J + 471 : la fin des négociations approche...

Source : http://www.lalibre.be/actu/crise-politique/article/687798/qui-representera-les-couleurs-des-partis-au-sein-de-la-prochaine-coalition-papillon.html

Qui représentera les couleurs des partis au sein de la prochaine coalition Papillon ?

Martin Buxant et Francis Van de Woestyne

Mis en ligne le 27/09/2011

Citation :

Ecolo/Groen! solidaires : ensemble dedans, ensemble dehors. Les verts ne seront donc pas du gouvernement. Voici les ministres de la future coalition tripartite.

Qui est-ce ? Alors que les négociations pour la formation du gouvernement progressent, accord après accord, dans les état-majors des partis, la réflexion avance à vitesse vévéprime quant à savoir qui représentera les couleurs des partis au sein de la prochaine coalition Papillon Revue des troupes.

1 Avec ou sans Ecolo/Groen ! ?

L’hypothèse la plus probable est que le gouvernement fédéral se fasse sans la famille verte.

2 Di Rupo sur le quota francophone ?

Il semble donc quasiment acquis qu’il y aura six formations politiques au sein du prochain Exécutif (PS, MR, CDH, CD&V, Open VLD, SP.A). Mais voici un autre point d’accrochage : Di Rupo sera-t-il asexué linguistiquement parlant ? Personne autour de la table ne conteste à Elio Di Rupo le pouvoir, la capacité de devenir le 40e Premier ministre belge du 92e gouvernement belge. La famille socialiste est la première du pays. Et le PS est le premier parti de cette famille. Elio Di Rupo serait donc le premier francophone, socialiste wallon de surcroît, à s’installer au 16, rue de la Loi, depuis plus de 38 ans. Du 26 janvier 1973 au 25 avril 1974, Edmond Leburton tint péniblement le gouvernail de la Belgique. Cela dit, en cas d’accord gouvernemental, la décision de devenir Premier ministre appartient à Elio Di Rupo : peut-être jugera-t-il que son intérêt, l’intérêt du PS ou celui des francophones, est qu’il ne devienne pas Premier ministre. Sans doute se posera-t-il la question. Mais aura-t-il le choix ? Si comme la plupart de ses amis le pressentent, Di Rupo devient le chef du prochain gouvernement, il faudra peut-être qu’il accepte de déroger à un principe. La Constitution prévoit que le gouvernement fédéral est constitué de 15 ministres maximum, répartis de façon paritaire : 7 francophones, 7 flamands, plus le Premier ministre qui est ce que l’on appelle, dans le jargon politique belge, un "asexué linguistique". Le changement n’aurait d’autre but que de faire accepter par la Flandre le principe d’un Premier ministre francophone. Argument flamand : le Conseil des ministres est paritaire, il est normal que le poste de Premier ministre revienne à une personnalité flamande. Si c’est un francophone, il faudrait le "payer" en réduisant d’une unité le nombre de ministres francophones

3 Qui seront les ministres ?

Si le gouvernement est composé de 6 partis, il n’y aura vraisemblablement pas de secrétaires d’Etat. Pour la répartition des maroquins, on utilisera bien entendu la clé d’Hondt qui attribue les 14 postes ministériels en fonction du poids électoral de chaque parti. En marge de la clé d’Hondt stricto sensu, une négociation sur les compétences va avoir lieu

- Le PS compterait trois ministres : Laurette Onkelinx (vice-Première), Paul Magnette et Philippe Courard.

-Le CD&V disposerait de trois portefeuilles ministériels : Steven Vanackere (vice-Premier), Pieter De Crem et Sonja Becq. Avec 17 députés, les démocrates-chrétiens flamands ont le second choix. Steven Vanackere a déjà fait savoir, dans plusieurs ambassades notamment, qu’il entendait prolonger aux Affaires étrangères. Pieter De Crem pourrait rester à la Défense - ou prendre l’Intérieur. Sonja Becq, enfin, est intéressée par les matières sociales.

- Le MR, affaibli numériquement par le départ du FDF, ne disposerait que de deux ministres : Didier Reynders (vice-Premier) et Olivier Chastel. Didier Reynders peut soit prolonger aux Finances, soit tenter de décrocher le poste de ministre des Affaires étrangères et le "dealer" avec Vanackere. Le Carolo Olivier Chastel serait le second Bleu francophone au gouvernement.

- Le CDH (9 parlementaires) disposerait dans cette configuration de deux ministres : Joëlle Milquet (vice-Première) et Melchior Wathelet. Joëlle Milquet resterait à l’Emploi tandis que Melchior Wathelet, qui a prouvé sa compétence dans les matières chiffrées, pourrait hériter du Budget ou pourquoi pas des Finances.

- Au VLD, deux ministres sont dans le pipeline : Vincent Van Quickenorne (vice-Premier) serait accompagné au sein de la coalition Papillon de l’actuelle ministre Annemie Turtelboom.

- Au SP.A, Johan Vande Lanotte (vice-Premier) retrouverait le fédéral avec l’ex présidente de parti Caroline Gennez.

C'est donc la 6ème réforme de l'état. Une fois de plus, c'est la Flandre qui demande plus à des francophones qui ne demandent rien de plus et qui obtient l'essentiel grâce à des concessions francophones faites, selon la doctrine officielle du régime particratique en place, par sens de l'Etat et pour sauver ce qu'il reste de la Belgique. Ce n'est pas fini, car il va falloir constituer le gouvernement et il y aura les grincements de dents et les coups de colère de ceux qui n'auront pas eu la place escomptée. Ensuite, il y aura les votes aux chambres à la majorité des 2/3 pour réviser la constitution. On verra si les parlementaires entérinent docilement ce que des chefs de partis sans légitimité démocratique ont décidé, ou s'ils se risquent à vouloir amender les projets sur divers points. Après tout, c'est le mécanisme normal d'un régime parlementaire. Si tel ou tel parti fait une petite "crise", le gouvernement peut sauter et ce sont de nouvelles élections. J'ai le sentiment que cette 6ème réforme sans cohérence, fruit de nombreux marchandages en tous sens, ne fera que compliquer davantage une usine à gaz institutionnelle déjà très "perfectionnée", et que la 7ème réforme qui suivra inévitablement après un "répit" plus ou moins long, risque d'être la dernière, celle de la scission des vestiges de l'Etat fédéral.

Grasse, Septidi 17 Vendémiaire, An CCXX.

Chers tous,

À l'heure où la quasi-totalité des médias belges (et français!) semblent être soulagés de ce N-ième rafistolage du non-pays et entonnent en chœur "Tout va très bien, Madame la Marquise", Jean Quatremer, comme à son habitude, fait entendre sa voix discordante dans un article qui s'achève par une paraphrase de Sir Winston Churchill: « Vous avez choisi la soumission, vous aurez la scission ».

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/10/belgique-les-francophones-capitulent-face-aux-revendications-flamandes.html

Cet article a fort déplu à Monsieur Demotte qui l'a fait savoir.

Cette nouvelle réforme sauvera-t-elle le royaume? Comme Guy l'a expliqué, cette "bonne nouvelle" risque fort d'être illusoire, tant la réforme a des allures de cautère sur une jambe de bois.

Est-ce pour contenir les propos discordants que le forum ami "Bruxelles-francophone" est actuellement inaccessible? La coïncidence avec l'annonce de cette 6ème réforme est pour le moins troublante...

Salut et Fraternité!

Oui, cher Ardennais, cet article de Jean Quatremer est excellent et résume bien la situation. J'aurais dû le mentionner dans mon commentaire. Cette période de fausse euphorie est connectée à un offensive belgicaine massive de reprise en mains d'une opinion flottante, tant par la presse écrite et télévisée que par les déclarations d'autosatisfaction et lénifiantes des grands ténors politiques médiatiques. Pas de débats poltiques dignes de ce nom, une apathie croissante de la masse des citoyens, de la lassitude,et pire, de la résignation. Cette reprise en mains, passe -c'est du moins mon impression- par une marginalisation de certaines voix discordantes habilement et insidieusement diabolisées par le système dominant. Vous avez dit démocratie ? On verra dans les mois qui viennent lorsque ceux qui dirigent de fait actuellement le pays auront constitutionnellement des comptes à rendre à la représentation nationale et redeviendront politiquement responsables. Mais encore faudrait-il que les élus soient suffisamment aiguillonnés par leurs électeurs gavés de belles promesses illusoires...

En effet mon cher Guy, l'équipe des négociateurs n'a pas encore accouchée de son Baphomet surnommé "Sixième Réforme de l'État" que l'ex-démineur royal et futur (?) ex-président du groupe DEXIA, le dénommé Jean-Luc DEHAENE, a déjà trouvé que cette réforme n'avait rien de bien "copernicienne" à ses yeux de Flandrien goulu ! Tout porte à croire que les propos "modérés" de Jean-Luc DEHAENE, ex-premier ministre CD&V ne font que refléter l'opinion publique de l'immense majorité flamande qui considère déjà que la manière dont BHV a été scindée frise la capitulation en rase campagne sans parler du refinancement de Bruxelles, ville qu'elle considère pourtant comme étant sa capitale de jure ! Il y a fort à parier que le prochain gouvernement Di Rupo Ier sera le premier et le dernier de la sixième réforme car les prochaines élections législatives aboutiront vers un nouveau clash institutionnel prélude soit à une septième réforme ôtant encore plus de compétences à l'état fédéral au seul profit de la Flandre revancharde soit à l'indépendance de la Flandre si elle parvient à englober Bruxelles.

C'est aussi ce que je pense mon cher Stans. La septième "réforme" ne tardera pas trop à venir, et, compte tenu du caractère quasi magigue et symbolique du chiffre "7", on peut s'attendre à ce qu'elle soit vraiment historique !

Ardennais a écrit:

À l'heure où la quasi-totalité des médias belges (et français!) semblent être soulagés de ce N-ième rafistolage du non-pays et entonnent en chœur "Tout va très bien, Madame la Marquise", Jean Quatremer, comme à son habitude, fait entendre sa voix discordante dans un article qui s'achève par une paraphrase de Sir Winston Churchill: « Vous avez choisi la soumission, vous aurez la scission ».

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/10/belgique-les-francophones-capitulent-face-aux-revendications-flamandes.html

C'est à une remarquable analyse, d'une grande lucidité et d'une véritable liberté d'esprit que s'est livré Jean Quatremer ! Je tiens à insister sur la liberté d'esprit, à l'heure où la pensée totalitaire belgicaine s'impose plus que jamais !

Par ailleurs, le triomphalisme des médias stipendiés est hallucinant, d'autant qu'ils nous exhortent à nous réjouir d'une réforme dont nous ne connaissons pas le contenu exact ! Ils nous disent aussi que la 6ème réforme de l'Etat est bouclée, alors qu'elle doit encore être approuvée par le Parlement !

Toute victoire du belgicanisme est une défaite de la pensée, et de la démocratie.