Senat Américain contre la politique de Bush en Irak

Le Sénat américain s'est prononcé samedi contre l'examen d'une résolution adoptée la veille par la Chambre des représentants dénonçant l'envoi de renforts en Irak défendu par le président républicain George Bush.

Pour la deuxième fois en deux semaines, le Sénat à décidé de ne pas débattre d'une résolution non contraignante stigmatisant la récente décision de Bush d'envoyer 21.500 militaires en renfort pour contribuer aux efforts de stabilisation à Bagdad et dans la province d'Anbar, près de quatre ans après le début de l'intervention militaire américaine.

Cinquante-six sénateurs se sont prononcés pour l'examen de la résolution de 34 contre, mais il aurait fallu 60 voix pour afin que la résolution fasse l'objet d'un débat.

Avant le vote, les démocrates ont plaidé en vain auprès de la minorité républicaine afin qu'elle se rallie à l'examen de la résolution.

"Si nous croyons qu'envoyer davantage de troupes américaines dans les faubourgs de Bagdad n'augmentera pas les chances de succès, nous avons le devoir de le dire, et une minorité de sénateurs ne devrait pas contrecarrer cette expression", a déclaré le sénateur démocrate Carl Levin, président de la Commission des services armés.

Vendredi, la Chambre des Représentants avait voté la résolution par 246 voix contre 182.

Le texte a été adopté par la quasi totalité des 233 élus démocrates et par 17 des 201 républicains, nombre de membres de la Chambre des représentants s'inquiétant de leur avenir politique s'ils soutiennent Bush dans une politique de plus en plus impopulaire.

Cependant au Sénat, la procédure permet à une minorité de bloquer un débat et les démocrates ne disposent que d'une majorité de 51 sièges contre 49.

Les chefs de file républicains du Sénat refusent d'envisager une dénonciation de la stratégie de Bush en Irak à moins que les démocrates acceptent un vote sur un projet républicain de résolution interdisant une réduction du financement des forces américaines.

Les défenseurs du texte voté vendredi à la Chambre des représentants espèrent que, malgré son caractère non contraignant, sa portée symbolique amènera le président à revoir ses projets et à commencer le rapatriement des militaires américains déployés en Irak.