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 La Grèce antique (Elsa)

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MessageSujet: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:02 pm

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Grece_antique

La Grèce antique (Elsa) 800pxgrc3a8ceantique7se
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:06 pm

Citation :
L'expression Grèce antique désigne l'ensemble des phénomènes politiques et culturels qui se sont exprimés dans un large bassin méditerranéen au cours des deux derniers millénaires avant notre ère.

La zone géographique concernée est vaste, allant de la Méditerranée occidentale (Péninsule ibérique) jusqu'aux confins du Moyen-Orient avec l'épopée d'Alexandre le Grand et jusqu'à l'Égypte des Ptolémées.

Si la civilisation grecque en tant que telle apparaît dans le courant des Ve et IVe millénaires av. J.-C., dans une version archaïque, sa dernière expression se place au cœur de l'Égypte Ptolémaïque, dans le courant du Ier siècle av. J.-C., avant de tomber sous la domination romaine.

Certaines productions politiques et culturelles de la civilisation grecque ont eu un rôle majeur dans le développement de la civilisation occidentale.

L'Histoire de la Grèce antique se compose de plusieurs parties, dont les principales sont la période archaïque (VIIe siècle av. J.-C. et VIe siècle av. J.-C.), la période classique (du Ve siècle av. J.-C. à la mort d'Alexandre le Grand en -323) et la période hellénistique.

Sous l'appellation « Grèce archaïque », on regroupe les différentes civilisations égéenne, minoenne et mycénienne (soit de 2700 à 1200 av. J.-C.).

La période de transition entre la chute de la civilisation mycénienne et l'époque archaïque, caractérisée par une stagnation voire une régression culturelle — et donc appelée « siècles obscurs » par certains historiens — s'étend ainsi du XIIIe siècle av. J.-C. au XIe siècle
av. J.-C.

CHRONOLOGIE

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_Gr%C3%A8ce_antique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Gr%C3%A8ce_antique

L'EPOQUE ARCHAIQUE

LES SOURCES

L'époque classique émerge des cadres politiques et sociaux de l'époque archaïque. On ne connait cette période que partiellement à travers les différentes sources. On trouve tout d'abord les poètes, avec Homère et l'Iliade et l'Odyssée, qui constitue notre seule source sur le IIe millénaire. On trouve aussi Hésiode, qui est plus récent qu'Homère, et qui passe pour avoir mis en ordre les mythes et les personnalités divines avec ses poèmes dont Les travaux et les jours.

Nous avons ensuite les écrivains de l'époque classique, des historiens comme Hérodote et Thucydide. Hérodote est l'homme de l'anecdote. Il a une volonté de présenter tout son savoir. L'objet principal de son œuvre est le récit des guerres médiques, des guerres qui opposent des cités grecques coalisées contre l'Empire perse. Pour expliquer ce conflit, il remonte à l'époque archaïque. Thucydide, quant à lui, écrit en réaction à l'histoire d'Hérodote. Il veut présenter une histoire dont les faits sont vérifiés. L'objet central de son œuvre est la guerre du Péloponnèse.

Hérodote et Thucydide n'ont pas les mêmes origines. Hérodote est né en Carie, au début du Ve siècle, et a beaucoup voyagé. Il passe la majeure partie de sa vie à Athènes. Thucydide, lui, est un aristocrate athénien. C'est un homme qui a une conception particulière, très intellectuelle, de l'humanité. Pour lui, l'humanité se résume à une suite de calculs. Il lui arrive de se référer à l'époque archaïque, notamment dans le premier livre. La Constitution d'Athènes, que l'on attribue à Aristote, écrite dans les années 330, commence par une histoire politique d'Athènes.

Nous avons enfin les sources archéologiques, qui insistent plus sur les ruptures que sur les continuités. Elles s'intéressent aux sites riches, tels que les sanctuaires urbains et les nécropoles, plus qu'aux sites pauvres, tels que les sanctuaires ruraux.

C'est à partir de ces sources que l'ont peut dresser un bilan de l'époque archaïque.
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:09 pm

Citation :
LE DEVELOPPEMENT DU MONDE GREC

La naissance de la cité grecque

Tous les Grecs ne vivaient pas en cité. Les Grecs vivant au nord n'ont pas intégré immédiatement la notion de cité. Sur la question de la date de l'apparition de la notion de cité, on a deux tendances. Tout d'abord, il y a ceux qui pensent que cela apparaît à l'époque archaïque et ensuite, ceux qui penchent pour une apparition dans le courant du deuxième millénaire, à l'époque mycénienne, avec une idée de continuité avec la suite.

On a peu de sources sur la naissance de la cité. Le plus ancien témoignage que l'on ait est une loi datant du VIIIe siècle, trouvée en Crète indiquant : « Voilà ce qu'a décidé la cité (polis) ». Dans l'Iliade, on ne parle pas de cité, mais d'un monde structuré par les oikos, dont le chef est un aristocrate. Dans l'Odyssée, on parle de quelque chose qui ressemble à une cité. Le mot même de cité apparaît pour désigner la population et les bâtiments (l'agglomération). On parle également d'un lieu de rassemblement : l'Agora. L'Odyssée est contemporaine de la naissance des cités, en datant du VIIIe siècle.

Comment expliquer cette naissance ? Après les « siècles obscurs », on voit apparaître une nouvelle organisation de l'espace avec une plus grande place faite aux dieux dans l'espace de la ville ou autour de la ville. Au VIIIe siècle, il y a un changement dans le mode de sépulture avec des jarres qui servent de tombe. Un certain nombre de facteurs ont joué dans la naissance des cités. Il y a tout d'abord le facteur démographique. Au VIIIe siècle, la population relative aurait été multipliée par sept, mais rien ne le prouve. C'est surtout le VIIe siècle qui est marqué par une explosion démographique. De cela, découle le phénomène de la colonisation.

Viennent ensuite les facteurs religieux. Les cultes jouent un rôle important à l'époque archaïque. Ils servent à marquer l'existence d'une communauté. On a l'exemple du sanctuaire de l'Héraion, le plus important de la cité d'Argos, qui ne se trouve pas dans l'agglomération mais aux confins du territoire, à proximité de cités voisines et concurrentes, telle que Sparte dont elle est une grande rivale. Il se trouve à huit kilomètres de la cité d'Argos.

L'autre grand thème qui apparaît à l'époque archaïque, c'est celui du héros fondateur. Les cités décident de se choisir une divinité propre, mineure pour le reste du monde grec, mais qu'elles considèrent comme leur « père ». On a l'exemple de la cité de Mégare, située entre l'Attique et le Péloponnèse, qui s'est choisie Alcathoos comme héros fondateur. Ce dernier a rendu des services à la cité en tuant une bête sauvage qui terrorisait la cité. De plus, il a délimité et pacifié l'espace de la cité. En réalité, ce n'est pas un héros fondateur mais un bienfaiteur.

On trouve enfin le facteur militaire. La naissance de la cité grecque se fait en même temps que l'évolution des techniques militaires. On trouve chez Homère, dans l'Iliade, la forme traditionnelle du combat qui consiste en un « duel aristocratique ». À l'époque archaïque, on voit apparaître une nouvelle manière de combattre qui vise à opposer deux régiments d'infanterie lourde l'un contre l'autre, ce qui est assez sommaire sur le plan tactique.

Ces régiments sont les phalanges hoplitiques. Cette phalange a joué un rôle dans l'émergence de la cité. Elle a changé les rapports sociaux. Dans cette configuration, le nombre compte beaucoup. Plus on est nombreux et plus on a de chance de gagner.
Il faut compter avec les autres et accepter de renoncer au glorieux combat aristocratique pour se fondre dans la masse. Le but de l'hoplite, est de rester dans sa ligne et d'avancer avec les autres.

Il y a une nouvelle discipline et une nouvelle éthique. Il est nécessaire que chacun joue le jeu. Le bouclier, l'aspis koilè, joue un rôle essentiel. Chaque hoplite est pourvu de son bouclier qui est supporté par l'avant-bras gauche. Ainsi, il se protège, mais protège également le côté droit de son voisin. La moindre défaillance peut entraîner la chute de la phalange.

Cette nouvelle formation interdit les comportements individuels et exige qu'un plus grand nombre d'hommes participent au combat. Elle les soumet à une même loi, celle d'Isonomie. Cela pousse à la formation d'une communauté.
Le phénomène de cité s'est progressivement mis en place.


La localisation initiale des cités grecques

À l'origine, il s'agit du monde égéen, qui allie la mer et la montagne. La mer est toujours toute proche. En effet, aucun point n'est à plus de cent kilomètres de la mer. Les grecs restent fondamentalement un peuple de marins (voyages et commerces). La moyenne montagne est importante et il y a peu de haute montagne. L'altitude moyenne est de 1500 mètres. Un certain nombre de cités s'y sont installées.

Les plaines sont rares dans le bassin égéen. La moyenne montagne permet la culture en terrasse et la chasse. Des hommes peuvent y vivre et y prospérer. Les cités ne sont pas de taille importante à l'époque classique. On en trouve en Grèce continentale. D'abord en Béotie, avec Thèbes, qui constitue une Ligue béotienne autour d'elle. En Eubée, avec les cités de Chalcis et d'Érétrie, et dans le Péloponnèse, avec Sparte, Argos et Corinthe, cette dernière ayant été une grande cité commerçante à l'époque archaïque.

On trouve d'autres cités également dans les archipels égéens, par exemple la cité de Délos, sur l'île éponyme de 14 kilomètres carrés, célèbre pour son sanctuaire d'Apollon, les cités de Crête, île que l'époque classique a tendance à mettre en marge du monde grec.

On trouve enfin toutes les cités qui se sont installées sur la longue côte de l'Asie mineure. Ainsi, il y a les cités d'Ionie, avec Milet qui fut regardée comme une grande cité grecque. Elle attire la convoitise des Lydiens et des Perses. Enfin, il y a les cités de Carie, une région qui joue un grand rôle au IVe siècle av. J.-C..

La colonisation et le commerce

Agrigente, une cité grecque de Sicile ; temple d'HéraclèsLa colonisation n'est le fait que des VIIIe et VIIe siècles. On appelle par là le fait que la forme de la cité se diffuse dans l'ensemble du bassin oriental et occidental de la Méditerranée (Massilia, l'actuelle Marseille ; Nikaia, l'actuelle Nice). Ce phénomène s'arrête à la fin du VIIe siècle.

D'abord, ces cités apparaissent en méditerranée orientale sur la côte de la Libye actuelle, avec Cyrène et deux comptoirs en Égypte, celui de Naucratis étant le plus important. Au VIIe siècle, beaucoup de fondations ont lieu dans la mer Égée ou la mer Noire, comme Byzance, fondée en 660. À l'Occident, les cités grecques se retrouvent surtout en Sicile, particulièrement hellénisée, en Italie du Sud ou vers l’extrême Occident (Massalia).

La géographie a eu son rôle et certaines cités ont été plus colonisées que d'autres. La Sicile a été peuplée par des colons de Chalcis et de Corinthe. Les côtes de la mer Noire ont été colonisées par la cité de Milet qui y a fondé près des 75 cités, dont celle de Théra. On sait par le poète Archiloque que cette colonisation ne s’est pas faite pacifiquement, mais avec des combats : les Thasiens, les habitants de Thasos, ont dû combattre les indigènes pour s’imposer. Le choix d'un site se fait en fonction du commerce et ces cités sont souvent établies pour le commerce.

Pour fonder une colonie, le procédé est toujours le même. Dans une cité qui n’arrive plus à nourrir sa population, on monte une expédition. On demande son avis à l’oracle de Delphes et on part sur la route conseillée, sous le commandement de celui qui a demandé l'oracle. Ainsi, la colonie de Cyrène a été fondée par celle de Théra. Hérodote a recueilli les deux versions, qu’il faut compléter avec une inscrïption, « Le serment des fondateurs ». Ce fut une fondation très difficile qui n’a réussi qu’après plusieurs tentatives pour trouver le chemin de l’Afrique. Sous la direction de l’oïkiste Battos, les gens de Théra sont partis « entre hommes », et ont trouvé les femmes sur place. Les Serment des fondateurs montre que les choses se sont faites dans la douleur. On tire au sort pour le départ un colon ainsi qu'un fils dans toute famille ayant plus de deux héritiers mâles, avec l'interdiction formelle de revenir sous peine de lapidation. La cité de Cyrène est devenue très riche grâce aux céréales, aux chevaux, la laine et les bœufs.

Ces fondations ont plusieurs conséquences. Tout d'abord, cela entraîne la prospérité grâce au commerce. Par exemple, la cité d'Égine, qui n'a pas fondé de colonie, devient très puissante en commerçant avec les colonies d'occident et de la mer Noire.

Les Grecs ont pris l'habitude de fonder des cités. Ils estiment avoir toute la place disponible et utilisent la géographie pour la cadastration (on en a retrouvé des traces en Sicile). Ces fondations se font dans un cadre hostile. Cela entraîne une nécessaire solidarité et les citoyens ont du faire preuve de cohésion les uns avec les autres. Les effets dérivés de la colonisation, sont la mise en contact des colons avec des populations dites barbares qui peuvent être plus avancées qu'eux sur certains points.

Une autre conséquence de la colonisation, c'est l'acquisition de l'alphabet. Dans le paragraphe 58 du livre V, Hérodote rapporte que l'alphabet vient des Phéniciens et que les Grecs l'ont adopté. L'inscrïption la plus ancienne date de 750–700 et se trouve sur une coupe à boire, à Ischia, dans la baie de Naples. Cette écriture a été d'emblée utilisée dans un cadre séculier et pas exclusivement sacré.

Cela a plusieurs conséquences. On voit apparaître la poésie écrite, des traités de réflexion et la possibilité de transcrire les lois. À Athènes, en 625, Dracon fait transcrire un code de loi, utilisé par la suite par les Athéniens. Enfin, les textes peuvent être transmis d'une génération à l'autre.

Enfin, la dernière conséquence de la colonisation est l'acquisition de la monnaie, qui n'est pas une invention grecque, mais une invention barbare du roi de Lydie Crésus, qui a été étroitement en contact avec les cités grecques au VIe siècle. Il est vaincu en 546 par le roi Perse Cyrus. Chaque cité grecque s'est emparée de cette notion pour frapper sa propre monnaie, afin de marquer leur existence. À l'époque archaïque, les cités grecque frappe monnaie de manière irrégulière selon leurs besoins, militaires par exemple, lorsqu'il faut payer des mercenaires. Chaque cité appose un signe particulier sur la monnaie qu'elle frappe, l'épicène, qui permet de la reconnaître. Pour Athènes, c'est une chouette. La notion de monnaie est intéressante. Elle est utilisée comme étalon de valeur. Adopter la monnaie, c'est proposer une solution à la crise des valeurs du VIIIe et du VIIe siècle. Cela explique la fortune de cette institution dans toute l’histoire grecque.

Ces cités sont traversées par des conflits. L'héritage de l'époque archaïque, c'est l'invention de la politique.
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:13 pm

Citation :
L'INVENTION DE LA POLITIQUE

Les problèmes sociaux des cités grecques

Ces cités sont traversées par de graves conflits internes. Ce monde est en crise pour une raison simple. Aux VIIIe et VIIe siècles, il y a trop de bouches à nourrir, il y a trop d'hommes. Ceci est un facteur de problèmes politiques et de guerre civile.

À cela s'ajoute une crise agraire. Les terres sont concentrées dans les mains de quelques grandes familles aristocratiques. Une partie de la population se trouve dans un état proche de la servitude, pour cause de dettes par exemple. Deux revendications naissent. On réclame l'abolition des dettes et le partage égalitaire des terres. Mais ces deux revendications sont inadmissibles pour les familles aristocratiques qui gouvernent les cités. Ceci nous est connu par la Constitution des Athéniens : « Avant les législations de Dracon et Solon dominaient les grandes familles aristocratiques ».

Cela rencontre la notion d'Isonomie, qui consiste en l'égalité politique.

Les législateurs

Les législateurs athéniens sont biens connus. Il y a tout d'abord Dracon, qui propose un code juridique très dur, d'où le terme de draconien, qui joint à de grosses amendes l'usage massif de la peine de mort. Solon est un autre législateur essentiel. Il a été archonte en 594–593. Au IVe siècle av. J.-C., les orateurs athéniens citent Solon. Des sources tardives (comme Démosthène) transcrivent les œuvres poétiques qui lui sont attribuées. Son œuvre est considérable. Ces lois ont valeurs de constitution et elles ont pendant longtemps figurées sur des panneaux de bois disposés sur l'Agora. On les utilise encore à l'époque classique.

Ses lois abordent la question de la responsabilité de l'homme dans les problèmes de la cité. Pour Solon, l'homme contrôle son destin. Lorsque cela va mal, un homme est responsable. Il accuse les hommes riches et avides de pouvoir. Les réformes de Solon sont appelées Seisachteia, ce qui signifie « le rejet du fardeau ». Il n'y a pas eu de réforme agraire, ni de suppression des dettes car la monnaie n'existe pas, mais la possibilité a été donnée aux paysans de récupérer des terres aux aristocrates. Il voit tout cela sous l'angle de la politique. Pour lui, le citoyen est digne de participer au pouvoir. Ce pouvoir ne doit pas être lié à l'appartenance à une famille aristocratique.

Il propose des classes censitaires. Il y a les Pentacosiomédimnes. Ce sont les plus riches, c'est-à-dire les Athéniens jouissant d'un revenu annuel supérieur à 500 mesures. Ensuite, il y a les Hippeis, dont le revenu annuel est compris entre 300 et 500 mesures. Puis on trouve les Zeugites, dont le revenu annuel est compris entre 200 et 300 mesures. Enfin, il y a les Thètes, dont le revenu foncier annuel est inférieur à 200 médimnes. Ce sont les plus méprisés. Cette classification est restée en vigueur tout au long de l'époque classique. Il est entendu que pour Solon et ses successeurs, seuls les plus riches peuvent accéder aux plus hautes charges. Ainsi, les neuf archontes sont au minimum Pentacosiomédimnes, de même que les trésoriers. L'élection des archontes a lieu par tirage au sort parmi les candidats. Une autre réforme importante est la création d'un conseil de 400 membres (100 par tribus).

Il y a également un certains nombre d'innovations judiciaires. Par exemple, n'importe qui peut intervenir en faveur d'une personne qu'elle estime lésée. De même, on peut faire appel de la décision d'un magistrat devant un tribunal et un magistrat populaire. On peut juger un magistrat aristocratique avec le peuple réuni en Assemblée. Solon a édicté un code de loi très précis. Cette législation a jouée un rôle considérable, mais au départ, elle a été un échec complet. En effet, entre 590 et 588, ce fut une période d'anarchie durant laquelle on a été dans l'impossibilité de nommer les archontes. Plusieurs factions apparaissent, celle de la côte, celle de la plaine et celle de la montagne, cette dernière étant dirigée par Pisistrate.

Les tyrans

Après l'essai de la législation, les athéniens choisissent l'option de la tyrannie. Elle a très mauvaise réputation. Aristote dresse le portrait le plus noir d'un tyran dans le livre V de la Politique au paragraphe 1310b. Ainsi, le tyran s'empare toujours du pouvoir de façon non constitutionnelle et l'occupe illégalement : il est hors-la-loi. C'est toujours un chef populaire qui protège le peuple contre l'ancienne classe dirigeante. Il est souvent issu de cette même classe dirigeante. Son pouvoir est par essence éphémère. Il s'arrête dès que le tyran n'a plus la faveur du peuple et dès que ses intérêts et ceux de ses partisans ne concordent plus.

Un bon exemple est celui du tyran Pisistrate. Il a eu du mal à imposer son pouvoir. Il lui fallut trois tentatives. Une en 561, une en 558 et une dernière en 546. Pisistrate gouverne Athènes entre 546 et 518. Ses fils lui succèdent jusqu'en 510. L'histoire politique de cette période est mal connue, mais Pisistrate a joui d'une bonne réputation, grâce à une forme de gouvernement populaire composé de magistrats choisis par le tyran. Il prend un certain nombre de mesures. Ainsi, il institue des juges itinérants et une taxe sur les productions agricoles et sur l'alcool, afin de fournir des prêts aux petits paysans. Sur le plan religieux, il a contribué à créer les Panathénées. Il est le premier à s'intéresser au développement architectural de l'acropole et c'est le premier Athénien à essayer de mettre la main sur l'île de Délos et sanctuaire d'Apollon, un sanctuaire fréquenté par l'ensemble des Ioniens.

Cette tyrannie s'achève brutalement dans les années 510. Pisistrate avait réussi à maintenir un équilibre entre ses partisans et ses détracteurs (entre lui et les aristocrates). Mais ses deux fils, Hipparque et Hippias n'ont pas eu ses talents de négociateur. En 514, deux jeunes aristocrates fomentent un complot pour tuer le tyran. Mais au lieu de le tuer ils tuent son frère Hipparque. Malgré cet échec ils entrent dans la légende sous le nom de Tyrannoctones (« assassins de tyran »). En 510, les Athéniens, aidés par les Spartiates réussissent à chasser le tyran.

Les tyrannies sont fondamentalement une solution politique du VIe siècle. Mais à l'époque classique, la tyrannie change de sens. On en trouve dans les cités d'Ionie. Ces tyrans gouvernent contre l'assentiment de la population. Ils sont nommés par le souverain perse. La tyrannie ne s'est pas adaptée à l'évolution de la cité.

L'EPOQUE CLASSIQUE

LES GUERRES MEDIQUES

Les guerres médiques opposent une coalition de cités grecques à l'empire perse. Elles occupent le premier tiers du Ve siècle avant J.-C. Elles marquent le début de la période classique et de l'impérialisme athénien sur le monde grec. Elles vont légitimer la puissance de la cité athénienne à l'époque classique.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_m%C3%A9diques

L'IMPERIALISME ATHENIEN

Suite à ses victoires sur les perses au cours des guerres médiques Athènes devient la puissance dominante du monde grec durant tout le Ve siècle av. J.-C. En effet la Ligue de Délos, alliance militaire initialement crée pour repousser l'ennemi perse, évolue d'une coordination des forces armées sous l'égide des athéniens vers une confédération étatique soutenant militairement, financièrement, et culturellement Athènes.

Les liens qu'entretient cette cité avec les autres membres de l'alliance sont donc à partir du milieu du siècle des rapports de cité mère à cités vassales.
Ainsi en 454 le trésor de Délos est transféré à Athènes. En -490 la Ionie se révolte contre cette nouvelle domination, les athéniens répliquent par un envoi massif de troupes et prennent le pouvoir. Suivront jusqu'en -440 de nombreuses autres révoltes, toutes réprimées dans le sang.

L'union entre la nouvelle métropole et ses provinces est passée de mutuellement consentie à maintenue par la force.
Cette nouvelle configuration se traduit par une large diffusion du modèle athénien, avec entre autres de 450-446 l'obligation pour les alliés d'utiliser les monnaies et unités de poids et de mesures athéniennes, ainsi qu'une centralisation du pouvoir, qui consiste notamment en un transfert de l'autorité judiciaire vers Athènes, les historiens parle dès lors d'empire athénien.

article détaillé : http://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%A9rialisme_ath%C3%A9nien

LA GUERRE DU PELOPONNESE

La Guerre du Péloponnèse est la première guerre à l'échelle mondiale. Elle opposa dans un conflit meurtrier les cités d'Athènes et de Sparte, chacune à la tête d'un camp, regroupant plusieurs autres cités. Elle se traduit par un conflit total ou la neutralité était impossible et eut des conséquences essentiellement politiques.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_P%C3%A9loponn%C3%A8se
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:16 pm

Citation :
HEGEMONIE, LIBERTE ET AUTONOMIE DES CITES GRECQUES

La guerre du Péloponnèse constitue un tournant radical dans le monde Grec. Avant 403, les choses étaient claires. Ainsi, il y avait Athènes et ses alliés, qui état une zone de domination et de stabilité, avec un certain nombre de cités insulaires qui ont bénéficiés de la protection maritime d'Athènes. Les sources dénoncent cette suprématie d'Athènes quasi écrasante et qui avait des inconvénients.

Après 403, les choses deviennent plus compliquées. On voit un certain nombre de cités tenter leur chance et tenter une hégémonie qui veut s'étendre sur d'autres cités, mais ces hégémonies ne sont pas durables.

Le premier de ces retournements est celui opéré par Athènes dès 390, qui lui permet de redevenir une puissance importante sans rattraper sa splendeur passée.

Les sources

Nous avons Xénophon, qui est essentiel, qui a continué l'œuvre de Thucydide dans ses Helléniques, qui ont pour intérêt de livrer un récit suivit et presque continu de l'histoire grecque jusqu'en 362. Cependant, il a des défauts. Il a vécu, entre autre, auprès du roi de Sparte Agésilas. Sparte a été une cité importante au début du IVe siècle.

Nous avons également Plutarque. C'est un Béotien et dans sa Vie de Pélopidas il donne une version thébaine de ce qui s'est passé au début du IVe siècle. On peut également trouver la narration de Diodore de Sicile.

Enfin, c'est également l'époque où l'épigraphie se développe. C'est une source de premier ordre pour l'étude du IVe siècle et pas seulement pour Athènes, mais pour un certain nombre de cité de Grèce continentale qui édictent des décrets

L'hégémonie spartiate : un empire impossible

Cette hégémonie a été forte mais courte. En 405, les Spartiates sont maîtres de tout : des alliés d'Athènes, d'Athènes même et leur pouvoir est sans partage. Par la suite, les Spartiates ne songent plus qu'à défendre leur propre cité.

Fonder un empire spartiate ?

A ce sujet, il y a eu un débat entre les citoyens spartiates de plein droit. Pour Lysandre, les Spartiates doivent reconstruire l'empire athénien à leur profit. Or, les lois de Sparte interdisent toute possession de métal précieux. Les transactions s'opèrent par lingots de fer. Les métaux précieux que la cité obtient deviennent la propriété de la cité. Les Spartiates reculent devant les innovations de Lysandre. Ils reculent devant Lysandre même. Il a tiré trop de profit de sa victoire. Par exemple, à Samos, sont organisés des Lysandreia en l'honneur de ce dernier. Il est rappelé à Sparte et à partir de là, ne se charge d'aucune fonction de premier ordre.

On refuse à Sparte de voir Lysandre ou l'un de ses successeurs dominer. Les Spartiates refusent le tribut et l'empire à l'Athénienne. Ils décident après 403 de ne pas soutenir les directives qui avaient été mises en place. Les Spartiates ne veulent pas de l'hégémonie. Ce sont les autres cités qui souhaitent une hégémonie Spartiate.

Agésilas arrive au pouvoir au tout début du IVe siècle. C'est un homme qui ne devait pas régner et qui arrive par accident à la royauté. Il a subi, contrairement aux autres rois de Sparte, l'éducation Spartiate, ce qui lui donne un ascendant sur ces concitoyens. Les Spartiates découvrent une conspiration contre les lois de la cité menée par Cinadon. À l'issu de cette conjuration, ils se rendent compte qu'il y a trop d'éléments dangereux et trop de monde.

Agésilas mène une politique dynamique qui joue sur le sentiment Panhellénique. Il lance une campagne contre l'empire Perse, une campagne marquée par des succès. Mais l'empire Perse réagit. Le roi Perse a recours à l'or Perse. Au lieu de soutenir les Spartiates, il change d'allié et soutient les Athéniens, qui, avec ces subsides, reconstituent leur flotte et remportent un certain nombre de victoires, notamment celle de Cnide. Ils peuvent également reconstruire leurs murailles détruites en 404.

En 394, les autorités de Sparte décident de faire revenir Agésilas en Grèce continentale. Pendant six ans, une guerre oppose les Spartiates aux Corinthiens, aidés partiellement par les Athéniens. C'est une guerre qui se déroule à coup de guérilla.

Les Spartiates se rendent compte qu'ils ne peuvent pas lutter sur deux terrains. Ils font donc le choix de l'alliance Perse.

La paix d'Antalcidas (ou paix du Roi) et l'interventionnisme Spartiate

Il s'agit d'un édit promulgué par le roi Perse. Par lui, il conserve les cités Grecques d'Asie Mineure et Chypre. Les cités Grecques de Mer Égée doivent conserver leur indépendance, sauf Lymnos, Imbros et Skyros, laissée à Athènes. Il oblige la dissolution des systèmes d'alliances et des systèmes confédéraux existant et en interdit la formation de nouvelles. C'est un ultimatum qui fait les affaires d'Athènes, car la cité conserve trois îles. C'est également une bonne affaire pour Sparte car elle est choisie comme garante de cette paix du Roi.

En revanche, cette paix a des conséquences inattendues. En effet, conformément à son contenu, la confédération béotienne est dissoute en 386. Cette confédération était dominée par Thèbes, une cité qui était hostile à la domination spartiate. Sparte mène des opérations de grandes envergures et mène des interventions périphériques en Épire et dans le nord de la Grèce ce qui se solde par la prise de la forteresse de Thèbes, la Cadmée thébaine, après une expédition en Chalcidique et la prise d'Olynthe. C'est un homme politique Thébain qui propose à Phoibidas, un chef militaire Spartiate de s'emparer de Thèbes. Ce dernier s'empare donc de la Cadmée. Cet acte fut vivement condamné. Cependant, les Spartiates se sont empressés de ratifier cette initiative individuelle.

En 378, Sphodrias, un chef Spartiate, tente un coup de main contre le Pirée, dont les portes ne sont pas encore fortifiées. Il échoue à dix kilomètres. Il est acquitté par le tribunal Spartiate. Une alliance est conclue entre Athènes et Thèbes.

L'affrontement avec Thèbes

Sparte va devoir lutter contre deux cités alliées. Athènes à du se relever du désastre de 404. Les thébains s'efforcent de reconstituer l'ancienne confédération béotienne avec Épaminondas.

Dans les années 370, Sparte est en lutte avec Thèbes. Athènes devient méfiante face à la puissance Thébaine qui se développe. En 375, les Athéniens sont marqués par le fait que les thébains détruisent de fond en comble la cité de Platées.

Les Athéniens changent d'alliance et en négocie une avec les Spartiates contre Thèbes en 375. En 371, Sparte subi une sanglante défaite qui lui coûte une bonne partie de son armée. Il n'y a plus d'hégémonie Spartiate après 371.
La solution de rechange est alors l'hégémonie Athénienne.
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:24 pm

Citation :
L'hégémonie Athénienne : une hégémonie plus raisonnable

Le retour à l'empire du Ve siècle ?

Les Athéniens s'interdisent tout retour à la position du Ve siècle. Dans le décret d'Aristotélès, le but affirmé est celui de faire contre-pied à l'hégémonie Spartiate. Ces derniers y sont clairement dénoncés comme « fauteur de guerre ». Ce n'est plus un système centralisé mais une alliance où les alliés ont leur mot à dire. Les Athéniens ne siègent pas dans le conseil des alliés et ce dernier n'est pas dirigé par un athénien. Il se réunit de manière régulière et il sert de contre – poids politique et militaire à Athènes. Cette ligue nouvelle est très modérée et est de plus une organisation très lâche.

Le financement de la ligue

Il faut effacer les mauvais souvenirs de l'ancienne ligue. Cette ancienne formule n'est pas adaptée. Dans le nouveau système de financement, il n'y a pas de tribut. Il s'agit d'un financement irrégulier et qui doit servir à l'emploi des troupes envoyées ponctuellement par Athènes et ses alliés. Ce versement s'appelle Syntaxeis.

Ces contributions ne sont pas versées à Athènes mais sont perçues par les stratèges athéniens eux-mêmes. À la différence de la ligue du Ve siècle, il n'y a pas de caisse fédérale. Les contributions ont un but précis et sont faites pour être rapidement dépensées.

Les Athéniens doivent apporter leur propre contribution, l'Eisphora. Ces derniers réforment le mode de versement de cet impôt et créé un système d'avance, la Proseiphora, dans laquelle les plus riches doivent faire l'avance du montant de l'impôt et de se faire rembourser par les autres contribuables. Le système est rapidement assimilé à une liturgie. Cette ligue répond à un véritable besoin.

L'échec de l'hégémonie athénienne

Sur le terrain, les choses n'ont pas beaucoup changées par rapport au Ve siècle. La grande plainte des alliés est que c'est comme avant. Les stratèges font ce qu'ils veulent, c'est-à-dire qu'ils peuvent se livrer à des extorsions de fonds. Les alliés manifestent leur mécontentement. L'alliance avec Athènes n'est plus aussi attractive.

Il y a tout d'abord des raisons structurelles. Ce qui faisait la valeur de cette alliance, c'est la peur de Sparte, mais après la chute de Sparte en 371, il est manifeste que cette hégémonie perd une de ses raisons d'être. Les Athéniens n'ont plus les moyens de leurs ambitions. Ils ont du mal à financer leur propre marine. De ce fait, ils n'arrivent plus à défendre leurs alliés correctement. Ainsi, le tyran de Phérès détruit un certain nombre de cités sans être poursuivi. A partir de 360, Athènes perd sa valeur d'invincibilité. Un certain nombre d'alliés décident de faire sécession. C'est le cas de Byzance et de Naxos en 364.

En 357, la révolte s'étend et entre 357 et 355, Athènes doit faire face à la guerre des alliés. L'issue de cette guerre est marquée par une intervention décisive du roi Perse qui soumet un ultimatum aux Athéniens. Il exige que ces derniers reconnaissent l'indépendance de ses alliés, sous peine de quoi il envoie 200 trières contre Athènes.

Les Athéniens doivent renoncer à poursuivre la guerre et à laisser la confédération s'affaiblir de plus en plus. Les Athéniens ont perdu sur tous les plans et ont été incapable de proposer une alliance durable.

L'hégémonie thébaine, une tentative sans lendemain

Les Thébains n'en sont pas à leur premier coup d'essai. Thèbes est la cité importante de Béotie. La confédération béotienne existait déjà en 447 et elle se reproduit à partir de 386.

La confédération béotienne au Ve siècle (447 – 386)

Elle nous est bien connue grâce à un papyrus qui nous fait connaître l'essentiel de la confédération béotienne. Il s'agit de l'Anonyme d'Oxyrhynchos. Grèce y occupe une position prépondérante et met en place un système où les charges sont réparties entre les différentes cités de la confédération. La citoyenneté y est définie en fonction de la richesse. On compte 11000 citoyens actifs.

Elle est divisée en onze districts, chacun fournissant un magistrat fédéral, un Béotarque. Ils fournissent de plus un certain nombre de conseillers. Sur le plan militaire, ils fournissent 1 000 hoplites et 100 cavaliers. Dès le Ve siècle, les béotiens constituent une infanterie puissante de 11 000 hommes. Il existe également un corps d'élite et une infanterie légère; on compte 10 000 soldats béotiens armés à la légère. Leur puissance vient de la cavalerie, qui compte 1 100 cavaliers dirigés par un magistrat fédéral qu'il faut distinguer des commandants locaux. Ils ont une petite flotte qui a joué son rôle en fournissant 25 trières aux Spartiates pour la guerre du Péloponnèse. À la fin de ce conflit, leur flotte compte 50 trières et est dirigée par un Avarque.

Tout cela constituait une force importante. C'est pourquoi les Spartiates étaient très heureux de dissoudre cette confédération béotienne à l'occasion de la paix du roi. Cette dissolution fut éphémère. Dans les années 370, les thébains n'ont eu de cesse de reformer cette confédération. En 382, ils perdent la Cadmée thébaine.

Le rétablissement thébain

Pélopidas et Épaminondas dotent Thèbes d'institutions démocratiques assez proches de celles d'Athènes. Les Thébains reprennent à cette occasion le titre perdu depuis la paix du roi de Béotarque. Pélopidas et Épaminondas affichent leur volonté de reconstituer la confédération béotienne . Cet objectif est accompli à la bataille de Leuctres. Ils peuvent dissoudre la puissance Spartiate. Épaminondas débarrasse le Péloponnèse des oligarchies pro Spartiates et y met des partisans de la démocratie. Il fait construire ou reconstruire un certain nombre de cité mises à mal par les Spartiates. Il pousse également à la reconstruction de la cité de Messène grâce à une invasion de la Laconie qui lui permet de libérer les hilotes, de reconstituer la Messénie et de lui donner Messène comme capitale.

Il décide enfin de constituer un peu partout dans le Péloponnèse des confédérations. Ainsi, il constitue une confédération Arcadienne.

La paix du roi de 367 – 366 met à mal la confédération Arcadienne et les Spartiates laissent à Messène son autonomie.

L'affrontement entre Athènes et Thèbes

Cela explique les problèmes rencontrés par les Athéniens avec leurs alliés de la seconde ligue. Épaminondas réussi à convaincre ses concitoyens de construire une flotte de 100 trières et pousse des cités à quitter l'alliance athénienne pour rejoindre la ligue maritime béotienne.
Tout s'arrête en 362 à l'issu de la bataille de Mantinée, bataille qui résulte de la difficulté des Thébains à mettre en place des confédérations.

Sparte reste une puissance importante et des cités continuent à se tourner vers elle. Le cadre confédéral est artificiel car une même confédération rassemble des cités qui n'ont jamais pu s'entendre. C'est le cas des cités de Tégée et de Mantinée qui se retrouvent ensemble dans la confédération arcadienne. Les Mantinéens reçoivent le soutien des Athéniens et les Tégéates reçoivent celui des Thébains. Les Thébains triomphent, mais c'est un triomphe sans lendemain car Épaminondas disparaît au cours du combat. Il dira d'ailleurs : « Je laisse à Thèbes deux filles, la victoire de Leuctres et celle de Mantinée ».

Par la suite, les Thébains renoncent à intervenir dans le Péloponnèse. D'ailleurs, Xénophon arrête son histoire du monde grec en 362.

Bilan

La confusion est plus grande après qu'avant. C'est un constat d'échec. Selon Xénophon, l'histoire du monde grec n'est plus intelligible.

La notion d'hégémonie disparaît. À partir de 362, il n'y a plus de cité qui puisse postuler au rang de cité hégémonique. Les Spartiates sont très réduits. Les Athéniens ne sont pas en état de faire fonctionner leur flotte et après 365 ils n'ont plus d'alliés.

Thèbes exerce une hégémonie éphémère. Épaminondas a pu vaincre Sparte et Athènes mais il n'a pas les moyens de donner une grande force en Asie mineure.

D'autres forces interviennent, comme le souverain perse qui est installé comme arbitre par les cités grecques elles mêmes. Cette situation renforce les conflits. Il y a une multiplication des guerres civiles. Le cadre confédéral apparaît et est un facteur permanent de guerre. Les guerres se multiplient et peuvent se déclencher n'importe où. En 370, une guerre se produit en plein hiver, l'invasion de la Laconie, ce qui constitue une première. Les conflits s'allongent et sont de plus en plus meurtriers.
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:25 pm

Citation :
Ce monde des cités va trouver son maître : le roi de Macédoine.

PHILIPPE II ET L'EMERGENCE DE LA PUISSANCE MACEDONIENNE

Le cadre géographique concerne la Macédoine. Ce pays a eu des frontières fluctuantes. Ce que l'on a appelé Macédoine correspond au Royaume de Macédoine qui s'est formé et qui correspond à 95 % des frontières actuelles. Le pays est fermé au sud par l'Olympe, à l'est par le Pinde, au Nord par des montagnes. Le cœur de la Macédoine est formé par la plaine de la Bottiée et celle de la Piérie, des plaines marécageuses mais fertiles. À l'est, se trouvent de hautes montagnes faites de plateaux montagneux, avec des royaumes peu a peu annexés à l'époque classique.

De façon générale, pour les Grecs qui vivent en cité, la Macédoine est un pays exotique, avec les neiges éternelles du mont Olympe, un pays humide avec des sources d'eau pérennes. Pour eux, c'est également un pays qui connaît l'élevage des vaches et des buffles, qui ne connaît pas l'olivier. La Macédoine est, de plus, riche de ses forêts de chênes, de hêtres et de bouleaux. Les souverains macédoniens y ont souvent chassé.

C'est une terre qui nécessite des travaux. L'un de ces grands travaux était d'assécher les grandes plaines littorales. Le pays est riche en cuivre, en fer, en or et en argent. Dès le début du Ve siècle, la Macédoine est riche de l'or qu'elle extrait. La population macédonienne est une énigme pour les Grecs du sud. Les Athéniens considèrent les Macédoniens comme une population barbare qui ne serait pas grecque. Par ailleurs, les Macédoniens ne connaissent pas la vie en cité. Ce sont des paysans qui s'établirent tard.

Les Macédoniens étaient-ils des Grecs ? À ce sujet, les sources divergent. Pour certains oui car il y a une communauté de langue, et pour d'autres non. La question est réglée par des inscrïptions qui montrent un dialecte grec intermédiaire où les consonnes sourdes et les consonnes sonores se distinguaient mal. Alexandre n'hésitait pas à s'exprimer dans ce dialecte.

Ce royaume de Macédoine permet de poser des questions. Au Ve siècle et au début du IVe siècle, on n'a pas grand-chose à dire sur la Macédoine, cette région et le souverain. Grâce à Xénophon, on entend parler de la Macédoine au début du IVe siècle mais il dit qu'à cette époque la Macédoine est « l'homme malade » du monde grec. À l'issue de la bataille de Chéronée (338), le royaume de Macédoine est la seule puissance du monde grec et ce dès 352.

Un royaume marqué par une forte instabilité

Des institutions politiques originales

Ces institutions sont originales mais mal connues. On trouve dans les sources quelques allusions au sujet de Philippe II et d'Alexandre.

L'originalité politique est marquée par une institution centrale : le roi, avec la famille qui règne par succession par les mâles depuis 650 et jusqu'en 310, et qui prétend descendre d'Héraclès, de la famille des Téménides et par là de Zeus même.

Les Téménides ne sont pas une famille macédonienne. Ils se sont toujours prétendus d'origine argienne. Aucune autre famille ne peut revendiquer une telle parenté. Cette famille est révérée par les Macédoniens et est investie de fonctions religieuses. Elle n'est pas coupée de son peuple.

Le roi est élu par acclamation par l'assemblée des hommes en armes. Le premier rôle des souverains est de fournir plusieurs successeurs. Il est polygame, ce qui dérange quelque peu les Grecs du sud. Il choisit lui-même ses épouses. Il y a une cour macédonienne où il n'y a pas d'esclaves mais des pages, c'est-à-dire de jeunes Macédoniens envoyés en formation à la cour sur demande du roi et qui constituent l'entourage du roi. Un certain nombre de rois furent assassinés par des pages à la suite de complots. Le roi de Macédoine réside dans une capitale : Aigéai.

Le souverain a plusieurs fonctions. Il a tout d'abord des fonctions religieuses et il doit honorer la faveur des dieux. Il doit exercer les sacrifices aux dieux traditionnels et aux dieux qu'il s'est choisi. Philippe II avait choisi les dieux Olympiens. Il est le chef des armées et convoque à sa discrétion ses conseillers. Ses ordres sont exécutés à la lettre et il règne une forte discipline. Il peut exercer la justice militaire sauf les cas de haute trahison. De nombreux rois sont morts au combat et ils ont de nombreuses blessures.

Le roi est propriétaire de son territoire et de ses ressources. En temps de guerre, le souverain peut prendre les dépouilles du roi ennemi sans avoir à partager. Après leur mort, les souverains avaient droit à des funérailles grandioses et étaient enterrés dans des tumulus. On en a retrouvés sur le site contemporain de Vergina.

Le roi n'est pas seul pour gouverner. Il a un conseil, le Synedrion, composé des conseillers qu'il choisit lui-même parmi les membres des grandes familles. Alexandre le réunit notamment dans les cas de mutinerie, mais de façon plus générale pour toutes les prises de décision importantes. Ces conseillers servent au souverain de compagnons. Ils chassent avec lui et boivent avec lui lors des festins.

Il y a également l'assemblée des Macédoniens. C'est un corps politique qui, sur proposition du conseil, choisit et peut déposer un roi, qui juge les cas de hautes trahisons. Elle est toujours convoquée par le roi et tous ont le même droit à la parole que leur souverain. Le verdict est exprimé par acclamation. On trouve des proxènes macédoniens. La Macédoine est marquée par la guerre. En effet, ils sont en guerre permanente contre leurs voisins barbares. La personne royale y est prééminente, ainsi que la guerre et la chasse. Les grands dieux y sont Zeus, maître de l'Olympe et Héraclès.

Heurts et malheurs des Argéades

Les souverains de Macédoine ont eu affaire au Ve siècle à la tutelle perse. Le souverain de l'époque a dû prêter allégeance aux Perses pour conserver son royaume. Alexandre Ier suit l'armée de Xerxès. Xénophon dit que à Platée Alexandre aurait donné les plans de Xerxès aux Grecs.

La Macédoine étend sont territoire vers l'est en poursuivant les Perses dans leur déroute. À mesure qu'ils s'étendent, ils rencontrant à l'est les populations Thraces, au nord, les Péoniens et à l'ouest les Illyriens. Ils ont toujours du lutter. Au cours du Ve siècle, le problème se corse avec l'arrivée des Athéniens. Ces derniers veulent la Chalcidique et se heurtent aux Macédoniens qui ont aussi des vues sur ces cités littorales. Le bois de Macédoine est apprécié pour la construction des trières.

La Macédoine profite de la guerre du Péloponnèse pour éliminer Athènes de la cité d'Amphipolis et appelle Sparte pour lutter contre Athènes. Au total, les souverains macédoniens se tirent bien de la guerre du Péloponnèse et se débarrassent de la présence athénienne. En 413, arrive Archélaos et ce dernier n'a plus à lutter contre Athènes et il conclut un traité commercial avec les Athéniens. Il cherche à moderniser son royaume, à renforcer son organisation politique et militaire. Il intervient dans les affaires de la Thessalie et soumet des princes en Haute Macédoine. Euripide se réfugie à la cour d'Archélaos. Ce dernier est tué lors d'un complot. Entre 399 et 393, s'installe une période d'instabilité.

Amyntas III règne de 393 à 370. Il passe son temps à lutter contre les populations barbares voisines de son royaume. Il surmonte tout d'abord l'invasion illyrienne. Il se bat ensuite contre des cités grecques de Chalcidique, qui se sont formées en confédérations autour d'Olynthe. Les Olynthiens, après avoir négocié avec le souverain macédonien, cherchent à s'emparer d'une bonne partie du royaume de Macédoine. Amyntas III ne doit son salut qu'à l'arrivée de Sparte qui intervient contre Olynthe et demande la dissolution de la confédération. Amyntas III cherche à se rapprocher des Athéniens et des Thébains à la fin de son règne. À sa mort en 370 – 369 il a réussi à conserver son royaume sain et sauf mais n'a pu tenir compte d'innovations militaires. Une nouvelle période d'instabilité s'ouvre avec des souverains éphémères. En 359, une nouvelle invasion est orchestrée par les Illyriens. En 359, le royaume est au bord du désastre quand arrive Philippe II.

L'arrivée au pouvoir de Philippe II

Il est né en 383 et a été otage durant trois ans à Thèbes entre 368 et 365. Il a pu alors observer l'une des meilleures armées du moment. En 360, il est nommé régent et sensé occuper le trône pour l'un de ses neveu. Très rapidement il est vainqueur et l'armée, qui se confond avec l'assemblée des citoyens, le choisi comme roi. À son arrivée au pouvoir, il doit lutter contre les Illyriens qui occupent le nord du royaume, les Thraces, les Athéniens et les Péoniens.

Il joue principalement sur le terrain diplomatique. Il montre ses compétences en gagnant du temps avec les Péoniens. Pendant ce temps, il s'attaque aux Athéniens. En 359, il conclut une paix avec Athènes qui lui laisse les mains libres. Il s'attaque ensuite aux Illyriens et l'emporte en combinant infanterie et cavalerie sur le champ de bataille. Il clôt en 358 une période d'abaissement. Les Macédoniens ont alors des comptes à régler. Tout d'abord avec les Thébains, ensuite avec les Thraces, les Olynthiens et enfin avec les Athéniens. Philippe II se donne des moyens et réforme son instrument militaire.

Les réformes de l'armée

C'est grâce à elles que la Macédoine devient la puissance dominante. On sait peu de choses sur l'armée de Philippe II. On sait qu'en 338, il a pu lever 10 000 fantassins. À partir de 358, il organise la cavalerie et l'infanterie.

La cavalerie

Il a accru sa cavalerie. En 358, il pouvait mobiliser 600 cavaliers. Vers 340, il peut en mobiliser 800. En 334, Alexandre le Grand peut en mobiliser plus de 2000.

La cavalerie fut accrue au fur et à mesure de l'extension du royaume. Elle est organisée sous forme d'escadrons, avec un corps d'élite formé par les compagnons du roi. L'équipement n'est pas original. La cavalerie légère macédonienne est dotée d'une longue lance, la Sarisse. Ce n'est pas une arme grecque mais une arme empruntée à des populations balkaniques. Elle permet de lutter efficacement contre l'infanterie lourde. Philippe II fait adopter une formation triangulaire qui accroît l'efficacité de la cavalerie face à l'infanterie lourde.

La phalange

Il fait sa réforme sur le modèle Thébains, qui possède des phalanges sur 10 à 12 rangées. Il lui donne en plus une profondeur jamais atteinte avec 16 rangées. Par ailleurs, cette phalange manquait de force car elle manquait d'arme. Chaque hoplite devait se payer sa propre panoplie. Philippe se rend compte que ses hommes ne pouvaient pas se le payer et il leur fournit la panoplie. C'est une véritable innovation par rapport à ce qui se fait dans le monde grec.

Les armes de l'hoplite macédonien ne sont pas les mêmes que celles des autres hoplites grecs. Philippe s'est rendu compte que le problème fondamental est celui de la mobilité. C'est pourquoi ses hoplites ont un casque et un bouclier mais pas de cuirasse. De plus, il les dote d'une sarisse.

L'infanterie légère joue un rôle décisif. Il peut faire appel à des troupes alliées ou à des mercenaires, mais il en a moins besoin et ils n'ont jamais constitué une partie importante de l'armée macédonienne, excepté en 336, où Philippe expédie 10 000 mercenaires en Asie alors qu'il voulait s'attaquer à l'empire Perse.

La guerre de siège

Philippe prépare son armée à la guerre de siège. Il a utilisés ses armes de siège lors de celui de Byzance en 340. Il est connu pour s'être servi de la catapulte accompagnée d'une force d'élite entraînée comportant des charpentiers, des ingénieurs et des tireurs. C'est un corps de petite taille, efficace, mais qu'il emploie peu car il réalise peu de sièges, et même devant Byzance il négocie. Alexandre en hérita.

Au total, il ne faut pas surestimer ces réformes même si les sources insistent sur ce point. Il comble un retard technique et n'apporte pas grand-chose de plus à part la sarisse.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_mac%C3%A9donienne
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MessageSujet: Re: La Grèce antique (Elsa)   La Grèce antique (Elsa) EmptySam 10 Juin 2006, 7:26 pm

Citation :
L'expansion macédonienne

En Thessalie et en Thrace

La Thessalie est l'une des régions agricoles les plus riches du monde grec. La confédération Thessalienne fut toujours instable et déchirée. Elle est donc un champ privilégié pour les intrigues des uns et des autres. Les Macédoniens ont essayés, sans y parvenir, de jouer un rôle décisif dans cette ligue. Philippe II de Macédoine réussi à intervenir en Thessalie grâce à l'appel de la cité de Larissa, ce qui lui permet de reprendre le combat contre Phérès.

Il change de théâtre d'opération et entame des opérations en Thrace, puis, dans les années 360, il s'attaque aux cités grecques proches de son royaume. Il promet aux Athéniens qu'il laissera Amphipolis s'ils n'interviennent pas. Cependant, il garde la cité. Il s'empare de cité littorale, comme par exemple en 355 la cité de Mothonée tandis qu'Athènes n'intervient pas.

À partir de 352 se déclenche la troisième guerre sacrée au sein de l'amphictionie Pyléo Delphique, qui concerne les Phocidiens. Philippe II décide d'intervenir avec les Thessaliens et d'entrer en lutte contre les Phocidiens. À partir de 352, il intervient à la tête des Thessaliens puisqu'il a été nommé archonte à vie de la confédération thessalienne.

Il réussi à percer jusqu'en Grèce continentale. Il est de plus en mesure, en tant que chef de la confédération Thessalienne de se mêler des affaires de Delphes et de l'amphictionie. Un certain nombre de chefs, comme Démosthène, s'inquiètent de cette nouvelle puissance mais ils décident de ne rien faire, d'une part parce que les Phocidiens sont leurs alliés et d'autre part, ils ont changé de politique en renonçant à l'hégémonie.

Ainsi, sous Eubule, ils se consacrent au développement économique de la cité. Les Athéniens laissent ainsi Philippe prospérer. Ce dernier s'enrichi en Thessalie, s'emparant des deux sources de revenus de la Thessalie avec les taxes des cités et le tribut levé par les Thessaliens sur les cités voisines.

Cette situation acquise permet à Philippe de se retourner vers les Olynthiens.

La prise d'Olynthe

Au début de la confédération Chalcidienne, Olynthe avait prit tout le territoire Macédonien. À l'origine, Olynthe était une alliée de Philippe et ennemi d'Athènes. Ce qui s'est passé en Thessalie et les interventions répétées de Philippe pousse les Olynthiens à se rapprocher des Athéniens en 352. En représailles, Philippe décide de piller le territoire chalcidien. Cela est sans lendemain.

À l'été 349, il décide de se retourner contre les Olynthiens et exige que ceux-ci lui livre un certain nombre d'otages et de réfugiés macédoniens. Les Olynthiens refusent. La guerre ouverte est alors engagée. Les Olynthiens décident alors de faire appel aux Athéniens et Démosthène déploie tous ses talents d'éloquence pour faire envoyer un corps expéditionnaire.

Mais les Athéniens ne sont pas prêts et Philippe agit et arrive enfin à s'emparer d'Olynthe. Pendant ce temps, les Athéniens arrivent et rendent compte que la cité a été rasée. La cité a été prise rapidement car elle fut prise par trahison. Des Olynthiens étaient des partisans de Philippe. Ainsi, c'est le corps de cavalerie qui livra l'entrée de la ville. On constate ici le lien entre guerre et guerre civile. Philippe décide de détruire Olynthe mais il aurait pu l'épargner et lui imposer une indemnité de guerre.

Il veut terrifier et veut faire d'Olynthe un exemple. Cela le met en bonne position vis-à-vis des Athéniens. Il négocie avec eux car il veut continuer à agir en Thrace. À ce moment-là, les Athéniens ont le choix entre deux politiques. Soit l'alliance, soit la ligue panhellénique contre les Macédoniens.

Les ambiguïtés de la paix de 346

Philippe a été vainqueur et peut intervenir en Thrace mais Athènes veut garder le contrôle des détroits. Philippe veut une paix avec Athènes car il veut s'étendre en Thrace.

En 346, les Athéniens envoient dix ambassadeurs pour négocier avec Philippe, mais ce dernier propose une paix précise avec des conditions spécifiques. Ainsi, chaque parti doit reconnaître pour définitif les gains de l'autre (telle que la cité d'Amphipolis). Philippe exige une alliance sans limitation dans le temps. Il exige également une alliance défensive négociée entre puissance. La paix devra lier les alliés des deux partis. Enfin, il y aura une clause concernant la sécurité des mers.

C'est une proposition qui lie les Athéniens aux Macédoniens et qui les forceraient à accepter toutes les pertes subies depuis 360. Les ambassadeurs athéniens sont tentés par cette paix mais ils n'ont pas le pouvoir de décider, et le texte doit être ratifié par l'assemblée du peuple.

Il s'agit d'une paix délicate. Les Athéniens doivent se séparer des Phocidiens, qui sont à l'origine de la troisième guerre sacrée. En 370, ils se sont emparés du sanctuaire de Delphes ce qui provoqua la guerre de dix ans, une guerre conclue en 346 grâce à une victoire de Philippe.

Philocrate, un ambassadeur athénien propose d'accepter la paix et de laisser les Phocidiens à leur sort. Les Athéniens acceptent les propositions de paix de Philippe. Ils prêtent serment ainsi que les alliés, exceptés les Phocidiens qui en sont exclus. Philippe n'est jamais au bon endroit au bon moment et il ne prête lui-même serment qu'à l'occasion de son passage en Grèce centrale avec son armée.

Démosthène fait échouer cette paix. Philippe décide alors de s'allier aux Thébains et de s'attaquer aux Phocidiens. Par cette victoire, il obtient les deux sièges qu'occupaient les Phocidiens au sein de l'amphictionie. Après ces renversements d'alliances, Philippe a réussi en 348 à aller là où aucun souverain macédonien n'était allé, c'est-à-dire la Grèce centrale. De plus, il obtient deux sièges à l'amphictionie.

Bilan

Entre 350 et 346, la Macédoine s'est relevée et est devenue une puissance du monde grec. Les grandes cités se sont épuisées. Philippe a une armée propre et mise à niveau. Son succès se justifie par le fait qu'il dirige un royaume, qui est une entité différente et plus gérable que la cité. Il fait une guerre sur tous les théâtres d'opérations. Il passe de la Thessalie à la Thrace sans problème. Il emploie la diplomatie. C'est un habile tacticien et un habile diplomate.

Il dispose de soutiens et de complicités parmi les ennemis qu'il attaque. Un certain nombre de gens pensent que le salut vient de Philippe. Ainsi, il a trouvé des soutiens en Thessalie. En effet, en 348, il ne s'est pas emparé d'Olynthe par la force mais par une trahison des cavaliers de la cité. Pour certains, Philippe pourrait unir les Grecs dans la lutte contre les Perses.

Démosthène et les autres hommes politiques sont désarmés. Leur réaction est lente et tardive. En 340 – 338, Démosthène peut appliquer son programme politique. Ainsi, il trouve un certain nombre d'alliés et noue une alliance avec les Thébains. Mais ses succès politiques ne suffisent pas et les Athéniens sont battus dans l'une des rares batailles hoplitique du IVe siècle, celle de Chéronée en 338. Cependant, les Athéniens ne se considéraient pas en plein déclin. Athènes se relève très bien de Chéronée.

Lycurgue est à la tête de la cité entre 336 et 334. Il dirige à la place de Démosthène. Il s'occupe des finances publiques et sous cette direction, les Athéniens montrent un regain d'énergie. Chéronée a stimulé l'énergie des Athéniens. Lycurgue est connu car il a laissé des discours. L'un d'entre eux concerne la restauration financière de la cité.

On y apprend que le revenu annuel de la cité est de 1 200 talents. Ce revenu se justifie par l'ouverture de nouvelles mines. De plus, il réalise des économies en supprimant entre autre la caisse du theorikôn, c'est-à-dire la caisse destinée aux indemnités de spectacle.

Par ailleurs, il a fait restaurer les murs d'enceinte de la cité et le Pirée. Il s'est occupé de la flotte de guerre et a accru cette flotte. Il est l'inspirateur d'une réorganisation d'une institution : l'éphébie, qui devient quelque chose de nouveau, à savoir un service militaire de deux ans où les Athéniens apprennent à connaître le territoire de la cité et le maniement des armes hoplitiques, des arcs et des armes de sièges. On compte 1 000 citoyens par éphébie. Cela représente une dépense de 40 talents pour la cité en rémunération. La cité leur fourni leur équipement militaire. Les citoyens bénéficient donc d'une meilleure formation à la guerre.

Il fait construire un stade à Athènes en 330 et fait restaurer le sanctuaire de Déméter à Éleusis et celui d'Amphiaraios à Oropos qui fut cédé aux Athéniens en 335. Enfin, il procède à une restauration morale de la cité avec une série de procès qui concernent les mauvais citoyens. Ainsi, il a rédigé et prononcé un plaidoyer Contre Léocrate.

Ce fut un procès intenté par lui contre Léocrate, au titre de trahison. Léocrate, à l'annonce de la défaite de Chéronée, a fuit avec femme et enfants et s'est réfugié à Rhodes, y répand de fausses nouvelles et s'installe finalement à Mégare. Après quelques années, en 330, il décide de rentrer à Athènes et de s'y faire discret. Il est repéré et traduit en justice. L'issue du procès nous est inconnue.

Athènes reste une puissance de premier ordre dans le nouveau monde organisé par Alexandre le Grand.

ALEXANDRE LE GRAND

Le règne d'Alexandre le Grand marque la fin de la période classique et la transition vers la période hellénistique. Cela se caractérise par une dilatation du monde grec, qui s'étale désormais entre la Macédoine, la Grèce continentale, l'Égypte et l'Orient.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand

L'EPOQUE HELLENISTIQUE

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89poque_hell%C3%A9nistique
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