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 R.S. de FLANDRE

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Stans
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R.S. de FLANDRE Empty
MessageSujet: R.S. de FLANDRE   R.S. de FLANDRE EmptyMar 09 Mar 2010, 8:55 pm

Source : http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2010-03-09/bienvenue-en-republique-sovietique-de-flandre-757691.shtml


Bienvenue en république soviétique de Flandre!

Luckas Vander Taelen Député flamand Groen !

mardi 09 mars 2010, 10:54

Citation :
Nous pouvons bien nous sentir dépités, en Flandre, de la manière dont on parle de nous. De temps en temps paraissent dans la presse internationale des articles dans lesquels la Flandre est présentée comme un territoire inhospitalier et même xénophobe, où des enfants parlant une autre langue que le néerlandais sont bannis des plaines de jeux et où la connaissance de la langue est une condition pour pouvoir bénéficier d’un logement social.

Le gouvernement flamand est à juste titre préoccupé par notre image et a demandé à un bureau de recherches d’enquêter auprès d’un public select de francophones bruxellois et d’étrangers sur la manière dont ils nous perçoivent. Dans l’ensemble, cela semblait encore aller, annonça le ministre-président Peeters, mais il subsiste un point sensible dans la mesure où ce que l’on dit et pense de la Flandre dans ces milieux est déterminé en grande partie par ce qui est écrit dans la presse francophone. Celle-ci est pointée du doigt comme la porte-parole perfide des belgicistes et autres fransquillons qui ne ratent pas une occasion de nous présenter sous un mauvais jour. Et il se dit alors que si nous pouvions nous-mêmes expliquer à l’étranger comment cela se passe réellement ici, il y aurait beaucoup moins de malentendus.
Je crains cependant que ce ne soit pas toujours la faute du Soir, par exemple, lorsqu’on réagit à nouveau avec étonnement aux conséquences de certaines décisions politiques flamandes. Le Soir a publié un article, la semaine dernière (nos éditions du 2 mars), sur Monsieur et Madame Lefèvre, un couple bruxellois qui possède depuis 35 ans déjà un appartement à Koksijde et qui y passe de plus en plus de temps. La dame est proche de la prépension, et le mari sillonne la Flandre pour son travail, raison pour laquelle le couple voulait acheter une maison à Oostduinkerke et s’y établir définitivement.
Un récit banal : deux Belges qui veulent aller habiter 130 km plus loin dans leur propre pays. Et pourtant non. Car ce qui est presque partout une évidence ne peut pas l’être simplement en Flandre. Ce couple allait le découvrir : l’achat de leur maison fut annulé par la Commission d’évaluation provinciale qui doit veiller à l’application du décret flamand « Wonen in Eigen Streek ». Lequel devait faire en sorte que dans 69 communes flamandes (dans des zones d’extension de logements, surtout en périphérie de Bruxelles, mais aussi dans celle d’Anvers et à la Côte, les maisons restent à la population locale. Et que donc tous les immeubles ne puissent pas être achetés par de nouveaux arrivants nantis.
La famille Lefèvre eut à entendre de la Commission provinciale qu’elle n’avait pas le droit d’acquérir une maison à Oostduinkerke, parce qu’elle « n’a pas de lien suffisant avec la commune ». Elle n’eut pas davantage d’explications et celui qui veut mieux comprendre en est réduit à trouver des explications sur un site web. L’application du décret flamand y est expliquée : « Quand ai-je un lien suffisant avec la commune ? » On doit pour cela satisfaire à au moins un des critères suivants : y avoir résidé six ans (ou dans une commune avoisinante qui se trouve également dans la liste) ; avoir au moins un travail à mi-temps dans la commune où ce décret est d’application et « avoir noué avec la commune un lien professionnel, familial, social et économique important et de longue durée. » Pour celui qui n’aurait pas bien compris cette dernière phrase, on explique plus loin que cela peut être démontré par une « motivation avec la preuve écrite d’une affiliation à la vie associative. »
Le message est clair : celui qui veut acheter une maison à Oostduinkerke adhère de préférence le plus vite possible à, par exemple, la section locale du Davidsfonds et veille surtout à verser au dossier d’achat de sa maison une copie de sa carte de membre. La famille Lefèvre ne l’a pas fait et ne fait donc pas partie de la commune. Car ils n’y travaillent pas non plus : Monsieur Lefèvre exerce son activité professionnelle à travers toute la Flandre, mais cela n’entre donc pas en ligne de compte.
Une réunion officielle décide si quelqu’un peut acheter une maison ou non. Elle apprécie si quelqu’un appartient à une commune flamande. Sommes-nous bien conscients de l’aspect extrême de tels pinaillages de l’autorité ? Trouvons-nous qu’il est normal qu’en Flandre des fonctionnaires soient les gardiens du « où » et du « comment » nous voulons vivre ?
N’avons-nous plus le droit de ne pas adhérer, par exemple, à un groupement local ? Peut-être ai-je envie d’habiter quelque part et que j’ai un avis très personnel sur la vie sociale, qui est totalement différent de ce qui est décrit dans les décrets. Est-ce que je perds donc mes droits de citoyen parce que je n’ai pu démontrer de lien « important et de longue durée » avec la commune ? Celui qui habite seulement deux communes plus loin est considéré comme un étranger qui doit d’abord s’intégrer pendant six ans. Si ce décret avait dû être d’application dans les communes bruxelloises dans lesquelles j’ai résidé, je n’aurais jamais pu y acheter une maison : je n’ai jamais travaillé à Ixelles et Forest et n’ai jamais été membre de quelque association.
Il est illusoire de penser que cette disposition pourrait avoir la moindre influence sur les prix et qu’à partir de là, la population locale aurait moins de difficultés à trouver une maison. Derrière ce décret, il y a en réalité d’abord une motivation politique : compliquer l’implantation dans la périphérie bruxelloise des non-néerlandophones. Et à la Côte, il a pour but d’empêcher que, par exemple, des prépensionnés francophones aisés puissent y acheter une maison.
Le décret sera bien étayé de sorte qu’il n’y aura sans doute pas de fondements juridiques pour le condamner. Mais il va fondamentalement à l’encontre d’un sens de la justice essentiel, quelque chose dans le style de cette conviction démodée que tous les Belges ont des droits égaux. Et que chaque Belge, jusqu’à nouvel ordre, devrait avoir le droit d’aller s’établir partout dans son pays.
La famille Lefèvre en a marre. Ils n’ont pas renoncé à acheter une maison à la mer. Mais ils vont désormais le faire 20 kilomètres plus loin, juste après la frontière française. Plus à la Côte belge, car tous les Belges n’y seront probablement plus longtemps égaux devant la loi. Bienvenue en république soviétique de Flandre ! Nous allons à nouveau pouvoir aller l’expliquer à la presse étrangère.


Traduit du néerlandais par Fabienne Tréfois.
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