Les voeux d'un Français hors-les-murs

Moi qui suis agnostique, je peux m'entendre avec des catholiques sincères qui ont à coeur de défendre leur patrie, la France. Celle-ci transcende nos oppositions dès qu'il est question de sauvegarder ses valeurs et son identité. Les Français doivent réapprendre à aimer la France, comme l'a remarquablement exposé Max Gallo dans son Fier d'être français.

Une récente biographie de De Villiers a montré que l'intéressé était assez proche de Jean-Pierre Chevènement. Nicolas Dupont-Aignan, qui naguère encore traitait De Villiers d'extrémiste, parle aujourd'hui le même langage que lui, à tel point que les militants du MPF comprennent mal pourquoi il ne fait pas cause commune avec le Vendéen. Tous les patriotes s'entendent sur l'essentiel ; il reste à les unifier, et à convaincre les autres - souvent sincères, eux aussi, mais fourvoyés - que le Front national tient un discours communautariste dont Pierre-André Taguieff démonte avec sagacité les rouages dans La République enlisée.

Une seule priorité en 2007 : combattre les communautarismes, dénoncer les semeurs de haine qui tentent de discréditer la France (notamment en caricaturant grossièrement son passé colonial) et de remettre en question la laïcité à la française (que le catholique De Villiers défend !).

Je suis parfois très sévère à l'égard de certains "Français de l'intérieur". J'en suis parfaitement conscient, et je m'en excuse auprès d'eux. J'aimerais qu'ils comprennent que le combat que mènent les réunionistes de Wallonie et de Bruxelles, les "Français-hors-les-murs" est difficile, plein d'embûches ; au delà de nos divergences parfois profondes sur le plan idéologique, je leur demande de nous accorder une attention minimale, une considération minimale. Non qu'à mes yeux ils soient tenus de s'engager à nos côtés ; mais j'aimerais qu'ils aient conscience du caractère profondément français de notre engagement : si des Etats distincts nous séparent, nous nous sentons, - parce que nous sommes - des Français à part entière.

C'est difficile à admettre, je le sais. La vision officielle - "juridique" - veut que tout ceux qui ne sont pas politiquement français soient des "étrangers". Ainsi, les Polynésiens sont français ; les Wallons et les Bruxellois sont belges. C'est ce qu'attestent les cartes d'identité et les innombrables contraintes administratives des uns et des autres, mais aussi les habitudes et les poncifs à la mode.

Néanmoins, il faut dépasser ce stade. Comprendre que la Nation française excède le cadre exigu de l'Hexagone, ou celui de l'allégeance étatique.

Beaucoup de Wallons et de Bruxellois se fourvoient eux-mêmes en s'accrochant, avec l'énergie du désespoir, à une Belgique chaque jour moins réelle. Que les Français de l'intérieur ne se laissent pas distraire par l'aveuglement volontaire de ces Belges-avant-tout ! Car la force des réalités l'emportera de toute façon, tôt ou tard.

A toutes et à tous, je souhaite une très heureuse année 2007.

A la France, je souhaite de renouer avec la Grandeur nationale.

Vive la Wallonie française ! Vive Bruxelles français ! Vive la France ! Vive la République !