Une réflexion sur le secret maçonnique

C'est toujours les mêmes arguments qu'on retrouve chez Sophie Coignard et sur la toile, en général écrits par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. "Le Sage sait mais il ne parle pas, l'ignorant parle mais il ne sait pas" (Lao Tseu, je crois)

Lucaël a écrit:

C'est toujours les mêmes arguments qu'on retrouve chez Sophie Coignard et sur la toile, en général écrits par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. "Le Sage sait mais il ne parle pas, l'ignorant parle mais il ne sait pas" (Lao Tseu, je crois)

Peut-être mais la sentence de Lao Tseu sent un peu la naphtaline et pourrait être considérée par ses détracteurs comme un écran de fumée pour dissimuler du ... vide. A propos, cet argumentaire n'est pas de la plume de Sophie COIGNARD mon cher Lucaël : ne lui prêtons pas l'importance qu'elle n'a pas. Ceci dit je ne suis pas dupe que Paul-Vincent PAQUET soit réfractaire à la maçonnerie (ce qui est son droit) mais il argumente tandis que le blog maçonnique d'Hiram n'avance pour une fois que peu d'arguments et c'est cela qui m'interpelle. Je pense d'ailleurs que nombre de FM sont aussi divisés au sujet du secret (faut-il le prendre au sens strict ou non, ... ?).

Grasse, Octidi 18 Prairial, An CCXIX.

Cher Stans,

Lorsque tu dis que ce monsieur argumente, je te trouve bien généreux. Il fait bien davantage preuve d'antimaçonnisme que de réelle impartialité. À maintes reprises, certaines inexactitudes ou approximations émaillant son texte pourraient laisser penser qu'il est mal renseigné sur le sujet et on lui accorderait volontiers le bénéfice du doute... mais la tonalité aigre-douce de son exposé faussement mesuré suggère plutôt qu'il arrange la réalité pour n'en présenter qu'une version tronquée, qui sert sa "démonstration"... Et cacher à dessein des informations ou les maquiller pour mieux critiquer l'utilisation du secret, avoue que ça ne manque pas de piquant!

À l'appui de ce que j'avance, petite explication de texte:

Citation :

FRANC-MACONNERIE: LE POURQUOI DU SECRET DE LA FRANC-MACONNERIE
Ou comment le bon sens éclaire la réalité

Pour le citoyen lambda, l'influence de la franc-maçonnerie est réelle depuis longtemps, mais elle est rangée au même rang que celle des groupes de pression, aussi puissants soient-ils.

La messe est dite dès la première phrase: "Oyez, oyez, braves gens! La Franc-maçonnerie n'est pas un groupe de pression comme les autres, et réfuter sa terrible influence (néfaste, cela va de soi) n'est pas concevable..."

Citation :

La franc-maçonnerie est une société secrète dont la philosophie affichée ne peut plus cacher les véritables mécanismes. Ce que les obédiences nomment dérives est en fait ce qui volontairement ou involontairement ne peut ou ne veut être caché.

Même remarque que précédemment: la première phrase installe l'idée que la Franc-maçonnerie est foncièrement pernicieuse. C'est une condamnation sans appel...
Quant à la deuxième phrase, je la comprendrais s'il n'y avait ce verbe "vouloir". J'aimerais que l'on m'explique pour quelles mystérieuses la Franc-maçonnerie ne voudrait pas cacher ses dérives: désire-t-elle les faire connaître, afin qu'on la critique? Les francs-maçons sont-ils masochistes?

Citation :

Le bon sens incline à constater que si la philosophie maçonnique est véritablement axée sur une réflexion visant l'humanité entière, elle ne peut rester secrète et doit être au minimum ouverte. A quoi serviraient donc les "lumières" de quelques hommes réfléchissant à l'humanité si elle ne doit pas y participer ? Considérer que quelques hommes choisis sont aptes à la réflexion, c'est disqualifier la notion même d'égalité si chère à la philosophie maçonnique.

Le "bon sens"... Hemm, hemm... Parlons-en: Premièrement, la porte n'est pas fermée. Celui qui souhaite rejoindre la Franc-maçonnerie le peut, même s'il n'a aucun maçon dans son entourage. Mais ce n'est pas parce qu'il en fait la demande qu'il sera obligatoirement reçu, pas plus que pour un entretien d'embauche, ou une audition pour un rôle au théâtre, pas davantage non plus que le passage d'un examen scolaire n'augure de son obtention. N'importe qui ne peut pas exiger de faire partie de l'équipe de France, d'un groupe de chercheurs en physique nucléaire ou du comité directeur d'un parti politique selon son bon vouloir. Pour chaque groupement humain, il y a toujours des critères de sélection. Voilà ce que le bon sens aurait dû inspirer à ce monsieur.
Par ailleurs, je fais remarquer que parmi tous les candidats à l'initiation, il y a finalement très peu de "recalés"...

Citation :

Concrètement et sérieusement, quelle que soit la philosophie, la franc-maçonnerie fonctionne sur deux principes de base: la fraternité entre les membres (quels qu'ils soient) et le secret de cette fraternité.

"Sérieusement"? C'est vite dit! C'est une définition pour le moins lapidaire de ce que les Francs-maçons eux-mêmes mettent toute une vie à appréhender dans sa complexité. Mais ce monsieur ne semble pas s'embarrasser de nuances...

Citation :

Ces deux obligations ont pour effet grégaire l'entraide entre les membres. Cet ensemble leur confère une puissance collective et individuelle. C'est, concrètement, leur seul secret initiatique.

Voir ci-dessus. De plus, ce monsieur serait-il maçon pour savoir que ce serait le "seul secret initiatique"?

Citation :

ENTRAIDE

Basée sur la fraternité, la franc-maçonnerie crée entre ses membres des liens dont la motivation pratique individuelle est l'entraide. Donner "un coup de main" s'entend pour tout un chacun comme un acte de solidarité conscient et une démarche individuelle. L'initiative est personnelle, elle résulte d'un constat qui entraîne une réaction consciente positive en opposition à une situation négative. Plus qu'à la morale, l'entraide fait appel à la conscience humaine qui rejette le malheur, l'injustice et l'exclusion.

Très bien, mais attendons la suite...

Citation :

Si cette entraide est parfaitement concevable, elle n'est plus limitée par la conscience individuelle dès lors que la fraternité est secrète. Elle oblige à se porter en aide exclusivement à tout membre qui en fait la demande. Cette aide ne répond plus au discernement mais à l'appartenance de l'autre à la même société secrète. Ce n'est plus l'initiative individuelle qui préside à l'acte d'aide mais l'appel quels qu'en soient les motifs. Ainsi la demande d'aide n'est pas, hormis probablement quelques cas infinitésimaux, un appel à défendre justement, mais à agir délibérément et aveuglément dans l'intérêt exclusif d'un autre frère.

Cet avis péremptoire est une interprétation tout-à-fait personnelle et non une réalité avérée, démontrée et reconnue. Il est pourtant présenté comme telle.

Citation :

OBLIGATION D'ACTION

De plus, les deux principes réunis (fraternité et secret) créent l'obligation d'action. Il n'est pas envisageable de refuser, en conscience, une action demandée par un frère socialement secret car ce refus s'apparente à la négation de son propre engagement vis à vis de la communauté occulte. La notion de fraternité, dès lors qu'elle est secrète, implique l'obligation de servir le frère et d'être servi par lui. Cette obligation s'étend logiquement au frère retiré organiquement des structures actives de la franc-maçonnerie.

Cette assertion est inexacte, voire mensongère! L'engagement à secourir ses frères en difficulté ne s’affranchit pas des règles de morale communes à tous les citoyens, ni surtout aux lois. À toutes les époques, dans tous les pays, les règlements de la Franc-maçonnerie enjoignent ses membres à être de bons citoyens respectueux des lois! Pourquoi ceux qui dénoncent le secret maçonnique ne le rappellent-ils jamais? J'ai ma petite idée là-dessus...

Citation :

Les règles de la mafia sont un exemple de cette obligation stricte. De nombreux petits mafieux ont fini leurs jours dans un caniveau quand ils ont joué l'indépendance ou pire le non-respect de la fraternité. On ne sort donc jamais d'une société secrète.

Là, notre joyeux littérateur se tire une balle dans le pied: 1) en dévoilant son jeu plus que suspect, et 2) en écrivant des stupidités grosses comme le Taj Mahal ... 1) Tout d'abord, le fait de glisser le mot maffia dans un texte parlant de Franc-maçonnerie n'est pas anodin: on veut faire passer l'idée que les deux groupements sont assimilables l'un à l'autre. 2) Personne n'a jamais été trucidé pour avoir quitté la Franc-maçonnerie, dont on peut partir sur simple lettre de démission.

Citation :

OBEISSANCE

Le ciment de toute société secrète et la condition de sa pérennité tient dans son organisation. Le secret ne suffit pas. Il faut un but et des moyens. Le but est individuel, les moyens sont collectifs.

L'homme qui entre en franc-maçonnerie poursuit concrètement un but qui n'est pas philosophique mais pratique. Le "recrutement" par parrainage le lui confirme dans les arguments qui lui sont donnés.

Avez-vous clairement sais ce charabia? Moi pas... Sinon qu'il semblerait sous-entendre que la Franc-maçonnerie (et / ou ses membres) mentirai(en)t sur ses (leurs) vraies motivations.

Citation :

Il lui confirme également que, plus qu'une hiérarchie, la société secrète présente des degrés de filiation. Comme la famille ancestrale, l'évolution de l'individu est calquée d'abord sur son obéissance absolue aux anciens (la symbolique du silence), puis sur son "éducation" (la symbolique de l'initiation), ensuite sur ses actes d'allégeance (les services qui lui sont demandés en même temps que ceux qu'il peut rendre, anodins d'abord puis plus impliquant).

Totalement à côté de la plaque! Si le nouvel initié est amené à respecter certaines règles sans lesquelles un groupe ne peut pas fonctionner, il lui est surtout demandé de réfléchir par lui-même, de se saisir des instruments qui lui sont proposés pour les utiliser comme il l'entend. Les "actes d'allégeance" dont parle notre ami sont ceux des sectes de romans de gare dont il semble s'inspirer, non les serments maçonniques.

Citation :

La franc-maçonnerie devient donc naturellement, inconsciemment, un substitut familial qui prend la place de la famille naturelle et en tout cas fonctionne comme la famille ancestrale sur la base de l'obéissance aux anciens. La confusion entre sagesse et obéissance fait partie de la mystification.

Obéissance aux anciens? C'est ce qui s'appelle n'avoir rien compris. "Confusion", "mystification": en plus de parler sans savoir, cette personne est prompte à condamner. Elle devrait s'appliquer ces termes à elle-même, tant il est maintenant clair qu'inculture et malveillance sont ses inspiratrices.

Citation :

Mais l'obéissance, ciment de la société ancestrale lorsqu'elle se réfère à la sagesse, peut également conduire à l'allégeance obligée par le fait même de l'adhésion secrète. Ce qui est secret n'est, par définition, pas communicable mais seulement connu de ceux qui partagent le secret. La trahison implique la sanction et ôte toute envie de quitter le groupe car la connaissance des pratiques liée au secret reste. La perception du risque, non de la révélation des pratiques, mais de la reprise de la liberté de conscience individuelle, exclu l'individu non seulement du groupe secret, mais de la société entière.

Quel blabla fumeux! C’est de la littérature pseudo-intellectualisante pour lecteurs superficiels.

Citation :

L'obéissance à une structure ne suffit pas pour la pérenniser il faut qu'elle procure des moyens conséquents, efficaces et utiles à ses membres en respectant les degrés d'implication de chacun. Il faut donc un échange qui bénéficie à l'individu et simultanément au groupe. C'est le principe des obligés.

Le principe premier que ce monsieur devrait méditer: "Un maçon libre dans une loge libre"!

Citation :

Or ces moyens ne sont efficaces qu'à la condition qu'ils soient tissés lentement, sûrement et dans l'ombre, mais surtout qu'ils présentent un intérêt réel et pratique pour le membre.

Oui, bien sûr, c'est évident: les Francs-maçons manipulateurs sont d’ignobles calculateurs et dissimulateurs, et les Francs-maçons manipulés ne sont entrés en FM que par intérêt... Il n'y a pas d'alternative: tous pourris, CQFD! Ce monsieur est d'une grande objectivité, décidément...

Citation :

Quelle que soit la communication officielle des obédiences, l'homme de la rue dit que la franc-maçonnerie est le véritable pouvoir, simplement par la perception de bon sens qu'il a sur des constatations bien réelles éclairant son vécu quotidien par les "affaires" révélées, les hommes qui y participent et les méthodes récurrentes. Il a aussi l'écho grandissant du flot des victimes dont certaines sont inévitablement dans son entourage.

Le bon sens a pendant des millénaires fait croire à "l'homme de la rue" que la Terre était plate et que le Soleil tournait autour... On ne démontre rien avec des impressions subjectives, sinon sa propre crédulité.

Citation :

L'homme de la rue, même s'il n'a pas les moyens directs d'informations sait repérer les incohérences et les comportements. Il n'a pas confiance dans les institutions et dans le respect des lois (pas seulement juridiques, mais économiques et sociales) car il perçoit les effets, parfois grossiers, des réseaux d'influence et de pouvoir dans son quotidien.

"L'homme de la rue" perçoit également nettement l'influence de saturne sur sa réussite professionnelle, entre autres balivernes.

Citation :

MOYENS

Il est donc incontestable que la franc-maçonnerie, plus qu'un réseau d'influence spécifique qui n'a d'existence qu'en fonction de l'intérêt du moment (lobbying), est en fait une société de l'ombre, un double agissant sur des règles propres et secrètes.

Incontestable ? Eh bien, je conteste ces accusations gratuites! Parole contre parole..

Citation :

En effet, les puissants réseaux maçonniques possèdent des membres dans tous les rouages de la société si bien que par l'effet de la cooptation et de l'entraide, ils finissent par capter la République entière pour s'en servir et asservir sa substance. C'est un constat et non une conclusion. Pour chaque membre, ils représentent à la fois un moyen d'action et une protection optimale. Ces deux raisons qui font appel aux bas instincts de l'homme finissent par devenir une raison de vivre et une reconnaissance de ses choix.

C’est tout sauf un constat : c’est un symptôme de paranoïa aiguë. Ou un mensonge délibéré…

Citation :

De nombreuses affaires, liées à la politique (financements occultes, copinages, malversations, etc...), à l'économie (tribunaux de commerce, mandataires judiciaires) et à la justice (magistrats, avocats, huissiers, notaires) trouvent leurs genèse, leurs explications, leurs mécanismes et leur existence même dans l'action de ces réseaux.

Quels réseaux ? Ne va-t-on pas trop vite en besogne en n’accusant que les Francs-maçons ? Je pense qu’aujourd’hui, ils sont devenus les boucs émissaires idéaux : contrairement aux Juifs, aucune loi anti-discrimination ne protège leur honneur collectif. Mais grattez un petit peu, et l’antisémitisme réapparaît très vite sous le vernis antimaçonnique qui le dissimule. Discutez un moment avec un interlocuteur ouvertement anti-maçon, et vous verrez très vite que je dis vrai !

Citation :

On ne peut que constater que les membres de ces réseaux secrets répondent à une logique de dépendance dont le service rendu cimente les liens et endort le scrupule. Les intérêts personnels, qui bien souvent transgressent les règles naturelles de la vie en société, rencontrent d'autres intérêts personnels et cette somme constitue un ciment fondamental à la reconnaissance, à la cooptation et au partage d'une démarche identique.

« Logique de dépendance » ? Pourquoi les francs-maçons seraient-ils moins capables d’indépendance et de liberté que d’autres ? Cette suspicion procède d’une idée reçue, d’un préjugé et non d’une investigation impartiale et rationnelle…

Citation :

Le bon sens incline à constater que cette dépendance ressemble également en tous points au système mafieux. Pour obtenir dans la société un bienfait individuel, il faut qu'il soit implicitement mérité et reconnu, donc légitime. Si ce n'est pas le cas, il faut l'obtenir directement de celui qui le détient. L'obtention ainsi acquise est opposable à la société entière qui ne peut en contester la validité sauf à renier le principe même de la légitimité de son organisation et de ses "valeurs".

Quand le bon sens est si souvent invoqué, il y a fort à parier que l’auteur ne fournira aucune preuve tangible. Et insister aussi lourdement sur le parallèle qui existerait entre mafia et franc-maçonnerie sans jamais apporter ces preuves porte un nom : calomnie. Ou malhonnêteté intellectuelle, au choix.

Citation :

LE SECRET, CIMENT DE LA REUSSITE

Ce système ne fonctionne qu'à la condition qu'il soit secret (prestation de serment), qu'il oblige à un engagement actif qui fait passer de la liberté à l'asservissement consenti et qu'il corresponde à une vision sélective et grégaire du pouvoir sur la société et ses rapports humains. Le tout pour assurer au membre de la société secrète une existence formelle.

Asservissement et Franc-maçonnerie sont antinomiques. Les serments et les pénalités sont symboliques en Franc-maçonnerie, comme tout le reste.

Citation :

Dès lors, le mensonge, la dissimulation, la diffamation, la tentation de la forme à la place du fond, les faiblesses, le vice parfois, la perversité, sont les dérives obligatoires d'une société secrète dont les membres répondent à un idéal individuel qui n'a rien de philosophique mais qui, en fait vise à bénéficier et utiliser le patrimoine commun au détriment de la société tout entière.

Tout ce réquisitoire est assommant de parti-pris à peine dissimulé. C’est d'une stupidité, en plus !

Citation :

Le secret des liens entre membres est la condition de la dépendance en ce qu'il crée un pacte ou la corruption est une preuve de fraternité et d'engagement inaliénable à ses frères, eux aussi secrets.

Les effets sont destructeurs: utilisation de la justice, du pouvoir financier, des institutions collectives, des médias, pour atteindre ses objectifs.

Je sens qu’il va bientôt annoncer la fin du monde orchestrée par les Illuminati… ^^

Citation :

La prestation de serment au service de la République pour un magistrat, un avocat, un notaire, un huissier est un engagement écrasant, une responsabilité d'homme ou de femmes libres, possédant une très haute conscience, non d'eux-mêmes à travers la fonction, mais de la fonction en propre. A ce titre, ils sont responsables de l'équilibre de la société, de sa cohésion et de son existence face aux autres citoyens.

Or si ce serment fait devant la collectivité entière engage au respect absolu de la philosophie des Lumières et de ce qui préside à notre démocratie péniblement acquise, il ne peut se satisfaire pour ces charges d'un autre serment, qui plus est occulte et opposé dans son principe au respect absolu des principes fondateurs de la démocratie, de la République et de la condition humaine.

Encore une accusation gratuite… Qui a dit que les maçons ne pouvaient pas faire la part des choses ?

Citation :

Quelles que soient les motivations de l'individu, la fonction qu'il occupe dans et pour la société ne lui appartient pas et ne peut être qu'au service de la collectivité. Il ne peut y avoir deux "règles du jeu" dans un même jeu, surtout lorsque celle qui est connue n'est pas celle qui s'applique effectivement mais sert à masquer la seconde.

Et les médecins qui ont prêté le serment d’Hippocrate, leur demande-t-on si cela leur pose un problème de conscience de devoir éventuellement déposer sous serment ? Pourquoi ne pas soupçonner les policiers UMP, les magistrats catholiques ou les notaires libres-penseurs de ne pas pouvoir être, eux non plus, impartiaux envers leurs concitoyens?

Citation :

Dès l'instant ou l'idée même d'user de la fonction, par le pouvoir et l'aura qu'elle impose aux autres, germe dans l'esprit du responsable, elle aboutit à la perte, même momentanée, de l'engagement initial et à la déchéance de légitimité au regard de la collectivité et des motifs de la charge. Lorsque cette charge est obtenue par cooptation, parrainage ou par la capacité de l'individu à ne pas être totalement libre de lui-même, et en fait, dépendant du secret d'une communauté parasite, c'est le procès de Kafka qui se substitue à la réalité.

« Communauté parasite »… Ça ne vous fait pas sursauter, ce genre de dialectique douteuse?

Citation :

On ne peut servir deux maîtres à la fois. Les francs-maçons sont tenus de servir en premier lieu la franc-maçonnerie qui leur procure, à titre individuel, bien plus de satisfactions que les contraintes de l'équité, de la justice, de l'honneur, de la vérité et de l'égalité.

« Satisfactions » ? Quelles satisfactions ? C’est facile de lancer des accusations grotesques en l’air… Et puis, soutenir que les francs-maçons ne se soucient ni d’équité, ni de justice, ni d’honneur, ni de vérité, ni d’égalité, c’est oublier un peu vite toute l’histoire de la Franc-maçonnerie, qui a conquis toutes ses valeurs de haute lutte, et pour l’ensemble de la population. Le rituel indique de surcroît clairement que les Francs-maçons viennent en loge pour « ériger un temple à la Vertu, et creuser des cachots pour les Vices »…

Citation :

Il y a mystification de la société dans l'engagement individuel d'un franc-maçon. S'il est indéniable que des individus aient des affinités entre eux, des intérêts communs et des objectifs grégaires, il n'est pas concevable qu'ils se servent de la conscience collective partagée (principe démocratique, égalité, lois) pour s'affranchir de la sanction ou pire l'utiliser à des fins personnelles.

Certes, les Francs-maçons malhonnêtes existent mais sont une infime minorité. L’auteur de ce texte cherche indéniablement à convaincre du contraire en pratiquant l’amalgame.

Citation :

La franc-maçonnerie utilise tous les rouages du régime dans l'intérêt propre de ses membres. Elle n'existe que parce que les liens qui unissent ses membres sont secrets et qu'un régime lui sert de nid. De même, il n'existe pas de francs-maçons "affairistes", il existe que des francs-maçons qui se rendent service.

Pas compris…

Citation :

LE REMEDE

La fin de la franc-maçonnerie ou de tout groupe sectaire occulte n'est pas liée à la fin d'un régime, quel qu'il soit, mais à la fin du secret d'appartenance de ses membres.

Pfff. .. Toujours aussi confus !

Citation :

Il est inadmissible que dans une société organisée, certains de ses membres utilisent à titre personnel ou en groupe à visage couvert les institutions qu'ils contrôlent petit à petit. Seule l'existence d'une société secrète en permet la possibilité. La franc-maçonnerie n'est pas la première et ne sera pas la dernière tant que nous n'aurons pas compris son mécanisme fondamental. Elle fait appel aux bas instincts de l'homme qui réduit la vie au paraître, incapable d'accomplir l'être.

Cette fois-ci, c’est Satan en personne que je m’attends à voir évoquer. On commence à percevoir d’où vient la critique…

Citation :

Rompre le secret de l'appartenance à la franc-maçonnerie, n'est pas s'attaquer à la philosophie humaniste, c'est lui permettre de se développer, de s'auto-contrôler et de mettre enfin les actes en accord avec les mots pour empêcher toute perversité.

C'est révulsant d'hypocrisie…

Citation :

L'interdiction à des membres de sociétés secrètes de l'accès sans identification aux rouages à vocation collectifs, à commencer par la justice, la police ou l'administration est une évidence du fait même de l'existence du serment. Les corps législatifs de certains pays, comme l'Angleterre et l'Italie, se sont résolus à cette disposition, probablement pour conserver un peu du maigre crédit populaire qu'il leur restait.

Si le juge, le policier ou le simple fonctionnaire sont catholiques pratiquants, par exemple, leur demandera-t-on de la même façon de le déclarer officiellement, afin que le citoyen puisse en connaissance de cause contester de voir son cas traité par l’adepte d’une théocratie non-démocratique (pléonasme) dont les mots d’ordre sont édictés par le Souverain d’un état étranger ? On ne peut pas servir deux maîtres, si j’ai bien lu, n’est-ce pas ?

Citation :

La laïcité, cheval de bataille symbolique des francs-maçons du siècle dernier, doit être comprise dans son intégralité. Est supérieur à toute démarche individuelle, l'existence des principes de la République et de la Démocratie. Ces dernières garantissent d'ailleurs pleinement l'exercice des convictions pourvu qu'elles ne soient pas en contradiction avec le principe fondateur de la société, résumé dans le triptyque Liberté, Egalité, Fraternité.

Il y aurait donc confirmation du pouvoir occulte et néfaste de la franc-maçonnerie à revendiquer le secret, même individuel, d'appartenance de ses membres.

Pas du tout : ce sont les dictatures qui ont horreur du secret.

Citation :

Malheureusement, il ne peut en être autrement car cette connaissance permettrait de comprendre bien des affaires inexpliquées, bien des injustices qui touchent chaque citoyen honnête ou son voisin, bien des dysfonctionnements dans tous les rouages de pouvoir du pays et bien des violations de lois par ceux qui ont reçu mission de les appliquer.

Très fort : Monsieur est extra-lucide et devine les secrets… qui ne doivent donc pas être si secrets que ça. ( ???)

Citation :

La seule obligation d'indépendance réduit à néant l'intérêt personnel et rend l'institution elle-même indépendante des individus qui la servent au seul profit de l'ensemble de la communauté dont ils font bien évidemment partie.

Il ne s'agit pas de brimer ou de sélectionner les convictions, bien au contraire, mais de restaurer effectivement le principe premier d'égalité qui a présidé, au moins dans ce qu'il était perçu par le peuple et qui en a permis la concrétisation, au ciment de notre société.

L'absence de liberté d'un franc-maçon en fait obligatoirement une arme dangereuse pour tous les "profanes" dont l'obligation de survie impose le discernement.

« L’absence de liberté » du franc-maçon est une vue de l’esprit que rien ne justifie. Un Franc-maçon est toujours libre de refuser de participer des actes délictueux. Mieux : son éthique maçonnique devrait l’en prémunir !

Citation :

Tout ceci relève du bon sens. Dès lors, un des moyens efficaces pour identifier un franc-maçon reste la méfiance qui contribue à affaiblir les mécanismes couramment utilisés par ce groupe, le double-langage, le respect imposé à priori des titres et fonctions sociales, l'utilisation systématique des symboles, l'absence de concrétisation des paroles, etc... Accessoirement cette disposition d'esprit sera de toute façon efficace et salutaire à titre d'antidote envers n'importe quel groupe du même type.

Nous y voilà : il faut identifier le maçon, le débusquer, l’empêcher de nuire, de pervertir la société. Car c’est évidemment un malfaisant, et son éviction sera « salutaire »…

Vous comprenez ce que je pense de ce discours: très franchement, il ne méritait pas autant d'attention, ni une si longue réponse.

Maintenant excusez-moi, les amis, je m’absente deux minutes pour vomir…

Salut et Fraternité !

Bien d'accord avec toute ton argumentation Cher Ardennais. J'ajoute que quand on va à la FNAC il y a des rayons entiers de livres sur la Franc-Maçonnerie, les rituels, et même sur les hauts grades. L'information est disponible et il y a d'excellents auteurs sur le sujet. On peut se dévoiler mais on ne peut pas dévoiler un Frère. C'est d'ailleurs une spécificité européenne: aux États-Unis d\'Amérique il arrive que des Maçons sortent en rue avec leurs décors, qu'ils indiquent sur leur papier à lettre ou leur carte de visite qu'ils sont Maçons. Chez nous, c'est impensable à cause justement de ces calomnies: celui qui se déclare Franc-Maçon risque des ennuis dans sa vie professionnelle.

Je trouve un peu piquant que ce sont d'autres associations qui cultivent elles-mêmes le secret, par exemple l'opus Dei qui critiquent le secret maçonnique et qui revendiquent le dévoilement obligatoire des magistrats, des professeurs, et hommes politiques maçons. C'est insultant parce que ça sous-entend par exemple que l'appartenance maçonnique d'un juge ne lui permettra pas de faire son travail correctement et avec équité. C'est pourtant le contraire qui se passe, j'ai connu il y a des années le cas d'un médecin franc-maçon qui jugé par l'ordre des médecins a été condamné plus sévèrement parce que certains membres du conseil, maçons eux-mêmes trouvaient son comportement inadmissible et incompatible avec les idéaux maçonniques.

Je trouve que les arguments d'Ardennais pourraient enrichir l'argumentaire du blog maçonnique d'Hiram.be bien lacunaire au sujet de l'article précité. Ce que je veux vous faire comprendre chers Ardennais et Lucaël c'est que le citoyen moyen se montre de plus en plus méfiant, et souvent à juste titre, dès qu'il entend parler du mot "secret" alors que nous nous battons pour vivre dans une société de plus en plus ouverte ! La médiatisation est telle que nous nous attendons tous à une transparence absolue des rouages de l'information, de la justice, de la politique, de l'exécutif sous peine de crier au complotisme. Même l'élection du pape par le biais d'un conclave est de plus en plus mal perçue par les fidèles ! A moins d'un revirement complet de nos mentalités, le culte du secret n'a plus la cote, que ce soit au sens propre ou au sens figuré (symbolique). La franc-maçonnerie n'échappera pas à ce rejet général du secret par la société ...