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 La France, la Grèce et l'Euro ...

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MessageSujet: La France, la Grèce et l'Euro ...   La France, la Grèce et l'Euro ... EmptyJeu 20 Oct 2011, 9:46 am

Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/19/le-compte-a-rebours-pour-sauver-l-euro-a-commence_1590262_3234.html#ens_id=1268560

Le destin de l'Europe "se joue dans les dix jours"

La France, la Grèce et l'Euro ... Lemonde_source | 19.10.11 | 15h02 • Mis à jour le 19.10.11 | 22h11

Citation :
La France et l'Allemagne n'ont plus que quelques jours pour trouver un accord sur le sauvetage des banques et de l'euro. "Notre destin se joue dans les dix jours", a expliqué Nicolas Sarkozy, mardi 18 octobre, à l'Elysée. A Nice, en clôturant une table ronde sur l'emploi, le chef de l'Etat a endossé l'habit de père de l'Europe : "Ceux qui détruiront l'euro prendront la responsabilité de la résurgence de conflits sur notre continent."

Nicolas Sarkozy - de passage à Francfort mercredi soir - et la chancelière allemande Angela Merkel voudraient présenter leurs propositions avant la réunion des ministres des finances de la zone euro, vendredi 21 octobre, puis celle des chefs d'Etat et de gouvernement dimanche. Mais les désaccords restent profonds tant sur l'ampleur de la restructuration grecque que sur la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière (FESF) censé voler au secours des Etats défaillants.

L'agence Moody's a accentué la pression, en dégradant mercredi de deux crans la note de l'Espagne, dans la foulée de Fitch et Standard
& Poor's. La veille, elle avait annoncé qu'elle se donnait trois mois pour voir si elle changeait de perspective sur la France.

Cette décision est une mauvaise nouvelle pour M. Sarkozy qui avait justement vendu aux Français ses réformes les plus impopulaires - report de l'âge de la retraite et non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite - au nom de la préservation du fameux AAA. A Nice, M. Sarkozy a pourtant assumé sa politique : "Regardez ce qui se passe en Irlande, en Grèce, au Portugal en Espagne : les retraites diminuent, les salaires diminuent. Voilà ce qui arrive à des pays qui ne font pas les choix courageux parce qu'ils sont douloureux."

Selon l'Elysée, l'inquiétude de Moody's ne porte pas sur la politique budgétaire française, mais sur le risque encouru par l'Etat, s'il doit voler
au secours de ses banques ou d'autres pays européens, sur fond de ralentissement économique. La solution ne réside donc pas dans un tour de vis budgétaire immédiat, mais dans un accord à Bruxelles.

Le 9 octobre, Mme Merkel et M. Sarkozy se sont placés sous la pression des marchés en s'engageant à trouver un accord. Jeudi 13 octobre, le secrétaire général de l'Elysée Xavier Musca recevait ses interlocuteurs allemands. Vendredi, le président de la République, faisant fi du protocole, invitait à déjeuner le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble, pour aider la coalition allemande à avancer "d'un même pas".

Premier sujet de discorde franco-allemand, le renforcement du FESF, doté de 440 milliards d'euros. Les Allemands ne veulent pas augmenter sa dotation... de peur de faire perdre à la France son triple AAA. Paris s'est rangé à cet argument. Mais M. Sarkozy a proposé de transformer cette institution en banque, afin qu'elle puisse lever des fonds à volonté.

Prenant acte du refus de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), et de Mme Merkel, il demande désormais que la force de frappe de ce fonds soit multipliée par quatre environ, a travers par exemple l'octroi de garanties aux titres émis par les Etats en difficultés. Le chiffre de 2.000 milliards d'euros circule à Bruxelles. Les Allemands, peu friands de dette, militent pour une force de frappe maximale de 1.000 milliards d'euros, chiffre évoqué en privé par M. Schäuble.

Second sujet, les banques, qui devront avoir atteint au 1er juillet un ratio de 9 % de fonds propres. "La note de Moody's devrait faire réfléchir ceux qui prônent une nationalisation des banques", estime-t-on à l'Elysée. Les établissements financiers sont invités à s'aider
eux-mêmes, en s'infligeant une cure de minceur et en réduisant dividendes et bonus. Ce régime sera obligatoire pour les banques qui
recourront à l'argent public. Et le FESF ne pourra aider que les banques de pays déjà sous perfusion du fonds comme le Portugal ou la Grèce.

Troisième dossier, la dette grecque. Pour Berlin, les créanciers privés d'Athènes doivent entériner une perte de 50 % de la dette hellène qu'ils détiennent. MM. Sarkozy et Trichet, eux, veulent limiter la décote à moins de 50 %, on parle de 45 %. Ils sont obsédés à l'idée
que les marchés ne déclarent la Grèce en défaut de paiement, et provoquent ainsi un séisme comparable à la faillite de Lehman Brothers.

"ON TRAVAILLE"

Ils redoutent que l'ISDA (International Swaps and Derivatives Association), qui regroupe les professionnels sur les marchés de dérivés, ne décide de déclencher le paiement des assurances prises par le biais des fameux CDS. Ce qui reviendrait à prendre acte du défaut grec.

A l'Elysée, on précise "ne pas avoir finalisé d'accord avec les Allemands". "On travaille", répond la chancellerie. "Si Sarkozy a dramatisé, c'est qu'il croit à un accord", assure un proche. Nul ne croit aujourd'hui à un accord qui mettrait un terme à la crise. Un échec, pour sa part, conduirait à un krach comparable à celui de 2008. Et, d'une certaine manière, rendrait dérisoire la menace de Moody's sur la France. Dans ce cas, en effet, il faudrait sans doute plutôt prendre des mesures de soutien de l'économie que donner un tour de vis budgétaire, estime un proche de M. Sarkozy. Reste le scénario médian, celui d'une crise endiguée provisoirement, avec une croissance atone en 2012, dans lequel la question budgétaire se posera.

Faute d'accord dimanche dans la nuit, avant que n'ouvre la Bourse de Tokyo, il reste une dernière corde de rappel, le G20 de Cannes, qui
rassemblera les 3 et 4 novembre les principaux dirigeants de la planète. Plusieurs experts craignent que l'Europe, dans ce cas, ne se retrouve en accusation, voire mise sous tutelle, avec les Chinois et les Américains organisant la mise en ordre de la zone euro.

D'ici là, M. Sarkozy envisage de rencontrer à Pékin le président chinois Hu Jintao puis Barack Obama à Washington. Officiellement, il s'agit d'étudier la création d'un fond d'aide supplémentaire pour la zone euro, sous l'égide du Fonds monétaire international, mais les Américains y seraient réticents.

Arnaud Leparmentier

Article paru dans l'édition du 20.10.11
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MessageSujet: Re: La France, la Grèce et l'Euro ...   La France, la Grèce et l'Euro ... EmptyVen 28 Oct 2011, 11:08 am

http://www.marianne2.fr/Sapir-l-accord-signe-ne-fait-que-prolonger-l-agonie-de-l-euro_a211943.html a écrit:

L'accord signé ne fait que prolonger l'agonie de l'euro
Jacques Sapir - Tribune | Jeudi 27 Octobre 2011 à 12:00

Les dirigeants de la zone euro ont conclu un accord, vers 4 heures ce jeudi matin, pour tenter de sauver l'euro. Pourtant, selon Jacques Sapir, ce plan anticrise est le « pire accord envisageable », car il va contribuer à nous plonger encore davantage dans la récession et priver l'Europe de son indépendance. D'autant plus qu'il ne suffira pas à sauver la Grèce.

L'accord réalisé cette nuit ne fera que prolonger l'agonie de l'Euro car il ne règle aucun des problèmes structurels qui ont conduit à la crise de la dette. Mais, en plus, il compromet très sérieusement l'indépendance économique de l'Europe et son futur à moyen terme. C'est en fait le pire accord envisageable, et un échec eût été en fin de compte préférable.
Nos gouvernements ont sacrifié la croissance et l'indépendance de l'Europe sur l'autel d'un fétiche désigné Euro.

Huit mesures actées

Si nous reprenons les mesures qui ont été actées nous avons :

1. Une réduction partielle de la dette mais ne touchant que celle détenue par les banques. Autrement dit c'est 100 milliards qui ont été annulés et non 180 (50% de 360 milliards). Cela ne représente que 27,8%. La réalité est très différente de ce qu'en dit la presse. Cela ramènera la dette grecque à 120% en 2012, ce qui est certes appréciable mais très insuffisant pour sortir le pays du drame dans lequel il est plongé.

2. Le FESF va se transformer en « fonds de garantie » mais sur les 440 milliards du FESF, seuls 270 milliards sont actuellement « libres ». Comme il faut garder une réserve c'est très probablement 200 milliards qui serviront à garantir à 20% les nouveaux emprunts émis par les pays en difficultés. Cela représente une capacité de 1000 milliards d'emprunts (200 / 0,2). C'est très insuffisant. Barroso avait déclaré qu'il fallait 2200 milliards et mes calculs donnaient 1750 milliards pour les besoins de la Grèce (avant restructuration) du Portugal et de l'Espagne. Cet aspect de l'accord manque totalement de crédibilité.

3. La recapitalisation des banques est estimée à 110 milliards. Mais, l'agence bancaire européenne (EBA) estimait ce matin la recapitalisation à 147 milliards (37 de plus). De plus, c'est sans compter l'impact du relèvement des réserves sur les crédits (le core Tier 1) de 7% à 9% qui devra être effectif en juin 2012. Il faudra en réalité 200 milliards au bas mot, et sans doute plus (260 milliards semblent un chiffre crédible). Tout ceci va provoquer une contraction des crédits (« credit crunch ») importante en Europe et contribuer à nous plonger en récession. Mais, en sus, ceci imposera une nouvelle contribution aux budgets des États, qui aura pour effet de faire perdre à la France son AAA !

4. L'appel aux émergents (Chine, Brésil, Russie) pour qu'ils contribuent via des fonds spéciaux (les Special Vehicles) est une idée très dangereuse car elle va enlever toute marge de manoeuvre vis à vis de la Chine et secondairement du Brésil. On conçoit que ces pays aient un intérêt à un Euro fort (1,40 USD et plus) mais pas les Européens. La Russie ne bougera pas (ou alors symboliquement) comme j'ai pu le constater moi-même lors d'une mission auprès du gouvernement russe en septembre dernier.

5. L'engagement de Berlusconi à remettre de l'ordre en Italie est de pure forme compte tenu des désaccords dans son gouvernement. Sans croissance (et elle ne peut avoir lieu avec le plan d'austérité voté par le même Berlusconi) la dette italienne va continuer à croître.

6. La demande faite à l'Espagne de « résoudre » son problème de chômage est une sinistre plaisanterie dans le contexte des plans d'austérité qui ont été exigés de ce pays.

7. L'implication du FMI est accrue, ce qui veut dire que l'oeil de Washington nous surveillera un peu plus... L'Europe abdique ici son « indépendance ».

8. La BCE va cependant continuer à racheter de la dette sur le marché secondaire, mais ceci va limiter et non empêcher la spéculation.

Les piètres conclusions que l'on peut en tirer...

Au vu de tout cela on peut d'ores et déjà tirer quelques conclusions :

- Les marchés, après une euphorie passagère (car on est passé très près de l'échec total) vont comprendre que ce plan ne résout rien. La spéculation va donc reprendre dès la semaine prochaine dès que les marchés auront pris la mesure de la distance entre ce qui est proposé dans l'accord et ce qui serait nécessaire.

- Les pays européens se sont mis sous la houlette de l'Allemagne et la probable tutelle de la Chine. C'est une double catastrophe qui signe en définitive l'arrêt de mort de l'Euro. En fermant la porte à la seule solution qui restait encore et qui était une monétisation globale de la dette (soit directement par la BCE soit par le couple BCE-FESF), la zone Euro se condamne à terme. En recherchant un « appui » auprès de la Chine, elle s'interdit par avance toute mesure protectionniste (même Cohn-Bendit l'a remarqué....) et devient un « marché » et de moins en moins une zone de production. Ceci signe l'arrêt de mort de toute mesure visant à endiguer le flot de désindustrialisation.

- Cet accord met fin à l'illusion que l'Euro constituait de quelque manière que ce soit une affirmation de l'indépendance de l'Europe et une protection de cette dernière.

Pour ces trois raisons, on peut considérer que cet accord est pire qu'un constat d'échec, qui eût pu déboucher sur une négociation concertée de dissolution de la zone Euro et qui aurait eu l'intérêt de faire la démonstration des inconséquences de la position allemande, mais qui aurait préservé les capacités d'indépendance des pays et de l'Europe.
Les conséquences de cet accord partiel seront très négatives. Pour un répit de quelques mois, sans doute pas plus de six mois, on condamne les pays à de nouvelles vagues d'austérité ce qui, combiné avec le « credit crunch » qui se produira au début de 2012, plongera la zone Euro dans une forte récession et peut-être une dépression. Les effets seront sensibles dès le premier trimestre de 2012, et ils obligeront le gouvernement français à sur-enchérir dans l'austérité, provoquant une montée du chômage importante. Le coût pour les Français de cet accord ne cessera de monter.
Politiquement, on voit guère ce que Nicolas Sarkozy pourrait gagner en crédibilité d'un accord où il est passé sous les fourches caudines de l'Allemagne en attendant celles de la Chine. Ce thème sera exploité, soyons-en sûrs, par Marine Le Pen avec une redoutable efficacité. Il importe de ne pas lui laisser l'exclusivité de ce combat.
La seule solution, désormais, réside dans une sortie de l'euro, qu'elle soit négociée ou non.
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MessageSujet: Re: La France, la Grèce et l'Euro ...   La France, la Grèce et l'Euro ... EmptyVen 28 Oct 2011, 12:58 pm

En définitive, cette montée en puissance de l'Allemagne, que démontre la crise de l'Euro, me fait penser à un début de wallonisation de la France, qui hypothèque de plus en plus les moyens de son indépendance dans le cadre d'une pseudo-confédération/fédération européenne.

J'ai franchement du mal à imaginer que le maintien de l'euro soit compatible avec un maintien des états nations, au sens français, et de leurs souverainetés.

Si le futur de l'Europe est de devenir une soupe régionaliste à la sauce belge (e.g. sans solidarité), cela promet d'être redoutable.
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MessageSujet: Re: La France, la Grèce et l'Euro ...   La France, la Grèce et l'Euro ... EmptyVen 28 Oct 2011, 2:45 pm

Le scénario "positif" que nous brosse J4M me parait effrayant!

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/10/fiction-2-lunion-f%C3%A9d%C3%A9rale-surveille-de-pr%C3%A8s-le-pr%C3%A9sident-cop%C3%A9.html a écrit:

Fiction 2: L'Union fédérale surveille de près le président Copé

En ce printemps 2022, le président de la zone euro, Jens Weidmann, est bien embêté. Il pensait que les Français s’étaient assagis et avait enfin intégré la « culture de stabilité » après les deux quinquennats du socialiste François Hollande. Mais voilà : le Président de la République que viennent tout juste d’élire les Français, le conservateur Jean-François Copé, a fait campagne sur un programme de relance. Son conseiller, le toujours vert et toujours souverainiste Henri Guaino, 69 ans aux pommes, un survivant de l’équipe de Nicolas Sarkozy, l’a convaincu de se révolter contre la « pensée unique » bruxelloise qui a imposé une cure de rigueur sans précédent à la France pour assainir ses finances publiques. « J’irai chercher la croissance avec les dents », a clamé Copé pendant la campagne, reprenant une phrase historique de son mentor politique.

Weidmann l’a donc invité à venir lui rendre visite à Bruxelles, dans son bureau du Berlaymont, le siège du gouvernement européen, afin de lui faire comprendre qu’il n’était pas question que la France renoue avec le déficit et interrompe son cycle vertueux : l’objectif reste une dette limitée à 60 % du PIB. Dix ans après, la crise de la dette souveraine qui a failli emporter l’euro est encore dans toutes les mémoires. Pour en venir à bout, il a fallu que la zone euro déploie les grands moyens.

C’est fin 2011, alors que la crise dure depuis deux ans, que les gouvernements admettent que les marchés financiers sont entrés en guerre contre l’euro, car il ne croit pas en l’avenir d’une monnaie sans État ou plutôt sans gouvernement. Depuis 1999, les Européens ont cru qu’une monnaie unique pouvait exister avec dix-sept politiques économiques et budgétaires souveraines. Les dérives grecque, irlandaise ou encore portugaise ont montré qu’on ne pouvait pas faire confiance aux gouvernements pour respecter une discipline commune. Le Président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont, pour assurer la pérennité de l’euro, décidé d’en finir avec cette union unijambiste, reposant sur son seul pilier monétaire, et de la doter d’une seconde jambe, économique et politique. Lors du sommet du 26 octobre 2011, ils proclament leur volonté de s’intégrer davantage, ce qui concourt à rassurer les marchés.

Très rapidement, les Britanniques, les Suédois et les Tchèques font savoir qu’ils ne veulent pas d’un tel saut fédéral. La voie à 27 est donc bloquée, puisqu’il faut l’unanimité pour changer les traités. En janvier 2012, Berlin et Paris profitent du 39ème anniversaire du traité de l’Élysée pour rendre public leur plan pour une zone euro fédérale : la rédaction d’un traité ad hoc à dix-sept, rédaction confiée à une constituante européenne élue pour la circonstance. Mais si leurs partenaires rechignent à aller aussi loin, ils annoncent qu’ils sont prêts à mettre en place un « Bund franco-allemand » qui servira d’exemple et de moteur. La menace implicite est parfaitement entendue : c’est la marginalisation ou l’intégration.

Élue en septembre 2012, l’assemblée constituante propose très rapidement un texte. L’Union européenne reste en l’état et tous les pays qui remplissent les critères nécessaires pourront être admis dans la zone euro. Cette zone euro sera gouvernée par un président élu au suffrage universel direct, une proposition de Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, qui dirigera le gouvernement. Un Parlement élu lui aussi au suffrage universel direct (et tenant davantage compte du rapport entre les populations) sera chargé de le contrôler et d’approuver, avec le Conseil des ministres de la zone euro, les orientations économiques et budgétaires qui s’imposeront à tous les États. Dans ce cadre, chacun restera souverain chez lui. Si un pays ne joue pas le jeu, toute une palette de mesures de contrainte est prévue, du recours devant la Cour de justice européenne qui pourra annuler un budget déviant à sa reformation d’autorité par le Parlement et le Conseil des ministres. Enfin, le traité devra être ratifié à la majorité des trois quarts des pays. Si un pays le rejette, il devra se prononcer à nouveau en sachant qu’un second rejet signifierait une sortie de la zone euro.

En 2014, le nouveau texte entre en vigueur. Le premier président élu de la zone euro est l’Allemand Jens Weidmann, ancien président de la Bundesbank. Marié à une Française, il parle trois langues et fait une campagne remarquable sous l’étiquette PPE (conservateur). En 2019, il est réélu sans problème. L’Europe a enfin un numéro de téléphone. En cette année 2022, la zone euro compte 22 membres.

L’entretien avec Copé est tendu. Weidmann, accompagné de son ministre des finances, la Française Nathalie Kusciusko-Morizet, lui rappelle qu’il ne peut pas faire n’importe quoi et qu’un déficit est inacceptable alors que la croissance est de 2 %. S’il passe outre, ce sera la crise. Copé en convient sous l’œil atterré du vieux Guaino qui voit ses rêves de « grand emprunt » s’évanouir. À nouveau.
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