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 Hannibal Barca [topic unique]

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MessageSujet: Hannibal Barca [topic unique]   Hannibal Barca [topic unique] EmptyLun 24 Avr 2006, 3:04 pm

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hannibal_Barca

Hannibal Barca

Hannibal Barca [topic unique] 180px-Portrait_Hannibal_Barca
Portrait d'Hannibal Barca


Citation :
Hannibal Barca (ou Annibal -246 à -183), fils d'Hamilcar Barca, est un général carthaginois. Il est surtout célèbre pour ses qualités militaires (il étudia notamment les stratèges grecs) et sa lutte contre les Romains lors de la deuxième guerre punique.
Hanni-baal signifie en phénicien « qui a la faveur de Baal » et Barca, « la foudre ».

Événements antérieurs à Hannibal

Situation du bassin méditerranéen à cette époque

Au milieu du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, la ville de Carthage, où naît Hannibal, est fortement imprégnée de la culture hellénistique issue des vestiges de l'empire d'Alexandre le Grand. Carthage occupe alors une place prépondérante dans les échanges commerciaux du bassin méditerranéen et possède notamment des comptoirs en Sicile, en Sardaigne, sur les côtes d'Espagne et en Afrique du Nord. Elle possède également une forte flotte de guerre qui assure la sécurité des routes maritimes vers l'or du golfe de Guinée et l'étain des côtes britanniques.
L'autre grande force méditerranéenne de l'époque est Rome qui, pour se développer, cherche à s'emparer de la Sicile et déclenche avec Carthage une guerre qui dure une vingtaine d'années, la première guerre punique (punique est un synonyme de carthaginois). C'est le premier conflit d'envergure où Rome est victorieuse.

La première guerre punique (264-241 av. J.-C.)

Un conflit secondaire à Syracuse amène les deux empires à s'affronter. Cette guerre est marquée par trois phases sur deux terrains d'opérations terrestres, ainsi qu'en mer : en Sicile (264-256 av. J.C.), en Afrique (256-250 av. J.C.) et à nouveau en Sicile (250-241 av. J.C.). C'est lors de cette dernière phase, puis surtout après la guerre qu'Hamilcar Barca, le père d'Hannibal qui dirige la guerre contre Rome depuis -247 se fait connaître. Il réussit en -241 à signer un traité avec le consul romain Lutatius qui impose à Carthage de quitter la Sicile mais lui permet de conserver sa flotte..
Guerre des mercenaires (241-237 av. J.-C.) et conquête en Espagne (237-219 av. J.-C.)
Au lendemain de la première guerre punique, malgré les précautions prises par Hamilcar Barca, Carthage se trouve en difficulté pour disperser ses mercenaires qui ne tardent pas à assiéger la ville. Cet épisode inspirera le Salammbô de Gustave Flaubert. Hamilcar parvient à réprimer cette révolte dans le sang au Défilé de la Scie (ou de la Hache), en 237 av. J.-C.. Mais Rome, profitant de la situation s'est emparé de la Sardaigne qui appartenait aux Carthaginois. Aussi Hamilcar passe en Espagne ou il s'empare d'un vaste territoire au sud-est du pays. Il emmène avec lui son fils, âgé d'à peine 9 ans, et lui fait jurer de ne jamais être l'ami des Romains. Pendant une dizaine d'années, Hamilcar conquiert le sud de l'Espagne, assisté de son gendre Hasdrubal le beau. Cette conquête rétablit la situation financière de Carthage, grâce à l'exploitation des mines d'argent et d'étain.
L'ascension

L'éducation

Nous connaissons assez peu de chose de l'éducation d'Hannibal. Il apprend, d'un précepteur spartiate nommé Sosylos, les lettres grecques, l'histoire d'Alexandre le Grand, l'art de la guerre. Il acquiert ainsi ce mode de raisonnement et d'action que les Grecs nomment mètis, fondé sur l'intelligence et la ruse. Quand à la pratique de l'action militaire elle intervient rapidement sur le terrain avec l'aide de son père puis de son beau-frère Hasdrubal qui succède à Hamilcar Barca mort en -229.
Les origines de la guerre
Le gouvernement d'Hasdrubal est marqué par deux événements :
• en 226 av. J.-C., un traité avec Rome partage la péninsule en deux zones d'influence ; le fleuve Ebre constitue la frontière, et les deux puissances s'interdisent d'agir en quoi que ce soit au-delà ;
• en 221, il fonde Carthagène (Carthago Nova, « Carthage la Neuve »).

Hasdrubal est assassiné par un Ibère en -221 et Hannibal lui succède. Dans un premier temps, il étend l'empire carthaginois vers le centre de l'Espagne (Nouvelle-Castille). Mais, en 220, il assiège Sagonte ville située dans la zone reconnue à l'influence carthaginoise. La ville demande immédiatement une alliance à Rome qui accepte et envoie des ambassadeurs auprès d'Hannibal. L'argumentation romaine s'appuie sur le traité de -241 qui interdit à Carthage de s'attaquer à un allié de Rome, tandis qu'Hannibal met en avant le traité de -226 qui lui reconnaît la souveraineté au sud de l'Ebre. Hannibal passe outre les demandes romaines et prend la ville en -2191.

C'est le début de la deuxième guerre punique.

Le général en chef

Les Romains décident alors d'attaquer Carthage sur deux fronts: En Afrique et en Espagne en partir de la Sicile qui leur servirait de base opérationnelle. Mais Hannibal met en place une stratégie pour le moins inattendue. Une expédition qui partant de l'Espagne porterait la guerre en Italie même. Il sait que sa flotte est largement inférieure à celle des Romains, donc il ne les attaque pas par la mer : il choisit un trajet terrestre, beaucoup plus long mais plus intéressant, car il lui permet de recruter en chemin bon nombre de mercenaires ou de s'allier aux peuples celtes désireux d'en découdre avec les Romains. Avant son départ il joue habilement avec ses effectifs et envoie en Afrique des contingents d'Ibères, tandis que des Libyens viennent assurer la sécurité des possessions de Carthage en Espagne. Surtout jusqu'au printemps 218, Hannibal commence à réunir une large armée et envoie des représentants négocier son passage et les alliances le long de son trajet. Il est comme toujours, pour le monde antique, difficile d'évaluer ses effectifs réels. Certaines estimations vont jusqu'à 80 000 hommes ce qui est sans doute exagéré. Il semble qu'a son arrivée en Italie il possède 20 000 fantassins et 6 000 cavaliers 2. Mais des renforts sont envoyés à plusieurs reprises par Carthage, du moins au début de la guerre, et de nombreux peuples vont se rallier, même provisoirement à Hannibal. De plus, il possède quelques éléphants dont le rôle est important dans les armées de l'époque mais que les Romains connaissent bien pour en avoir rencontré dans les troupes de Pyrrhus. En réalité la plupart des 40 élephants d'Hannibal, ce qui est un chiffre assez faible si l'on compare à celui d'autres armées de l'époque hellénistique, vont mourir dans la traversée des Alpes ou dans l'humidité des marais étrusques. Le seul survivant est utilisé comme monture par Hannibal qui, souffrant d'une ophtalmie qui le rend borgne, utilise ce moyen de transport pour ne pas être au contact de l'eau. Hannibal privilégie enfin les actions de commandos qui permettent l'effet de surprise et font appel à des forces peu nombreuses mais très bien entraînées.

La deuxième guerre punique

L'objectif

Une fois Sagonte conquise et détruite, Hannibal se rend à Gadès (l'actuelle Cadix) et sacrifie au temple d'Hercule-Melqart. Ce temple est selon la mythologie grecque, que connaît bien Hannibal, le point de départ du périple d'Hercule lors de son voyage du détroit de Gibraltar vers la Sicile (via l'Espagne et la Gaule). En se plaçant sous ce patronage Hannibal annonce son objectif : La reconquête de la Sicile. Il pénètre en Gaule en évitant soigneusement de s'attaquer aux villes grecques de Catalogne. On pense que, après avoir franchi les Pyrénées au col du Perthus et établi son campement près de la ville d'Illibéris (Elne), il s'est dirigé sans encombre jusqu'au Rhône, à la surprise des Romains qui se décident alors à lui empêcher le passage en Italie. Les Romains viennent en effet tout juste de conquérir la Gaule cisalpine et si Hannibal parvient à traverser les Alpes, il espère trouver un renfort chez les Gaulois.
La traversée des Alpes

L'itinéraire emprunté par Hannibal est toujours sujet à polémique. Mais en octobre -218 les Alpes sont franchies, soit par le col du Petit-Saint-Bernard, soit par celui du Mont-Cenis ou encore celui du mont Genèvre. Les détails fournis par Polybe et Tite-Live sont très imprécis. Certains auteurs prétendent qu'il a emprunté le col du Clapier.
Passées les Alpes et parvenu dans la région de Turin, Hannibal écrase coup sur coup les premières armées romaines qui lui sont opposées sur le Tessin et la Trébie. La bataille du Tessin, qui est plus une simple escarmouche entre la cavalerie romaine du consul Publius Cornélius Scipio et la cavalerie carthaginoise, démontre d'entrée les qualités militaires d'Hannibal. Il utilise au mieux sa cavalerie numide profitant du moindre avantage topographique et en réussissant une manœuvre d'encerclement. La victoire de la Trébie en décembre -218 amènent les Gaulois à prendre parti pour Hannibal contre leurs récents vainqueurs romains.


Dernière édition par le Lun 24 Avr 2006, 3:08 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hannibal Barca [topic unique]   Hannibal Barca [topic unique] EmptyLun 24 Avr 2006, 3:06 pm

Citation :
La victoire de Cannes

Après les victoires du Tessin et de la Trébie, les Carthaginois se reposent à Bologne, puis continuent leur descente vers Rome et remportent le 21 juin -217, la bataille de Trasimène sur les troupes de Flaminius Nepos3. Mais Hannibal n'a pas l'intention d'attaquer Rome. Son prochain objectif est l'Apulie, notamment la ville de Capoue. C'est alors que les Romains nomment dictateur Fabius Cunctator dit Cunctator (le Temporisateur). Celui-ci adopte une stratégie d'escarmouches, de harcèlement de l'armée punique sans jamais chercher la bataille rangée. Il s'en faut de peu qu'il obtienne la capitulation de l'armée punique près de Casilinum. Mais cette conception de la guerre est jugée humiliante par les Romains qui le force à partager son commandement avec son maître de cavalerie, Minutius Rufus. Profitant de cette erreur Hannibal remporte alors son plus grand succès, la bataille de Cannes, (en latin Cannae, située en Apulie), le 2 août -216, où il écrase l'armée conduite par les consuls Varron et Paul Émile. Cette dernière bataille, considérée comme un chef d'œuvre tactique, est un désastre pour les romains dont les pertes sont estimée entre 50 000 et 70 000 morts auxquels s'ajoutent environ 10 000 à 20 000 prisonniers. Il ne lui reste plus qu'à attendre que Rome, entourée de troupes ennemies, tombe comme un fruit mûr.
Cette victoire s'explique bien sur par la tactique utilisée lors des combats mais aussi par l'habileté politique d'Hannibal qui utilise les erreurs de ses adversaires. Il pousse ainsi plusieurs fois les consuls, empressés de remporter une victoire avant leur fin de mandat, à la faute comme à Trasimème et Cannes. Cela suppose une fine connaissance des institutions romaines et des acteurs politiques. Les espions puniques, souvent des commerçants, jouent un grand rôle dans cette guerre. Ainsi en -217 un espion, qui était à Rome depuis deux ans, est renvoyé à Carthage les deux mains coupées.
En réalité ce que souhaite Hannibal, outre reprendre la Sicile, est moins la destruction de Rome en tant que ville que en tant qu'empire. D'ou son refus de prendre la ville après Cannes et la fameuse phrase attribuée à son chef de cavalerie numide, Maharbal : "Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas user de ta victoire". Cette phrase est plus tard abondamment reprise par les historiens romains afin de railler son indécision et sa prétendue pusillanimité. En fait Hannibal utilise ses victoires pour faire basculer dans son camp les cités soumises à Rome. Les prisonniers par exemple sont divisés en deux groupes. Les citoyens romains sont réduits à l'esclavage, ou proposés au rachat, et les citoyens latins ou les alliés qui sont renvoyés chez eux.

Les « délices de Capoue »

Peu après la bataille de Trasimène il libère trois chevaliers de Capoue qui quelques temps après lui proposent de prendre possession de la ville. Hannibal attend un peu plus d'un an, afin d'avoir l'appui des notables de la ville ce qui est le cas après la bataille de Cannes. La ville (aujourd'hui Santa Maria Capua Vetere) aurait offert à ses soldats de nombreux plaisirs amollissant leurs forces. C'est en tout cas le sens des fameux « délices de Capoue », une expression dont on ne sait trop si elle correspond à la réalité. En fait, si Hannibal temporise à Capoue, c'est qu'il espère une désagrégation totale de la confédération italienne, ainsi que de nouvelles alliances qui lui permettraient enfin d'obtenir la domination sur mer. Les peuples et les cités d'Italie centrale et méridionale sont ainsi nombreux à s'allier au carthaginois. En -216 le Bruttium bascule aussi, puis Locres et Crotone en -215. En -212 c'est aussi le cas de Métaponte, Thourioi et Tarente. Ces cité s'ajoutent aux Gaulois de Cisalpine et à Capoue.
Parallèlement Hannibal pose des jalons en Sicile qui constitue son objectif premier. Le jeune roi de Syracuse, Hiéronyme, abandonne l'alliance romaine, et des troupes carthaginoises débarquent. Les cités d'Héraclée et d'Agrigente acceptent l'alliance avec les Puniques. Il faut préciser qu'Hannibal à l'habileté de proposer un système d'alliance moins contraignant que le modèle romain de sujétion basé sur un ensemble de droits plutôt réduits et des charges humaines et financières lourdes. Au contraire Hannibal s'inspire du modèle grec, a savoir une cité hégémonique qui assure la sécurité de ses alliés auxquels est rendue la liberté. Hannibal reprend ainsi le discours sur la liberté des Grecs. Cette idée défendue en son temps par Antigone le Borgne, dont le descendant Philippe V signe un accord avec Hannibal en -215, est ainsi reprise par le conquérant carthaginois et lui permet de repousser, aux yeux des Grecs de Sicile et du sud de l'Italie, les Romains dans le monde barbare.

Retournement de situation

A partir de -212 Hannibal connaît des difficultés de plus en grandes. Depuis -215 les Romains reprennent la stratégie de Fabius Cunctator et évitent d'affronter Hannibal en bataille rangée. Ils augmentent leurs effectifs par une politique d'enrôlement d'esclaves et de jeunes hommes de moins de 17 ans. Mais surtout ils comprennent à quel point il est nécessaire de reprendre l'offensive sur le terrain politique et idéologique. Sous la direction d'un sénateur féru de lettres grecques, Fabius Pictor, une histoire de Rome à la tournure très antipunique est écrite. Hannibal et les Carthaginois y sont présenté comme incapables de confiance, impies et cruels. En contrepoint les Romains sont présentés comme respectueux des accords, pieux, et pratiquant la tempérance. C'est ainsi que se met en place la définition de la coutume des anciens (le mos maiorum) qui devient la norme morale de référence de la fin de la République.
Sur le terrain les Romains prennent Syracuse, avec Marcellus, en -212 puis Capoue en -211. Une contre-offensive d'Hannibal en -211 pour reprendre Capoue échoue ainsi qu'une tentative sur Rome même. Les Romains tentent aussi de contre-attaquer en Espagne sous le commandement de Publius Cornelius Scipio et de son frère Gnaeus Cornelius Scipio Calvus (-217--212) sans grands succès si l'on excepte la prise de Sagonte en -212. Tués tous les deux en -212 il sont remplacés par Scipion l'Africain qui prend Carthagène en -209. Le frère d'Hannibal, Hasdrubal parvient cependant à quitter l'Espagne avec une armée de secours et gagne lui aussi l'Italie par voie terrestre mais il est vaincu et tué sur les rives du Métaure en -207.
En Italie même Hannibal se replie vers le sud et essuie une série d'échec à Salapia en -208 et à Grumentum en -207. Quand à Tarente elle est reprise des -209 par Fabius Cunctator et traité avec dureté. Dès -206 les hostilités sont terminées en Espagne et en Sicile aux bénéfices des Romains. La même année un second frère d'Hannibal, Magon, vaincu en Espagne parvient à porter la guerre en Ligurie mais est vaincu par Quintilius Varus. Il parvient cependant à rejoindre son frère avec les débris de ses troupes. En -205 les Romains reprennent le port de Locres où Hannibal attendait en vain une flotte de son allié Philippe V de Macédoine, puis, après la défaite de ce dernier contre les Étoliens en -208, de Carthage.

Zama

Les Romains, dirigés par Scipion, lancent en -204 une invasion de l'Afrique (la région carthaginoise), pour forcer Hannibal à quitter l'Italie et mener le combat en Afrique. Il obtient un important succès diplomatique en s'alliant avec l'un des souverains des Numides, Massinissa. Aussi les dirigeants carthaginois rappellent-ils Hannibal(-203) et son frère Magon4 en Afrique. La rencontre décisive a lieu à Zama au printemps -202. La plupart des troupes d'Hannibal sont peu aguerries, si l'on excepte 15 000 vétérans de ses guerres italiennes, et la cavalerie romaine et numide l'emporte sur les ailes se rabattant ensuite sur les vétérans carthaginois. Hannibal perd près de 20000 hommes contre 1500 pour les Romains5 La cité punique signe alors la paix avec Rome et Scipion6.

L'exil et la mort

Une éphémère carrière politique

Obligé de signer la paix avec Rome, Hannibal prend maintenant part à la vie politique carthaginoise et dirige le parti démocratique. La cité est en effet divisée en deux grandes tendances, le groupe démocrate (dont les Barcides sont les principaux dirigeants) qui est très attaché à un ancrage foncier en Afrique et donc à des conquêtes de terres aux dépend des Numides, et l'oligarchie conservatrice (autour de Hannon) dont la prospérité repose sur le commerce, les taxes portuaires et les tributs imposés aux cités soumises. Élu suffète en -196 Hannibal représente une menace pour cette faction. Ainsi il prend une mesure qui lui aliène l'oligarchie. Hannibal décide en effet que l'indemnité de guerre annuelle que Carthage doit à Rome soit directement versées au Trésor plutôt que d'être collectée par les oligarques. Si ceux-ci ne prennent pas le risque d'intervenir directement contre le suffète ils font intervenir Rome, qui craint toujours Hannibal, et parviennent ainsi à le faire exiler7.

L'exil

Hannibal se rend en Asie à la cour d'Antiochos III dans un premier temps. Lors de la guerre de [[-191]/-190 il dirige une flotte mais, peu à l'aise en combat naval, est battu à deux reprise par les Romains. Pour éviter d'être livré aux Romains il part à nouveau en exil. Son parcours est alors assez incertain. Nous savons qu'il se rend en Crète, mais pour combien de temps ?Plutarque et Strabon laissent à penser qu'il se rend en Arménie auprès du roi Artaxias et lui attribuent la construction de la capitale Artaxata.
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MessageSujet: Re: Hannibal Barca [topic unique]   Hannibal Barca [topic unique] EmptyLun 24 Avr 2006, 3:07 pm

Citation :
Un souverain hellénistique

Lorsque éclate la guerre entre la Bithynie et le royaume de Pergame il vient en aide à ce dernier. Outre ses talents militaires il fonde probablement la cité de Prusa à la demande du roi Prusias II. Cette fondation, surtout si l'on y ajoute celle d'Artaxata, élève Hannibal au rang de "souverain" hellénistique. Une prophétie qui se répand dans le monde grec entre -185 et -180 évoque un roi venu d'Asie pour faire payer aux Romains la soumission qu'ils imposent aux Grecs et aux Macédoniens. Beaucoup s'accordent à penser que ce texte désigne Hannibal. C'est en ce sens que le Carthaginois, pourtant d'origine barbare aux yeux des Grecs, s'intègre parfaitement au monde hellénistique 8. Les Romains ne peuvent négliger cette menace et une ambassade est envoyée auprès de Prusias. Pour celui-ci Hannibal devient gênant et le roi va trahir son hôte qui réside à Libyssa. Menacé d'être livré aux Romains, Hannibal choisit de se donner la mort (-183) en s'empoisonnant.

Un bilan paradoxal

Avec le carthaginois disparaît sans aucun doute la plus grande menace que la République Romaine ait affronté. Pourtant le bilan personnel est un échec. La Méditerranée occidentale est devenue un lac romain, et Carthage est en sursis. Rome étend son emprise sur le monde Grec et sur l'Asie. Mais en même temps, et c'est le paradoxe de son bilan, en tentant de détourner, par son discours sur la liberté des cités, les cités grecques de l'alliance avec Rome il a forcé cette dernière à légitimiser ses actions et à se comporter en grande puissance impérialiste. C'est en cela qu'Hannibal est au cœur de l'histoire romaine et grecque.

1. ↑ La plupart des habitants se suicident par le feu dans un épisode resté célèbre
2. ↑ Sandrine Crouzet, Hannibal : L'Homme qui a fait trembler Rome, Revue L'Histoire, n°308, avril 2006, pp 76-80.
3. ↑ Les Romains laissent environ 15 000 hommes sur le terrain
4. ↑ qui meurt au cours de la traversée de retour
5. ↑ Frédéric Bey, La seconde guerre punique, Revue Vae Victis, Hors série n°3, printemps 2006, pp 56-60.
6. ↑ Pour honorer sa victoire, les Romains ajoutent le surnom Africanus au nom de Scipion, devenu dès lors Scipion l'Africain.
7. ↑ Le prétexte est une relation épistolaire entre Hannibal et Antiochos III évoquée par le clan conservateur. Alertés les Romains envoient une ambassade afin de vérifier si l'information est exacte. Hannibal préfère s'enfuir
8. ↑ Sandrine Crouzet, opus cité, p.80

Divers

Certains symboles lui sont solidement attachés depuis l'Antiquité : l'audace, le courage, la pugnacité. Ces symboles sont notamment repris par un raid sportif partant de Lyon et menant à Turin à travers les Alpes et qui porte son nom : le raid Hannibal.
Hannibal avait couvert de plantations d'oliviers la plus grande partie de l'Afrique du nord grâce au travail de ses légions, dont il considérait le repos préjudiciable à l'État et à leurs généraux.

Annexes

Articles connexes

• Barcides
• Varron
• Paul Émile
• Première guerre punique
• Deuxième guerre punique
• Troisième guerre punique

Bibliographie

• S. Lancel, Carthage, Fayard, 1992.
• S. Lancel, Hannibal, Fayard, 1995.
• Habib Boularès, Hannibal, Perrin, Paris, 2000, ISBN 2-7028-5374-9
• Francis de Coninck, Hannibal, La traversée des Alpes par la Tarentaise et le col du Petit-Saint-Bernard ISBN 2910331008
• Sandrine Crouzet, Hannibal: l'homme qui a fait trembler Rome, revue L'Histoire, n° 308, avril 2006.
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