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 La franc-maçonnerie [topic unique]

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MessageSujet: La franc-maçonnerie [topic unique]   La franc-maçonnerie [topic unique] EmptyJeu 11 Mai 2006, 10:55 pm

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Franc-ma%C3%A7onnerie

Citation :
La Franc-maçonnerie est une organisation essentiellement philanthropique réunissant, dans le monde entier, des personnes qui se sont donné pour but d'œuvrer à l'amélioration matérielle et morale de l'homme et au progrès de l'humanité.

Souvent décrite comme un système particulier de morale illustré par des symboles, elle se présente elle-même comme un outil de formation, avec une méthode particulière permettant à ses membres d'entraîner leurs capacités d'écoute, de réflexion et de dialogue, afin qu'eux-mêmes transmettent ces valeurs à leur entourage.

Apparue en Europe à la fin du XVIIe siècle, elle s'est structurée autour d'un grand nombre de rites et de traditions qui ont entraîné la création de nombreuses dissidences, qui ne se reconnaissent pas toujours entre elles comme des organisations maçonniques.

Une discipline de réflexion porte sur elle : la maçonnologie.

La franc-maçonnerie [topic unique] 300px-Marianne_ma%C3%A7onnique


Histoire

Mythes fondateurs

L'origine mythique de la franc-maçonnerie se situe à la construction du temple de Salomon à Jérusalem par l'architecte Hiram, Maître fondateur légendaire ou symbolique des francs-maçons. Elle trouverait également des racines dans la construction des cathédrales et des pyramides dans l'Égypte ancienne.

On a prétendu que la franc-maçonnerie était un prolongement institutionnel des corporations de maçons du Moyen Âge, un descendant direct des Templiers, le Collegia romain, les Maîtres de Comacine, la Rose-Croix et autres sociétés secrètes, les descendants intellectuels de Noé... Toutes ces théories apparaissent dans divers textes, et les ouvrages cités ci-dessous ne sont que quelques exemples parmi une multitude :

A History of Freemasonry, par H.L. Haywood et James E. Craig, publié vers 1927;
Born of Blood par John Robinson, 1989;
The Holy Blood and The Holy Grail par Michael Baigent, Richard Leigh, et Henry Lincoln, 1982.

Il est probable que la franc-maçonnerie ne soit pas un prolongement des corporations médiévales de maçons, pour de nombreuses raisons bien documentées par John Robinson, dans son livre Born in Blood. Parmi ses arguments, on peut citer le fait que l'existence de la franc-maçonnerie est avérée à l'époque des corporations de maçons. De plus, les maçons vivaient près de leur lieu de travail, et n'avaient donc pas besoin de signes secrets pour se reconnaître. Enfin, les 'Old Charges' des franc-maçons n'auraient pas de sens si on devait les appliquer aux corporations de maçons.

Certains soutiennent que la franc-maçonnerie existait déjà au temps du roi Athelstan d'Angleterre, c'est-à-dire à la fin du Xe siècle. Athelstan aurait été converti au christianisme à York, et y aurait publié la première charte des loges maçonniques. Mais à l'heure actuelle, cette théorie n'est pas confirmée.

Un document plus crédible, quoique pas irréfutable, en faveur de l'ancienneté des origines de la maçonnerie est le manuscrit Halliwell qui aurait été rédigé vers 1390, et qui évoque certains concepts et certaines expressions que l'on retrouve dans la franc-maçonnerie. Le manuscrit fait lui-même référence à un texte plus ancien, dont il est censé être une élaboration. D'autres manuscrits, antérieurs à 1717, élaborent des règles pour des sociétés de "Freimaurer" ou de "freemasons": le Cooke (env. 1400), les statuts de Ratisbonne 1498, les statuts Schaw (1598), le York (1370), le Sloane (1700)…

Fondation des premières loges

La plus ancienne loge connue était celle d'Edimbourg qui fut fondée par William de Saint Clair en 1599 en Écosse. Entre 1652 et 1696, il y avait trente loges en Angleterre. Parmi ces loges, les plus importantes étaient la Aberdeen Lodge créée en 1670 et la Melrose Lodge créée en 1614. En 1701, la Loge d'Alnwich fut fondée et en 1705 la Loge de York.

En 1717, quatre loges londoniennes se réunirent et formèrent la première Grande Loge. Ce groupe sera plus tard appelé, informellement, les Modernes. Plus tard se forma une autre Grande Loge, groupe appelé informellement les Anciens. Le schisme, ainsi créé par la publication des premières constitutions, fut résolu par la réunion des deux Grandes Loges sous le nom de Grande Loge Unie d'Angleterre (United Grand Lodge of England) en 1813. La séparation avait été causée par la publication des premières constitutions et le fait qu'elles autorisaient l'initiation des non-chrétiens ; il fallut attendre 1813 où une nouvelle mouture des constitutions mit tout le monde d'accord.

La franc-maçonnerie contemporaine repose, pour la plupart des obédiences, sur les constitutions du révérend James Anderson (janvier 1723) et, pour une partie, sur celles de Lawrence Dermott (Ahiman Rezon - 1751).

Du fait que les Anciens et les Modernes ont essaimé à travers le monde entier au cours du XIXe siècle, et que beaucoup de ces loges existent encore actuellement, il existe aujourd'hui une grande variété de façons de pratiquer le Rituel. Néanmoins, la plupart des loges essaient de suivre un rite établi, tels que le York Rite (populaire aux États-Unis), ou le Canadian Rite (qui est en quelque sorte une combinaison des rites suivis par les Anciens et les Modernes).

Prince Hall

En 1775, un Afro-Américain du nom de Prince Hall fut introduit au sein de la Irish Constitution Military Lodge, et avec lui quatorze autres afro-américains, tous nés libres (de l'esclavage). Quand la Military Lodge quitta la région, ces quinze hommes noirs reçurent l'autorisation de se réunir en loge, d'organiser des processions à la fête de la Saint-Jean, de procéder à des funérailles maçonniques, mais non de conférer des degrés, ni d'entreprendre d'autres travaux maçonniques. Ces hommes ont postulé pour, et obtenu, un Warrant for Charter de la Grande Loge d'Angleterre (Grand Lodge of England) en 1784 et formèrent la Loge Africaine n°459 (African Lodge #459). Après avoir été rayée des registres pour cause de non-paiement des cotisations après 1813, la Loge s'est renommée la Grande Loge Africaine n°1 (African Grand Lodge #1), à ne pas confondre avec les diverses Grandes Loges du continent africain, et séparée de la maçonnerie communément reconnue. Aujourd'hui, elle est reconnue par certaines Grandes Loges et non d'autres, et semble œuvrer à une totale reconnaissance. ([1])
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MessageSujet: Re: La franc-maçonnerie [topic unique]   La franc-maçonnerie [topic unique] EmptyJeu 11 Mai 2006, 10:56 pm

Citation :
Organisation

Franc-maçon anglais au XIXe siècleLa franc-maçonnerie est organisée en loges, elles-même regroupées en obédiences qui sont des fédérations de loges (ou ateliers) ou de rites.

Les deux principales branches

Bien qu'il existe un nombre important d'obédiences maçonniques, toutes très différentes dans leurs pratiques et leurs façons de voir la franc-maçonnerie, on peut néanmoins les répartir en deux branches principales. Si on devait nommer ces deux branches de la franc-maçonnerie, on pourrait leur donner le surnom approximatif, et quelque peu réducteur, de branches libérale et anglo-saxonne.

La branche anglo-saxonne regroupe les obédiences qui s'intitulent "régulières" : ce sont celles qui ont généralement des contacts avec la Grande Loge Unie d'Angleterre, issue de l'union des deux Grandes Loges Anglaises des "Antients" et des "Moderns". La Grande Loge Unie d'Angleterre impose le respect d'une règle en 8 points établie en 1929 : les principes de base pour la reconnaissance, parfois appelés landmarks. La plus ancienne obédience maçonnique y est la Grande Loge Unie d'Angleterre (United Grand Lodge of England), continuatrice de la Grande Loge de Londres fondée en 1717. C'est la branche la plus répandue dans le monde.
La branche libérale ou adogmatique a poursuivi la tradition d'ouverture et de tolérance de la grande loge d'Angleterre (dite des "Moderns") d'avant 1813. Elle prône une Maçonnerie Humaniste, tolérante, adogmatique (en ce sens qu'elles n'imposent généralement aucune croyance en un Dieu révélé). Les Travaux de ces loges sont spirituels, sociaux voire politiques pour les obédiences les plus libérales. Le Grand Orient de France, né en 1773, descendant des premières loges Françaises de 1728 est aujourd'hui l'obédience la plus ancienne. La Maçonnerie Libérale est composée d'obédiences masculines, mixtes et féminines. Des accords les lient souvent, pas toujours. La Maçonnerie Libérale est très présente en Europe (c'est véritablement la maçonnerie européenne), en Amérique latine et elle commence à croître aux États-Unis.
Il fut une époque où le Grand Orient de France et la Maçonnerie Anglo-Saxonne se reconnaissaient mutuellement, mais la plupart des obédiences cessèrent leurs relations avec le Grand Orient de France après que celui-ci modifia sa constitution en n'imposant plus à ses membres la croyance en l'immortalité de l'âme, événement déclencheur du schisme de 1877 entre les deux branches.

Par pays

La franc-maçonnerie vit actuellement une crise identitaire et ne compte plus que 2 millions d'adhérents dans le monde en 2005, contre 7 millions dans les années 1950. La maçonnerie anglo-saxonne a ainsi perdu la moitié de ses effectifs inscrits et 90 % de ses effectifs réels en 25 ans. La France est comparativement l'un des pays où elle résiste le mieux ainsi que la Belgique. Dans la plupart des pays latins, c'est la franc-maçonnerie de la branche libérale (ou continentale) qui prédomine, alors que le reste du monde tend plutôt à suivre la branche anglo-saxonne. Dans certains pays, toutefois, les deux mouvements coexistent, soit dans une relation amicale de compréhension mutuelle, soit avec des rapports plus tendus.

Suisse

La maçonnerie en Suisse est diversifiée. Comme statistique, on avance souvent le nombre de 4000 maçons. De fait et paradoxalement, si les effectifs globaux ont tendance à diminuer, le nombre d'obédiences et surtout de Loges tend à augmenter. Si une Loge du milieu du XXe siècle comportait facilement 50 maçons, il n'est pas rare que la moyenne des présences au "tableau" oscille entre 15 et 20 de nos jours.

La maçonnerie dite "régulière", masculine, reconnue par la Grande Loge d'Angleterre (par pays, une seule obédience a ce privilège), est incarnée par la Grande Loge Suisse Alpina (GLSA), composée par l'ensemble des 80 Loges suisses reconnues comme telles. Elle a été fondée en 1844 en tant qu'association selon l'art. 60 du Code Civil Suisse. Elle possède sa propre Constitution, ses statuts et ses règlements.

A noter: si la plupart des Obédiences régulières postulent que pour devenir maçon il faut impérativement croire en "Dieu, Grand Architecte de l'Univers", la GLSA prône la liberté de conscience. Dans ses principes généraux, la GLSA présuppose le travail à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, en affirmant la liberté de conscience, de croyance et de pensée. "Elle respecte toutes les convictions sincères et réprouve toute opposition à la liberté de pensée" (cf. Principes maçonniques généraux de la Grande Loge Suisse Alpina, art. 4).

Pour la maçonnerie suisse libérale "adogmatique", on citera les obédiences suivantes:

-le Grand Orient de Suisse, qui regroupe les Loges masculines.
-la Grande Loge Féminine de Suisse, qui regroupe la plupart des Loges féminines suisses.
-la Fédération Suisse du Droit Humain (DH), surtout présente dans le bassin lémanique,est la première Obédience Maçonnique Mixte Internationale (O.M.M.I.D.H). La première Loge du DH suisse fut créée à Zurich au début du XIXe siècle. L'origine du DH est française. Des Loges sont présentes à Lausanne, Genève, Neuchâtel et au Tessin.
-la Grande Loge Mixte de Suisse, qui regroupe l’autre partie des Loges mixtes.
-la Grande Loge Symbolique Helvétique, qui regroupe des Loges féminines et des Loges masculines pratiquant uniquement le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
Il existe en outre en Suisse quelques Loges totalement indépendantes (on les dit parfois "sauvages"), telles la Loge masculine "Humanisme et Lumière", ou la Loge féminine "Perspectives" à Genève.

Les rapports entre les différentes obédiences sont bons et s'établissent à travers les maçons. La GLSA a des rapports cordiaux, quoiqu'officieux, avec la plupart des obédiences non reconnues.

Les rites

De nombreux rites sont pratiqués en Suisse. Au sein de la GLSA, on pratique essentiellement le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), mais on trouve aussi des Loges travaillant au Rite Français (RF), au Rite Emulation (RE), au Rite de Schroeder (RS), et au Rite Ecossais Rectifié (RER). En principe, une Obédience gère les trois premiers grades d'un rituel (Apprenti-Compagnon-Maître) et peuvent pratiquer différents rites, alors que les Hauts Grades sont pris en charge par des entités bien distinctes (REAA et RER notamment), et ne pratiquent qu'un rite, dont ils sont, si l'on veut bien, les "spécialistes".

Article détaillé en préparation: la Franc-maçonnerie en Suisse.
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MessageSujet: Re: La franc-maçonnerie [topic unique]   La franc-maçonnerie [topic unique] EmptyJeu 11 Mai 2006, 10:56 pm

Citation :
Belgique

La Parfaite Union à Mons construite sur les plans de l'architecte Hector Puchot en 1890La première loge était le Grand Orient de Belgique, créée en 1721 sous le nom de La Parfaite Union. Actuellement la majorité des loges en Belgique appartiennent à la branche libérale et sont directement liées à la Grande Loge de France.

Il existe cependant la Grande Loge Régulière de Belgique, seule obédience belge ayant des liens d'amitié avec les Grandes Loges Anglo-saxonnes.

Article détaillé: franc-maçonnerie en Belgique
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Canada
Au Canada, ce sont les francs-maçons du courant régulier qui ont historiquement prédominé. Au Québec l'obédience régulière est représentée par La Grande Loge du Québec, qui compte plus d'une centaine de loges, dont les plus anciennes au Canada. Une dizaine de loges travaillent uniquement en français, d'autres sont devenues bilingues; mais la majorité travaillent en anglais.

Le courant libéral a été représenté au début du XXe siècle par deux loges fondées par le Grand Orient de France, la loge Émancipation et la loge Force et Courage. Elles durent fermer leurs travaux en 1928, sous les persécutions religieuses et civiles. Il fallut attendre les années 70 pour voir la création d'autres loges comme la Grande Loge Mixte du Québec, des loges du Grand Orient de France, de la juridiction canadienne du Droit Humain, du Rite égyptien de Memphis-Misraïm, puis vers la fin des années 80, de la Grande Loge féminine de France et de la Grande Loge de France. La maçonnerie libérale dans son ensemble compte aujourd'hui plusieurs centaines de membres.

L'Ordre Maçonnique mixte international Le Droit Humain possède une juridiction canadienne qui regroupe actuellement 6 loges mixtes travaillant en anglais, en espagnol et en français. La première loge du Droit Humain, "Liberté", fut fondée à Montréal en 1976.

La Grande Loge Symbolique du Canada. Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm est de langue française. Bien qu'il y ait des loges féminines et masculines, ces dernières ne travaillent pas dans la mixité.

France

La franc-maçonnerie en France daterait de la fin du XVIIe siècle avec l'arrivée des Jacobites expulsés de Grande Bretagne. Cette information a été donnée lors de l'intégration en 1777 de la Loge "La Parfaite Égalité", Orient de Saint Germain en Laye, au jeune Grand Orient de France sans qu'aucune vérification n'ait à l'époque été faite (Cf. Acte d'intégration).

Il y a en 2005, 135 000 adhérents aux diverses obédiences maçonniques. Il est à noter que toutes les obédiences ne se reconnaissent pas toujours comme telles les unes les autres, en fonction de certains critères.

En Amérique du Nord, la franc-maçonnerie est liée à plusieurs mouvements annexes, l'Ancien Ordre Arabe des Nobles du Sanctuaire (ou Reliquaire) Mystique -- les shriners -- qui affirment tous étendre les enseignements maçonniques traditionnels tout en tentant d'améliorer leurs membres ainsi que l'ensemble de la Société maçonnique. Les relations que les différentes loges maçonniques traditionnelles entretiennent avec ces organisations varient d'une obédience maçonnique à l'autre.

Les Odd Fellows (The Sovereign Grand Lodge Independent Order of Odd Fellows) forment un ordre indépendant très proche de la Franc-Maçonnerie. Ils ont été fondés en Angleterre au XVIIIe siècle. Les trois anneaux des Odd Fellows représentent l'amitié, l'amour et la vérité. Dans leur credo, les membres de l'Odd Fellows (frères de l'Odd Fellow et soeurs des Loges de Rebecca) affirment leur croyance en la paternité de Dieu et la fraternité des hommes.

Il faut également citer les mouvements de jeunesse associés à la franc-maçonnerie, bien qu'ils ne soient pas maçonniques dans leur contenu : l'Ordre de DeMolay (pour les garçons de 12 à 21 ans), et les Filles de Job (pour les filles de 12 à 21 ans). Ce sont ici aussi des mouvements principalement présents en Amérique du Nord.

Pratiques

Les pratiques varient suivant le rite suivi par la loge. Parmi les rituels existants, on peut nommer le rite français ou rite français moderne, le rite moderne français rétabli, le rite français traditionnel, le rite ou régime écossais rectifié, le rite opératif de Salomon, le rite écossais ancien et accepté, le rite égyptien de Memphis-Misraïm, le rite émulation, le rite d'York.

Recrutement

Chacun est libre de postuler en Franc-maçonnerie. Les sites web des différentes obédiences fournissent généralement un formulaire qu'il suffit d'utiliser. Si on connaît l'adresse d'une loge particulière, il est également possible de lui écrire. En pratique, il y a peu de candidatures spontanées: la plupart des postulants connaissent un membre de la loge qui leur a proposé de les instruire sur la démarche maçonnique et de parrainer leur candidature. Cependant le processus d'admission est le même pour tous et prend du temps.

Dans les obédiences de la branche française, il faut être majeur ainsi que libre et de bonnes mœurs pour devenir franc-maçon. Si cette Liberté visait autrefois à exclure l'esclave, son interprétation évolua rapidement au sens de libre de tout préjugé, ouvert à une remise en question de soi. Être « de bonnes mœurs » se traduit aujourd'hui, entre autres, par un casier judiciaire vierge. Une fois la candidature introduite, le postulant est interviewé à différentes reprises pour évaluer si sa démarche est honnête, sincère, murie et motivée, et si elle s'adresse à la loge la plus susceptible de correspondre au sens de sa quête spirituelle.

Au terme de la procédure, à l'issue d'une audition sous le bandeau devant la loge réunie, celle-ci décide en toute souveraineté d'initier — ou non — un nouveau frère. En cas de refus, le ou les parrains aident le candidat malheureux à analyser son échec et, à moins d'un motif grave, une nouvelle demande peut être introduite au bout d'une période de maturation. On dira de ce candidat qu'il s'est fait blackbouler, le vote des membres de la loge se faisant traditionnellement à l'aide de boules blanches et noires.

Il est à noter que contrairement à une idée répandue, le maçon peut à tout moment se mettre en indisponibilité ou présenter sa démission: il n'est lié à la franc-maçonnerie par aucune obligation. Les maçons aiment dire que la difficulté à y entrer et la facilité à en sortir fait de la franc-maçonnerie tout le contraire d'une secte.

Statuts des membres

Dans cette société initiatique, les frères et sœurs sont d'abord apprentis avant de passer compagnons puis d'être élevés à la maîtrise. Durant tout le temps où le nouveau frère sera apprenti, il ne lui sera pas permis de s'exprimer au sein de la loge : il devra seulement écouter, afin de s'imprégner de l'esprit des tenues.

Il existe également un système de hauts grades échelonnés sur trente-trois degrés au rite écossais ancien et accepté (REAA), voire moins (7 degrés au RER, 2 au ROS) ou davantage (99 degrés) selon certains rites. Seules certaines de ces étapes sont cependant réellement pratiquées.

Une loge est encadrée par les « cinq lumières » qui sont : le vénérable maître-en-chaire (ou président), le premier surveillant, le second surveillant, l'orateur et le secrétaire, ainsi que cinq autres "officiers" occupant des fonctions (offices) spécifiques. Celles-ci n'ont aucun rapport avec le grade (hormis qu'il faille être maître depuis deux ou trois ans). Les officiers sont généralement élus chaque année par la loge. Suivant les loges, les fonctions sont reconductibles deux ou trois ans.

Les tenues

Les francs-maçons se réunissent dans des temples où les réunions, appelées tenues, se déroulent selon le rituel adopté par l'atelier ou l'obédience. Les maçons portent un tablier et des gants blancs, les officiers sont en outre munis d'objets prévus par le rite (maillet, glaive, …). Les tenues sont présidées par le Vénérable Maître-en-chaire. Certaines tenues sont dites « blanches ouvertes » parce qu'elles sont ouvertes à des profanes, d'autres « blanches fermées » car l'orateur est profane et l'assemblée composée de maçons.

Lors des tenues, outre les gestes et paroles rituels ainsi que les expédients administratifs, les membres de la loge présentent à tour de rôle des travaux de réflexion symboliques, philosophiques, sociaux ou d'actualité nommés morceaux d'architecture ou plus communément "planches" qui sont ensuite discutés au sein de la loge. Certaines tenues sont consacrées à des événements particuliers : ouverture de la loge en début d'année, initiations de profanes, banquet rituel aux solstices d'hivers et d'été, élections de fin d'année, etc.

Valeurs et objectifs affichés

La maçonnerie revendique un certain nombre de valeurs. Ses membres s'estiment ainsi liés par des idéaux, tant éthiques que métaphysiques.

Croyances religieuses

La tolérance fait partie des valeurs affichées par la franc-maçonnerie. La plupart des loges sont dérivées de la franc-maçonnerie anglaise qui requiert la croyance en un « Être Suprême » ou « Grand Architecte de l'Univers ». Mais le terme de « Grand Architecte » peut être interprété de façon très diverse d'une loge à l'autre. Il est parfois entendu de manière symbolique, en incluant des visions traditionnelles de « Dieu » ou de la Nature, dans le sens de Baruch Spinoza et Goethe, ou des visions athées de « réalité ultime », ou d'unité cosmique comme on peut en trouver dans certaines religions orientales et dans l'idéalisme occidental. D'autres loges, principalement nord-américaines, récusent les acceptations dérivées des religions naturalistes et humanistes. Depuis le début du XIXe siècle, certaines obédiences ont des exigences religieuses supplémentaires, comme le théisme ou la croyance en l'immortalité de l'âme. La franc-maçonnerie qui prédomine en Scandinavie accepte uniquement les chrétiens.

Dans les branches dérivées de la franc-maçonnerie française, cette croyance en un « Être Suprême » est facultative et les athées ou les agnostiques sont acceptés sans problème.

Place de la femme

La position de la femme dans la franc-maçonnerie est complexe. En Grande-Bretagne et en France, ainsi que dans de nombreux autres pays, les femmes rejoignent généralement des loges mixtes comme celles de l'Ordre Initiatique et Traditionnel de l'Art Royal, du Droit Humain et de la Grande Loge Mixte de France, ou des loges uniquement féminines comme celles de la Grande Loge Féminine de France, de Belgique ou de Suisse. Ainsi, Le Droit Humain définit la franc-maçonnerie en fonction de son caractère mixte et international :

« Elle postule les droits de l'Homme, parce que, au sein d'une humanité organisée en sociétés libres et fraternelles, l'homme et la femme doivent jouir de droits sociaux égaux. Ses membres visent en tout premier lieu le maximum de développement moral et intellectuel pour tous les Hommes, sur cette terre. »
Dans d'autres pays (en particulier en Amérique du Nord), il est plus commun que les femmes ne rejoignent pas la franc-maçonnerie directement mais des associations distinctes, comportant leurs propres traditions, comme l'Ordre de l'Étoile de l'Est. Les franc-maçonneries continentales (c'est-à-dire proches du Grand Orient de France) reconnaissent généralement les loges mixtes et féminines. Cependant, si le Grand Orient de France reconnaît les loges féminines, et accepte la présence de femmes dans ses loges, il ne les initie pas. La franc-maçonnerie anglaise (c'est-à-dire proche de la Grande Loge Unie d'Angleterre) ne reconnaît aucun groupe acceptant les femmes, bien que dans de nombreux pays il y ait une tolérance à l'égard de groupes plus ouverts. La Grande Loge Unie d'Angleterre reconnaît ainsi depuis 1998 certaines loges mixtes, à l'exception de leur acceptation des femmes. Ainsi, la Grande Loge considère qu'ils doivent être vus comme faisant partie de la Franc-Maçonnerie, bien que non reconnus officiellement comme tels. La position de la femme dans la franc-maçonnerie change rapidement dans le monde anglo-saxon. Bien que l'Amérique de Nord suive généralement l'Angleterre sur de nombreux points, c'est là que se concentre principalement la résistance à l'acceptation des femmes.

Tandis que de nombreuses initiations féminines eurent lieu en France au XVIIIe siècle et que furent constituées des loges dites d'adoption où Frères et Sœurs procédaient à des tenues communes, ces tentatives de mixité ne semblent pas avoir survécu à la Révolution de 1789. Il fallut attendre la fin du XIXe siècle pour voir en 1882, dans une loge de la Grande Loge Symbolique Écossaise (qui rejoindra la Grande Loge de France en 1894), l'initiation de Maria Deraismes qui fondera par la suite le Droit Humain.

Symbolique

La franc-maçonnerie bleue, celle des trois premiers degrés de l'initiation, emprunte beaucoup de ses symboles à l'art de bâtir pratiqué par les constructeurs des cathédrales au Moyen Âge qu'elle considère comme ses prédécesseurs et dont elle a hérité la notion même de loge, l'endroit où se réunissent les ouvriers. À ce titre, la franc-maçonnerie ou Art royal a des points communs avec le compagnonnage et partage avec lui des symboles et valeurs. Les franc-maçons se disent spéculatifs (du latin speculare, réfléchir) par rapport aux compagnons-maçons qu'ils qualifient d'opératifs.

L'équerre et le compas, le maillet et le ciseau, le niveau et le fil à plomb, la règle et le levier, la truelle et bien d'autres symboles appartiennent à cette tradition, de même que le personnage d'Hiram, architecte du temple de Salomon, qui assure la transition avec les thèmes symboliques explorés aux degrés suivants comme l'alchimie, la kabbale et l'Ordre du Temple.

Mozart, lui-même franc-maçon, dans son opéra : La Flûte enchantée, fait grand usage du symbolisme de la franc-maçonnerie. Les symboles sont des expressions métaphoriques imagées se référant à des causes archétypales et structurelles appelant à être élucidées.

Esotérisme

La Franc-maçonnerie est une pratique ésotérique, puisque certains aspects ne sont généralement pas révélés au public. Il y a plusieurs raisons à cela, l'une d'entre elles étant que la franc-maçonnerie utilise un système d'initiation par degrés pour explorer les problèmes éthiques, qui ne peut se concevoir qu'au moyen d'un enseignement et d'une révélation progressive.

Historiquement, la franc-maçonnerie s'est développée à un moment où le souvenir des bûchers était encore très présent dans les mémoires, et où mieux valait à tout hasard se cacher pour parler librement de sujets sensibles. Les différents degrés constituaient autant de protections successives, et la répugnance de certains impétrants face à certains rites, et notamment les parodies religieuses, permettaient de les identifier rapidement comme peu fiables. De nombreux franc-maçons ont été persécutés, envoyés dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale en raison de leur appartenance même à la Franc-maçonnerie.
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MessageSujet: Re: La franc-maçonnerie [topic unique]   La franc-maçonnerie [topic unique] EmptyJeu 11 Mai 2006, 10:57 pm

Citation :
Aujourd'hui, les rayons ésotérisme des librairies contiennent de nombreux ouvrages qui décrivent les rituels, signes de reconnaissance et symboles maçonniques. Tous les rituels appartenant au processus d'initiation ayant été publiés, ils n'auraient aucun secret pour celui qui chercherait à en prendre connaissance en dehors de la voie initiatique. À celui-là il ne manquerait, selon les adeptes, que la "magie du vécu". Ils ont en effet coutume d'affirmer que le vécu de l'initiation revêt un caractère secret dans la mesure où il est indicible ou incommunicable. Pourtant, l'identité du "Secret des secrets" serait dévoilée dans l'ouvrage prophétique et kabbalistique que constitue Don Quichotte. Les questions soulevées par la révélation de Don Quichotte, considéré comme la Bible hispanique, suscitent un intense débat dans les loges maçoniques espagnoles.

La franc-maçonnerie se présente donc plus souvent comme une société « discrète » que comme une société « secrète ». Chaque maçon est libre de se dévoiler mais il ne peut dévoiler un autre maçon vivant.

Critiques et oppositions

Certains détracteurs ont affirmé que les franc-maçons pratiquent la théurgie et procèdent à l'invocation de puissances surnaturelles réprouvée par l'Église. D'autres considèrent que la franc-maçonnerie n'est en fait qu'un vaste réseau social construit dans l'intérêt de ses membres. Ainsi, de nombreuses théories du complot impliquent des franc-maçons.

Scandales

Certaines pratiques douteuses ont de fait impliqué des franc-maçons voire des loges entières, telle l'affaire des casseroles au début du XXe siècle ou dans les années 1980 l'affaire Roberto Calvi. Dit le "banquier de Dieu", ce dernier dirigeait la Banco Ambrosiano, qui fit l'objet d'une des faillites les plus retentissantes des années 1980. Licio Gelli, grand-maître de Propaganda Due (P2), la loge maçonnique italienne illégale, est aujourd'hui interrogé pour ses responsabilités présumées dans l'assassinat de Roberto Calvi.

L'immense majorité des Maçons réprouvent sans réserve cet usage indigne de la notion de fraternité. Aujourd'hui, au sein des grandes obédiences de la maçonnerie une réflexion a été suscitée aux sujet des abus et des moyens de lutter contre ce fléau.

Oppositions politiques

Tous les pouvoirs autoritaires, des nazis aux soviétiques, l'ont combattue. La franc-maçonnerie fut l'objet de nombreuses attaques tout au long de son histoire, parmi lesquelles on peut citer l'affaire du canular de Taxil. Aujourd'hui encore, elle est généralement très mal vue par l'extrême droite ; ainsi, en France, le Front national se déclare ouvertement ennemi de la Franc-maçonnerie qu'il accuse de comploter et contrôler le pays, comme d'ailleurs les juifs et autres immigrés. Il est à noter que tenir des propos extrémistes ferme immanquablement les portes de la Franc-maçonnerie à qui voudrait y appartenir

Oppositions religieuses

Bien que la franc-maçonnerie soit réprouvée par de nombreux courants religieux, tels que les protestants conservateurs ou les musulmans radicaux, la principale opposition vint et vient encore de l'Église catholique. L'argument généralement évoqué est que l'Église catholique considère la franc-maçonnerie comme une religion naturalisée.

La première condamnation de la franc-maçonnerie par l'Église catholique tomba en 1738 avec la bulle du pape Clément XII Eminenti Apostolatus Specula . Elle fut reprise par plusieurs de ses successeurs, dont le pape Léon XIII dans l'encyclique Humanum Genus. En 1917, le code de la loi canonique déclare explicitement que l'appartenance à une loge maçonnique entraîne l'excommunication automatique. Et si, sous le pape Jean XXIII une tentative de rapprochement fut entreprise, elle ne lui survécut pas. Le code révisé de 1983 ne cite plus explicitement la franc-maçonnerie parmi les sociétés secrètes condamnées par la loi canonique de 1374. Toutefois, le 26 novembre 1983, une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi alors dirigée par Joseph Ratzinger (devenu depuis le pape Benoît XVI) a réaffirmé l'interdiction faite aux catholiques de rejoindre la maçonnerie. Cette déclaration a été approuvée par le pape de l'époque, Jean-Paul II.

Certaines Églises protestantes s'opposent également à la franc-maçonnerie. L'une des raisons avancées par les fondateurs d'une nouvelle Église, l'Église méthodiste libre en 1860, était qu'ils soupçonnaient l'Église méthodiste d'être influencée par les francs-maçons et les membres d'autres sociétés secrètes. L'Église méthodiste libre continue d'ailleurs à interdire à ses membres d'en faire partie. Récemment encore, la Southern Baptist Convention, la plus importante association baptiste des États-Unis, déclara elle aussi que l'appartenance à la franc-maçonnerie était incompatible avec ses croyances.

Relations entre communisme et Franc-maçonnerie

Côté politique, les maçons ont eu maille à partir avec les communistes. En 1922, les bolcheviques rêvent de révolution mondiale. Pour Léon Trotski, les temples maçonniques favorisent la collaboration de classe, nécessairement contre-révolutionnaire : « La franc-maçonnerie est une plaie sur le corps du communisme français, qu'il faut brûler au fer rouge ». La direction du PCF donne donc l'ordre à ses adhérents maçons de quitter leurs loges : « La dissimulation par quiconque de son appartenance à la franc-maçonnerie sera considérée comme une pénétration dans le parti d'un agent de l'ennemi et flétrira l'individu en cause d'une tache d'ignominie devant le prolétariat ». L'incompatibilité a progressivement disparu à partir de 1945. Principalement en raison de la fraternité née pendant la Résistance, gaullistes, communistes et franc-maçons ayant un ennemi commun : le régime de Vichy. Par contre, en Italie, la loge maçonnique P2 participera aux côtés de Gladio, les réseaux anticommunistes de l'Otan, à la « stratégie de la tension » visant à « empêcher le Parti communiste italien et, dans une moindre mesure, le Parti socialiste italien à accéder au pouvoir exécutif », selon les termes d'un rapport parlementaire publié en 2000.

Affairisme et Franc-maçonnerie

Au coeur défendant de la Franc-maçonnerie, de nombreux franc-maçons et plusieurs loges furent impliqués au cours des années 1990 dans divers affaires politico-financières comme l'affaire des HLM de Paris, l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine (loge Silence de la GLNF), l'affaire de la DCN de Toulon, les affaires du tribunal de Nice, les affaires de la mairie de Nîmes, l'affaire de l'Hôpital Shriners de Montréal, et d'autres.

Voir aussi

Liens internes

vocabulaire de la franc-maçonnerie

maçonnologie

Propaganda Due (P2), une loge italienne dirigée par Licio Gelli et interdite depuis sa découverte en 1981

Rite égyptien de Memphis-Misraïm

Degré maçonnique

Grande Loge Féminine de France

Liens externes

La catégorie Franc-Maçonnerie de l'annuaire dmoz.

Ressources bibliographiques

Lettres IDERM : publications en cours [2]
Alain Bauer, Edouard Boeglin, Le Grand-Orient de France, Que sais-je PUF 2002
Alain Bauer, Le Crépuscule des frères. La fin de la Franc-maçonnerie ?, La Table Ronde, 2005
Edouard Boeglin, Anarchistes Francs-maçons et autres combattants de la Liberté, Bruno Leprince, 2001
Jules Boucher, La Symbolique maçonnique, Dervy, Bibliothèque de la Franc-Maçonnerie, Paris, France, 1998
Léo Campion, Le drapeau noir l'équerre et le compas, les maillons libertaires de la Chaîne d'Union, Éditions Alternative Libertaire [3]
André Combes, le grand-Orient de France 1865-1914, Edimaf encyclopédie maçonnique
André Combes, Les trois siècles de la Franc-maçonnerie française, Edimaf,1989
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