|
| Québec : qui est choqué par ce crucifix ? | |
| | Auteur | Message |
---|
Alexis Modérateur
Nombre de messages : 1743 Age : 36 Localisation : Bruxelles Emploi/loisirs : Etudiant Date d'inscription : 13/03/2006
| Sujet: Québec : qui est choqué par ce crucifix ? Lun 29 Jan 2007, 4:50 pm | |
| Le chef du Parti québécois, M. André Boisclair, vient d'affirmer que le crucifix, accroché au-dessus du siège du président de l'Assemblée nationale du Québec, «n'a plus sa place là», car il "pourrait" être choquant pour les membres des minorités religieuses comme les juifs et les musulmans. Prétexte fallacieux... Non seulement les minorités religieuses au Québec n'ont pas demandé le retrait de ce crucifix, mais la position tranchée du chef péquiste, dans ce dossier «très sensible», risque plutôt de choquer la «majorité religieuse québécoise». Plusieurs parlementaires se sont d'ailleurs publiquement opposés au retrait de ce symbole religieux. Honneur à eux.
La députée de La Pinière, Mme Fatima Houda-Pepin (musulmane d'origine marocaine) et le député de Louis-Hébert, M. Sam Hamad (d'origine syrienne) se sont publiquement portés à la défense de l'intégralité de l'héritage identitaire de la majorité des Québécois, incluant la dimension catholique.
Source : http://lesalonbeige.blogs.com/ | |
| | | Ardennais Cofondateur
Nombre de messages : 3518 Age : 58 Localisation : Grasse (Alpes-Maritimes) Langue : français Emploi/loisirs : enseignant Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Oui, ceci me dérange. Dim 12 Sep 2010, 9:40 am | |
| Grasse, Sextidi 26 Fructidor, An CCXVIII. Cher Alexis, Je sais que l'on pourrait me reprocher de reprendre un ancien fil dans le seul but de faire de la provocation. Je t'assure qu'il n'en est rien. Mon regard a simplement été accroché par l'intitulé de ce sujet avant la lecture duquel que connaissais déjà la réponse que j'allais apporter. En réalité, je pense sincèrement que tout le monde sans exception (catholiques pratiquants y compris) devrait légitimement être choqué par la présence d'un tel symbole religieux dans une enceinte publique pour les deux raisons que voici: - Premièrement, les arguments d'héritage historique et de majorité confessionnelle ne sauraient justifier cette présence. Qu'elle ne choque pas les membres de la religion majoritaire se comprend, mais ceux-ci porteraient-ils le même jugement s'ils avaient le "malheur" d'appartenir à une minorité? Je gage que même en étant légalistes et respectueux de l'histoire de leur pays (qu'il soit d'adoption ou non), ils éprouveraient une certaine gêne, même sans obligatoirement l'avouer (parce qu'il faut faire bonne figure et passer pour un citoyen modèle et totalement intégré!). Les catholiques intransigeants devraient réfléchir plus souvent à cet aspect des choses, et s'imaginer devoir, dans un pays où la confession n'est pas la leur, prêter serment sur un "livre saint" autre que la Bible, à titre d'exemple.
- Deuxièmement, et ce point me paraît plus important encore que le précédent, on oublie trop facilement que les affaires de l'état et la religion (au sens large: les religions en général) sont de nature antinomique (même si, à titre individuel, il est permis de les considérer complémentaires): dans une enceinte publique telle qu'un tribunal ou une chambre législative, la raison doit prendre le pas sur les passions. Le sentiment religieux, quant à lui, s'enracine dans l'irrationnel. Il ne s'agit pas d'une critique de la religiosité! Mais d'un constat: la religion reste confinée dans le domaine des hypothèses à tout jamais invérifiables. Personne n'a jamais pu prouver l'existence d'un être divin. Personne n'a jamais pu démontrer qu'il n'existait pas.
Un symbole religieux, respectable en soi, n'a pas sa place dans bâtiment public, surtout lorsque des jugements, des décisions doivent y être pris qui engageront l'ensemble de la nation, toutes communautés ethniques, spirituelles ou philosophiques confondues. Cela s'appelle "principe de laïcité" et ne devrait pas être difficile à comprendre ni admettre. La laïcité ne favorise ni ne lèse personne. Tout un chacun dans l'espace public est traité sur un pied d'égalité. En réalité, les seuls qui pourraient trouver à y redire sont ceux qui voudraient imposer leurs vues aux autres.
Au vu de ce que je viens d'exposer, la volonté de conserver coûte que coûte un symbole religieux dans un lieu public me paraît nettement moins raisonnable que celle de l'enlever. La religion est un sujet trop intime pour qu'il y soit fait référence de manière ostentatoire dans la vie publique quotidienne. Salut et Fraternité! | |
| | | | Québec : qui est choqué par ce crucifix ? | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |