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| La fin de l'€ et de l'Union européenne ? | |
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+4fde Ti' Breton François Barberis Stans 8 participants | |
Auteur | Message |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 12 Mar 2010, 9:46 pm | |
| Rappel du premier message :
Je ne sais ce qu'il faut en penser mon cher François car je suis comme toi un eurosceptique qui voit en l'Union européenne un concasseur des États-Nations et de leurs souverainetés au détriment d'une Europe des Régions de mauvaise augure. De plus, depuis que nous "subissons" l'euro force m'est de constater que nous connaissons une spirale inflatoire des prix sans précédant et que le seul avantage de l'euro fort par rapport au dollar "faible" c'est que nous ne payons pas trop cher nos besoins énergétiques tandis que nous nous faisons rouler comme dans un bois en matière d'exportation par rapport à nos concurrents américains qui n'ont qu'à faire tourner la planche à billets verts ! Nous avions dans les années 50 un noyau européen fort : l'Europe des Six qu'il aurait fallu peaufiner avant de vouloir phagocyter l'ensemble du continent européen. Pourquoi ne pas avoir dès le début misé sur une Europe citoyenne et sociale avant d'en faire un "machin" commercial tantôt fédéral, tantôt confédéral, tantôt lâchement libre-échangiste voire les trois à la fois mais toujours de manière floue ? C'est au lendemain de la guerre qu'il eut fallu créer un véritable États-Unis d'Europe à Six (pour commencer) mais pour ce faire il eut fallu trouver une langue commune quitte à choisir l'esperanto pour tous et conserver les langues nationales pour chaque états constitutifs et règler en 1950 le sort d'un "non-état" appelé Belgique pour avoir d'emblée une Europe à Cinq (ou à Quatre sans l'état de pacotille qu'est le GDL). Une langue de travail commune et quatre langues culturelles subsistantes donc avant d'unifier les lois sociales, les différents codes civils, pénaux, etc., opter pour une monnaie unique, une citoyenneté unique, des représentants élus, ... Il aurait bien fallu 50 ans de "digestion" avant d'élargir ce noyau fort à d'autres états au compte-gouttes mais sans régimes temporaires ou spéciaux et je pense que nous n'en serions pas là. | |
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Auteur | Message |
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François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Lun 17 Mai 2010, 11:47 pm | |
| je pense que dans cette affaire tout le monde ou presque est passé à côté de l'essentiel. Je viens de lire l'article que notre ami Stans a posté, repris du site Agoravox. Voici bien un article inutile, plein de ressentiment, et qui brouille les cartes, à l'image de ce site de pseudo réalistes.
Bien évidemment que le plan de sauvetage de la Grèce est un plan au bénéfice des banques : ce sont elles qui portent les titres de la dette grecque. Ce ne sont pas les Grecs eux-mêmes. Il n'y a a que ceux que ça arrange qui font semblant de s'en offusquer. Bien évidemment que ce plan est un 2ème plan en faveur de la finance, et pour cause, la banque et la finance sont au cœur du mécanisme économique. Il n'y a que les idiots pour s'en offusquer. les banques ont même été inventées pour ça. Imagine-t-on ce qui se serait passer en France et en All. si les banques devaient d'un seul coup, passer des provisions pour créances douteuses de 120 milliards d'e, montant de leur engagement sur la Grèce ? Bien évidemment que ce plan ne règle pas le problème au fond. Le problème au fond c'est le mur de la dette. Et c'est un mur épais qui a été construit brique après brique au nom des transferts sociaux. Bien évidemment que pour réduire une dette il faut limiter les dépenses publiques et que cela pèse sur la croissance. Si l'auteur de cet article avait voulu faire preuve d'un peu de pédagogie, il aurait même pu préciser la règle : une diminution des dépenses de x% fait mécaniquement chuter la croissance de X/2. Ce qui veut dire qu'en baissant la dépense publique de 7%, on ne réduit le déficit que de 3,5%, la moitié seulement. Bien évidemment que personne n'y parviendra. Une seule diminution de croissance de 1% est quasiment insoutenable; alors 3,5% pour la France ou 10% pour l'Espagne... Ou alors dans la durée : 4 ans pour la France, 10 ans pour l'Espagne, Bien évidemment que les sommes prêtées à la Grèce ont peu de chances d'être remboursées. A quoi cela servirait-il d 'ailleurs ?. On ne demande pas qu'ils remboursent le capital; on leur demande de payer les intérêts et de ne pas faire de nouvelles dettes. Un prêteur se moque du capital; ce qui compte c'est que le débiteur continue de payer régulièrement ses intérêts. Bien évidemment que les contribuables allemands ne reverront pas la couleur de leur argent : dans une économie fermée, nul ne peut indéfiniment conserver pour lui le tas de billes. Sinon le jeu s'arrête. Bien évidemment que ajouter de la dette à la dette ça n'est pas satisfaisant, mais comment faire autrement au moins au début ? Bien évidemment que l'on peut être inquiet pour l'avenir Bien évidemment que la Grèce ne pourra pas remplir les conditions draconiennes qui lui ont été imposées. Bien évidemment que les dirigeants de l'Eurogroupe ont toujours su que ces conditions étaient inapplicables. Bien évidemment que l'Espagne n'arrivera pas à réduire son endettement par l'austérité, ni la France, ni quiconque, ni l'Allemagne dont on oublie qu'elle a un endettement public de 75% de son PIB. J'arrête là, car ce n'est pas la situation qui me déprime, mais ces pseudos explications-dénonciations du style Agoravox. Alors, comment tout cela va se régler ? Pas par le conflit armé, bien entendu. Plus vraisemblablement par la récession des économies, le recyclage des épargnes et des excédents et surtout, surtout une bonne dose d'inflation. Ca a déjà d'ailleurs commencé et ça va s'accélérer, car bien évidemment le discours de Trichet qui dit qu'il va stériliser autant de masse monétaire qu'il va en créer par le rachat (monétisation) de la dette des états est un coup d'épée dans l'eau : il n'y a pas que la banque centrale qui crée la monnaie. Toute banque privée crée de la monnaie en consentant un crédit. Et que va faire une banque lorsqu'elle aura troqué ses titres de la dette souveraine rachetés par la BCE ? Tiens, bien entendu, elle va pas mettre cet argent frais au cofrre. Elle va le prêter selon le ratio 1 € récupéré/8 € prêté. Et hop, voilà l'inflation repartie par la création de masse monétaire par les banques commerciales. Bien entendu que DSK est un homme de la droite orthodoxe (ce qui n'est pas une insulte dans ma bouche) affublé d'un faux nez socialiste. Il n'y a que les idiots qui ne s'en sont pas aperçus et qui se posent encore la question. Bien entendu que DSK s'il est élu mènera une politique de restriction de la dépense publique, peut-être encore plus stricte que celle que va devoir mener NS. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne fallait pas mettre ce plan en place, et ce n'est pas pour autant vrai que l'€ est condamné. Mais tout ceci n'est pas l'essentiel. L'essentiel est ailleurs. Il est en Grande Bretagne et tient en deux chiffres que je vous livre: La GB doit trouver 200 milliards d'€ d'ici la fin de son exercice fiscal qui termine le 30 septembre. En face de ce besoin de financement, l'épargne nationale est nulle et chaque mois qui passe engendre chez les Britanniques un besoin de financement non financé de qq 20 milliards de plus. A titre de comparaison les chiffres sont les suivants pour la France : 87 milliards d'e à trouver pour la fin de l'année; une épargne disponible de 2.400 milliards et une besoin non financé de 10 milliards par mois, ce qui n'est déjà pas rien. Et je ne parle, concernant la GB, que de la dette publique. Si on y ajoute la dette privée, on obtient un endettement de 240% du PIB. On comprends pourquoi le premier voyage du nouveau ministre des AE a été pour Washington. Londres espère bien que la Fed lui avancera qq milliards pour faire sa fin de mois. Or la GB vient de se séparer définitivement de la construction européenne en refusant de participer au début de ce FME Conclusion : le prochain risque de défaut, ce n'est pas le Portugal ou l'Espagne; c'est la Grande Bretagne. Et on peut compter sur les traders de la City pour jouer à fond contre le sterling. Or le sterling c'est le poste avancé du dollar. Le sterling attaqué, c'est le dollar qui sera attaqué aussi. Donc je pense que d'ici la fin de l'année l'€ se retrouvera à 1,40 $ pour 1 € et qu'il faudra plus d'un £ pour acquérir 1 €. Mais même à ce moment-là, la crise ne sera pas résolue, car nous vivrons en Europe continentale une récession. Elle sera terrible pour l'Allemagne qui réalise les 2/3 de ses excédents avec ses partenaires de la zone €. Elle sera aussi très dure pour la France et ses satellites. Mais je crois que l'Union pourra surmonter cette crise. En revanche, je ne parierai pas mon billet sur le £ et la GB. Je pense qu'à la suite de cette crise, et en raison même de cette crise, le directoire franco-allemand devrait définitivement s'imposer sur l'Europe, car l'Allemagne aura besoin de la France, plus que la France n'aura besoin de l'Allemagne pour sortir de sa récession. Je pense que la France va pouvoir sortir renforcée de cette crise, et ce en dépit des poussées de fièvres sociales qui risquent de se manifester. Si nous savons relancer notre outil industriel sur les industries d'avenir (biotechnologies, pharmacie, robotique, énergie renouvelables, aéronautique, armements, industrie navale et nucléaire), nous pourrons alors, grâce à notre démographie, être leader en Europe.
Bonne soirée. | |
| | | Nemor Membre intéressé
Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 22/04/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Mar 18 Mai 2010, 2:03 am | |
| Bonjour à tous,
Je ne sais pas si cette carte des dettes réciproques des principaux pays européens a déjà été postée sur le forum donc je le fais.
http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/02/weekinreview/02marsh.html
Attention à l'Italie pour la France...
Sinon 100% d'accord avec l'analyse de François Barberis.
Les spéculateurs se sont attaqués à la Grêce et à l'€uro pour des motifs que l'on peut estimer valables ou non mais si l'on part dans cette logique, la situation des Etats-Unis et la GB est bien pire car ils ne disposent d'aucune épargne domestique. A ce titre, des pays comme l'Espagne ou la Grêce possèdent eux une épargne domestique (largement inférieure à celle de la France mais tout de même). J'ajouterais, concernant la France que 40% de sa dette publique est aux mains d'investisseurs (privés ou particuliers)... français. Sur les autres 60%, 2/3 sont non originaires de l'UE.
Cordialement.
Dernière édition par Nemor le Mar 18 Mai 2010, 12:21 pm, édité 1 fois | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Date d'inscription : 10/03/2006
| | | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Mar 18 Mai 2010, 11:37 am | |
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| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Mar 18 Mai 2010, 3:51 pm | |
| L'analyse de Quatremer est incomplète. Certes le paramètre concernant la part de la dette qui est détenue par des résidents/non résidents est important et peut expliquer la relative neutralité des marchés. La dette publique de la France est ainsi détenue à 40% par des résidents, 40% par des institutions de l'UE et 20% par des opérateurs totalement étrangers.
Pour mieux analyser les mouvements il faudrait déjà y ajouter la dette privée. Alors là on commence à comprendre pourquoi des pays comme le Portugal et l'Espagne sont dans le collimateur malgré une dette publique/PIB meilleure que la nôtre. Voici les chiffres communiqués par la banque de France. Le premier est le % de dette publique / PIb, le second est le % de dette privée/PIB: Ces ratios sont ceux de juin 2009
- Grande Bretagne : 70% + 180%= 250% - Espagne : 60% + 200 % = 260% - Italie : 120% + 120% = 240% - Etats Unis 70% + 170%= 240 % - Allemagne 70% + 120 % = 190% - France 80% + 120% = 200% - Zone Euro 80% + 130% = 210 %
On comprend donc pourquoi l'Espagne et pourquoi la GB font souci.
Si on veut être encore plus complet, il faut tenir compte du stock d'épargne privée intérieure : c'est ce stock qui, mobilisé, permet de faire face à la dette. cette mobilisation pouvant prendre plusieurs formes : emprunt intérieur facultatif, emprunt obligatoire (par exemple l'emprunt sécheresse des années 1975, qui fut obligatoire et remboursé 3 ans après avec intérêts), ou alors la taxation-imposition (c'est ma théorie). Les chiffres sont les suivants : - japon : 9.000 milliards d'€ (j'ai bien écrit neuf mille) - 1er de la classe - France : 2.400 milliards d'€ en mars 2009 (source : rapport du conseil national de l'Epargne) - 2ème plus forte épargne mondiale - Italie : environ 1.200 milliards - Allemagne : sous réserve, environ 1.500 milliards - Belgique : 240 milliards - Espagne : moins de 800 milliards - Grande Bretagne : épargne privée négative (si qq un dispsoe du chiffre exact, je le remercie de me le communiquer), ce qui veut dire que l'endettement privé à court terme des ménages ("le découvert") est supérieur à la masse des liquidités dont dispose ces mêmes ménages. ce qui veut dire que ces ménages sont dans l'impossibilité de puiser dans leur épargne pour faire face à une taxation voulue par la puissance publique pour faire face à une échéance de dette publique, sauf à augmùenter leur découvert et à se fragiliser encore plus. Ce qui veut dire que le Trésor est obligé de s'adresser au marché, sans autre recours possible, sauf à risquer un défaut sur la dette. - Etats unis : idem
Il faut avoir constamment ces chiffres en tête si on veut comprendre la situation et décrypter les stratégies.
Et enfin, un autre paramètre, c'est la position extérieure d'un pays, c'est-à-dire l'agrégat actifs détenu pas l'ensemble des résidents (citoyens, entreprises, banques,) Trésor sur le 3Reste du Monde" - passif (c'est-à-dire les créances que détient le Reste du monde sur le pays).
les chiffres sont les suivants :
- Position extérieure de l'ensemble Japon + Corée = + 4.000 milliards de $ - Position extérieure de la Chine : estimation : + 2.000 milliards de $ - Position extérieure des États-Unis d'Amérique = - 2.400 milliards de $ (- 5.000 milliards selon certaines sources) - Position extérieure de la GB = environ - 1.000 milliards de $ - Position extérieure de l'Allemagne = + 500 milliards de $ - position extérieure de la France = - 400 milliards de $ en fin 2009 (source : banque de France)
La GB, en raison e son apport historique à la théorie des marchés (Ricardo, Keynes, Smith, etc) a joui jusqu'à ce jour d'une position qui lui a permis de différer l'heure de vérité, en cela aidée par les positions prises par la City. Mais cette époque me paraît approcher de son terme.
Bonne journée. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: MERKEL insupporte ! Mer 19 Mai 2010, 4:12 pm | |
| Les propos d'Angela MERKEL semblent insupporter de plus en plus les millieux politiques et boursiers ! | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: L’UE entreprend de réguler les fonds spéculatifs Mer 19 Mai 2010, 10:54 pm | |
| Source : http://www.lalsace.fr/fr/france-monde/article/3160876/L-UE-entreprend-de-reguler-les-fonds-speculatifs.html Finance L’UE entreprend de réguler les fonds spéculatifs - Citation :
- L’Union européenne a adopté, hier, un projet de régulation des fonds spéculatifs, malgré les réticences du Royaume-Uni, soucieux de protéger la City, où se déroulent 70 % des mouvements financiers du continent.
Les ministres des Finances de l’UE, réunis à Bruxelles, ont conclu un accord sur un texte visant à mieux encadrer les fameux « hedge funds », malgré les réticences des Britanniques qui ont longtemps bloqué ce dossier.
L’accord des 27 ministres n’est qu’un premier pas : ils « se sont mis d’accord » sur une position pour « entamer des négociations avec le Parlement européen », qui a aussi son mot à dire sur le sujet, en vue d’un compromis, indique le communiqué publié à l’issue de la réunion qui s’est tenue, hier, à Bruxelles.
« On comble une lacune dans la réglementation, s’est félicité le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Je crois qu’on va vite tomber d’accord avec le Parlement. » Cela reste à voir.
En effet, la perspective d’une régulation préoccupe Londres, d’où sont gérés quelque 70 % des fonds spéculatifs européens. Le précédent gouvernement du travailliste Gordon Brown avait obtenu, en mars, un report de la réunion pour éviter que cela lui nuise pendant la campagne des législatives britanniques.
Le projet vise à réguler les fonds dits « alternatifs » (c’est-à-dire spéculatifs), mais aussi ceux de capital-risque ou d’investissement.
2.000 milliards d’euros de fonds spéculatifs.
À la lumière de la crise financière, que les pratiques spéculatives sont accusées d’avoir amplifiée, l’Union européenne entreprend, pour la première fois, de placer cette activité sous surveillance.
Peu transparents, les fonds spéculatifs représentent quelque 2.000 milliards d’euros dans le monde, et sont accusés d’encourager les prises de risque importantes, pour obtenir rapidement les rendements les plus élevés possibles.
Le débat des ministres, hier à Bruxelles, portait surtout sur le traitement des fonds basés dans des pays en dehors de l’UE.
Selon la position finalement adoptée, en échange d’une plus grande transparence, les fonds installés hors d’Europe mais disposant d’un gestionnaire européen — ce qui est le cas de la plupart de ceux basés à la City de Londres — disposeraient de règles allégées, mais pas de laissez-faire global.
Actuellement, les fonds basés hors de l’UE doivent demander dans chaque pays une autorisation à l’autorité nationale de régulation.
Les ministres ne voulaient pas donner aux gestionnaires de « hedge funds » un « passeport » leur permettant d’exercer dans n’importe quel pays européen à partir du moment où ils ont été autorisés dans l’un d’eux, contrairement à ce que demandait la Grande-Bretagne.
Le dernier mot n’est pourtant pas encore dit. Car le Parlement européen a défendu jusqu’ici une position plus libérale, plus proche des thèses britanniques.
Lundi soir, une commission du Parlement a d’ailleurs approuvé, en parallèle, un texte moins restrictif. Il plaide pour un système où tous les gestionnaires de fonds spéculatifs pourraient obtenir un « passeport » leur permettant d’investir dans n’importe quel pays européen.
Du coup, malgré l’accord réalisé hier à Bruxelles, le nouveau gouvernement britannique de David Cameron et son ministre des Finances, George Osborne, espèrent pouvoir compter sur le Parlement dans les tractations qui vont s’ouvrir.
Les Britanniques ont d’ailleurs obtenu, dans une déclaration séparée, que les ministres des Finances mentionnent les « préoccupations exprimées par certains États membres sur certains aspects » de l’accord, et que celles-ci soient « prises en compte » dans les négociations avec le Parlement. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Plus d'Europe selon DSK Ven 21 Mai 2010, 10:08 pm | |
| Source : http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-05-20/dsk-la-solution-c-est-plus-d-europe-771304.phpDSK : « La solution, c’est plus d’Europe »Rédaction en ligne - jeudi 20 mai 2010, 22:12 Invité sur France 2, le directeur-général du FMI, Dominique Strass-Kahn a annoncé que la zone euro ne risquait pas d’exploser, mais qu’elle pourrait « tourner mal ». (ap) La zone euro ne risque pas d’exploser, mais le risque c’est qu’elle tourne mal, a déclaré jeudi le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, invité de la chaîne de télévision France 2. « Je ne crois pas que la zone euro soit en risque d’exploser, en revanche, je pense que le risque c’est qu’elle tourne mal, qu’elle fonctionne mal », a déclaré M. Strauss-Kahn, interrogé depuis le siège du Fonds à Washington. « Je ne suis pas rassuré parce que les causes de fond notamment la croissance ne se résolvent pas en claquant des doigts », a souligné le directeur-général du FMI, ajoutant néanmoins que des solutions à la crise que traverse l’Europe existaient. « Je ne crois pas du tout qu’il faille avoir une situation défaitiste, mais ces solutions il ne suffit pas de les invoquer ou de les évoquer à l’occasion de conférences de presse, il faut prendre des décisions et les prendre à temps », a encore déclaré M. Strauss-Kahn, dont l’interview enregistrée la veille à Washington a été diffusée jeudi lors de l’émission « A vous de juger » sur France 2. Lutter contre les spéculateurs « sans aucune pitié »Le directeur-général du FMI a évoqué la « crise de confiance du politique » qui touche actuellement l’Europe, selon lui, appelant les Européens à l’action. « Tout tire à hue et à dia. Le monde entier regarde ça (…) et perd confiance dans l’Europe », a-t-il souligné. Interrogé sur la spéculation qui a fait l’objet de nombreuses critiques de la part des dirigeants européens, qui les ont comparés à des « bandes de loups », le directeur-général du FMI a reconnu qu’il fallait lutter contre les spéculateurs sans « aucune pitié ». Mais, a-t-il ajouté, il faut aussi lutter contre les causes de la spéculation, et « la meilleure manière de lutter contre les spéculateurs c’est de faire en sorte qu’ils se trompent ». La solution : plus d’EuropeRevenant sur l’euro, qui a fortement chuté ces derniers mois, M. Strauss-Kahn a reconnu que la monnaie européenne n’était « pas terminée », appelant à une meilleure coordination des Européens. « On ne peut pas partager une monnaie et ne pas partager d’autres décisions », a-t-il expliqué. Les Européens sont au « milieu de la rivière, s’ils reviennent sur la rive initiale, ils perdent l’euro (.), a-t-il averti. Il faut aller plus loin, la solution c’est plus d’Europe. » « Pourquoi il y a des attaques contre l’euro, parce que l’Europe est structurellement à la traîne », a-t-il expliqué. Interrogé sur les risques que font peser sur la croissance les plans d’austérité en œuvre ou envisagés en Europe, le directeur-général du FMI a reconnu ce risque. Mais pour l’éviter, il a conseillé aux grands pays européens de ne pas ralentir trop vite, de ne pas mettre en œuvre des plans d’austérité sur des périodes trop courtes. « Si tout le monde se met à dire on va se serrer la ceinture, alors là, vous avez raison, on va casser la croissance dans la zone euro », a-t-il averti. La Grèce ne représente que 2 à 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro et donc, « ce n’est pas parce que la Grèce ralentit, que ça ralentit la zone euro ». M. Stauss-Kahn a de ce point de vue averti sur les dangers de vouloir réduire trop vite les déficits. « Il n’est pas écrit dans le marbre qu’il faille absolument qu’en 2012 ou en 2013 on soit revenu à 3 % » de déficit public par rapport au PIB, un des critères inclus dans les traités européens, a-t-il expliqué. « Ce qui est très important pour rendre la confiance c’est de montrer qu’on a un plan et qu’à l’arrivée les choses seront rétablies », a-t-il ajouté. Il faut réduire les déficits, mais, a-t-il souligné, « il ne faut pas le faire à marche forcé ». (afp) | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 21 Mai 2010, 11:59 pm | |
| DSK, l'homme qui avance masqué,
Je ne peux résister au plaisir de reprendre ce que j'écrivais dans mon poste du 17 mai :
"Bien entendu que DSK est un homme de la droite orthodoxe (ce qui n'est pas une insulte dans ma bouche) affublé d'un faux nez socialiste. Il n'y a que les idiots qui ne s'en sont pas aperçu et qui se posent encore la question. Bien entendu que DSK s'il est élu mènera une politique de restriction de la dépense publique, peut-être encore plus stricte que celle que va devoir mener NS."
Voilà qui est clairement établi à présent.
Mon pronostic : DSK ne devrait pas se présenter. Car droite pour droite, les électeurs préfèreront l'original (Nicolas Sarkozy) à la copie (DSK). Et surtout si DSK est battu, il sera relégué aux oubliettes de l'histoire. Adieu les premiers rôles au FMI, alors qu'il a toute chance d'être reconduit dans ses fonctions pour 2ème mandat à 1 million de $ par an. Il aura alors 65 ans et ce sera trop tard pour lui.
Au PS, c'est le choc ! Voilà le héros principal qui se révèle être un faux nez. Les plus heureux dans cette histoire ce sont le parti de Mélenchon et le PC (ou du moins ce qu'il en reste) : il vont pouvoir à loisir tirer à boulets rouges sur le social traitre DSK (que pour ma part j'aime bien et qui ne méritait ni tant d'honneurs ni tant de critiques).
Enfin, l'essentiel n'est pas là. L'essentiel c'est le cavalier seul de la Grande Bretagne, son éloignement de la scène politique européenne et la montée des tensions entre la France et l'Allemagne. Tensions est peut être un mot trop fort. Disons plutôt compétition pour le leadership européen, compétition dont la GB est désormais exclue.
Si Paris réussit sa réforme fiscale pour que diminution de la dépense publique ne rime pas avec arrêt de la croissance, je pense que la France a de bonnes chances de prendre l'avantage, car l'Allemagne va être confrontée à des pbs démographiques considérables.
Le plan de réforme des retraites est une avancée intéressante : on répond en partie au défi du vieillissement de la population autrement que par des ponctions financières, c'est-à-dire en jouant sur les curseurs. ca ne règlera pas tout, mais ça permettra d'avancer. En tout cas ça ne devrait pas impacter la croissance. J'ai bon espoir que les idées d'Arthuis finiront bien par s'imposer : il y a dans son paquet tout ce qu'il faut pour résoudre la question du déficit public sans entraver la croissance.
Un dernier point sur DSK : sa déclaration "il faut plus d'Europe". Voilà une phrase qui ne veut rien dire, car ce qu'il faut c'est sourtout définir quelle Europe? Et rien ne prouve d'ailleurs que plus d'Europe c'est la solution. Si c'est plus d'Europe de la règlementation et de la production réglementaire et législative, c'est évident que c'est une erreur. Sur ce point le GB ont raison. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Les Anglais misent sur la fin de l'Euro Dim 30 Mai 2010, 4:24 pm | |
| Source : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/05/le-financial-times-la-crise-et-la-d%C3%A9ontologiele-biais-anti-euro-dune-grande-partie-des-m%C3%A9dias-anglo-saxons-est-difficil.htmldimanche 30 mai 2010Comment le Financial Times alimente la criseLe biais anti-euro d’une grande partie des médias anglo-saxons est difficilement contestable. À Londres, où j’ai passé deux jours pour rencontrer des opérateurs de marché, il est étourdissant de constater que la fin de l’euro est une réalité incontestable, seule la date faisant encore débat. Dans cette ambiance crépusculaire, qui pousse les traders basés à Londres à jouer contre l’euro, les journaux n’hésitent plus à colporter la moindre rumeur, faisant foin de toute déontologie journalistique, afin d’être parmi ceux qui auront donné le coup de grâce à cette monnaie « moribonde ». Ainsi, la bible du monde des affaires, le quotidien britannique Financial Times, vient, une nouvelle fois, d’être pris la main dans le sac de l’approximation journalistique, ce qui est grave lorsqu’on possède un tel pouvoir d’influence. Jeudi 27 mai, le FT fait état d’une rencontre qui aurait eu lieu à Pékin entre des représentants de la Safe (State Administration of Foreign Exchange, organisme qui gère les réserves de devises sous l’autorité de la Banque centrale chinoise) et des banquiers étrangers au cours de laquelle les autorités monétaires chinoises auraient évoqué leur intention de se désengager substantiellement de la zone euro, voire de mettre fin à la diversification de leurs réserves de change d’un montant de 2450 milliards de dollars (1994 milliards d’euros), dont environ 630 milliards seraient actuellement des euros. La date de la réunion ne figure pas dans le papier et un « investisseur » anonyme est seul cité sans que l’on sache s’il était ou non présent à ladite réunion. Mais le journal le dit : c’est un virage majeur qui montre que Pékin ne croit plus en l’avenir de l’Eurozone. Que se passa-t-il alors sur le marché ? Panique évidemment. Si les Chinois se débarrassent de leurs euros pour des dollars, il faut vendre d’urgence. L’euro a atteint son point le plus bas en quatre ans dans la journée de jeudi, entrainant les bourses dans son sillage. Il a fallu que Pékin démente vigoureusement ce papier : « la Chine est un investisseur responsable et de long terme dans l’investissement des réserves de change et nous suivons toujours le principe de diversification (…) L’Europe a été, est et restera l’un des principaux marchés d’investissement pour les réserves de change de la Chine ». Fermez le ban. Les marchés se sont calmés, conscients d’avoir accordé du crédit à une simple rumeur, et l’euro est remonté au dessus de 1,23 dollar. Quand on y réfléchit, le rédacteur en chef du journal aurait dû se poser quelques questions de base. Est-il crédible que la Chine annonce à des étrangers sa politique en matière de réserve de change ? Est-il crédible que la Chine ait pris le risque de faire diminuer la valeur de ses réserves en euros (sans parler de celle de ses investissements dans la zone) ? Est-il crédible que la Chine panique à son tour et préfère revenir au « tout dollar », bref à une dépendance accrue à l’égard des États-Unis dont la monnaie n’est pas plus stable que l’euro ? Est-il crédible que la Chine retire son argent de la zone euro ? Pour le placer où ? Quelles sont les zones économiques stables qui existent dans le monde ? Est-il crédible que la Chine panique aujourd’hui à cause de la crise de la dette souveraine européenne alors qu’elle n’a pas paniqué au moment de la crise bancaire aux États-Unis ? Est-il crédible que la Chine préfère mettre toutes ses billes dans le panier américain alors qu’il n’est absolument pas garanti que les États-Unis soient sortis durablement de la crise ? Est-il crédible que la Chine, en faisant une telle annonce qui ne pouvait que fuiter, concoure à déstabiliser la zone euro et donc l’économie mondiale au moment où ses exportations repartent ? Bref, est-il crédible que la Chine se tire une balle dans le pied ? À toutes ces questions, la réponse est évidemment négative. D’ailleurs, depuis, tous les économistes sérieux expliquent que cet article n’a strictement aucun sens, quel que soit le bout par lequel on le prend. Le journaliste, consciemment ou inconsciemment, s'est probablement fait manipuler par l'un de ces fameux « banquiers étrangers » qui avait quelque intérêt à faire paniquer les investisseurs. Un journal qui a la réputation du FT n''aurait jamais dû présenter comme un fait incontestable une simple rumeur, car il ne s’agit pas de n’importe quel journal. Comme me l’ont expliqué des opérateurs de marché, les investisseurs prennent leurs décisions en fonction, non seulement des analyses fournis par des économistes, mais aussi voire surtout des nouvelles et analyses qu’ils lisent dans les médias (de langue anglaise, cela va sans dire). Et cela, le FT le sait pertinemment. Le journal a-t-il reconnu son erreur ? Que Nenni. Vendredi, on a simplement eu droit à un papier titré : « la Chine est très inquiète de la crise de l’eurozone », avec le démenti de la Safe. Les journalistes ont péniblement expliqué que finalement, la Chine n’allait pas se retirer de la zone euro, mais acheter davantage de titres souverains plus sûrs (ce qui risque de rendre compliquées les émissions de dettes des pays du sud de l’Eurozone, mais passons). Bref, tout cela n’est pas sérieux et prêterait à sourire si le FT n’en était pas à son second mauvais coup. Ainsi, le 27 janvier, il affirmait que la Chine venait de refuser d’acheter 25 milliards d’euros d’emprunt grec, apporté en exclusivité par l’intermédiaire de Goldman Sachs. Un papier qui a déclenché la panique sur les marchés, deux jours après une émission de dette réussie par la Grèce. La crise risquait de se calmer, cela aurait été dommage pour les ventes du FT. Depuis, curieusement, le journal britannique n’est plus revenu sur cette information capitale qui aurait à tout le moins mérité une enquête, y compris pour démontrer comment on s'est fait manipuler ? Trop dangereux, peut-être? Rédigé le dimanche 30 mai 2010 à 00:20 dans Crise financière, Derrière l'actualité, Médias | Lien permanent | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Point de vue néo-gaulliste sur l'euro Mar 15 Juin 2010, 10:36 pm | |
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| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: FIN DE L'EURO EN BELGIQUE ? Sam 19 Juin 2010, 2:27 pm | |
| Source : http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/banque-et-finance/vendez-tout-ce-qui-a-un-rapport-avec-la-belgique/article-1194757026573.htm?utm_source=Newsletter-18-06-2010&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-Trends-fr 18 juin 2010 à 09h09 «Vendez tout ce qui a un rapport avec la Belgique !»Que faire si l'euro était amené à disparaître ? Le magazine «Bloomberg Markets», dans sa dernière édition, répond à cette question en conseillant à ses lecteurs, notamment, de vendre les actions des banques espagnoles… mais aussi «tout ce qui a un rapport avec la Belgique».Que faire si l'euro était amené à disparaître ? C'est la question que s'est posée la dernière édition du magazine Bloomberg Markets. Dans un article intitulé Profiting From a Euro Breakup(«Profiter de l'éclatement de l'euro»), cette publication éditée par la célèbre agence de presse financière propose sept pistes aux investisseurs. Bloomberg leur conseille notamment d'acheter des obligations allemandes, des dollars, des livres sterling, des actions italiennes. A l'inverse, le magazine préconise de vendre au plus vite les actions des banques espagnoles, mais aussi et surtout de vendre «tout ce qui a un rapport avec la Belgique». Matthew Lynn, l'auteur de l'article, souligne ainsi que «l'effondrement de l'euro marquerait la fin de l'expansion de l'Union européenne, que certains appellent parfois l'Empire belge». Selon lui, le fait d'être le «hub d'un super-Etat global» confère aujourd'hui «un certain statut» à la Belgique. Mais sans ce statut, il prédit que notre pays se réduira à «un tout petit endroit où l'on pourra acheter du bon chocolat et changer de train». Une prévision qui fait froid dans le dos. Normal : hormis son intérêt pour les marchés financiers, Matthew Lynn est également un auteur de thrillers… Trends-Tendances | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Grèce, Portugal... l'heure de vérité pour l'€ Dim 14 Nov 2010, 7:11 pm | |
| La nouvelle faisait déjà passablement bruisser les chancelleries et semble devenir de plus en plus fondée : le Portugal envisage de sortir de l'€. Les jours derniers sa dette supportait une prime de risque variable entre 500 et 600 points de base sur le 10 ans, ce qui est tout simplement insupportable pour une économie aussi fragile. Il y aurait bien une solution, du type de celle qui a été mise en place en catastrophe pour la Grèce, à savoir une garantie donnée par les fonds européens, en fait la France et l'Allemagne, aux prêteurs de deniers acceptant de courir le risque, mais cela ne marche déjà pas bien pour la Grèce qui, nonobstant cette garantie, vient de laisser filtrer la nouvelle qu'elle va ''restructurer'' sa dette, entendez qu'elle remboursera une partie seulement de celle-ci, l'autre partie étant passée çà pertes et profits pour le prêteur (en fait, elle remboursera bien le nominal, mais étalé sur une durée plus longue, et à taux réduit, ce qui équivaut de fait à une décote de 30 à 50% sur la valeur nominale des titres).
Le Portugal, sagement, envisage d'anticiper les attaques contre son économie et de sortir de l'€; donc de retourner l'escudo, ou bien de se faire adosser par la Chine, comme la Grèce s'est déjà faite adosser (''engrosser'' devrait-on dire) par l'empire du milieu; car bien entendu, les autres états européens, eux-mêmes pris à la gorge, ne pourront adosser à nouveau la dette souveraine portugaise. Non qu'ils ne le pourraient en vérité, mais parce qu'ils ne le veulent pas. Particulièrement du côté allemand qui aurait les moyens de le faire (la position extérieure de l'Allemagne est excédentaire de 500 milliards d'€ sur le reste du monde = sommes des créances extérieures emmagasinées par son économie), mais voilà, Deutschland se refuse à tenir son rang. La France, dont la position extérieure de l'économie est inverse de celle de l'Allemagne (500 milliards de dettes nettes sur l'économie mondiale) ne le peut véritablement (rappel intéressant : la Chine est créancière de 2.500 à 3.000 milliards de $ sur le reste du monde : le chiffre exact est un secret d'état).
Ce qui est inquiétant c'est l'effet de domino qui risque de s'enclencher, car bien entendu les marchés risquent de s'affoler. On connaît déjà précisément les prochains sur la liste de la devise européenne : l'Irlande, l'Espagne, peut-être l'Italie.
France et Italie disposent d'au moins une parade : les ménages de ces deux pays (surtout les ménages français) détiennent des réserves d'épargne privée importantes, considérables pour la France (2.400 Mds€). C'est donc ces épargnes privées qui vont être sollicitées, sauf là aussi à renoncer à l'€. Je ne crois pas à ce dernier scénario, mais cela veut dire que des mesures d'austérité considérables vont devoir être prises pour rassurer les marchés obligataires, qui sont les vrais et seuls arbitres de la situation. Pour bien apprécier le pouvoir que détiennent les marchés obligataires, il suffit de considérer que l'année prochaine, en 2011, le Trésor public français va s'adresser à eux pour lever 186 milliards d'€ d'emprunt (chiffre officiel, c'est 2 fois plus que l'Allemagne). C'est donc bien eux, ces marchés, qui vont imposer leurs conditions. Il suffit que les taux appliqués aux emprunts français montent de 100 points de base (+1%) pour que le supplément d'intérêts soit de 1,86 milliard d'€ pour 1 seule année, 19 milliards sur la durée de l'emprunt (10 ans).
France, Italie, et bien entendu Espagne, Belgique, tous ces pays courent donc vers une cure d'austérité majeure qui va avoir pour effet de faire fondre comme neige au soleil l'énorme excédent de la position extérieure allemande : en 3 ans, il ne restera plus rien. C'est dans cette optique qu'il faut analyser le double mouvement politique intérieur français récent : la réforme des retraites (en fait la restriction des droits à la retraite) et l'éviction de toute dimension sociale dans le nouveau gouvernement (éviction de Borloo). - réforme de la retraite : c'était le signal qu'attendait les marchés obligataires pour continuer à faire bénéficier la France du AAA. Que représente cette réforme ? sans elle le niveau de dette dans 10 ans aurait été de 8% supérieur à ce qu'il sera. C'est à dire que si cette réforme n'avait pas été faire, au lieu d'être de 90% du PIB, la dette aurait été de 98-100% du PIB. Cela est assez facile à établir. La réforme va permettre d'économiser 15 à 18 milliards d'€ par an en réduisant les prestations de retraites de ce montant. Soit 150 à 180 milliards d'€ en 10 ans, ce qui représente bien 8 à 10% de PIB. - Borloo : il était évident que face à la pression des prêteurs, l'idée même d'un ''grenelle social'' était le faux pas international à éviter. car les marchés savent ce que ''grenelle'' veut dire : un abandon social en rase campagne. La France dispense déjà environ 800/850 Milliards d'€ par an au titre de l'aide sociale, dont 350 Mds€ sous conditions de ressources (aux plus défavorisés). Un grenelle aurait tout simplement ajouté 100 ou 150 milliards par an à ce montant qui est déjà le plus élevé des états de l'OCDE, en taux et en valeur absolue (source OCDE).
On résume : la sortie -prévisible- du Portugal du système de l'€ va faire tanguer le navire € et replacer tous ses participants devant leurs propres responsabilités. Comme il n'est pas question pour la France de laisser l'Allemagne se détacher en Europe, la réponse sera donc une cure d'austérité (environ 10% de moins de dépenses publiques ou 10% de plus de prélèvements obligatoires : 200 milliards d'€, dont 18 viennent d'être actés par la réforme des retraites). Cette situation va surtout peser sur l'économie allemande qui va devoir très fortement décélérer (la France est son 2ème client), avec donc des troubles sociaux en perspectives en Allemagne et en France. Cette sortie du Portugal laisse envisager la sortie conjointe d'autres économies. Le système de l'€ devrait donc assez rapidement se résumer à un tête-à-tête entre l'ancienne zone mark (All, Autriche, PB) et la France, éventuellement associée à l'Italie, peut-être l'Espagne.
Cas de la Belgique : ce pays est intermédiaire, entre la zone mark et disons la zone franc. Il va être assez rapidement assimilé à la zone franc, et donc devrait subir la pression des marchés financiers (on commence à le voir avec la remontée très vive des taux sur l'OLO 10 ans). La Flandre qui pourrait prétendre à rejoindre la zone mark va être confrontée rapidement à un choix : ou bien elle maintient en vie la Belgique confédérale et les taux qu'elle devra assumer vont atteindre 4,5 voire 5%, ce qui est intenable même pour son économie; ou bien elle choisira de faire sécession, pour rejoindre l'euro-mark et voir ses taux diminuer à 2,7-2,8%, ce qui fait une différence considérable pour ses finances publiques. C'est peut-être ces considérations qui la feront évoluer. La jonction de l'économie wallonne à l'économie française devrait se traduire par 10 à 20 points de base de plus sur la dette française.
De toute façon, la France n'a pas le choix : elle doit relever le défi allemand, avec ou sans consentement de sa population. Le nouveau gouvernement de Nicolas Sarkozy a été constitué dans cette optique. L'impératif de puissance est toujours la règle entre les états nations. La solidarité, on le constate à l'occasion de l'€, c'est souvent des discours assez vides. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La dette belge Jeu 25 Nov 2010, 4:12 pm | |
| Source : http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/625612/le-guardian-tire-la-sonnette-d-alarme-a-propos-de-la-belgique.html
Le "Guardian" tire la sonnette d'alarme à propos de la Belgique
BELGA
Mis en ligne le 25/11/2010 Un porte-parole du gouvernement belge interrogé par le quotidien relativise cette analyse, en évoquant notamment le fait que la Belgique n'a pas emprunté comme d'autres pays sur les marchés internationaux pour financer ses emprunts.
La Belgique risque de se trouver dans la ligne de feu des marchés financiers après l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, affirme jeudi le quotidien britannique "The Guardian". Selon le journal, certains signaux montrent que les investisseurs étrangers en obligations considèrent de plus en plus la Belgique comme un pays menacé par une nouvelle crise financière. Parmi les éléments qui suscitent ces craintes, le niveau de la dette mais aussi la crise politique sont évoqués."La Belgique doit payer une prime de risque politique parce que le pays n'a toujours pas de gouvernement qui prend des décisions pour réduire les dépenses et la dette, ce que les marchés attendent", a expliqué un analyste financier sous couvert de l'anonymat. Le "Guardian" évoque certains éléments comme le coût des primes d'assurance contre le risque de non paiement de la Belgique qui a augmenté de 5 pc: 155.000 livres (183.559 euros) pour assurer 10 millions de livres (11,8 millions d'euros) d'obligations belges. Par comparaison, on relèvera toutefois que le coût des primes d'assurance pour les obligations portugaises s'élève à 510.000 livres. | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Jeu 25 Nov 2010, 5:54 pm | |
| La réponse du responsable du gvt belge est de la pure désinformation. Il est faux de prétendre que la dette publique fédérale est détenue majoritairement par les épargnants et les institutions intérieures belges (dont la BNP fait désormais partie via Fortis...).
Voici les ratios que l'on trouve sur Gécodia :
Part des obligations publiques détenues par des investisseurs étrangers :
Autriche : 82% Belgique : 59% Finlande : 92% France : 71% Allemagne : 71% Grèce : 71% Irlande : 90% Italie : 56% Japon : 6% Pays bas : 91% Portugal : 90% Espagne : 44% RU : 28% États-Unis d'Amérique : 54%
Au delà de 40% de détention par les investisseurs étrangers, il y a lieu de considérer que la situation peut échapper au Trésor. C'est en train de se passer en Espagne alors que celle-ci n'est engagée qu'à hauteur de 44%. Donc avec 59%, la Belgique est à peine mieux lotie que la France.
Il y a un chiffre encore plus important : c'est le besoin en financement, somme du déficit structurel + remboursement des emprunts venant à échéance. Pour la Belgique, ce BFE est de l'ordre de 45 milliards d'€ (186 milliards pour la France, 95 pour l'Allemagne; 200 pour la GB +8 qu'elle s'est engagée à verser à l'Irlande pour sauver ses propres banques très engagées sur la République Verte, 254 pour l'Espagne, plus de 220 pour l'Italie). Ni l'espagne, ni la Grande Bretagne, ni l'Italie, ni la Belgique n'arriveront à financer seules ces énormes BFE. Je n'ai pas le chiffre pour les Pays bas. Pour la France, c'est le branle bas de combat. Je pense que les efforts pour faire descendre le BFE à 80/90 milliards d'€ en 3 ans seront réalisés mais les secousses seront terribles.
Le Guardian à bien raison de sonner l'alarme. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Nigel FARAGE et l'Euro Lun 06 Déc 2010, 7:01 am | |
| Dernier commentaire du 26/11/2010 de Nigel FARAGE au sujet de l'Euro ... | |
| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Lun 06 Déc 2010, 6:36 pm | |
| Décidément, il en prend plein la tronche, le Van Neunœil! | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Dim 12 Déc 2010, 11:29 pm | |
| Je relance ce fil sur l'€.
je cherche actuellement des informations sur l'avancement de la procédure pendante près la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe.
Il s'agit d'une affaire aux conséquence considérable si la Cour devait arrêter que l'aide de l'Allemagne aux pays en difficulté n'est pas conforme à la Loi Fondamentale de la Bunderepublik.
Je rappelle que cette procédure a été introduite par divers parlementaires allemands qui s'opposent à ce que le budget fédéral allemand se porte au secours par des aides directes ou indirectes aux finances publiques des autres membres de la zone €
Si la Cour recevait positivement la requête et statuait dans ce sens, ce serait vraisemblablement la fin de l'€ et de la construction européenne, puisque sans le soutien de la Buba toutes les dettes publiques en € seraient attaquées, fuite devant l'€, expulsion par le haut de l'Allemagne, suivie de l'Autriche et des PB; création d'un nouveau Deutschmark, l'€ résiduel réduit à une unité d compte, plus personne n'en voulant; vraisemblablement dépôts de bilans des établissements bancaires (les établissements allemands en priorité).
Je n'exagère pas. Or déjà la Cour de Karlsruhe s'était montrée très réticente sur le traité de Lisbonne, pointant du doigt le manque de démocratie dans le fonctionnement de l'UE et exigeant des dispositions particulières au bénéfice du Bundestag pour que celui-ci puisse contrôler le travail e la Commission.
Je suis très inquiet. Si des intervenants possèdent des informations sur l'avancement de cette procédure, je suis preneur.
Contrairement à ce que l'on dit concernant l'Allemagne, celle-ci est aussi malade que son grand voisin français. Or si son économie devait sortir par le haut de la zone €, ce serait l'effondrement de sa capacité exportatrice qui s'ajouterait à la perte de ses créances sur des pays en faillite potentielle. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Lun 13 Déc 2010, 9:09 am | |
| Fais-tu allusion à ceci François ? http://www.fondation-res-publica.org/L-arret-du-30-juin-2009-de-la-cour-constitutionnelle-et-l-Europe-une-revolution-juridique_a431.html
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| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Lun 13 Déc 2010, 9:41 am | |
| Bonjour Stans,
merci. Je connaissais ce texte. Il s'agit d'un premier arrêt très motivé de la CCR sur la conformité du traité de Lisbonne et des pratiques de la Commission eu égard aux obligations de transparences du système fédéral allemand. Merkel a tenté et réussi (mais en partie seulement) à éteindre l'incendie, mais ce dernier couve et ne demande qui'à repartir.
Je parle dans mon poste d'une deuxième instance pour laquelle l'arrêt n'a pas encore été rendu, suite à la saisine de la CCR par des députés de Die Linke, suivis par d'autres, visant à faire déclarer que toute aide de la BundesRepublik à des économies étrangères, que ce soit directement (annulation de créances, par ex.) ou indirectement (apport de garanties et de devises au fonds de solidarité européen -le FMI de l'UE) est contraire à la Constitution fédérale.
Cette requête a été introduite après la déconfiture grecque qui a vu l'Allemagne, dont les banques étaient engagées pour environ 40 milliards d'€, accorder des aides et soutiens au gvt grec.
Je pense, tout simplement, que la survie de l'€ dépend davantage, dans le court terme, du sens de la décision de la Cour que d'une spéculation des marchés attaquant les dettes européennes.
Si la Cour répond par l'affirmative (c'eest-à-dire déclare inconstitutionnelle tout soutien de l'All. aux économies en difficulté), alors on ne sera pas loin de se trouver, mais pour des raisons inverses, dans une même situation que 1930, avec l'All ejectée par le haut du système de l'€ et obligée d'en sortir en créant un neuer Deutschmark avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer.
La seule parade à cette situation pourrait venir de Paris, obligée cahin caha de prendre en charge la solidarité et donc pour cela de restructure à grande vitesse son économie et ses finances publiques, à moins de recréer un nouveau ''Franc Fort'', comme de Gaulle en 1961, avec l'équation : 1 franc-fort = 1 € mais sans l'Allemagne. Ce serait le seul moyen pour Paris de maintenir la valeur de l'épargne de ses ressortissants et administrés. Mais l'€ serait mort et les épargnants des autres pays, ainsi que les banques ayant des avoirs en € qu'elles ne pourraient transformer en ''Franc Fort'', seraient quasiment ruinés.
Le scénario du cauchemar. C'est pourquoi je suis inquiet. Je cherche donc à m'informer sur l'état de cette procédure. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Lun 13 Déc 2010, 3:52 pm | |
| Une réponse prémonitoire de SARKOZY à ta question ?Source : http://fr.news.yahoo.com/4/20101213/tts-france-ocde-sarkozy-top-ca02f96.html Sarkozy veut réfléchir à un nouveau modèle monétaire - Citation :
- Le président Nicolas Sarkozy a proposé lundi de réfléchir à un rôle des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) et à l'internationalisation de monnaies autres que le dollar et l'euro pour remédier à l'instabilité des changes dans le monde.
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Discussion:
Dans un discours prononcé pour le 50e anniversaire de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il a rappelé que la réforme du système monétaire mondial était une priorité de la présidence française du G20. "Il nous faut engager une réflexion sur la pertinence d'un modèle basé sur l'accumulation de réserves en dollars", a-t-il dit. "Ce système ne rend-il pas une partie du monde dépendant de la politique monétaire américaine ? Ne faut-il pas réfléchir au rôle du DTS et à l'internationalisation d'autres monnaies ?"
Un clin d'oeil à la Chine, dont la monnaie n'est pas convertible mais qui teste une internationalisation limitée du yuan dans ses échanges avec certains pays et plaide, elle aussi, pour une utilisation des DTS comme monnaie de réserve. Nicolas Sarkozy a précisé qu'il ferait des propositions, tout en assurant qu'il ne voulait en aucune manière porter atteinte au dollar, lequel, a-t-il souligné, doit rester une monnaie forte et conserver un rôle "éminent". "Mais éminent ne veut pas dire exclusif", a ajouté Nicolas Sarkozy. "Notre organisation monétaire ne peut durablement continuer à refléter le monde d'hier dans lequel ni l'Inde, ni la Chine ni le Brésil n'étaient devenus les puissances économiques qu'ils sont aujourd'hui." La France assume depuis novembre et pour un an la présidence du G20, qui réunit les Etats les plus riches du monde et les principaux grands pays émergents.
Outre le lancement d'une réforme du SMI, Nicolas Sarkozy a fait de la lutte contre la volatilité des prix des matières premières, de l'amélioration de la gouvernance économique mondiale et de la recherche de financements pour le développement les grandes priorités de cette présidence.
DÉCOURAGER LA SPÉCULATION
Des priorités auxquelles le secrétaire général de l'Ocde, Angel Gurria, a apporté le soutien de son organisation. "Nous sommes entièrement d'accord sur le fait que nous devons viser haut et ne pas limiter nos ambitions", a-t-il dit. "Le G20 est l'illustration parfaite de la nécessité d'associer étroitement les principales économies émergentes pour définir et concrétiser un agenda ambitieux et ainsi avoir un impact vraiment global."
Nicolas Sarkozy a souligné que les pays de l'OCDE, au nombre de 34 aujourd'hui mais qui ne comptent dans leur rang aucun des grands émergents comme la Chine ou l'Inde, ne représenteraient plus en 2015 que 50% du PIB mondial, contre 65% en 1975. Il a estimé que le G20 ne s'était pas encore vraiment attaqué aux questions structurelles qui menacent selon lui la stabilité économique du monde.
La France veut utiliser toute l'année de sa présidence pour apporter des solutions à ces questions, a-t-il ajouté. Il a ainsi souhaité que les dirigeants du G20 travaillent à la mise en place de "filets de sécurité financiers" et engagent une réflexion sur les mouvements de capitaux.
"L'expérience nous a montré qu'une libéralisation non maîtrisée peut exposer nos pays à des crises financières systémiques", a-t-il souligné. "Il nous faut des règles du jeu internationales et des institutions pour les faire respecter." En matière de régulation des prix des matières premières, il a assuré qu'il ne s'agissait pas de revenir sur les mécanismes du marché mais de fixer, là aussi, un cadre et des règles qui "découragent la spéculation et offrent de la visibilité sur les évolutions de l'offre et de la demande".
Il a également estimé que la "moralisation" du capitalisme était une "attente incontournable" de l'opinion mondiale : "Nous ne pourrons plus accepter les excès qui nous ont conduits à la crise", a souligné Nicolas Sarkozy.
Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse | |
| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Mer 21 Sep 2011, 2:11 pm | |
| - http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/19/la-dette-de-la-grece-est-aujourd-hui-absolument-impossible-a-rembourser_1574186_3234.html a écrit:
- "La dette de la Grèce est aujourd'hui absolument impossible à rembourser"
Jacques Sapir, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales | LEMONDE.FR | 19.09.11 | 12h24 • Mis à jour le 19.09.11 | 19h34
La Grèce est surendettée : quoi qu'il arrive, cette dette passera par pertes et profits et les créanciers n'en mourront pas. Qu'en pensez-vous ?
Jacques Sapir : Oui, la dette de la Grèce est aujourd'hui absolument impossible à rembourser, oui, la Grèce va faire défaut sur tout ou partie de sa dette. Le problème qu'il faut poser, c'est comment la Grèce va-t-elle survivre après le défaut, et pour cela on conçoit qu'elle sera obligée de dévaluer. Autrement dit, elle devra quitter la zone euro, retrouver sa monnaie et la dévaluer de 40 à 50 % par rapport à l'euro.
Quel serait l'intérêt d'un retour à la drachme pour la Grèce ?
Jacques Sapir : Le problème pour la Grèce, mais aussi pour d'autres pays, est celui de sa compétitivité par rapport à l'Allemagne. Il y a deux manières de chercher à restaurer la compétitivité d'un pays : soit en faisant des investissements massifs dans ce pays, et l'on pourrait concevoir que l'Allemagne, peut-être la France, investissent massivement en Grèce, au Portugal et en Espagne.
Mais on conçoit aussi que l'ampleur de ces investissements dépasserait de très loin ce qu'il nous faudrait payer par ailleurs pour maintenir ces pays à flot dans la crise de la dette. Donc nous sommes renvoyés à la deuxième possibilité : ces pays doivent dévaluer, et pour cela ils doivent sortir de l'euro. Cela nous rappelle qu'une monnaie unique impose un carcan de fer aux économies qui la composent, et que la seule solution qui permette d'assouplir un peu ce carcan, ce sont des transferts financiers massifs depuis les pays à forte compétitivité vers les pays dont la compétitivité est plus faible.
Dans la mesure où ces transferts ont été exclus, que ce soit dans le traité de Maastricht ou encore, plus récemment, dans le traité de Lisbonne, la zone euro était malheureusement condamnée.
Si la Grèce sort de la zone euro, n'ouvre-t-elle pas la voie à l'implosion de celle-ci, sachant que d'autres pays comme l'Espagne ou l'Italie sont aussi en difficulté ?
Jacques Sapir : Effectivement, une sortie de la zone euro par la Grèce, et même simplement l'annonce d'un défaut, ne serait-ce que partiel, déclenchera un processus de contagion qui touchera tout d'abord le Portugal, puis, très rapidement, l'Espagne, et enfin, l'Italie, la Belgique, et finalement la France.
Ce processus d'implosion de la zone euro, par ailleurs, n'est pas seulement lié à la contagion que provoquerait la sortie de la Grèce, il faut savoir qu'un pays comme l'Espagne devra faire face à une situation sociale et économique très difficile en 2012. En effet, les allocations chômage en Espagne ne durent que deux ans. Et l'on voit à ce moment que plus de la moitié des chômeurs, qui représentent aujourd'hui 21 % de la population active, se retrouveront sans aucune ressource. Cela imposera soit des dépenses importantes pour les solvabiliser, soit des dépenses tout aussi importantes pour solvabiliser les banques, qui seront confrontées à des prêts non remboursés de manière massive. La crise de la zone euro apparaît aujourd'hui comme inéluctable.
Y a-t-il un risque, si la Grèce ne sort pas de la zone euro, de voir des pays "forts", comme l'Allemagne, quitter cette dernière ?
Jacques Sapir : C'est effectivement une possibilité. Par exemple, si l'Allemagne était isolée sur la question des eurobonds, ou de la monétisation directe de la dette – soit le rachat par la Banque centrale européenne, directement aux Trésors publics, d'une partie de leur dette. On sait que ces deux solutions ont été évoquées. Or, elles sont en réalité inconstitutionnelles du point de vue de l'Allemagne.
Le Tribunal constitutionnel de Karlsruhe a rappelé la semaine dernière que le gouvernement allemand ne devait pas donner son accord à une mutualisation de la dette, excluant ainsi la possibilité des eurobonds, et il a rappelé que l'euro n'était acceptable pour l'Allemagne qu'à la condition qu'il garantisse aussi la stabilité monétaire, comme le faisait le mark. On voit donc que la cour constitutionnelle a fermé la porte à ces deux solutions.
Si l'Allemagne sortait de la zone euro, ce ne serait d'ailleurs pas une catastrophe. Le deutsche mark retrouvé se réévaluerait fortement par rapport à l'euro maintenu. Les pays de la zone euro pourraient ainsi rééquilibrer leur commerce extérieur avec l'Allemagne. Mais politiquement, c'est une solution qui apparaît très peu probable. Il est à craindre que nos gouvernements s'obstinent dans des perspectives de sauvetage de la zone euro et qu'ils soient acculés d'ici à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine à la perspective d'un éclatement général de cette zone.
Pensez-vous comme Jacques Delors que c'est le manque de réaction de la zone euro qui plombe la Grèce ? L'UE ne semble pas avoir les moyens de sauver la Grèce alors que ce pays représente le PIB des Hauts-de-Seine. La crise grecque n'illustre-t-elle pas la faillite de l'UE et de ses institutions inadaptées ainsi que la mise en avant des égoïsmes nationaux ?
Jacques Sapir : La réaction de Jacques Delors est juste, mais bien tardive. Comment pouvons-nous prendre au sérieux un homme qui a conçu un système dont l'aboutissement logique est la crise actuelle, et qui vient maintenant déplorer celle-ci ? Il faut rappeler le rôle extrêmement néfaste qu'ont eu un certain nombre d'hommes politiques français, ainsi que des hauts fonctionnaires, qu'il s'agisse de Jacques Delors, de Pascal Lamy ou d'autres, dans la déréglementation financière généralisée que nous avons connue en Europe à partir de 1985-1986. Sur le fond, on a voulu faire avancer la solution d'une Europe fédérale sans le dire aux populations.
La construction européenne a été faite de telle manière qu'elle incluait des déséquilibres structurels dont les pères de l'Europe espéraient que les solutions iraient chaque fois un peu plus en direction du fédéralisme. Ce fédéralisme furtif, ou clandestin, comme l'on veut, ne tenait pas compte des réactions des peuples, et ne tenait pas compte de l'enracinement extrêmement profond des nations qui constituent l'Europe. On peut toujours aujourd'hui reprocher aux différents pays leurs égoïsmes, on peut toujours aujourd'hui reprocher aux classes politiques de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, leur manque d'initiative et leur aveuglement face à la crise de l'euro, qui était une perspective inévitable depuis 2009.
Mais sur le fond toutes ces incompétences renvoient en réalité à un projet politique. Ce projet qui avait été refusé lors du référendum de 2005, que ce soit en France ou aux Pays-Bas, et que l'on a cherché à imposer malgré tout via la notion de contrainte économique. Mais les faits sont têtus, et quand on les méprise, ils se vengent.
On nous parle de l'exposition des banques (françaises ou pas) à cette dette grecque. Mais les prêts octroyés aux banques après la "crise des subprimes" ont été rapidement remboursés. Ne vaudrait-il mieux pas injecter de l'argent dans les banques trop exposées, plutôt que de prêter à une Grèce qui n'aura jamais la possibilité de rembourser ?
Jacques Sapir : Le problème des banques est bien sûr celui des dettes grecques qu'elles détiennent, et au-delà celui des dettes portugaises, espagnoles et italiennes. Bien entendu, on peut toujours injecter de l'argent dans les banques, et d'une certaine manière ce serait certainement plus efficace que de chercher à tout prix à sauver la zone euro. Mais il faut savoir qu'aujourd'hui l'opinion, dans différents pays européens, est très hostile aux banques. Alors un scénario possible consisterait à nationaliser les banques, à se servir de cette nationalisation pour faire accepter la recapitalisation des banques, mais en utilisant aussi cette nationalisation pour mettre de l'ordre dans les systèmes bancaires, et en particulier rétablir la distinction impérative entre banques de dépôts et banques d'affaires, et très sérieusement limiter le nombre d'opérations que les banques ont le droit de faire.
D'une certaine manière, toute crise correspond à un risque et à une opportunité. Nous avons aujourd'hui l'opportunité de nous saisir de cette crise pour réformer en profondeur nos systèmes bancaires, pour mettre fin à la financiarisation qui dicte sa loi depuis la fin des années 1980, et pour recréer les conditions de stabilité d'un grand pôle de crédit alimentant à la fois les entreprises et la population. De ce point de vue, la crise peut être utile.
Pensez-vous qu'aujourd'hui il y a un moyen de "sauver" la zone euro ? Si oui, quel est-il ?
Jacques Sapir : On pourrait sauver, au moins temporairement, la zone euro soit par la mutualisation de la dette ou par l'émission massive par la Banque centrale européenne de crédits au profit des Etats membres. Ce que l'on appelle la monétisation de la dette. Mais comme je l'ai dit, ces deux options sont exclues, à la fois pour des raisons politiques, mais surtout juridiques, par l'Allemagne. Je rappelle ici que la cour de Karlsruhe, dans son arrêt rendu il y a une semaine, a tué dans l'œuf toute possibilité de rebond.
Et si la Banque centrale européenne décidait de prêter directement aux Etats, au lieu de prêter aux banques, qui elles-mêmes prêtent aux Etats, une nouvelle plainte devant la cour constitutionnelle de Karlsruhe aboutirait à ce que cette dernière rende un avis d'inconstitutionnalité sur cette pratique. Cela, le gouvernement allemand le sait, et il ne pourra donc pas accepter une telle solution. Nous voyons donc qu'aujourd'hui les deux solutions pour sauver, ne serait-ce que temporairement, la zone euro sont de fait exclues.
D'un point de vue juridique, comment peut-on sortir de l'euro ?
Jacques Sapir : La zone euro ne prévoit pas de mécanisme de sortie. Mais elle ne prévoit pas non plus de mécanisme pour expulser un pays contrevenant à ses règles. Cette situation juridique tout à fait extraordinaire démontre bien que la zone euro était institutionnellement très fragile. On peut d'ailleurs imaginer que certains pays décident de réquisitionner leur banque centrale, et décident que leur banque centrale se mette à octroyer des crédits en euros à leur gouvernement. Cela provoquerait une crise politique très grave qui pourrait soit se solder par l'éclatement de la zone euro, soit par la sortie de l'Allemagne et de ses pays satellites, l'Autriche et la Finlande, de la zone euro.
La solution la plus simple et la plus judicieuse consisterait néanmoins dans une autodissolution de la zone euro, un peu sur le modèle de l'autodissolution de la zone monétaire nordique que la Suède, la Norvège et le Danemark avaient constituée dans les années 1920, et qui a été dissoute avec la crise de 1929. Cette autodissolution, se faisant de manière ordonnée, permettrait alors à chaque pays de fixer le taux de change de sa monnaie retrouvée, en concertation avec les autres pays. Cette solution aurait le grand avantage de maintenir une concertation monétaire minimale entre les pays qui composaient la zone euro, et pourrait permettre de reconstituer des mécanismes monétaires une fois que la crise serait passée.
Mais ce que l'on doit craindre aujourd'hui, c'est que les gouvernements, pris d'un entêtement infantile, renoncent à une telle solution jusqu'au moment où ils seront contraints par la réalité de l'envisager, et ceci se fera alors dans une atmosphère de crise, de très grandes récriminations entre les pays, et en particulier entre la France et l'Allemagne, et généralement dans des conditions politiques tout à fait détestables.
En 2013, le SPD arrivera sans doute au pouvoir en Allemagne, et il est très favorable à l'Europe fédérale. Ne pensez-vous pas que cela permettra d'aller vers des solutions comme la monétisation de la dette (quitte à ce que la Constitution soit modifiée en Allemagne) ?
Jacques Sapir : L'hypothèse d'un changement constitutionnel en Allemagne ne saurait être à l'ordre du jour avant plusieurs années. Le destin de la zone euro se jouera dans les semaines ou les mois qui viennent. Il n'est simplement plus temps de rêver à de telles solutions.
Vous dites que la sortie de la Grèce de la zone euro permettrait une dévaluation. Il me semble que cela augmente l'inflation. Est-ce envisageable dans un climat social déjà agité en Grèce ?
Jacques Sapir : Il est inévitable qu'une dévaluation de très grande ampleur, et celle-ci ne devrait pas être inférieure à 40 % pour la Grèce, entraîne par la suite une poussée d'inflation. De ce point de vue, c'est le taux de change réel, autrement dit le taux de change corrigé des taux d'inflation, qui doit nous servir d'indicateur. Mais en même temps, aujourd'hui, les tensions inflationnistes dans la zone euro sont relativement faibles. Elles ne sont pas les mêmes entre pays, ce qui est d'ailleurs un problème, mais elles sont relativement faibles. Dès lors, l'inflation doit être acceptée comme un mal nécessaire pour qu'un pays puisse bénéficier des avantages de la dévaluation.
Le véritable problème n'est pas tant l'inflation que la spéculation possible sur les taux de change des différentes monnaies une fois que ces dernières auront été recréées. Mais il faut signaler ici qu'il y a une monnaie sur laquelle on ne parle pas de spéculation, et cette monnaie, c'est le yuan chinois. La raison en est simple : il y a des contrôles de capitaux extrêmement sévères qui encadrent le cours du yuan. Il faudrait donc que les pays européens acceptent de mettre en place, si possible de manière concertée, des systèmes de contrôle de capitaux permettant aux marchés des changes de fonctionner sans risques de spéculation. Les méthodes en sont connues, elles sont déjà appliquées hors d'Europe par un certain nombre de pays et, ce qui est assez extraordinaire, elles sont même recommandées par le Fonds monétaire international pour les pays émergents.
Le point de vue des spécialistes sur les contrôles des capitaux a beaucoup évolué depuis une dizaine d'années, en particulier parce que l'on a vu, lors de la grande crise de 1997 à 1999, que ces contrôles étaient efficaces, en particulier dans le cas de la Malaisie, du Chili et de la Russie. Il reste aujourd'hui aux gouvernants européens à tirer tardivement les leçons de ces expériences et de se mettre d'accord pour des systèmes analogues en Europe ou, au pire, pour que de tels systèmes soient introduits individuellement dans un certain nombre de pays.
Ne trouvez-vous pas étonnant que la dette grecque et la sortie de l'euro ne soient pas au cœur du débat politique en France ?
Jacques Sapir : Oui, c'est effectivement assez surprenant, surtout quand on sait que ce débat a lieu aujourd'hui en Allemagne. Je pense que la classe politique française s'est enfermée dans un déni de réalité massif. Non seulement ce dernier l'empêche de comprendre la situation, mais il l'empêche aussi de préparer des solutions de rechange. Ce déni de réalité est en train de se fissurer, mais quand la crise de l'euro va éclater, ce qu'elle fera de manière inévitable d'ici quelques mois au plus, elle se doublera d'une crise politique majeure dans notre pays, car les électeurs et la population pourront à bon droit demander des comptes à nos gouvernants ainsi qu'à une partie de l'opposition, pour ne pas avoir su anticiper la situation. On sait que gouverner, c'est prévoir ; la classe politique française, en se refusant à prévoir l'hypothèse d'une crise de la zone euro, a ainsi perdu le droit de gouverner.
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| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Mer 21 Sep 2011, 3:14 pm | |
| http://www.observatoiredeleurope.com/L-agonie-de-l-Euro_a1537.html
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| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Jeu 22 Sep 2011, 1:18 pm | |
| Je ne crois pas à la fin de l'€ (bien que j'admettais la position inverse, mais c'était une fausse analyse).
je reviens donc sur ma position d'antan, voici pourquoi.
Il y a plusieurs problèmes qui se télescopent et qui interfèrent, mais ne sont pas de même nature et exigent des réponses différentes.
Il y a d'abord le, problème des dettes publiques (souveraines, comme disent les anglo-saxons, qualificatif bien mal approprié car ces dettes sont tout, sauf souveraines dans la mesure où elles sont détenues par des non-souverains, des fonds de pensions essentiellement). Ce problème des dettes publiques affecte tous les états de l'OCDE, et en particulier les États-Unis d\'Amérique, le japon, la GB, l'Italie, l'Espagne,la Belgique, et à un degré moindre, la France et l'Allemagne.
Il y a ensuite le problème du déficit primaire des budgets des dits états. C'est le déficit primaire (c'est à dire le déficit des comptes publics avant de prendre en compte les charges d'intérêts de la dette publique) qui alimente la dette publique. Tous les états de l'OCDE (sauf l'Allemagne et les Pays Bas) sont en déficit primaire. La France est en déficit primaire sur ses différents budgets publics. Il faudrait pour les résorber et amorcer une courbe vertueuse, réduire le déficit du budget d'environ 50 milliards d'€. C'est l'effort budgétaire qui sera demandé au prochain gouvernement de Paris. mais avec 50 milliards d'€ de diminution de déficit, un vrai choc fiscal, c'est 2 points de moins de croissance et environ 1,5 millions de chômeurs en plus. Il y a une solution qui réduirait ce cercle vicieux : l'instauration d'une TVA sociale (+3%, soit un taux poussé à 22,6% au lieu de 19,6% actuellement). C'est vraisemblablement ce qui attend le pays. Certes la TVA pèse sur la consommation, mais l'augmentation de la productivité aura tôt fait de réduire l'impact de ce relèvement (c'est le pari gagnant qu'a fait l’Allemagne au temps de Schröders et que nous n'avons pas eu le courage de faire)
Il y a ensuite le problème de la dette privée : États-Unis d\'Amérique, GB, Espagne. Ces trois pays ont une épargne privée négative. On peut prévoir un collapsus de la GB et des États-Unis d\'Amérique dans peu de temps. En France, l'épargne privée atteint 2.400 milliards d'€ (2ème stock mondial derrière le Japon qui culmine à 9.000 milliards, moins 2.500 milliards déjà ponctionnés pour rebâtir après Fukushima). En Belgique, l'épargne privée s'élève à environ 350 milliards, dont 75% détenue par les résidents flamands. Le peu d'épargne privée en Wallonie explique certainement l'ardeur à la servitude volontaire que déploie le peuple wallon... En GB, aux États-Unis d\'Amérique et en Espagne, l'épargne privée est négative.
Il y a ensuite la question de la liquidité des banques (à ne pas confondre avec la solvabilité). C'est-à-dire la possibilité pour les banques d'emprunter sur les marchés pour satisfaire leurs obligations. C'est un faux problème, car de toute manière la liquidité sera assurée par la BCE qui, depuis que les Allemands ont quitté le conseil d'administration, va monétiser la dette et insuffler de la liquidité. Il faut insuffler environ 1.000 milliards d'€ (c'est-à-dire racheter mille milliards d'obligations d'état) pour faire cesser toute attaque contre les banques et la monnaie. 150 l'ont déjà été. On peut prendre le pari que, en catimini, la BCE insufflera le solde, sauf clash avec les Allemands (je n'y crois pas, il ont tout à perdre, mais c'est possible, tout dépendra de l'opinion publique outre Rhin).
Il y a ensuite la question de la solvabilité des banques, en fait de leurs fonds propres. Cette question devrait être réglée par une nationalisation partielle et temporaire des plus grandes d'entre elles. A hauteur d'environ 33% du capital social, ça représente pour le gvt français un apport de 25 milliards d'€, montant qui peut être engagé par la Caisse des dépôts. Ca représente beaucoup plus pour l'Allemagne dont le système bancaire est en plus mauvais état: peut -être 40 milliards d'€. cette mesure est à l'étude et nous devrions avoir des annonces d'ici peu, de part et d'autre du Rhin. Ce sera aussi le cas pour Dexia pour laquelle je fais le pari d'une augmentation de capital réservée à la Caisse des Dépôts.
Enfin il y a un faux problème, celui de la survie de l'€. L'E restera en tant que monnaie pour tous ceux qui ont adhéré au système de l'€, car le coût de sa disparition (qui relève de décisions politiques et non de positions de marchés) serait infiniment plus élevé, y compris et surtout pour l'Allemagne, que le coût de son maintien (pour faire simple : pour les ''faibles'', ceux qui ont emprunté en € devront rembourser en €, devise qu'ils devront acquérir au prix fort sur le marché; pour l'Allemagne, le "fort'' ce sera plutôt un choc retour).
J'admets avoir eu un temps une opinion inverse sur le maintien de l'€. Je voyais plutôt sa disparition, mais c'était une mauvaise analyse. J'en conviens. | |
| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 23 Sep 2011, 8:20 am | |
| Bonjour François, - François Barberis a écrit:
- J'admets avoir eu un temps une opinion inverse sur le maintien de l'€. Je voyais plutôt sa disparition, mais c'était une mauvaise analyse. J'en conviens.
Espérons que vous ayez raison. Car les partis traditionnels n'envisagent pas non plus la disparition de l'euro. Mais je m'inquiète également des conséquences politiques d'une telle disparition, ou d'une montée en crise trop forte, comme l'évoque Sapir: - Citation :
- quand la crise de l'euro va éclater, ce qu'elle fera de manière inévitable d'ici quelques mois au plus, elle se doublera d'une crise politique majeure dans notre pays, car les électeurs et la population pourront à bon droit demander des comptes à nos gouvernants ainsi qu'à une partie de l'opposition
Car derrière, nous avons des partis dont l'idéologie est beaucoup plus accentuée, qui misent sur cette disparition, et qui seront peut-être portés vers le pouvoir si la crise éclate réellement. | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 23 Sep 2011, 9:08 am | |
| FDE,
Que certains partis se déclarant ''souverainistes'' se délectent et poussent à la disparition de l'€ n'est pas trop grave. Vous connaissez ma position : je soutiens l'idée de nation, car c'est la seule construction stable que l'on peut opposer au flux des désordres mondiaux. Et la nation, la nôtre en particulier, je le pense aujourd’hui réellement, a tout à gagner dans le succès de l'€; car le succès de l'€ voudra dire que nous aurons su gagner la bataille de la ré-industralisation du pays et de sa compétitivité, alors que hors de l'€, nous risquons de devenir une économie de services à faible valeur ajoutée (tourisme) et une économie de comptoir;. l'€ va nous obliger à reconstruire l'appareil industriel français avec une exigence de compétitivité et des positionnements plus efficaces.
Ce qui me paraît plus inquiétant, et je partage là l'avis des analystes du LEAP GEAP, c'est qu'il paraît y avoir un réel complot des milieux financiers britanniques et plus généralement américains qui n'acceptent pas l'€ (ceci ne serait pas trop grave), mais qui surtout essaient de masquer la descente aux enfers de leur propres monnaies, le $ et la £ en tentant de déstabiliser l'€.
Je ne suis pas un fervent des théories du complot, mais là, il y a de quoi se poser des questions.
1a) il y a les déclarations récurrentes des gestionnaires de fonds US contre les banques européenens;
2) La BoE (Bank of Engand) est sur le point de monétiser 200 milliards de £, c'est-à-dire de monétiser une nouvelle tranche de la dette publique britannique, alors qu'elle est pleine à craquer de titres de cette dette dont plus personen ne veut. la BoE achète à tour de bras tous les titres gouvernementaux qui se préentent sur le marché de la City (c'est ce qui explique que les taux sur le Gilt à 10 ans sont si bas, alors que les finances publiques britanniques sont au bord de l'effondrement. La BoE est obligée d'y consentir car le gvt GB n'a pas d'autres choix que de créer une nouvelle tranche de 200 Mds $ de titres de la dette pour tenter de faire face à l'effondrement social outre manche et pour payer ses fonctionnaires.
3) Quant aux US, on va vers un assouplissement monétaire N° 3, mais comme vous le voyez, ça ne sert à rien. La Fed elle aussi se met à racheter les titres de la dette US pour détendre les taux à LT. les chinois ne vont pas manquer d'en profiter en s’allégeant d'autant. Et le jour où le yuan deviendra convertible, ce sera le largage définitif du $ et la ruée vers le yuan. L'Amérique aura vécu.
Je pense que la finance anglo-saxonne se rend compte qu'elle est au bord du gouffre et qu'elle fait feu de tous bois pour tenter de masquer sa situation dans l'espoir de se servir une dernière fois : ''après nous, le déluge.''
LEAP - GEAP prévoit un collapsus de la finance britannique pour les prochaines semaines. Je pense que ce sera un peu plus long, mais la thèse a de quoi tenir.
La vrai incertitude, c'est l'opinion publique allemande et la politique que suivra le gvt allemand. L'opinion publique allemande est farouchement opposée à l'€, ou plutôt à l'utilisation de l'€ pour la monétisation des dettes publiques. Or le système politique allemand, contrairement au nôtre, exige le consensus politique et social sur des questions extrêmement difficiles, qu'il faut aborder sans passion, alors même que l'émotion risque d'amener l'opinion publique à prendre la mauvaise décision. | |
| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 23 Sep 2011, 9:42 am | |
| - François Barberis a écrit:
- Ce qui me paraît plus inquiétant, et je partage là l'avis des analystes du LEAP GEAP, c'est qu'il paraît y avoir un réel complot des milieux financiers britanniques et plus généralement américains qui n'acceptent pas l'€ (ceci ne serait pas trop grave), mais qui surtout essaient de masquer la descente aux enfers de leur propres monnaies, le $ et la £ en tentant de déstabiliser l'€.
Vous faites peut-être référence à cet article: http://www.leap2020.eu/Quand-Athenes-vise-a-cacher-Londres-et-Washington_a7522.html | |
| | | François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 81 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 23 Sep 2011, 9:59 am | |
| C'est bien cela.
J'ai eu l’occasion de discuter avec le directeur de recherches géostratégique du GEAB, lors d'une conférence à Montpellier, il y a quelques mois, et il m'a paru très convaincu de ce qu'il disait et très convaincant.
Et de fait, l'évolution récente semble confirmer sa thèse du collapsus du monde anglo-saxon.
ceux qui font les marchés financiers, actuellement, ce sont 150 brokers à New York, autant à Tokyo et une cinquantaine à Londres. Il est évident que ceux de Londres et de Wall Street ne se laisseront pas pousser à terre sans essayer d'entraîner d'autres avec eux. ne pouvant agir sur Tokyo, il vont essayer d'entraîner l'€. | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La fin de l'€ et de l'Union européenne ? Ven 23 Sep 2011, 12:23 pm | |
| - François Barberis a écrit:
Et de fait, l'évolution récente semble confirmer sa thèse du collapsus du monde anglo-saxon.
ceux qui font les marchés financiers, actuellement, ce sont 150 brokers à New York, autant à Tokyo et une cinquantaine à Londres. Il est évident que ceux de Londres et de Wall Street ne se laisseront pas pousser à terre sans essayer d'entraîner d'autres avec eux. ne pouvant agir sur Tokyo, il vont essayer d'entraîner l'€. Pourquoi ces brokers de New York et de Londres ne peuvent-ils interférer sur ceux de Tokyo ? | |
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