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 david bowie

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aigle gouvernant
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aigle gouvernant


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david bowie Empty
MessageSujet: david bowie   david bowie EmptyDim 06 Déc 2020, 1:22 am

David Bowie à travers les ouvrages de sa bibliothèque.
David Bowie était un lecteur compulsif qui ne se déplaçait jamais sans sa bibliothèque portative. Trois ans avant sa mort, en 2013, dans le cadre de la mémorable exposition qui lui a été consacrée, il a offert au public une liste des cent livres l'ayant le plus influencé. Dans cet ouvrage, John O'Connell a choisi de les passer en revue en examinant leur impact sur la vie et l'œuvre de la star.
Dans un premier temps, les titres semblent se succéder comme autant de pièces d'un puzzle insoluble : que viennent faire 1984 ou Sur la route à côté des Chants de Maldoror ? Fiction, essais, revues de bandes dessinées, occultisme, spiritualité, psychologie et histoire de l'art... La liste et les domaines qu'elle englobe sont pour le moins éclectiques !
Au fil des pages, l'auteur nous abreuve d'indices et d'une mine d'anecdotes qui permettent de se faire une idée plus précise de cet artiste transformiste. Un éclairage passionnant sur un esprit curieux, qui a su se nourrir de ses diverses passions pour construire une carrière et une œuvre devenues cultes

David Robert Jones dit David Bowie [ˈdeɪvɪd ˈbəʊi]a est un auteur-compositeur-interprète et acteur anglais né le 8 janvier 1947 à Londres et mort le 10 janvier 2016 à New York.

Après des débuts entre folk et variété dans la seconde moitié des années 1960 et un détour par le mime, Bowie se fait connaître du public avec la chanson Space Oddity (1969). Il accède à la notoriété en incarnant le personnage flamboyant de Ziggy Stardust, qui devient l'une des figures de proue du courant glam rock avec l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972) sur lequel il est épaulé par le guitariste Mick Ronson. Bowie s'intéresse ensuite aux musiques noires (R'n'B, soul et funk), décrochant son premier no 1 aux États-Unis avec la chanson Fame (1975). Il s'expatrie ensuite à Berlin-Ouest pour se tourner aux côtés de Brian Eno vers la musique électronique. Il produit entre 1977 et 1979 sa « trilogie berlinoise » (Low, "Heroes" et Lodger), considérée comme un de ses sommets artistiques.

Dans les années 1980, Bowie devient une icône pop mondiale avec Let's Dance, chanson et album éponyme de dance-rock coproduits par Nile Rodgers (1983). Il atteint le sommet des hit-parades et remplit des stades dans le monde entier. À la fin de la décennie, il forme le groupe de hard rock Tin Machine qui publie deux albums. Tout au long des années 1990, il continue à s'essayer à de nouveaux genres, de la house de Black Tie White Noise (1993) à la techno de Earthling (1997) en passant par la musique industrielle de 1. Outside (1995). Son activité musicale publique se raréfie après 2004 ; il se produit sur scène pour la dernière fois en 2006. Après une décennie de silence, il sort en 2013 l'album The Next Day. Son dernier album studio, le jazzy Blackstar, paraît le 8 janvier 2016, deux jours avant sa mort d'un cancer du foie.

Durant plus de cinq décennies d'une carrière marquée par des changements fréquents de style, une réinvention permanente de son personnage et de ses approches musicales, il s'est imposé comme un des artistes musicaux les plus originaux, les plus importants et novateurs de la musique pop et rock. Il a vendu plus de 140 millions d'albums dans le monde2 et de très nombreux artistes se réclament de son influence. Il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 19963. En 2004, le journal Rolling Stone le place en 39e place de son Top 100 des « Meilleurs artistes de tous les temps », et 23e de sa liste des « Meilleurs Chanteurs de tous les temps ».

En parallèle de son activité musicale, Bowie mène également une carrière d'acteur. Son premier grand rôle est celui de l'extraterrestre Thomas Jerome Newton dans L'Homme qui venait d'ailleurs (1976). Il interprète par la suite des rôles aussi divers que Jareth, le roi des gobelins (Labyrinthe), le major Jack Celliers (Furyo), le vampire John Blaylock (Les Prédateurs), Andy Warhol (Basquiat), Ponce Pilate (La Dernière Tentation du Christ) ou Nikola Tesla (Le Prestige).Débuts musicaux (1962-1967)

David Bowie en 1967 (photo promotionnelle pour le single Love You till Tuesday).
David Jones fonde son premier groupe en 1962. Les Konrads, groupe de rock 'n' roll à guitare, se produisent à des mariages et autres fêtes de jeunes13. En quittant le lycée technique, l'année suivante, Jones annonce à ses parents son intention de devenir une vedette pop, mais sa mère lui trouve un travail d'apprenti électricien. Frustré par le manque d'ambition des Konrads, il rejoint un autre groupe, les King Bees. Il écrit à l'homme d'affaires John Bloom (en), qui a fait fortune dans les machines à laver, pour l'inviter à devenir leur Brian Epstein. Bien qu'il ne réponde pas à cette offre, Bloom la fait suivre à Leslie Conn, le partenaire de Dick James (en), qui fait signer à Jones son premier contrat de management14.

Le 5 juin 1964 paraît Liza Jane, le premier 45 tours de « Davie Jones with the King Bees ». C'est un échec commercial. Jones quitte les King Bees moins d'un mois plus tard, se sentant limité par leur répertoire constitué de reprises de Howlin' Wolf et Willie Dixon. Il rejoint un autre groupe, les Mannish Boys, qui ne jouent pas seulement du blues, mais aussi du folk et de la soul. Par la suite, il déclare avoir rêvé de « devenir leur Mick Jagger14 ». Leur reprise de I Pity the Fool, publiée en single en mars 1965, est un autre échec, et Jones change à nouveau de groupe pour rejoindre The Lower Third, un trio fortement influencé par les Who. Le single You've Got a Habit of Leaving, une composition de Jones inspirée par la musique mod, sort au mois d'août, mais il ne rencontre pas davantage le succès que les deux précédents et marque la fin de son contrat avec Leslie Conn15.

Avec son nouveau manager Ralph Horton, Jones obtient un contrat avec Pye Records, pour qui il enregistre trois singles au cours de l'année 1966 : Can't Help Thinking About Me, Do Anything You Say et I Dig Everything. Le premier est crédité à « David Bowie with The Lower Third ». C'est la première apparition du pseudonyme définitif de David Jones, dont le vrai nom ressemble trop à celui du Monkee Davy Jones. « Bowie » fait référence au pionnier américain James Bowie et au couteau Bowie auquel il a donné son nom16. Bowie est accompagné par son nouveau groupe, The Buzz, sur Do Anything You Say, et par des musiciens de studio sur I Dig Everything. Ces trois singles sont à nouveau des échecs commerciaux et à la fin de l'année, Bowie se retrouve avec un nouveau manager, Kenneth Pitt, et une nouvelle maison de disques, Deram Records, qui publie son premier album, David Bowie, en juin 1967. C'est un mélange de pop baroque et de music-hall qui échoue à rencontrer un public, d'autant que les efforts de Deram pour le promouvoir sont limités17.

De Space Oddity à Hunky Dory (1968-1971)
Bowie rencontre le danseur Lindsay Kemp en 1967 et s'inscrit à ses cours au London Dance Centre. Sous son égide, il découvre le théâtre d'avant-garde, le mime et la commedia dell'arte et développe un intérêt pour son image et l'idée de personnages à présenter au public. En janvier 1968, il fait la connaissance de la danseuse Hermione Farthingale, qui devient sa petite amie. Ils forment un trio acoustique avec le guitariste John Hutchinson qui donne quelques concerts entre la fin 1968 et le début 1969 où se mêlent musique folk, Merseybeat, poésie et mime18. Bowie et Farthingale se séparent au début de l'année 1969. Ils apparaissent ensemble pour la dernière fois dans Love You till Tuesday, un film promotionnel de 30 minutes conçu par Ken Pitt pour faire découvrir les chansons de Bowie à un plus grand public. Ce film, qui inclut notamment une première version de Space Oddity, reste inédit jusqu'en 1984.

Après sa rupture avec Farthingale et la fin de son contrat avec Deram, Bowie se retrouve dans une situation difficile. Il joue dans une publicité pour les glaces Lyons Maid (en), mais Kit Kat rejette sa candidature pour un autre spot publicitaire. En février-mars 1969, il participe en tant que mime à une tournée de Tyrannosaurus Rex, le duo de Marc Bolan. Il rencontre enfin le succès avec la parution du single Space Oddity chez Philips Records le 11 juillet 1969, quelques jours avant le lancement de la mission Apollo 11, qui lui permet d'atteindre la 5e place du hit-parade britannique. Bowie continue cependant à s'éloigner du blues et du rock de ses débuts en participant à la création d'un club de folk dans le quartier de Beckenham, qui donne naissance au Beckenham Arts Lab, un centre culturel alternatif qui connaît un certain succès19. La chanson Memory of a Free Festival rend hommage à un festival organisé par le centre culturel en août 1969.

Le deuxième album de Bowie est publié au mois de novembre par Philips. Il est simplement intitulé David Bowie. Pour éviter toute confusion avec son premier album, il paraît sous le nom Man of Words / Man of Music aux États-Unis sur le label Mercury, la branche américaine de Philips. Pour sa réédition en 1972, RCA choisit de le rebaptiser Space Oddity, chanson qui ouvre l'album. Produit par Tony Visconti, l'album propose des chansons d'inspiration folk et psychédélique, avec des paroles reprenant le point de vue hippie sur la vie et l'amour. Le succès commercial n'est pas au rendez-vous20,21.


David Bowie en 1971, avec son manager Tony Defries (en) (au centre) et la chanteuse Dana Gillespie (à gauche).
Bowie se marie en mars 1970 avec Angela Barnett, une actrice américaine dont il a fait la connaissance l'année précédente. Elle joue très vite un rôle important dans sa carrière, au détriment de Ken Pitt22. Ce dernier est renvoyé peu après et remplacé par Tony Defries (en)23. Installé à Haddon Hall, une maison de Beckenham, Bowie s'entoure de nouveaux musiciens pour former le groupe Hype : Mick Ronson à la guitare, Tony Visconti à la basse et John Cambridge à la batterie, ce dernier rapidement remplacé par Mick Woodmansey24,25. L'idée d'un groupe est rapidement abandonnée, mais ce sont ces musiciens qui enregistrent le troisième album de Bowie, The Man Who Sold the World, qui présente un son plus électrique et lourd que Space Oddity. Exploitant l'image androgyne du chanteur, la pochette de l'édition britannique le présente alangui sur un sofa, habillé d'une robe. C'est dans ce costume qu'il se fait interviewer par la presse durant la campagne de promotion de l'album26,27. Cette campagne le conduit aux États-Unis de janvier à février 1971, où il peut observer directement des musiciens comme Iggy Pop et Lou Reed, deux inspirations du personnage de Ziggy Stardust26.

Hunky Dory, quatrième album de Bowie et son premier pour RCA Records, est enregistré durant l'été 1971 et publié en décembre. Tony Visconti y est remplacé comme bassiste par Trevor Bolder et comme producteur par Ken Scott. Certaines chansons voient Bowie reprendre le ton léger et acoustique de Space Oddity, notamment Kooks, dédiée à son fils Duncan Zowie Jones, né le 30 mai28. Le chanteur aborde également des sujets plus sombres et rend directement hommage à ses influences avec les chansons Song for Bob Dylan, Andy Warhol et Queen Bitch (un pastiche du Velvet Underground)29. Les ventes restent médiocres30.

Ziggy Stardust (1972-1974)

David Bowie en costume de Ziggy Stardust.
Le 10 février 1972, David Bowie donne un concert au Toby Jug de Tolworth (en), dans le sud-ouest de Londres, qui marque le début de la tournée Ziggy Stardust31. Aux côtés de Mick Ronson, Trevor Bolder et Woody Woodmansey, devenus les « Spiders from Mars », le chanteur apparaît sur scène dans un costume extravagant, les cheveux teints en rouge foncé. Il incarne le personnage de Ziggy Stardust, un extraterrestre descendu sur Terre pour devenir une icône du rock. Son image s'inspire de Vince Taylor, un rockeur britannique du début des années 1960, et du modéliste japonais Kansai Yamamoto, tandis que son nom est en partie repris au Legendary Stardust Cowboy, pionnier américain du psychobilly. Durant les six mois qui suivent, Bowie se produit dans tout le Royaume-Uni devant un public toujours plus nombreux et enthousiaste. En combinant le hard rock de The Man Who Sold the World et la pop plus légère de Hunky Dory, l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars participe à la création du courant glam rock avec T. Rex, le groupe de Marc Bolan. Il sort au mois de juin, deux mois après le single Starman. Les deux grimpent rapidement les échelons du hit-parade britannique après l'apparition remarquée de Bowie dans l'émission télévisée Top of the Pops au mois de juillet (no 5 pour l'album, no 10 pour le single). Bowie reste présent dans les charts tout au long de l'été avec les singles John, I'm Only Dancing (no 12) et All the Young Dudes (no 3), une composition de Bowie interprétée par le groupe Mott the Hoople32. Ses anciens albums, ignorés au moment de leur sortie, sont réédités pour faire face à la demande du public.

La tournée Ziggy Stardust se poursuit aux États-Unis en septembre-octobre 1972, avec l'arrivée du pianiste Mike Garson comme cinquième membre du groupe. Durant son séjour outre-Atlantique, Bowie compose une série de chansons qui forment la majeure partie de son album suivant, Aladdin Sane, qu'il décrit comme « Ziggy en Amérique ». L'album sort en avril 1973 et se classe en tête des ventes au Royaume-Uni alors que Bowie donne ses premiers concerts au Japon. Les singles The Jean Genie et Drive-In Saturday apparaissent également dans le Top 5 britannique33,34. Durant cette période, Bowie collabore avec Lou Reed et Iggy Pop pour enregistrer et produire leurs albums Transformer (1972) et Raw Power (1973)35.

Au fil de la tournée, Bowie éprouve de plus en plus de difficultés à faire la part des choses entre sa propre identité et son personnage de Ziggy Stardust, dans lequel il se projette totalement36. Les concerts sont également de plus en plus théâtraux, avec des moments susceptibles de choquer le public : le chanteur se déshabille jusqu'à n'être plus vêtu que d'un pagne de sumo et simule une fellation sur la guitare de Mick Ronson37. Le 3 juillet 1973, il fait une annonce spectaculaire à la fin de son concert au Hammersmith Odeon de Londres : « c'est non seulement le dernier concert de la tournée, mais c'est aussi le tout dernier que nous ferons » (« not only is it the last show of the tour, but it's the last show that we'll ever do »). Cette formulation ambigüe est interprétée par une partie du public comme l'annonce de la retraite de Bowie, mais en réalité, seul le personnage de Ziggy Stardust disparaît.

À la fin de l'année, Bowie publie Pin Ups, un album de reprises de chansons des années 1960. Les Spiders from Mars n'existent alors plus, Woodmansey ayant été remplacé par Aynsley Dunbar. Pin Ups est également le dernier album que Bowie enregistre avec Ronson et Bolder. Comme Aladdin Sane, il se classe en tête des ventes au Royaume-Uni. À ce moment-là, tous les albums de Bowie figurent dans le hit-parade britannique, à l'exception de celui de 196738.

La période soul et le Thin White Duke (1974-1976)

David Bowie en costume de Halloween Jack lors du tournage du clip Rebel Rebel, en 1974.
Bowie s'installe aux États-Unis en 1974, d'abord à New York, puis à Los Angeles39. En mai sort son huitième album, Diamond Dogs, le fruit de deux projets distincts : un album-concept racontant les aventures d'un nouveau personnage, « Halloween Jack », dans une ville post-apocalyptique, et une adaptation en comédie musicale du roman 1984 de George Orwell dont la veuve Sonia refuse de lui céder les droits. Musicalement, il témoigne d'une évolution vers la soul et le funk40. S'étant séparé de Mick Ronson, jusque-là son principal collaborateur, Bowie assure lui-même les parties de guitare. Le résultat est « un son abrasif, rauque, à moitié amateur41 ». Le succès est encore au rendez-vous : l'album est no 1 des ventes au Royaume-Uni, no 5 aux États-Unis, et les singles Rebel Rebel et Diamond Dogs réalisent également de belles performances.

La tournée Diamond Dogs Tour se déroule aux États-Unis et au Canada à partir de juin 1974. Il s'agit d'une entreprise à gros budget, avec des effets spéciaux élaborés et une choréographie conçue par Toni Basil. Le documentaire Cracked Actor, filmé durant cette tournée, présente un Bowie pâle et émacié, signe que sa consommation de cocaïne est en train de devenir une véritable addiction42. Le chanteur, affaibli, sombre peu à peu dans la paranoïa et les délires mystiques sans que sa popularité n'en pâtisse, comme en témoigne le succès de l'album David Live, capté pendant la tournée Diamond Dogs. Après une pause à Philadelphie durant laquelle Bowie enregistre de nouvelles chansons avec l'aide de musiciens américains soul comme Luther Vandross ou Andy Newmark (batteur de Sly and the Family Stone), la tournée se poursuit jusqu'en décembre, sur un ton résolument soul43.


David Bowie et Cher dans l'émission Cher (en) en 1975.
Les chansons de Philadelphie, auxquelles s'ajoutent des titres supplémentaires enregistrés à New York entre décembre 1974 et janvier 1975 avec la participation de John Lennon, paraissent sur l'album Young Americans en mars 1975. Ce disque purement soul (Bowie parle de « plastic soul » pour le décrire) surprend ses fans britanniques, dont beaucoup rejettent ce nouveau Bowie. Aux États-Unis, en revanche, la chanson Fame, coécrite avec Lennon et le guitariste Carlos Alomar, devient son premier single no 1. Le succès de cette reconversion est palpable lorsqu'il devient l'un des tout premiers musiciens blancs invités à participer à l'émission de télévision Soul Train. Quelques mois plus tard, la réédition du single Space Oddity offre à Bowie son premier no 1 dans son pays natal. Malgré son statut de vedette internationale, il est dans une situation financière critique : le renvoi de son manager Tony Defries donne lieu à une longue querelle judiciaire au terme de laquelle le chanteur se voit contraint de garantir à Defries un part substantielle de ses bénéfices pour les sept années à venir.

Après avoir interprété un extraterrestre dans le film de Nicolas Roeg L'Homme qui venait d'ailleurs (son premier grand rôle au cinéma), Bowie publie son dixième album studio, Station to Station, en janvier 1976. Il marque l'apparition de son dernier personnage, le Thin White Duke (« maigre duc blanc »), en partie inspiré de son rôle dans L'Homme qui venait d'ailleurs. Musicalement, certaines chansons se situent dans la continuité de la soul de Young Americans, comme Golden Years, que Bowie avait offerte à Elvis Presley, ou les funky TVC 15 et Stay, alors que d'autres sont dominées par les synthétiseurs et annoncent les expérimentations de la période berlinoise, à commencer par la chanson-titre, longue de plus de dix minutes. Aux côtés de Carlos Alomar, le bassiste George Murray et le batteur Dennis Davis participent à l'enregistrement de Station to Station. Ces trois musiciens continuent à accompagner Bowie jusqu'à la fin de la décennie, à commencer par la tournée Isolar, qui parcourt l'Europe et l'Amérique du Nord de février à mai 1976 avec une esthétique froide et dépouillée empruntée à l'expressionnisme allemand et à Bertolt Brecht.


Davie Bowie en costume de Thin White Duke sur scène en 1976 (Isolar Tour).
Cette période est marquée par une série de controverses. De passage à Stockholm en avril, Bowie déclare à la presse qu'un leader fasciste ferait du bien à la Grande-Bretagne, et il est arrêté par les douanes à la frontière entre la Pologne et la Russie en possession de souvenirs nazis. Le 2 mai, en arrivant à la gare de Londres-Victoria dans une Mercedes décapotable, Bowie semble adresser un salut nazi à la foule venue l'accueillir et les photos parues dans l'hebdomadaire New Musical Express font scandale. Par la suite, Bowie met son comportement erratique durant cette période sur le compte du personnage du Thin White Duke et de son addiction à la cocaïne, renforcée par l'aliénation liée à son séjour à Los Angeles. Il réitère à plusieurs reprises dans les années 1980 et 1990 son opposition au fascisme et au racisme, mais ses propos de 1976 sont, avec ceux tenus par Eric Clapton sous l'influence de l'alcool la même année, à l'origine de la campagne Rock Against Racism.

La période berlinoise (1976-1979)
Article détaillé : Trilogie berlinoise (David Bowie).
Fuyant l'atmosphère viciée de Los Angeles, Bowie émigre en Suisse en 1976, s'installant dans un chalet à Blonay44,au nord du lac Léman. Dans ce nouvel environnement, sa consommation de cocaïne diminue et il se consacre à d'autres domaines artistiques, notamment la peinture et la photographie. Son intérêt pour la scène musicale allemande et son désir de se libérer de la drogue l'incitent à déménager à nouveau pour Berlin-Ouest avant la fin de l'année. Partageant un appartement à Schöneberg avec Iggy Pop, il commence à travailler avec Brian Eno et Tony Visconti sur le premier album de sa « trilogie berlinoise ». Il contribue également de manière significative aux deux premiers albums d'Iggy Pop en solo, The Idiot et Lust for Life, tous deux sortis en 1977, et participe à la tournée de Pop en Europe et aux États-Unis entre mars et avril.

Publié en janvier 1977, Low voit Bowie s'éloigner de son mode de composition habituel, basé sur la narration, au profit d'une écriture plus abstraite, dans laquelle les paroles jouent un rôle moindre. La musique est très influencée par le courant krautrock, représenté par des groupes comme Kraftwerk ou Neu! Bien que l'album ait été achevé dès novembre 1976, RCA hésite pendant plusieurs mois avant de mettre sur le marché un produit aussi peu vendeur. C'est pourtant un succès commercial au Royaume-Uni (no 2 des ventes, mieux que Station to Station), tout comme le premier single qui en est tiré, Sound and Vision.


David Bowie sur scène en 1978 (Isolar II Tour).
Le deuxième album de la trilogie, "Heroes", poursuit dans la veine minimaliste et instrumentale de Low tout en intégrant davantage d'éléments pop et rock, à l'image de la guitare de Robert Fripp. La palette sonore est toujours aussi diversifiée, des synthétiseurs au koto, un instrument japonais traditionnel. Bien qu'elle ne soit pas un succès immédiat au Royaume-Uni, la chanson-titre devient l'une des plus populaires de Bowie en Europe continentale. Des versions chantées en allemand et en français suivent rapidement. Bowie l'interprète à la télévision dans l'émission de Marc Bolan en septembre, puis dans la dernière émission de Noël présentée par Bing Crosby sur CBS. À cette occasion, il chante également avec Crosby une chanson de Noël, Peace on Earth/Little Drummer Boy, qui devient un succès lorsqu'elle est éditée en single lors de la période des fêtes en 1982.

Bowie consacre la majeure partie de l'année 1978 à la tournée mondiale Isolar II (70 concerts dans 12 pays). C'est la première fois depuis cinq ans qu'il se produit sur scène libéré de l'influence de la drogue. Outre le trio Alomar-Murray-Davis, il est accompagné du guitariste Adrian Belew, des claviéristes Roger Powell et Sean Mayes et du violoniste Simon House. Cette tournée est illustrée par l'album live Stage, publié au mois de septembre.

La trilogie berlinoise se conclut avec Lodger (1979), qui est enregistré en Suisse, au Mountain Studion à Montreux44, contrairement à Low et "Heroes". Il s'éloigne du minimalisme de ses prédécesseurs en renouant en partie avec le rock à guitare et batterie. Le désir d'expérimenter reste néanmoins présent, avec des influences new wave et musiques du monde. Les stratégies obliques de Brian Eno et Peter Schmidt sont également utilisées pour apporter un élément de hasard aux séances d'enregistrements : ainsi, les musiciens échangent leurs instruments pour créer Boys Keep Swinging, tandis que Move On est conçue en passant à l'envers la bande instrumentale de All the Young Dudes.

Du Nouveau Romantique à l'icône MTV (1980-1988)

David Bowie sur scène en 1983 (Serious Moonlight Tour).
Sorti en 1980, Scary Monsters (and Super Creeps) inclut le single à succès Ashes to Ashes, qui se présente comme une suite de Space Oddity. La chanson et son clip, l'un des plus coûteux de tous les temps, contribuent à populariser le mouvement des Nouveaux Romantiques, dont plusieurs représentants (dont Steve Strange) accompagnent le chanteur dans le clip. L'album Scary Monsters suit les principes établis par la trilogie berlinoise, mais la musique et les paroles sont beaucoup plus accessibles et directs, avec des contributions de Robert Fripp, Chuck Hammer et Pete Townshend à la guitare. Il s'agit de la dernière participation du trio Alomar-Murray-Davis à un album de Bowie (seul le premier rejoue avec lui par la suite), et du dernier album de Bowie produit par Tony Visconti jusqu'en 2002.

Scary Monsters marque la fin du contrat de Bowie avec RCA et le début de près de trois ans sans nouvel album. Durant cette période, il interprète John Merrick dans la pièce The Elephant Man fin 1980 ; il enregistre en 1981 un duo avec Queen, Under Pressure ; il interprète le rôle-titre dans l'adaptation de la pièce de Bertolt Brecht Baal produite par la BBC en 1982 ; il collabore la même année avec Giorgio Moroder pour la chanson Cat People (Putting Out Fire), générique du film La Féline.

En 1982, Bowie fait l'acquisition du château du Signal, à Sauvabelin. Il réside à Lausanne entre 1982 et 1997, appréciant le calme de la ville45.

La popularité de Bowie est à son apogée avec Let's Dance, son premier album chez EMI, sorti en 1983. Coproduit par Nile Rodgers de Chic, c'est un disque dance-rock conçu pour plaire au plus grand nombre, sur lequel Bowie ne joue pour la première fois d'aucun instrument et se contente de chanter. C'est un succès commercial planétaire : Let's Dance est certifié disque de platine au Royaume-Uni et aux États-Unis et les trois singles qui en sont tirés se classent dans le top 20 des ventes dans les deux pays. La chanson-titre atteint le sommet des hit-parades britannique et américain. Les clips de Let's Dance et China Girl, réalisés par David Mallet, rencontrent également un grand succès sur MTV. Bowie passe la majeure partie de l'année sur la route : la tournée Serious Moonlight dure de mai à décembre, avec près de 100 concerts à guichets fermés dans 15 pays.

Tonight (1984) se place dans la continuité de Let's Dance, mais l'implication de Bowie est moindre, comme en témoigne le grand nombre de reprises, dont la chanson-titre, une reprise d'Iggy Pop qu'il interprète en duo avec Tina Turner. Le succès commercial est encore au rendez-vous, mais la critique pointe du doigt la stagnation créative de Bowie. La promotion de l'album passe par un court-métrage réalisé par Julien Temple, Jazzin' for Blue Jean, qui sert de clip à la chanson Blue Jean et remporte un Grammy Award en 1985.

Dernières années (2013-2016)
Le 8 janvier 2013, à la surprise générale, le site officiel de David Bowie annonce la publication d'un nouvel album du chanteur, The Next Day, enregistré en secret à New York au cours des deux années précédentes et coproduit avec Tony Visconti. L'accueil réservé à l'album à sa sortie est triomphal, aussi bien de la part des critiques que du public : no 1 des ventes au Royaume-Uni (pour la première fois depuis Black Tie White Noise), no 2 aux États-Unis (un record). La même année débute l'exposition David Bowie Is au Victoria and Albert Museum de Londres, qui rencontre également un grand succès et se déplace entre plusieurs villes du monde au cours des cinq années qui suivent. En dépit de ce retour en fanfare, le chanteur reste très discret : il n'accorde pas d'entretiens à la presse et annonce clairement son intention de ne pas donner de tournée de promotion.

Courant 2014, Bowie apprend qu'il est atteint d'un cancer du foie. D'après Tony Visconti, c'est consciemment qu'il enregistre son vingt-sixième album, Blackstar, comme son chant du cygne. Il s'éloigne du rock classique auquel The Next Day pouvait encore être rattaché et s'entoure de musiciens de jazz menés par le saxophoniste Donny McCaslin pour réaliser un album très expérimental. Il est publié le 8 janvier 2016, jour du 69e anniversaire du chanteur, dont la critique salue le désir continu d'explorer de nouveaux genres.

Fin 2015, Bowie se sait condamné : le cancer s'est propagé dans son organisme. Il continue à garder le secret sur sa maladie. Sa dernière apparition publique a lieu le 7 décembre, lors de la première de la comédie musicale Lazarus, une suite au film L'Homme qui venait d'ailleurs construite autour de son répertoire. Il meurt dans son appartement new-yorkais le 10 janvier, deux jours après la sortie de Blackstar47. En accord avec ses dernières volontés, il est incinéré et ses cendres sont dispersées suivant le rite bouddhiste sur l'île de Bali48.

Le musicien

Une guitare à douze cordes dédicacée par David Bowie au Hard Rock Cafe de Hurghada, en Égypte.
Les premières compositions de Bowie sont inspirées des pionniers du rock 'n' roll, comme Little Richard et Elvis Presley. Sur son premier album, il s'inspire beaucoup vocalement d'Anthony Newley, un chanteur de music-hall britannique17,49. Sa fascination pour le music-hall est une constante de sa carrière, même s'il s'illustre par la suite dans de nombreux autres genres, du folk psychédélique au hard rock en passant par la soul ou la dance pop50.

Bowie joue de nombreux instruments, parmi lesquels la guitare (acoustique, électrique et à douze cordes), le piano et autres claviers (Mellotron, Chamberlin, synthétiseurs), l'harmonica, le saxophone alto et baryton et le stylophone, ainsi que plus occasionnellement le koto (Moss Garden sur "Heroes"), le marimba et la batterie (Cactus sur Heathen)51,52,53.
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