J + 256 : les négociations reprennent vigueur

Source : http://www.lalibre.be/actu/elections-2010/article/644773/un-coup-de-barre-et-ca-repart.html

Un coup de barre et ça repart...

V.d.W. et M. Bu.

Mis en ligne le 24/02/2011

Citation :

Didier Reynders, Bart De Wever, Elio Di Rupo balisent la grande réforme. La confiance revient petit à petit. Et les experts des neuf partis travaillent ensemble.

Bien sûr, rien n’est encore gagné. Mais le simple fait que des présidents de partis, des conseillers, des négociateurs se voient à nouveau et discutent, pas seulement de la pluie et du beau temps, voilà qui devrait rendre un (toute petit) peu d’optimisme à ceux que l’absence de gouvernement empêche de dormir. Quels sont donc ces raisons d’espérer ?

1 On se reparle.

Après la discrète rencontre, mardi au Parti socialiste, entre le président du PS, Elio Di Rupo et celui de la N-VA, Bart De Wever, les deux hommes avaient rendez-vous mercredi après-midi à l’hôtel des Finances avec l’informateur royal, Didier Reynders. Le signal est clair : la confiance revient petit à petit et les ponts ne sont pas rompus. La réunion a été très longue, plus de trois heures et demie. Le café a coulé à flot. Les hôtesses du cabinet des Finances n’en reviennent pas : ce sont des litres de cafés qu’elles ont servis tout au long de l’après-midi (décas pour Di Rupo, expressos pour De Wever). Tous les sujets ont été passés en revue : l’informateur a testé la volonté des deux principaux partenaires sur tous les sujets - et notamment BHV. PS et N-VA n’ont émis aucune restriction sur le cadre proposé par l’informateur. Le feu est quasiment au vert : Di Rupo, De Wever et Reynders se reverront d’ailleurs vendredi midi pour un déjeuner à l’Hôtel des Finances. Pendant ce temps-là, des groupes de travail (emploi et loi de financement) poursuivent leurs travaux. Des groupes techniques sur le climat (déductions fiscales et incitants fiscaux), sur les soins de santé sont également lancés. Le rapport sera bouclé comme prévu et le cadre sera acté par PS et N-VA pour mercredi. Notons que des réunions entre techniciens francophones ont également lieu.

2 Pas d’élections en vue.

Depuis plusieurs jours, dans certains partis, on soupçonnait le PS de tenir un double lange. Un langage doux, apaisant, constructif (plutôt réservé à Elio Di Rupo) et un langage un peu radical, voire guerrier ou tout simplement électoral (dans le chef de Laurette Onkelinx). Le PS prépare-t-il, en douce, de nouvelles élections? Sur ce point, Elio Rupo avait préparé son message à l’entrée de la réunion chez Didier Reynders : non le PS ne souhaite pas d’élections. D’ailleurs, les élus PS ne voteront jamais la dissolution de la Chambre. Voilà qui est clair mais qui enferme aussi le PS dans une quasi-obligation de réussite... ou alors dans la prolongation des affaires courantes.

3 A neuf ?

Ce mercredi, l’informateur rencontrera les présidents des assemblées, André Flahaut et Danny Pieters. Il sera notamment question des travaux parlementaires. Après ? Deux options : soit PS et N-VA reprennent en mains les négociations et la formation d’un gouvernement, soit Didier Reynders poursuit (sans doute avec un alter ego flamand) à partir du cadre qu’il a élaboré. Ce point doit être abordé vendredi. Il apparaît que la volonté est d’avancer avec neuf partis pour le communautaire dans un premier temps. Côté flamand, un élagage aura sans doute lieu - notamment pour faire disparaître Groen! Car pour Bart De Wever il sera difficile de maintenir le SP.A (que le PS ne veut pas lâcher) et Groen! Mais personne ne veut, pour l’heure, endosser cette responsabilité.