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 Le PS et Elio di RUPO

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MessageSujet: Le PS et Elio di RUPO   Le PS et Elio di RUPO EmptyJeu 24 Mai 2012, 11:12 am

Source : http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/article/739752/le-ps-a-du-mal-a-exister-dans-l-ombre-d-elio-di-rupo.html

Le PS a du mal à exister dans l’ombre d’Elio Di Rupo

Francis Van de Woestyne

Mis en ligne le 24/05/2012

Citation :
Elio Di Rupo a une obsession en tête : éviter de mettre les partis flamands en difficulté.

Depuis quelques jours, on évoque, ici et là, ce sentiment d’agacement qui traverse l’esprit de certains socialistes s’estimant desservis par les manquements ou les erreurs du Premier ministre, Elio Di Rupo… D’autres socialistes se disent désappointés par les silences du PS. Vrai malaise ? Fausse impression ? Tentons d’y voir clair.

1 Le Premier ministre a-t-il commis des erreurs ?

L’une est manifeste. La manière dont son voyage au sommet de l’Organisation du Traité de l\'Atlantique Nord à Chicago a été organisé – aller en vol commercial alors qu’il y avait toute la place disponible dans l’Airbus du gouvernement – a donné l’impression que le Premier ministre “se présidentialisait”, qu’il se lovait dans le luxe au moment où la population se serre la ceinture. Or Di Rupo est tout sauf un Premier ministre “bling bling”. L’explication est simple : il a voulu partir un jour plus tôt pour “ avoir ses 8 heures de sommeil ” avant le sommet. Il s’est donc réservé et a payé son voyage. Mais il y a eu un vrai “couac” : les versions successives de son voyage en solo ont donné l’impression qu’il s’offrait un traitement de faveur. Pour celui qui passait pour le roi de la communication, c’est un beau raté.

Autre critique : son cabinet fonctionnerait mal et lentement. Certes, il a perdu sa “perle”, Anne Poutrain, restée au boulevard de l’Empereur où elle dirige l’Institut Emile Vandervelde. Mais cet éloignement physique ne signifie évidemment pas qu’ils ne se parlent pas... Certaines voix visent en particulier le chef de cabinet du Premier, Hervé Parmentier qui, par exemple, ne parvient pas à clôturer le dossier des nominations des “top managers”. “ Hervé ? Il travaille 18 heures par jour, 7 jours sur 7 ”, réplique un proche. “ Le travail est gigantesque, les dossiers horriblement compliqués. Nous ne disposons que de deux ans et demi pour accomplir un travail qui d’ordinaire se déploie sur toute une législature ”, prolonge cette source.

Pourquoi alors, parfois cette impression de lenteur dans certains dossiers ? En cette matière (les nominations) comme dans d’autres, Elio Di Rupo a une obsession en tête : éviter de mettre les partis flamands en difficulté, eux qui sont en permanence dans le viseur de la N-VA, en pleine ascension dans les sondages. Bart De Wever guette la moindre concession des partis flamands. Elio Di Rupo veut éviter d’affaiblir encore les Flamands de sa majorité quitte, parfois, à indisposer les partis francophones. Une chose est sûre : si les partis flamands de la majorité aux élections communales s’écrasent, cela rendra la vie du gouvernement encore plus difficile qu’elle ne l’est aujourd’hui.

2 Le PS est-il sous tension ?

La situation au boulevard de l’Empereur n’est pas simple : le PS est dirigé par un président faisant fonction, Thierry Giet, lequel est toujours chef du groupe PS à la Chambre. Et à ce titre, il doit forcément soutenir l’action du gouvernement... et de son Premier ministre, Elio Di Rupo. La visibilité de Thierry Giet est ainsi réduite, voire nulle, à cause de l’omniprésence d’Elio Di Rupo. “ Président d’un parti de la majorité, ce n’est déjà pas simple. Président du parti du Premier ministre, c’est quasiment être condamné à ne rien dire ”, explique un bonze du PS. Et c’est un peu ce qui se passe. “ On peut évidemment, comme le fait Charles Michel, agresser le gouvernement chaque semaine, quitte à le mettre en danger. Mais si tous les présidents de partis jouaient ce petit jeu-là, l’ambiance serait vite détestable. Or quoi qu’on en dise, on travaille. Et bien ! ” note ce ministre qui aligne les “ performances ” de l’équipe Di Rupo : réforme des pensions bouclée, réforme de l’Etat en chantier, plan de relance à l’étude, gel de prix de l’énergie, budget maîtrisé... Thierry Giet n’a d’ailleurs pas que des détracteurs : “ Il fait beaucoup mieux que l’apparence qu’il donne”, explique un socialiste : “il est très présent dans les sections locales là où se préparent les élections. Et les gens apprécient sa simplicité, sa compétence, sa franchise ”.

Mais tout le monde n’a pas cette patience. “Notre parti se retranche derrière la politique du gouvernement et ça ne va pas”, a lancé Philippe Moureaux, mercredi dans “De Morgen”. “Le parti doit revenir à ses points forts. Nous devons d’urgence défendre notre ‘core business’. Ne laissons pas les gens croire que le PS mène une politique anti-sociale. Nous devons faire quelque chose. On ne peut plus juste rester assis et applaudir le gouvernement”, a rugi Moureaux. Rudy Vervoort, le président de la fédération bruxelloise du PS en a remis une couche : “Le PS est aphone”.

Ces sorties indisposent prodigieusement les ministres socialistes. L’un deux se lâche : “En interne, Moureaux ne dit rien. Ses déclarations publiques ne peuvent qu’affaiblir le parti. D’ailleurs, que représente encore Moureaux ? Molembeek ! On sait bien que la situation dans laquelle se trouve Thierry Giet est inconfortable. Il faut l’aider plutôt que l’enfoncer”. Quoi qu’il arrive, il faudra tirer le bilan de cet attelage peu commun à la direction du PS au lendemain des élections communales. Car si d’aventure, le PS devait être sanctionné le 14 octobre – certains redoutent un effet Mélenchon à la gauche du parti – il y aura une grande explication chez les camarades. Si les choses se passent mal, des voix s’élèveront pour réclamer une élection présidentielle en bonne et due forme au PS.

“Faire cela, ce sera tourner définitivement la page Di Rupo à la présidence du PS”, estime un ministre. C’est précisément ce qu’Elio Di Rupo a voulu éviter en choisissant Thierry Giet plutôt que Laurette Onkelinx. “Avec elle, c’est sûr, le PS se ferait mieux entendre qu’aujourd’hui et elle oserait critiquer le gouvernement et le Premier ministre”. C’est, dit-on, ce qu’elle fait à l’intérieur du gouvernement quand une mesure ne lui plaît pas. Mais à l’extérieur, on ne touche pas à un cheveu du Premier ministre. Des critiques à l’égard d’Elio Di Rupo ? Réplique de Laurette Onkelinx : “On ne jette des pierres que sur un arbre qui porte des fruits.” Une sentence qu’elle a empruntée… à Elio Di Rupo.

Elio Di Rupo veut éviter d’affaiblir encore les Flamands de sa majorité quitte, parfois, à indisposer les partis francophones, y compris le PS.








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