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| L'affaire Jean Calas (Elsa) | |
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Stans Fondateur
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| Sujet: L'affaire Jean Calas (Elsa) Ven 12 Mai 2006, 11:02 pm | |
| L'affaire Jean Calas Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Calas - Citation :
- L'affaire Calas est une affaire judiciaire au milieu du XVIIIe siècle.
Cet épisode révélateur de l'intolérance et de la persécution à l'égard des protestants fut aussi le premier fait divers moderne à prendre, grâce à Voltaire, une proportion politique et humaniste.
Jean Calas, modeste commerçant, habitait 16 rue des Filatiers à Toulouse. Le 13 octobre 1761, son fils aîné, Marc-Antoine, se pendit dans la boutique familiale. Ne voulant pas qu'il soit considéré comme suicidé et subisse des obsèques infamantes, la famille Calas n'indiqua pas d'abord aux autorités les circonstances exactes de sa découverte et prétendirent avoir trouvé le malheureux étranglé.
Mais les Calas étaient protestants et cela suffit pour que le capitoul David de Beaudrigue, convaincu par des rumeurs de voisinage alléguant la volonté de Marc-Antoine de se convertir au catholicisme, exige un complément d'enquête et fasse soumettre Jean Calas à la question. Sous la torture, le vieil homme avoua d'abord puis se rétracta.
Le Parlement de Toulouse le condamna à mort le 9 mars 1762. Roué vif place Saint-Georges, Jean Calas continua à plaider son innocence.
Les fils de Jean Calas s'enfuirent à Genève où ils rencontrèrent Voltaire qu'un marchand marseillais avait déjà informé de l'affaire. Le philosophe flaira tout de suite ici la peste du fanatisme et entreprit une action d'ampleur européenne pour que justice soit faite. La réhabilitation de Jean Calas fut finalement prononcée en 1765.
Chronologie détaillée
Le 19 mars 1698 nait à Lacabarède (près de Castres), Jean Calas. De famille protestante, il reçoit pourtant 4 jours plus tard le baptême de l'église catholique. Il s'installe en 1722 comme marchand lingier rue des Filatiers à Toulouse.
Le 19 octobre 1731, il épouse Anne-Rose Cabibel de confession protestante. Ils auront 4 fils et 2 filles (Marc-Antoine (7 novembre 1732), Pierre, Louis, Donat, Anne et Anne-Rose).
Le 18 mai 1759, Marc Antoine Calas est reçu bachelier en droit. Mais il ne peut obtenir des autorités ecclésiastiques le certificat nécessaire à la soutenance des actes de licence.
Le 13 octobre 1761, Marc Antoine est trouvé étranglé au rez de chaussée de la maison. Le capitoul David de Beaudrigue mène l'enquête. Il interroge Jean et Pierre Calas, ainsi que Gaubert Lavaisse (invité le soir du drame), le 15 octobre 1761.
Les accusés révèlent avoir trouvé Marc Antoine pendu, et avoir maquillé le suicide en meurtre puis avoir menti aux enquêteurs afin d'épargner au défunt la honte du suicide (à l’époque, les corps des suicidés sont soumis à un jugement infamant).
Le 24 janvier 1761, l'intendant du Languedoc avait reçu une lettre du subdélégué de Toulouse, faisant état de la mauvaise volonté de Jean Calas à subvenir aux besoins de son fils Louis, ne vivant plus sous le toit familial et s'étant converti au catholicisme en 1756.
Fort de ces éléments, le clergé toulousain et la majorité de la population réclament un châtiment exemplaire pour cette famille accusée d’un crime atroce, avoir assassiné leur fils qui voulait se convertir au catholicisme ! Il réclament le châtiment des hérétiques.
Personne ne mène d'enquête afin de savoir si Marc Antoine avait vraiment l’intention de se convertir. Il est déclaré martyr et enterré selon le rite catholique, son cercueil escorté par 40 prêtres pénitents blancs et au milieu d’une foule immense.
Le 18 novembre 1761, les Capitouls affirment que Jean, Anne-Rose, Pierre Calas, Jeanne Viguière (la servante) et Gaubert Lavaisse sont coupables. On décide de soumettre à la torture Jean Calas, sa femme et son fils Pierre, et d'infliger la question à Gaubert La Vaysse et à Jeanne Viguière. Ils font appel devant le Parlement de Toulouse.
Le 9 mars 1762, sur les conclusions du procureur général Riquet de Bonrepos, par 8 voix sur 13, le parlement condamne au supplice Jean Calas. Exécution faite le 10 mars, Jean Calas meurt roué, place Saint-Georges, en proclamant son innocence. Son corps est brûlé sur un bûcher et les cendres jetées au vent.
Le 18 mars 1762, Pierre est banni, sa mère, Jeanne Viguière et Lavaisse sont acquittés, les 2 filles Calas enfermées dans des couvents. Les biens de la famille sont confisqués.
Voltaire s’interroge sur cette affaire, la culpabilité de cette famille n'ayant jamais été démontrée. Il étudie les circonstances du drame, relève des invraissemblances qui prouvent l'innocence de Jean Calas. Pour finir de se convaincre, il rencontre Pierre Calas à Genève.
La profonde conviction de Voltaire est que cette famille est victime du fanatisme religieux. Et il fera tout pour obtenir la réhabilitation du condamné. Il obtient en juin 1764 la réouverture officielle de l'enquête.
Calas et sa famille sont définitivement réhabilités en 1765, par une assemblée de 80 juges et par le conseil du roi. Le roi accorde à la famille une pension de 36 000 livres.
Voltaire fut le premier écrivain français à s’engager publiquement dans une affaire judiciaire. On peut dire que son traité sur la tolérance a été réussit car Jean Calas fut réabilité. | |
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