|
| Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? | |
| | Auteur | Message |
---|
Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? Ven 28 Avr 2006, 1:41 pm | |
| Source : http://www.automatesintelligents.com/democratie/2003/avr/dictature.html 12 avril 2003, par Jean-Paul Baquiast - AUTEUR Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? Un scénario noir ! - Citation :
- Certains européens commencent à évoquer ce qui pourrait être un scénario rose concernant l'évolution du monde dans les prochaines décennies. Une Europe-puissance forte étendue à la Russie et à d'autres pays voisins se constitue en pôle d'équilibre face à l'hyper puissance américaine. Il ne s'agit pas d'affronter directement celle-ci, mais d'éviter qu'elle n'impose sans discussion ses intérêts au reste du monde. Cette Europe-puissance, devenant avec un peu de persévérance une superpuissance, viserait à être un des pôles d'un monde en réseau comprenant, outre les Etats-Unis, les autres super puissances émergentes, Chine, Inde et les représentants de ce que nous avons appelé la superpuissance de la misère et du sous-développement.
Mais il est un autre scénario, celui que la plupart des observateurs estiment être le plus probable : l'Amérique s'appuyant sur l'avance scientifique et technologique qu'elle s'est donnée, se montre de plus en plus décidée à rester seule maîtresse de l'avenir du monde. De ce fait, elle ne supporte plus la volonté d'indépendance des européens. Elle manœuvre pour faire éclater l'Europe en plusieurs morceaux à l'égard desquels elle alterne menace et séduction. Elle empêche la Russie de se rapprocher de l'Europe et tente de l'attirer dans son empire. Tous ceux qui ne sont pas avec elle c'est-à-dire qui refusent d'être ses féaux, sont ses ennemis.
Ce scénario serait certainement affligeant pour l'avenir de la construction européenne, mais beaucoup d'américanophiles dans le monde s'en accommoderaient. L'Amérique n'est-elle pas un exemple de démocratie, de développement, de progrès dans tous les domaines ? Quel mal y aurait-il si elle apportait ces bienfaits aux peuples qui les ignorent encore?
Or on peut envisager un "scénario noir", selon lequel l'hyper-puissance américaine entraînerait le monde à la catastrophe.
D'ores et déjà, les conditions sont réunies pour que l'hyper puissance se transforme rapidement en hyper-dictature d'un nouveau genre, adaptée au présent siècle. Elle le fera pour deux raisons principales. Il y aura l'ivresse que donnera à ses dirigeants la certitude de bénéficier d'une avance irrattrapable dans le domaine des sciences et technologies appliquées notamment au domaine militaire. Mais il y aura aussi l'argument de devoir se défendre contre les réactions hostiles, réelles ou imaginaires, venant du reste d'un monde refusant l'unilatéralisme américain.
Quand on parle de dictature, on imagine Hitler, Staline ou Saddam Hussein, c'est-à-dire des formes de pouvoir filles du siècle précédent. L'hyper-dictature américaine sera moins visible et infiniment plus sévère. Avec la mondialisation et les réseaux, elle visera à assujettir les consciences du monde entier. Elle sera sans doute également irréversible. Mais elle sera aussi infiniment plus dangereuse. Manipulant de façon irresponsable le développement exponentiel des connaissances scientifiques, elle pourra provoquer une apocalypse où disparaîtrait l'ensemble de la biosphère.
C'est bien d'ailleurs ce risque qui justifie le terme de scénario noir. Les affrontements politiques d'aujourd'hui concernent bien d'autres enjeux que l'accès aux sources traditionnelles de la puissance, territoires, sources d'énergies, matières premières, flux économiques et financiers. Ils se font autour de la maîtrise des sciences et technologies, c'est-à-dire de l'intelligence mondiale.
Les domaines en sont déjà bien identifiés par l'hyper puissance américaine : infotechnologies, biotechnologies, nanotechnologies et technologies de la connaissance. Ces sciences ne sont pas intrinsèquement dangereuses. Il ne faut pas les diaboliser. Mais la prudence exigerait de les développer sous un contrôle politique et citoyen permanent. Or comme ceux qui les financent sont essentiellement des militaires, on ne peut attendre d'eux la transparence et la prudence nécessaires. Aux mains d'un Etat se comportant à la fois en puissance prédatrice et en forteresse assiégée, les développements les plus aventureux risquent d'être encouragés, sans que personne ne soit autorisé à s'interroger sur les risques concernant la biosphère et l'avenir même de l'humanité. On a déjà vécu cela avec le développement de l'arme nucléaire.
Or les scientifiques raisonnables appellent aujourd'hui à redoubler de prudence. Citons par exemple Martin Rees [Rees, Our Final Hour, Basic Books 2003 - voir notre analyse] ou plus connu chez nous, Hubert Reeves [Hubert Reeves et Frédéric Lenoir, Mal de terre, Ed. du Seuil. 2003]. Un usage perverti ou maladroit de ces sciences, ce que Rees appelle le couple de l'erreur et de la terreur, risque à court terme d'accentuer les déséquilibres de l'environnement et à plus long terme, de provoquer une apocalypse générale. Martin Rees considère, non sans arguments, que les cinquante prochaines années seront les plus dangereuses jamais connues par la vie sur Terre depuis les origines.
Si les faucons du Pentagone, appuyées par les lobbies industriels et économiques qui veulent étendre leur pouvoir, mettent en place une dictature mondiale reposant sur la maîtrise des sciences et technologies émergentes, les risques d'erreur et de terreur seront infiniment accrus.
Mais pourquoi supposer que l'hyper puissance américaine se transforme en hyper-dictature ? Les forces démocratiques ne restent-elles pas suffisantes, aux Etats-Unis mêmes, pour empêcher cela ? De plus, l'Amérique est-elle aussi puissante qu'elle ne semble ? L'économiste Emmanuel Todd n'annonce-t-il pas la fin prochaine de l'Empire américain [Todd, Après l'Empire, 2002]. Oui, mais raisonner en ces termes s'inspire des conceptions des sciences administrative juridique et économique traditionnelles. Cela ne tient pas compte du fait que l'évolution des grands systèmes sociaux n'est pas entièrement dirigée par des hommes, aussi puissants et informés qu'ils puissent être. Ces systèmes relèvent de l'analyse de Howard Bloom concernant les super-organismes [voir notre article]. Placés en compétition darwinienne les uns avec les autres, les super organismes évoluent sous l'influence d'agents encore mal connus, tels que les idées, les mèmes et les gènes, dont les hommes se bornent souvent à n'être que de simples vecteurs. Lorsqu'un super-organisme "émerge" par interaction avec ses compétiteurs et son milieu, il se dote automatiquement des têtes dirigeantes les mieux capables de le servir. Quand l'hyper puissance américaine renforcera, jusqu'à la dictature, son emprise sur le monde, elle sélectionnera d'elle-même les leaders les plus adéquats, auprès desquels les Bush, Rumsfeld et autres Gombrowitz apparaîtront comme de doux moutons.
Or l'état de la guerre en Irak, au 12 avril 2002 où nous écrivons ceci, montre jusqu'à l'évidence que les Etats-Unis disposent actuellement de tous les éléments matériels mais aussi de tous les arguments "moraux" pour se transformer en hyper-dictature à la mode du 21e siècle. Il manque encore un déclic pour que la mutation se produise. Mais le temps paraît proche.
Les Etats-Unis ont montré qu'ils disposaient d'une puissance inégalée et inégalable dans les armements proprement dits, abondamment servis par les nouvelles technologies : air, terre et mer. Mais ils ont appris aussi à utiliser efficacement les réseaux satellitaires et d'écoute qui, assistés par des systèmes d'intelligence artificielle, leur ont permis de percer à jour les stratégies de leurs adversaires. Ils ont également appris à infiltrer ceux-ci par des "forces spéciales" ou des commandos pratiquant l'élimination ciblée et discrète, reléguant les historiques "opérations tordues" de la CIA au magasin de l'histoire. Bien plus grave, ils se sont persuadés que seul leur intérêt comptait, leur permettant de mener par la force des entreprises néo-coloniales, quelles que soient les pertes chez les civils et l'indignation des jeunes du monde entier. Ils ont démontré à tous ces jeunes que le mensonge payait (à propos notamment du caractère si dangereux de l'Irak, qui selon eux justifiait de remplacer la négociation par la guerre). Pourquoi s'arrêter là ?
Les pays arabes voisins, dont des alliés traditionnels de l'Europe comme l'Egypte, commencent à se demander : "après l'Irak, pourquoi pas nous ?". Mais les pays manifestant encore des velléités d'indépendance, comme l'Europe, la Russie et la Chine, devraient aussi se poser la question. On ne bombardera pas sans doute ni Paris ni Moscou, mais l'emprise sur les consciences et sur les compétences de ces pays ne cessera de s'accroître, les réduisant plus que jamais à l'impuissance.
Ces considérations nous permettront de reboucler sur ce que nous avons appelé le scénario rose. Si une Europe paneuropéenne ne se constitue pas rapidement en hyper-puissance, c'en sera fini de ses rêves de différence. Elle deviendra un nouvel Etat au sein de la Fédération américaine, Etat un peu exotique, un peu turbulent, mais, Dieu merci, sous contrôle.
Automates Intelligents © 2003 Etant partisan du progrès, j'ai aussi retenu ceci : - Citation :
- Ce scénario serait certainement affligeant pour l'avenir de la construction européenne, mais beaucoup d'américanophiles dans le monde s'en accommoderaient. L'Amérique n'est-elle pas un exemple de démocratie, de développement, de progrès dans tous les domaines ? Quel mal y aurait-il si elle apportait ces bienfaits aux peuples qui les ignorent encore?
| |
| | | VINCENT Membre d'élite
Nombre de messages : 756 Age : 65 Localisation : Département de la Dyle Langue : Français Emploi/loisirs : Militant réunioniste Date d'inscription : 15/03/2006
| Sujet: Re: Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? Lun 11 Sep 2006, 4:46 pm | |
| Quoi que l'on puisse penser de la politique des Etats-Unis, en ce 11 septembre 2006, cinquième anniversaire des attentats barbares commis par les islamistes, je m'associe à l'émotion des Américains.
Jamais je n'oublierai. Pour combattre le totalitarisme islamique, Américains et Européens doivent demeurer unis !
God bless America ! | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? Lun 11 Sep 2006, 6:54 pm | |
| - VINCENT a écrit:
- Quoi que l'on puisse penser de la politique des Etats-Unis, en ce 11 septembre 2006, cinquième anniversaire des attentats barbares commis par les islamistes, je m'associe à l'émotion des Américains.
Jamais je n'oublierai. Pour combattre le totalitarisme islamique, Américains et Européens doivent demeurer unis !
God bless America ! Ce n'est qu'ainsi que l'on écrasera la vermine fasciste verte qui sévit dans le Monde (à ne pas confondre avec les honnêtes musulmans). | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? | |
| |
| | | | Etats-Unis, hyper puissance ou hyper dictature ? | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |