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| La Commune de Paris | |
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Le Phénix Modérateur
Nombre de messages : 260 Age : 37 Localisation : Bruxelles Langue : français Emploi/loisirs : étudiant Date d'inscription : 18/03/2006
| Sujet: La Commune de Paris Dim 30 Avr 2006, 11:07 pm | |
| La Commune de Paris de 1871 est un événement singulier. Par certains aspects, elle se rattache aux révolutions du XIXe siècle : 1830, 1848. Par d’autres, au contraire, elle annonce les grandes révolutions victorieuses du XXe siècle, qui d’ailleurs s’en réclament explicitement. Marx, opposé tout d’abord à une révolte armée des ouvriers de Paris, se rallia, après la journée du 18 mars, à la Commune. Dans La Guerre civile en France , il tira les premières conclusions de ce mouvement insurrectionnel de type nouveau : « C’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris, boutiquiers, commerçants, négociants – les riches capitalistes étant seuls exceptés. [...] La grande mesure sociale de la Commune, ce furent sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. » Lénine, parlant des événements de 1917 en Russie, rapprochait les soviets de l’organisation de la Commune de Paris : la source du pouvoir n’est plus dans des lois préparées par un Parlement, « mais dans l’initiative venant d’en bas », des masses populaires. La police et l’armée sont remplacées par l’armement direct du peuple tout entier. Les fonctionnaires sont également remplacés par le pouvoir du peuple, ou placés sous son contrôle et révocables par lui. À la suite de Marx et de Lénine, Mao Zedong et Fidel Castro se sont ralliés à ces analyses de la Commune et en ont tiré les principes de leur action révolutionnaire. Mais on appela souvent « gouvernement du peuple » la dictature d’un parti. Et l’on vit une nouvelle bureaucratie, émanant d’un parti et non du peuple, remplacer, au nom du centralisme démocratique, l’ancien pouvoir bourgeois. Cependant, la Commune de Paris a apporté au mouvement ouvrier, en même temps qu’une expérience historique concrète, la valeur explosive du mythe.
Sources : http://www.chez.com/durru/lmichel/lacommune.htm | |
| | | Alexis Modérateur
Nombre de messages : 1743 Age : 36 Localisation : Bruxelles Emploi/loisirs : Etudiant Date d'inscription : 13/03/2006
| Sujet: Re: La Commune de Paris Lun 01 Mai 2006, 8:35 am | |
| Source : mon travail ^^ (les deux grands livres qui m'ont aidés : le coût de la Terreur et Historiquement Correct) - Citation :
- III. La Commune
A) Histoire de la commune
Paris, en 1871. Voici un an que la France et la Prusse sont en conflit. L’Empereur Napoléon III a subi de sérieux revers, dont la bataille de Sedan où il sera fait prisonnier. Après être entré dans la capitale le 1er mars, les Allemands occupent les forts du nord et de l’est de Paris. En février, un début d’armistice est préparée : la France devra céder l’Alsace, la Lorraine et payer des réparations de 5 milliards de francs or. La capitale est assiégée, affamée, contre l’assemblée monarchiste et cléricale au pouvoir. Thiers, chef du pouvoir exécutif, installe son gouvernement à Versailles pour éviter d’être enfermé dans la capitale comme Louis XVI. Un pouvoir éloigné, un climat inquiet, des forces révolutionnaires actives : tout est en place pour l’explosion.
La première quinzaine du mois de mars 1871 est marquée par une agitation endémique. Des postes de police sont attaqués, des dépôts d’armes pillés. Dans certaines unités de l’armée la mutinerie éclate. Qui plus est, Thiers établit des mesures maladroites : il supprime la solde des Gardes Nationaux, met fin au moratoire des loyers et des effets de commerce. Thiers décide de prendre possession des canons placés sur les hauteurs de Paris : pour éviter que les Allemands ne s’en emparent lors de leur bref passage, les gardes nationaux avait hissés deux cents pièces d’artillerie à Montmartre. L’opération s’engage dans le calme le 18 mars. Mais comme aucun attelage n’ayant été prévu, la descente des canons se révèle plus difficile que prévue. Peu à peu, les curieux sortent de chez eux. La foule gronde. L’institutrice Louise Michel, celle que l’on appellera la Vierge Rouge, interpelle les soldats : « Allez vous tirer sur nos enfants ? » Cédant à la pression, le 88ième de ligne fraternise, met crosse en l’air et désarme ses officiers. Quelques heures plus tard, le général Lecomte et le Général Thomas sont lynchés dans leur cellule. Le mouvement se répand : dans les quartiers populaires, les gardes nationaux occupent les bâtiments officiels. A minuit, le drapeau rouge flotte sur l’hôtel de Ville, drapeau qui, depuis 1791, annonce la loi martiale. En ville, le 21 et 22 mars, les partisans de l’ordre manifestent pacifiquement contre la confiscation de la légalité par des bandes armées. Le 22, les fédérés (la Garde Nationale) ouvre le feu sur la foule désarmée. Le commandement de la ville est aux mains du comité central de la Garde Nationale. Pour se donner une légitimité, des élections sont organisées. L’élection se déroule le 26 mars 1871 : 229 000 citoyens sur 485 000 inscrits déposent leur bulletin. Deux jours plus tard, sur une estrade dressée devant l’Hôtel de Ville, la Commune est proclamée en présence d’une foule délirante. Qui est élu ? Un bon nombre de petits-bourgeois, quelques intellectuels, mais aussi 25 ouvriers, souvent affiliés à l’Internationale. On trouve aussi parmi les membres de la Commune des Jacobins qui rêvent de renouveler 1793. Du 18 mars au 28 mai 1871, la Commune tient 70 jours. Quelles sont les réformes adoptées par le nouveau régime ? Restauration symbolique du calendrier de Fabre d’Eglantine, réinvente le Comité de Salut Publique. Les parisiens peuvent lire, comme les sans-culottes d’autrefois, l’Ami du Peuple et le Père Duchesne ressuscités. Les actes les plus positifs ont trait à l’amélioration des conditions de travail : suppression des amendes et des retenues sur le salaire, suppression des bureaux de placement, abolition du travail de nuit dans les boulangeries. Mais d’autres mesures plus négatives sont prises : saisie des biens de l'Église, destruction de la colonne Vendôme à l'initiative du peintre Gustave Courbet qui dénonce ce «monument de barbarie» et devra plus tard en payer la reconstruction pour 300.000 francs-or,... A l’heure du désarroi, et sous l’emprise de la nécessité, la Commune glisse vers une politique autoritaire, à l’instar de la première République : elle doit interdire un rassemblement prévu à la Bourse, suspendre les journaux qui ne la soutiennent pas. De vieux réflexes de la Terreur… Thiers, qui a obtenu la libération de 60 000 prisonniers, a soigneusement préparé ses forces. C’est le début de la « Semaine Sanglante » pour libérer Paris de la « canaille rouge ». Commence alors une impitoyable répression : toute personne ayant de la poudre sur les mains est condamné à mort. Après jugement (souvent expéditif), 11 000 individus sont condamnés à une peine de prison, 4500 à la déportation en Nouvelle-Calédonie, et 93 personnes à la peine capitale. 8000 prisonniers seront néanmoins relâchés. On estime à 20 000 ou 30 000 Parisiens mort durant les combats, plus d’un millier du côté des « Versaillais » (force gouvernementale). Les Communards, pour se venger, incendièrent les monuments les plus illustres tels que le palais des Tuileries, le Palais de Justice gothique (la Sainte Chapelle est épargnée par miracle), l'Hôtel de Ville hérité de la Renaissance, le Palais-Royal et le Palais d'Orsay... De précieuses collections d'art et des archives sans prix disparaissent aussi pendant la Semaine Sanglante. | |
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