires dans la ville de Benghazi. Selon l'internaute qui a posté cette vidéo, muttardi, la scène ci-dessous s'est déroulée le 17 février dans la journée.
10h20. L'ambassadeur de Libye en Indonésie, Salaheddin M. El Bishari, a annoncé sa démission car il ne peut «tolérer» que des civils soient tués par le régime de Mouammar Kadhafi.
10 heures: Total a «commencé à suspendre» une partie de sa production de pétrole en Libye selon son porte-parole.
Dans la nuit de mardi à mercredi. 300 morts selon un premier bilan officiel. Les violences qui ont accompagné la révolte contre le régime libyen ont fait 300 morts -242 civils et 58 militaires-, selon les premiers chiffres officiels communiqués mardi soir.
Plus de 230 personnes ont été tuées depuis le 15 février, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW). La FIDH avance le chiffre de 300 à 400 morts.
Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies condamne la répression. Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies a demandé mardi soir «la fin immédiate» des violences en Libye et condamné la répression des manifestants engagée par le régime du colonel Kadhafi, lors d'une réunion d'urgence consacrée à la crise dans le pays.
C'est la première fois que le Conseil a discuté de la tourmente qui a gagné le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. «Il s'agit à l'évidence (en Libye) d'un cas différent de ce que nous avons vu en Egypte et en Tunisie du fait de l'étendue de la violence et de l'utilisation de mercenaires» contre les manifestants, a souligné un diplomate sous couvert d'anonymat.
Wauquiez: le discours de Kadhafi «fait peur». L'intervention télévisée de Kadhafi, hier, «fait peur», juge Laurent Wauquiez, le ministre des Affaires européennes. «Cette vidéo fait peur, elle donne des frissons dans le dos: le langage qui est utilisé, l'outrance et la violence des propos, l'absence totale de perspective politique, la France condamne tout cela avec la plus ferme détermination», a affirmé le ministre sur Canal Plus.
Il a annoncé de nouvelles rotations d'avions pour aller chercher en Libye des ressortissants français. Il reste environ 300 Français sur place, selon le ministre. Environ 750 Français vivent en Libye en temps normal.
«La France étudiera très vite, dès qu'on aura résolu le problème des ressortissants français, la prise de sanctions contre le régime de Kadhafi», a aussi souligné le ministre français.
Des Français rapatriés témoignent. Deux vols militaires affrétés mardi ont atterri très tôt mercredi, à l'aéroport de Roissy. A leur bord, quelque 500 Français rapatriés de Tripoli. Plusieurs ont refusé de répondre aux journalistes, d'autres ont raconté la tension, l'attente et la peur dans la capitale libyenne.
Fanny, son fils de deux ans et demi dans les bras, explique qu'elle «n'a rien vu». «On est restés cloîtrés chez nous, dans un quartier calme pendant une semaine», explique-t-elle. «On a eu peur pendant trois jours sans vraiment savoir pourquoi puisqu'on n'avait plus ni internet, ni téléphone», ajoute cette jeune enseignante. Elle raconte avoir «fait des provisions dimanche en voyant les Libyens acheter en grand quantité».
Mahir Korucu, ingénieur chez SNCF Géodis, n'a «pas eu peur» car «il n'y avait pas de danger pour les expats». Il décrit une ambiance tendue, avec «personne dans les rues» et des «grosses mitrailleuses montées sur des 4x4». «D'habitude on voyait la police, et là c'était l'armée avec des tanks qui était partout», témoigne le jeune homme qui vivait à Tripoli depuis deux ans.
Environ 750 Français vivent en Libye en temps normal. Selon les estimations du ministère des Affaires étrangères, ils étaient autour de 500 quand la crise a éclaté.