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| Strasbourg ouvre un cimetière public musulman ! | |
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Stans Fondateur
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| Sujet: Strasbourg ouvre un cimetière public musulman ! Lun 06 Fév 2012, 2:36 pm | |
| Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/06/strasbourg-ouvre-le-premier-cimetiere-public-musulman-de-france_1639302_3224.html Strasbourg ouvre le premier cimetière public musulman de France Afin de satisfaire au rituel musulman, le plan du cimetière de Strasbourg est orienté en direction de La Mecque. Une salle d’ablutions et une place destinée à la prière ont été prévues. Ernest Laemmel/Ville de Strasbourg C'est une première en France. Une première qui s'explique à la fois par une évolution générale de la société française et une exception locale. La ville de Strasbourg ouvre, lundi 6 février, le premier cimetière public exclusivement musulman sur le territoire français – hors l'exception historique de celui de Bobigny, créé en 1934 par décret présidentiel. Une ouverture qualifiée d'"historique" par Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), présent à l'inauguration.Sur un espace clos d'un peu plus d'un hectare, un millier de sépultures pourront, à terme, être proposées aux familles musulmanes qui souhaitent enterrer leurs morts là où ils ont vécu. Cette initiative entend répondre aux pratiques funéraires qui s'installent peu à peu dans les familles de culture musulmane. Si dans plus de 80% des cas, elles continuent d'inhumer leurs proches dans leur pays d'origine, les nouvelles générations aspirent à enterrer leurs défunts sur le sol français. Comme dans de nombreuses autres villes, l'espace dévolu aux "carrés musulmans" des cimetières municipaux strasbourgeois arrivait à saturation. Mais contrairement à ce que peuvent entreprendre les villes, contraintes par la législation en vigueur sur le caractère non confessionnel des cimetières, la ville de Strasbourg a usé des possibilités ouvertes par le Concordat de 1801, – qui régit les relations entre les cultes et l'Etat en Alsace et en Moselle –, pour apporter une réponse adaptée aux besoins spécifiques des musulmans. Le plan du cimetière est orienté en direction de La Mecque, afin de satisfaire au rituel musulman, une salle d'ablution est prévue à l'entrée, une place est aménagée pour la prière avec un bassin et un espace couvert. Et, surtout, une surface est prévue pour les ossuaires. La crémation étant proscrite dans l'islam, il fallait en effet prévoir un espace pour recueillir les restes des tombes abandonnées ou dont la concession est parvenue à expiration. "DEMANDE PRESSANTE ET LÉGITIME"La crainte de voir un jour les restes de leurs proches exhumés et brûlés, une pratique qui permet de récupérer de l'espace dans les cimetières, dissuade encore nombre de familles d'inhumer leurs proches en France. En revanche, les musulmans vivant en France se conforment aux règles d'hygiène en vigueur et se font enterrer dans des cercueils, contrairement à la tradition, qui prévoit une inhumation le jour du décès dans un simple linceul. "Ce cimetière répond à une demande pressante et légitime des musulmans, qui montre l'enracinement des migrants. On appartient à cette terre: se faire enterrer ici est un signe d'intégration", affirme Erkin Acikel, le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), avec qui la municipalité a travaillé. "Cette nouvelle offre va accroître les demandes", pronostique-t-il. Soucieux de balayer tout soupçon de communautarisme en séparant ainsi les morts, Roland Ries, le maire (PS) de la ville, estime qu' "il s'agit de donner aux différentes religions une égalité de droit et de devoirs. J'étends les facilités du concordat aux religions qui n'y sont pas reconnues". Le concordat ne concerne que les cultes catholique, protestants et israélite. Dans ce contexte, la ville a investi 800000 euros dans le cimetière. Elle finance aussi régulièrement, "à hauteur de 10%", la construction de lieux de culte. Ces possibilités sont interdites au reste du territoire français, régi par la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat, et pour le droit des cimetières, par une loi de 1881, qui interdit "tout regroupement par confession sous la forme d'une séparation matérielle du reste du cimetière". Depuis 1925, le maire a toutefois la possibilité de rassembler au sein du cimetière interconfessionnel les morts de même confession, d'où l'existence des "carrés". Mais cela n'est pas une obligation. Avec l'installation définitive de familles musulmanes en France, cette possibilité est peu à peu devenue une demande récurrente de la communauté. Et elle est officiellement encouragée depuis 2008 par une circulaire du ministère de l'intérieur. Avec plus ou moins de réticences selon les élus, les carrés musulmans se sont donc développés ces dernières années. Mais selon les spécialistes de l'islam, les 200 carrés musulmans existants sont encore insuffisants. Une étude réalisée sur ce sujet par le CRCM Rhône-Alpes, en 2008, estimait à 600 le nombre de carrés musulmans nécessaires et jugeait qu'il faudrait, à terme, parvenir à la création d'un carré musulman dans chaque ville où existe une mosquée. Quelque 2000 lieux de culte musulman sont ouverts aujourd'hui en France. Le sujet demeure extrêmement sensible. Récemment, un début de polémique autour d'un renouvellement de concessions musulmanes et d'exhumations de corps a semé le trouble à Nice. Le maire (UMP) Christian Estrosi a dû, dans un long courrier aux responsables religieux de la ville, expliquer dans le détail les opérations en cours et rappeler que la municipalité avait décidé la création d'un nouveau carré musulman de vingt tombes, doté de l'indispensable ossuaire. Stéphanie Le Bars | |
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