Le PS s'oppose à une loi sur le port de la burqa

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/06/01002-20100106ARTFIG00494-le-ps-officiellement-contre-une-loi-sur-le-port-de-la-burqa-.php

• 
  

  Citation :

  
  

• Le PS s'oppose à une loi sur le port de la burqa
  
  
  J.B. (lefigaro.fr) avec AFP et AP
  
• 06/01/2010
  
• 
  
  Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon. Crédits photo : AFP
  
  Le porte-parole du parti, Benoît Hamon, juge qu'il ne pourrait s'agir que d'une «loi de circonstance», difficilement applicable. Mais Aurélie Filipetti s'étonne des déclarations «prématurées» de son camarade.
  
  
  Plusieurs figures importantes du parti s'étaient déjà prononcées contre. Le Parti socialiste est désormais officiellement défavorable à une loi qui interdirait le port du voile islamique intégral en France. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, l'a annoncé mercredi matin sur RTL, estimant qu'il ne pourrait s'agir que d'une «loi de circonstance».
  «Le Parti socialiste a débattu, il a rappelé des principes : nous sommes totalement opposés à la burqa, la burqa est une prison pour les femmes. Dans la République, elle n'a pas sa place mais une loi de circonstance n'aurait pas les effets escomptés», a expliqué le porte-parole du parti. «Dans cette affaire, on est confronté à une forme de dérive d'un certain islam», mais «il ne revient pas à un État d'apprécier ce qui est la bonne interprétation des écritures, sur ce qui serait dans le Coran ou pas dans le Coran, ce qui serait dans la Bible ou pas», a-t-il fait valoir. «Nous pensons que plutôt que de faire une loi qui serait une loi de circonstance, il faut utiliser tous les instruments que nous propose le droit pour faire en sorte, aujourd'hui, que ces comportements soient condamnés quand ils sont encouragés», a-t-il dit.
  «Qu'on ne fasse pas une loi dont on ne voit pas très bien comment elle serait appliquée», a-t-il ajouté. «Si demain on ne pouvait pas dans l'espace public porter la burqa, de quelle manière les forces de l'ordre arriveraient-elles à amener une femme à abandonner cette burqa. La pousseraient-elles à enlever son voile?», a-t-il demandé. Benoît Hamon s'était déjà prononcé contre une loi, à titre personnel, la jugeant «dangereuse». D'autres figures du PS, parmi lesquelles l'ancien premier secrétaire François Hollande, l'ancienne garde des Sceaux Elizabeth Guigou, ou Manuel Valls, avaient fait de même.
  Mais la prise de position d'Hamon, au nom du PS, a aussi fait grincer des dents. Ainsi la députée Aurélie Filippetti, favorable à une loi sur le port du voile intégral, s'est dite «étonnée» des déclarations «un peu prématurées» de Benoît Hamon. Le bureau national n'ayant pas, à sa connaissance, pris de position officielle. Il s'est réuni mardi soir. Elle ajoute que le débat est en cours.
  Position «pas très claire» de Sarkozy
  
  
  
  Selon Hamon, Nicolas Sarkozy a donné «une position qui n'est pas très claire». Le président a évoqué mardi devant des responsables de l'UMP la possibilité d'adopter une résolution - disposition non-contraignante - sur le port du voile intégral, sans exclure un recours à la loi. Une position défendue par le ministre des Affaires sociales Xavier Darcos devant la mission parlementaire multipartite chargée de plancher sur le sujet et dont les propositions sont attendues d'ici à la fin du mois.
  Sans attendre l'issue de ses travaux, le chef des députés UMP Jean-François Copé a créé la surprise le 22 décembre en annonçant, avant que la mission ne termine ses travaux, le dépôt courant janvier d'une proposition de loi pour interdire le voile intégral dans l'espace public. L'initiative lui a valu un rappel à l'ordre du président de l'Assemblée Bernard Accoyer, lui aussi UMP, qui l'a jugé «prématurée. Le parti majoritaire prépare par ailleurs sa propre contribution sur la question, qui sera achevée la semaine prochaine, a dit l'un de ses responsables.
  Le ministre de la Défense et patron du Nouveau Centre, Hervé Morin, a exprimé mercredi matin sur RMC/BFM TV ses doutes sur l'opportunité d'une loi d'interdiction qui pourrait être «un facteur de stigmatisation supplémentaire de la population musulmane en France». Mercredi toujours, le patron du Front national, Jean-Marie Le Pen, a estimé qu'une loi n'était «pas nécessaire», assurant que les «règlements de police suffisent». «Il est interdit de se promener masqué dans les rues, dans les espaces publics en France. Par conséquent, cela s'applique aussi à la burqa», a-t-il dit. «Que ce masque soit d'origine religieuse, ethnique ou folklorique, il en est de même».
  
• LIRE AUSSI :
  
• 
  » Une proposition de loi UMP pour interdire la burqa
  » Quelle base légale pour une interdiction du voile intégral ?
  

Ce qui m'inquiète le plus, c'est la lâcheté des Européens, notamment parmi ceux qui se proclament progressistes, mais qui ont totalement renié les objectifs les plus nobles et les plus féconds de la philosophie des Lumières.

GAUVAIN a écrit:

Ce qui m'inquiète le plus, c'est la lâcheté des Européens, notamment parmi ceux qui se proclament progressistes, mais qui ont totalement renié les objectifs les plus nobles et les plus féconds de la philosophie des Lumières.

En fait la politique des PS belge et français est la même : ils espèrent, naïvement, que les allochtones leur montreront une reconnaissance éternelle et qu'ils voteront pour eux en remplacement du prolétariat embourgeoisé ou "extrême-droitisé" !

Il est quand même intéressant de noter que tous les socialistes ne sont pas d'accord avec la position de Hamon. Pour ma part, je suis aussi de l'avis de Filippetti, je ne vois pas comment on peut s'opposer à la burqa sans passer par la loi.

Et pour répondre à Hamon, non la République n'a pas à interpréter les textes religieux mais lorsque la religion aboutit à des dérives aussi fondamantales que la suppression de toute dignité à l'égard des femmes, alors l'Etat se doit d'intervenir.

Bravo Milan : je suis à 100% d'accord avec toi !