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| La Flandre tentée par l’Europe des régions | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La Flandre tentée par l’Europe des régions Mer 26 Sep 2007, 10:08 pm | |
| Pour certains Français qui s'imaginent que la France s'en "cogne" de la Belgique, voici une nième analyse approfondie du futur divorce à la belge par les medias français ! Source : http://www.humanite.fr/2007-09-25_International_La-Flandre-tentee-par-l-Europe-des-regions La Flandre tentée par l’Europe des régions - Citation :
- Belgique . Dans la crise politique qui perdure, de nombreux nationalistes flamands exaltent la perspective d’une Flandre débarrassée de l’échelon belge et intégrée à une fédération européenne.
Cela va faire 107 jours que les dirigeants des partis politiques belges vainqueurs des élections du 10 juin tentent, en vain, de former un gouvernement de coalition fédéral. Le roi des Belges, Albert II - à qui la Constitution interdit de faire de la politique - a tenté de déminer le terrain en nommant successivement des « informateurs », un formateur qui aurait dû devenir premier ministre, Yves Leterme, chef du Parti social-chrétien flamand, et depuis son échec, un « explorateur » du même parti, Herman Van Rompuy, président du Parlement flamand.
Ils se sont tous heurtés à l’incompatibilité quasi-irréductible des conceptions du rôle même des institutions fédérales, de part et d’autre de la frontière linguistique qui sépare depuis 1963 le royaume de Belgique en trois régions : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles capitale.
La Flandre, région la plus petite, mais la plus riche et la plus peuplée (60 % des Belges), veut une autonomie plus poussée, allant jusqu’à réclamer la scission de la justice, de la sécurité sociale, de la fiscalité. Elle exige comme préalable à tout accord de gouvernement que soit cassé le dernier arrondissement électoral bilingue du pays, celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Des revendications rejetées en bloc par le camp francophone, qui accuse les Flamands de vouloir vider la Belgique de toute substance et de pousser à l’éclatement du pays.
Une éventualité qui pourrait bien devenir réalité si la crise s’éternise. Car les partis flamands démocratiques, même s’ils ne le souhaitaient pas au départ, risquent de céder à l’exaspération de l’opinion, entretenue par les ultranationalistes du Vlaams Belang et du NVA, qui n’ont jamais caché leur souhait de voir la Flandre voler de ses propres ailes au sein d’une Europe qui ne serait plus celle des nations mais celle des régions.
Le grand rassemblement annuel des nationalistes flamands à la tour de l’Yser, le 26 août, était à cet égard significatif. On y a entonné avec enthousiasme l’hymne européen et exalté la perspective ardemment désirée d’une « Flandre, région d’Europe » qui, débarrassée de l’échelon belge, serait le meilleur élève d’une fédération européenne des régions, rêve de nombre de régionalistes que le caractère hybride des institutions européennes encourage.
Peut-on rendre la construction européenne telle qu’elle s’est faite responsable d’un éventuel éclatement de la Belgique ? Jos Chabert, Belge flamand d’origine française (son ancêtre est le célèbre colonel Chabert, de l’armée impériale), qui présida le Comité des régions d’Europe - créé en 1994 par le traité de Maastricht pour établir un lien direct entre régions - le nie : « Le problème belge existait bien avant l’UE elle-même, dit-il. La politique de développement régional de l’Union ne vise pas à faire éclater les États. Sans eux, il n’y aurait plus d’Europe. Nous ne sommes pas un champ de bataille permettant aux régions d’attaquer leur pays. » Il reconnaît pourtant que l’Europe a bien contribué à « vider les États de leur pouvoir en prenant certaines compétences, par exemple la monnaie, et en en attribuant d’autres aux régions ».
Les régions ont largement bénéficié des subsides européens qui leur permettent aujourd’hui de s’affirmer, et, pour certaines parmi les plus riches, de réclamer plus d’autonomie. C’est le cas de la Flandre, de la Catalogne, du Pays basque, de l’Écosse ou de la Padanie. Partout s’y affirme la volonté de ne plus payer pour les régions pauvres des États dont elles font encore partie. Ainsi entend-on en Flandre les séparatistes avancer l’argument selon lequel « chaque Flamand pourrait se payer une voiture par an s’il cessait de payer pour la Wallonie ». Un populisme nationaliste qui peut faire des ravages.
L’Union européenne semble s’en inquiéter, car l’éclatement éventuel de la Belgique pourrait être un déclencheur d’autres phénomènes de ce genre. Or, même si l’UE vise à casser les solidarités étatiques pour donner toujours plus de poids aux institutions communautaires, elle reste pour l’instant une union d’États nation. Et certains de ces États ne sont pas prêts à poser la tête sur le billot régionaliste pour se laisser disloquer. Entre les deux forces contradictoires - celle qui pousse à faire une Europe des nations coopérant entre elles et celle qui veut les casser pour faire une fédération des régions - le bras de fer continue, ce qui explique en partie l’échec de la constitution européenne.
Autre raison pour laquelle l’éclatement de la Belgique est embarrassant : pour les citoyens des 27 États membres de l’UE, Bruxelles, c’est la capitale de l’Europe, la ville où siègent la plupart de ses institutions : la Commission et le Conseil, mais aussi de nombreuses sessions du Parlement européen et, depuis 2005, tous les sommets des chefs d’État. Une des raisons qui font dire à de nombreux Belges que la seule chose qui puisse sauver la Belgique, c’est encore Bruxelles ! Françoise Germain-Robin | |
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