Qu'est-ce que pour vous l'amitié?

Rappel du premier message :

Bonjour à vous chers amis. Je me penche sur une question fondamentale à savoir qu'est-ce que l'amitié évoque pour vous? Voyez-vous, je me suis fais des amis(es) mais je me demande toujours si ces amis sont dignes de confiance, merci de bien vouloir participer à ce débat captivant à mes yeux.

Les autres intervenants peuvent aussi devenir tes amis.

Grasse, Octidi 18 Messidor, An CCXVII.

Cher MARA,

même s'ils ne sont pas toujours là pour répondre à tes messages aussi rapidement que tu le souhaiterais, tes amis ne sont jamais très loin et finissent par revenir... C'est juste qu'ils étaient sans doute un peu trop pris par leurs occupations professionnelles ou familiales pour réagir à la vitesse de l'éclair! N'hésite pas à prendre de nos nouvelles par MP pour en avoir le cœur net!
Salut et Fraternité.

Chers amis Stans et Ardennais,

Merci à vous d'être là en toute circonstances. Pour vous répondre, comme je ne connais pas beaucoup les membres de ce forum, comment pourraient-ils être mes amis si ceux-ci ne m'écrivent pas en mp? Merci de bien vouloir m'éclairer. Également je me posais cette question sur l'amitié et chacun d'entre vous pourrait m'aider s'il ou elle peut, voici cette question: J'ai 3 amies, dont je ne nommerai pas le nom par mesure de respect. Une d'entre elles, selon ma mère, n'es pas digne d'être une amie, mais cette fille prétends toujours être amie avec moi. Ma mère me dit de ne jamais l'inviter chez moi car elle ne l'aime pas. Que faire? Dire à cette amie d'oublier notre amitié parce que ma mère ne l'aime pas ou continuer d'être ami avec elle au risque que ma mère se fâche? Vous savez, des amis, et des vrais, c'est pas évident à trouver, mais quand les parents s'en mêlent, qu'est-ce que je pourrais donc faire. Ardennais, toi qui est père de 3 filles si je ne me trompe, que me conseillerais-tu de faire avec mon amie que ma mère déteste. P.s. si je suis hors-sujet, pourriez-vous m'en aviser?

Stans a écrit:

Pardonner peut être facile aux gens intelligents mais il est souvent difficile d'oublier.

Lorsque qqn nous fait un sale coup il n'est facile de pardonner (en général nous pardonnons "automatiquement": cela dépend de notre caractère, de notre façon de réagir, etc.). Mais si le coup commis par la personne en question est un coup "vache" auquel nous nous attendions pas, nous risquons ne jamais oublier ce qu'elle nous a fait.

==> Pardonner mais ne jamais oublier se nomme "être RANCUNIER envers qqn" si je ne me trompe ?

Idéalement, il y a un point commun entre l'amour et l'amitié, un absolu à concevoir d'emblée : la gratuité.
Mais comme jamais l'homme (ou la femme naturellement, quoique sans doute un peu moins) ne fait rien qui ne soit dans son intérêt,
nous voilà en face de ce que, en philosophie, on nomme une aporie.
Ne pas créer l'autre à son image, à l'instar des dieux, ni à l'inverse ne voir en l'autre un dieu,
seul être apte à dénouer le sac de noeuds d'une existence tragique, voilà qui est furieusement difficile.
Difficile aussi de ne pas voir dans les échanges verbaux, un monologue par procuration,
où chacun quête une approbation dans les yeux et les mots de l'autre.
La vie humaine est tragique : c'est beau de trouver ensemble une réponse au pourquoi de la vie,
car j'imagine que la première motivation, inconsciente probablement, d'une quête d'amitié est celle-là,
il n'empêche que cette quête est celle d'un autre "soi", celui qui, à la question : "vois-tu ce que je vois ?"
répondra obligatoirement oui.
Si le "pourquoi" est trop complexe, on cherche à s'en évader vers des "comment", il s'agit de savoir ce qu' "on" va faire,
a-t-on jamais vu des amis se regarder en chiens de faïence ?, de sorte que chacun se sent soulagé du poids de l'action.
L'amitié est une drogue, mais je m'en veux de jeter une douche froide sur votre bel optimisme,
car il y a aussi une dimension quasi ésotérique là-dessous,
ce que le Taoïsme traduit par : "lorsque tu fais, sois faisant" à savoir ne pas espérer le fruit et ne voir que la fleur.
Je pense qu'une amitié qui poursuit un but précis est suspecte. Mais alors, direz-vous, à quoi peut bien servir un(e) ami(e) ?
Mais à rien ! Si les alpinistes gravissent les montagnes, c'est parce qu'elles sont là.
C'est mon ami(e), parce que c'est moi, parce que c'est lui (elle).
Ceci dit, qui suivra un certain Jésus : "Il n'y a pas de plus belle preuve d'amour que de donner sa vie pour celui qu'on aime" ?

On peut très bien contempler la beauté des montagnes sans vouloir les gravir René ! N'est-ce pas une forme de défit inutile ?