Scandale dans le département de l'Aisne

Un scandale dénoncé par l'Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française (Asselaf) :

"A l’initiative de son président, Yves Daudigny, le Conseil général de l’Aisne (02) consacre la coquette somme de 80.000 euros pour distribuer aux 235.000 Axonais – ainsi s’appellent les habitants de l’Aisne - un cédérom d’apprentissage de la langue anglaise, et pour promouvoir le département au moyen d’une campagne publicitaire intitulée « L’Aisne, it’s Open ! » qui use de pitoyables calembours en anglais.

L’objectif de cette campagne est de montrer que les habitants du département sont accueillants envers les touristes d’Europe du Nord qui traversent le département et pour les Britanniques qui y achètent des résidences secondaires.

Il est bien étrange de prétendre être accueillant pour de nombreux touristes allemands et néerlandais sans faire d’efforts linguistiques dans leur direction, et de réserver ceux-ci aux seuls Britanniques qui sont propriétaires fonciers.

C’est le monde à l’envers : les étrangers de passage sont tenus de parler français et les étrangers résidents en sont dispensés ! Comme si le français était une langue folklorique dont les Axonais auraient honte et qu’aucun étranger convenable, c’est-à-dire Britannique, ne saurait parler, les indigènes sont donc conviés à se mettre à la langue des nouveaux propriétaires.

(…) Encore une fois une apparence d’ouverture au monde sert de paravent à la promotion de la seule langue anglaise, au nom de considérations démagogiques qui nient aussi bien notre identité que la nécessaire diversité de l’Europe et du monde.

Prélever un tel budget sur les deniers publics du département de l’Aisne pour la promotion d’une langue qui n’en a pas besoin pour s’imposer partout est une honte. (…)"



In « Lettre(s) », Revue éditée par l’Asselaf, Association pour la la sauvegarde et l’expansion de la langue française n° 40, décembre 2005 - janvier 2006.

http://www.asselaf.org/

Et pourquoi les Anglais venus acheter à bas prix une propriété dans l'Aisne ne feraient-ils pas l'effort de parler le français, seule langue officielle de la République française !