Nicolas Sarkozy versus Alain Juppé

Source : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4587728.htm

Mardi 12 juin 2007

Idées et Débats > Dans la presse étrangère

VIE POLITIQUE -

Nicolas Sarkozy versus Alain Juppé

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Au lendemain des élections législatives en France, « Il Corriere della Sera » se penche sur la méthode de Nicolas Sarkozy pour lancer des réformes et la compare à celle suivie par Alain Juppé, nommé Premier ministre par Jacques Chirac après l'élection de mai 1995. L'objectif de Juppé, rappelle le quotidien conservateur italien, était d'étendre la réforme des retraites au secteur public. « Mais, écrit le journal, pendant l'été, avant de mettre en route ses réformes, Alain Juppé a décidé de parvenir à l'équilibre des comptes publics », grâce à une augmentation de la pression fiscale. Résultat : lorsqu'il a dû affronter les manifestations syndicales hostiles à son projet de réforme des retraites, il avait perdu le soutien des classes moyennes et de la bourgeoisie française qui avaient pourtant voté quelques mois plus tôt massivement pour Jacques Chirac, écrit le journal italien. La stratégie du président Sarkozy est totalement différente. « Grâce à la très forte majorité qu'il devrait conquérir après la victoire électorale de dimanche, écrit « Il Corriere », le premier projet consistera à une ample réduction de la pression fiscale pour favoriser un peu tout le monde ». Et tout cela avant l'été. En revanche, poursuit le journal, les réformes, et la plus délicate d'entre elles, celle des contrats de travail, sont repoussées à l'automne prochain. Pour le journal, la réforme du marché du travail envisagée par Nicolas Sarkozy est « intelligente ». « Avec l'appui des classes moyennes favorisées par les réductions fiscales - et aussi de nombreux syndicalistes, car la détaxation des heures supplémentaires favorisera l'emploi - Sarkozy aura suffisamment de soutien pour résister à l'opposition qu'inévitablement à l'automne prochain ses réformes susciteront. » Pour le journal, même si le déficit budgétaire français entrera dans la zone rouge pour Bruxelles, cela ne sera que temporaire. Car le plus important pour le « Corriere » est bien la transformation radicale du marché du travail en France. Alain Juppé avait bien réduit le déficit, mais cela n'a été que « temporaire ». Et, douze ans après, l'endettement public représente 65% du PIB (contre 55 %) et « les réformes sont encore à faire », conclut « Il Corriere ».