Aide humanitaire américaine à la Géorgie

Source : http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080824/tts-russie-georgie-ca02f96.html

Un navire américain arrive en Géorgie, où se maintient la Russie

Par Niko Mtchedlichvili Reuters - il y a 45 minutes BATOUMI, Géorgie (Reuters) -

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Un navire militaire américain a accosté dans le port géorgien de Batoumi pour livrer de l'aide humanitaire, alors que l'armée russe reste présente sur le territoire géorgien malgré les appels au retrait occidentaux.

Un petit nombre de soldats russes demeure dimanche en territoire géorgien, autour du port sur la mer Noire de Poti.

La Russie explique que les militaires restés sur place sont des soldats de la paix nécessaires pour empêcher de nouvelles effusions de sang et protéger les populations des provinces géorgiennes séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.

Les Etats-Unis et l'Europe redoutent que la présence russe consacre la partition ethnique de la Géorgie, fragilise encore le gouvernement pro-occidental du président Mikhaïl Saakachvili et menace les oléoducs reliant les gisements de la Caspienne à la Turquie, via la Géorgie.

Les Occidentaux et Tbilissi s'inquiètent en particulier d'un poste de contrôle maintenu par les Russes dans le port de Poti, à plusieurs centaines de kilomètres de l'Ossétie du Sud et à l'extérieur de la zone tampon couverte, selon Moscou, par son mandat de maintien de la paix.

Le navire antimissile américain USS McFaul a accosté dimanche dans le port de Batoumi afin d'y livrer 55 tonnes d'aide humanitaire, dont des bouteilles d'eau, des couvertures, du nécessaire d'hygiène et de la nourriture pour bébés. Batoumi se trouve à 80 km au sud de Poti, où l'armée russe reste présente.

Le ministre géorgien de la Défense, David Kezerachvili, a assisté au déchargement du navire. "Les Etats-Unis sont notre grand ami", a-t-il déclaré. "Ils arrivent à un moment si difficile pour nous, cela veut dire que nous ne sommes pas seuls."

Deux autres cargos remplis de nourriture, de couvertures et de produits de première nécessité sont attendus dans les prochains jours. Les Etats-Unis avaient déjà livré une première aide humanitaire par avion cargo.

Le navire amiral de la flotte russe en mer Noire, le Moskva, a quitté le large de la Géorgie et est rentré samedi dans son port d'attache de Sébastopol, en Ukraine, ont rapporté les agences de presse. D'autres bâtiments russes restent positionnés au large de l'Abkhazie.

CATASTROPHE FERROVIAIRE

Par ailleurs, un train de marchandises transportant du carburant a explosé dimanche sur la principale ligne de chemin de fer de Géorgie, qui traverse le pays d'Est en Ouest, apparemment après avoir heurté une mine placée sur la voie.

Près de Gori, les autorités évaluaient l'ampleur de la catastrophe, qui risque de perturber le trafic sur un axe primordial pour le transport de pétrole en provenance d'Azerbaïdjan.

"Cette ligne de chemin de fer n'est pas seulement vitale pour l'économie géorgienne, mais aussi pour celle des pays voisins", a déclaré le Premier ministre géorgien Lado Gourguenidze à Reuters.

Le secrétaire du Conseil géorgien de sécurité, Kakha Lomaïa, a déclaré à Reuters que Tbilissi avait conclu un accord avec Moscou en vue du retrait, dimanche, des militaires russes de Poti.

Les autorités russes ont toutefois indiqué ne pas pouvoir confirmer cette nouvelle.

Lomaïa a également réclamé la libération de douze soldats géorgiens, selon lui emmenés en Abkhazie, affirmant que leur détention violait l'accord d'échange de prisonniers.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, la présidence française dit que Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev "se sont notamment accordés sur l'urgence de la mise en place d'un mécanisme international sous l'égide de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), pour remplacer les patrouilles russes dans la zone de sécurité au sud de l'Ossétie".

Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que seuls des soldats de la paix légitimes aux yeux des séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie conviendraient, laissant entendre que ces derniers n'accepteraient que des Russes.

Avec Christian Lowe, Melissa Akin et Aydar Bouribaev à Moscou, version française Nicole Dupont, Olivier Guillemain et Gregory Schwartz