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| Tirons des leçons pour 2007 | |
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Frank Membre d'élite
Nombre de messages : 471 Age : 81 Localisation : Sud Est France Langue : français Date d'inscription : 16/03/2006
| Sujet: Tirons des leçons pour 2007 Mar 23 Mai 2006, 2:54 pm | |
| Les vraies causes des malheurs de l’Afrique
L’Afrique n’est-elle pas avant tout malade d’elle-même? Peut-elle faire l’économie de son examen de conscience avant de se faire accusatrice? Voilà quelques éléments de ce petit billet d’humeur de Jean-Gérard Lapacherie.
Au tout début des années 1950, les experts de la FAO, l’organisation des Nations Unies chargée de l’alimentation et de l’agriculture, prévoyaient que quelques pays connaîtraient à court ou moyen terme des disettes graves et même des famines à répétition: c’était, entre autres pays, la Corée du Sud (la Corée du Nord étant pourvue d’immenses richesses), le Japon, l’Inde. La méthode consistait à corréler l’explosion démographique inquiétante qui était alors constatée dans les pays d’Asie et les chiffres de la production alimentaire, stable ou en baisse. La Corée du Sud n’avait quasiment pas de ressources; le Japon dispose de trop peu de terres arables pour les quelque cent millions d’habitants qu’il comptait alors; l’Inde produisait trop peu de céréales ou de riz pour nourrir une population qui a plus que triplé en un demi-siècle.
Ces prévisions étaient minées par des erreurs de raisonnement. L’Inde a résolu les disettes grâce à la “révolution verte”, en introduisant des variétés de céréales mieux adaptées au climat et en recourant à des techniques nouvelles. Le Japon et la Corée du Sud ont choisi la voie du développement industriel: grâce aux revenus qu’ils tirent des biens qu’ils exportent, ils peuvent importer toute la nourriture dont ils ont besoin. En revanche, dans les prévisions de ces experts, les pays d’Afrique étaient censés ne pas connaître de disette, encore moins de famine, ni même de difficultés d’approvisionnement.
Quarante ans plus tard, les prévisions sont avérées, mais pas dans les pays où il était annoncé qu’elles se produiraient. Le beau schéma rationnel et en apparence parfait a été démenti par les faits et même totalement renversé. Pourquoi?
Les pays d’Afrique, qui sont aujourd’hui menacés dans leur existence même par des crises de toute sorte, économique, sanitaire, ethnique, nationale, ont tous ou quasiment tous choisi, à partir du début des années 1960, à peine indépendants, la voie socialiste du développement.
Qu’ils soient situés au Nord ou au Sud, tous ont été socialistes, à la manière soviétique ou à la manière chinoise. En Afrique noire, la Tanzanie, la Zambie, la Guinée, le Mali, le Ghana, la Haute-Volta, le Soudan, l’Ethiopie, la Somalie, le Bénin, le Congo, l’Angola, le Mozambique. En Afrique du Nord, l’Algérie, la Tunisie (pendant quelques années), la Libye, l’Egypte. Dans l’Océan indien, Madagascar. Là où le socialisme a été refusé, on a opté pour les nationalisations à outrance, comme au Maroc, ou, comme au Zaïre, la confiscation des richesses du pays, non pas par un parti unique, mais par un clan familial ou par un groupe ethnique, et au seul profit de ses membres.
Partout dans le monde, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Partout dans le monde, la socialisation des moyens de production et d’échange (c’est-à-dire l’appropriation des richesses par le Parti tunique, un clan, une famille, une ethnie) a produit la misère, la haine de tous contre tous, la corruption, le vol généralisé, la gabegie, l’effondrement de la production agricole, etc. En quelques années, Madagascar qui exportait une grande partie de sa production de riz a dû en importer pour nourrir sa population. Le socialisme est scientifique, dit-on. Il est fondé sur des lois. Après un demi-siècle d’application en Afrique, il apparaît que la grande loi qui régit le socialisme et qui se vérifie partout (de l’URSS à Cuba, de la Chine au Ghana), ce n’est pas la socialisation des moyens de production et d’échange, c’est partout, sous quelque latitude ou climat que ce soit, le même désastre. L’effondrement de la production accentue le caractère policier des régimes en place (il faut terroriser la population de peur qu’elle se révolte) et la xénophobie maladive (tout est de la faute des étrangers). Voyager au Mali au temps où ce pays était socialiste, c’était s’exposer, quand on était étranger, à d’incessantes vexations, à des conduites intempestives au poste, à des arrêts interminables et humiliants aux barrages de police établis sur la route tous les 40 ou 50 Km. Cela ne retient pas les Maliens de donner des leçons de “tolérance” à la France ou d’accuser un Ministre de la République, en voyage officiel chez eux, de racisme.
Que les Africains accusent la France est de bonne guerre. Ainsi ils peuvent sommeiller sereinement sur le mol oreiller de la bonne conscience bouffie. Ils n’ont pas à se flageller, cela les dispense de tout examen de conscience, ce qui est excellent pour la santé. Le cocasse de l’affaire, c’est que des Français mêlent leur voix aux Africains pour accuser la France ou le Nord d’être responsable des malheurs de l’Afrique. Or, ces accusateurs sont tous marxistes léninistes maoïstes enragés: accusant la France ou le Nord ou le libéralisme, ils s’exonèrent de toute responsabilité dans le désastre africain. C’est la grande parade: ils peuvent parader, danser dans les media la pavane, tout en parant les coups qui pourraient leur être portés. Ils ont recours au vieil et archaïque bouc émissaire. Ils détournent ainsi sur d’autres qu’eux la colère des Africains. | |
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