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| Le parler ardennais (le patois sedanais) | |
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Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Le parler ardennais (le patois sedanais) Sam 02 Oct 2010, 9:44 am | |
| Grasse, Primidi 11 Vendémiaire, An CCXIX. Chers tous, Je mets enfin à la mise en forme de ce sujet depuis longtemps annoncé à mes amis: "Le parler ardennais". D'entrée de jeu, je dois préciser certains faits: J'aurais pu intituler ce sujet: "Le patois ardennais", puisque c'est le terme de "patois" que les locaux utilisent sans complexe. Mais il paraîtrait que ce mot soit perçu par beaucoup comme étant péjoratif; je précise que je ne partage pas ce point de vue. D'autre part, le langage dont il va être question n'est pas du "patois" "pur": au fil du temps, le Français a évidemment remplacé la langue locale (je reviendrai ci-dessous sur la nature de celle-ci) pour donner un français régional, fortement teinté d'expressions, de vocables, de tournures grammaticales et bien sûr d'un accent, tous provenant du substrat linguistique qui l'imprègne profondément encore aujourd'hui. Autre point: j'aurais également pu utiliser le pluriel dans mon titre: "Les parlers ardennais", car les variantes d'un même mot sont nombreuses d'un village à un autre, comme on peut s'en douter. Mon sujet s'articulera principalement autour du "patois" sedanais. Dernier détail: les linguistes rangent les parlers ardennais dans la famille des parlers d'oïl portant le nom générique de "Champenois", langue très proche du francien (ancêtre direct du français contemporain) et dans laquelle Chrétien de Troyes a donné ses premiers chefs-d'œuvre à la littérature française. Toutefois, le parler ardennais-sedanais dont il sera question ici est utilisé à l'extrême Nord-Est de l'aire géographique occupée par le champenois, et partage de très fortes affinités avec le lorrain roman (dont le gaumais) ainsi qu'avec le wallon desquels il est le voisin immédiat. Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Champenois | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scans (1) Sam 02 Oct 2010, 11:21 am | |
| L'ouvrage utilisé est "L'patois du S'dan" de Jean Lecaillon que je reproduis ci-après et qui à ma connaissance n'est plus disponible dans le commerce et n'est plus édité. | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scans (2) Sam 02 Oct 2010, 11:29 am | |
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| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scan (3) Sam 02 Oct 2010, 12:15 pm | |
| "Même" prononcé "mîn-me", comme il l'est également à Namur, en Wallonie. De même, on trouve "rein-ne" et "s'main-ne"... Si "ui" se prononce effectivement "oui" (huit --> houit) comme en Belgique une fois de plus, je m'étonne en revanche de ne pas voir relevée par l'auteur la prononciation inverse du mot "oui", qui devient "ui". "é" final prononcé "eÿe"... Note sur le NB: exemple: "f'néét'" (= fenêtre); en ardennais, si la syllabe finale comporte deux consonnes + un "e" muet, seule la première consonne est prononcée: "à tab'...!" (=à table!); "galette à suc'... " (=galette au sucre [spécialité ardennaise]); A propos des finales allongées: elles sont en grande partie responsables de cette musicalité si particulière aux parlers d'oïl du grand quart Nord-Est de la France: du Nord-Pas-deCalais à la Franche-Comté... Plus largement, cette page soulève l'épineux problème de la notation des langues régionales: doit-on noter scrupuleusement ce que l'on entend, ou adopter une orthographe rappelant l'étymologie des mots, ou encore une orthographe permettant un rapprochement plus facile avec le mot français correspondant? Dans le premier cas, on perd souvent toute l'étymologie, ce qui coupe l'idiome écrit de ses origines; dans le second, on est obligé de donner au lecteur une grille de correspondance graphies-prononciations... Voire les difficultés rencontrées pour la notation des différentes variétés du breton, de l'occitan ou du wallon, et les interminables guerres de chapelles qui en découlent (orthographe mistralienne, r'fondu wallon, etc.)
Dernière édition par Ardennais le Sam 02 Oct 2010, 1:37 pm, édité 1 fois | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scan (4) Sam 02 Oct 2010, 1:24 pm | |
| La très grande proximité entre le champenois et le français a évidemment favorisé et facilité l'adoption de ce dernier en remplacement de l'ancien "patois". Le champenois, y compris dans ses variantes ardennaises, n'a pas connu d'étude approfondie (sauf exceptions, que je citerai ultérieurement) et encore moins de normalisation: pas d'orthographe indiscutable et raisonnée, reconnue par une autorité, pas d'unification des divers dialectes. Chaque auteur, chaque amoureux de cette langue en parle en fonction de son sentiment et ses compétences, d'où une certaine diversité, voire anarchie, selon que l'on voit la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. "Abrassie" n'est autre que le verbe français "embrasser" prononcé "à l'ardennaise"; "Accouvisse"--> "Acouvisse", voire "à couvisse"? "Aco"--> On trouve bien plus souvent "Co", qui est noté page 12; "Acouvillie" --> parent avec "accouvisse"? Personnellement, je crois me souvenir d'une locution "accuvillon" (= accroupi) "Acramiller": ici, Jean Lecaillon préfère noter le verbe dans une orthographe plus classique (finale en "er") en lieu et place du "ie" phonétique du parler ardennais, qu'il utilise à la ligne précédente pour le verbe "s'acouvillie". Pourquoi? En français régional des Ardennes, le mot de patois s'est maintenu, prononcé "encramiller". Ce terme est tellement usité que je l'ai employé pendant toute ma jeunesse avant d'apprendre tardivement qu'il n'était pas "français"! On trouve également: "acraméler". "Ada" --> surtout dans la vallée de la Meuse et la vallée de la Semois (ou Semoy); l'origine est bien sûr "adieu"; à comparer avec l'anglais "adew" et l'allemand "ade"; "A fait" --> ou plutôt "tout à fait"? "Afant" --> encore une fois, "en " en initial est dénasalisé en "a"; très courant dans l'expression affectueuse "M'n'afant" (= mon enfant); "Agasse" --> ou "agace", terme commun à toutes les langues d'oïl pour désigner la pie. A rapprocher de l'italien "Gazza", d'où provient par des voies détournées le mot "gazette". "Ahonchie" --> à rapprocher du français soutenu "conchier"? "A hosse" --> d'où provient le terme "hosse" et que signifie-t-il? Ne devrait-on pas écrire "ahosse"? | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Pages 6 et 7, suite Dim 03 Oct 2010, 12:56 pm | |
| "A joc" --> "joc", à rapprocher de "juché" en français? "Alonde" --> du latin "hirundo", même sens. "Ambre" --> incontestablement d'origine germanique, voir l'allemand "Himbeer", même sens. "Amitueux, amitieux" --> très usité de nos jours encore. Très joli mot, plus parlant que "amical" ou "aimable" qui ne le restituent que très partiellement en français "normé". Également usité en wallon ou plutôt en français de Belgique, et certainement dans d'autres parlers d'oïl. "Ampougne" --> la parenté avec "ambre" semble évidente, l'étymologie allemande l'est moins! "S'analler" --> "soudure" de la préposition et du verbe, qui donne un nouveau verbe, qui se conjugue comme un seul bloc lexical. Certainement davantage du français régional populaire que le résultat de l'évolution du vieux champenois. "Annoyance" --> sens proche de celui du mot "ennui" en français classique; Les parlers régionaux conservent assez souvent pour certains mots des sens qu'ils ont perdu en français contemporain. "Anuye" --> l'orthographe est incertaine et peut en orienter l'interprétation: Faut-il écrire "anuy", "anuit"? "Annuy"? L'explication donnée ici: "hac nocte", parfois avancée dans d'autres ouvrages, ne me semble pas totalement convaincante. Et s'il fallait y lire "An' huy" avec "huy" (=hui, comme dans notre actuel "aujourd' hui"), du latin "hodie" (= aujourd'hui), tout simplement? A noter qu'en français, le mot "aujourd'hui" est un horrible barbarisme, puisque l'on dit deux fois la même chose, "hui" signifiant "ce jour-ci". Quant à l'expression malheureuse "au jour d'aujourd'hui", elle bat tous les records!"Apirge" et "apirgie" me sont inconnus en tant que tels, mais en français régional des Ardennes, l'emploi du verbe pronominal "s'empierger", signifiant "trébucher sur un obstacle" ou "se prendre les pieds dans un objet" est resté très vivace. A noter qu'en Aveyron, on dit "s'entraver" pour "trébucher"... "Arlan" --> une des nombreuses "insultes" plus ou moins amicales typiquement usitées dans les Ardennes! Parfois écrit "arland" ou "arlant", uniquement masculin à ma connaissance. Se dit également de n'importe quel garçon maladroit, ou d'un jeune que l'on veut simplement taquiner gentiment. "Aragne" --> pas de surprise, il s'agit de vieux français. "Arquer" --> aussi: "marcher". Après avoir été longuement dans une position inconfortable, harassé, on peut s'écrier en se relevant: "Vingt rats! Dju n'sais pus arquer..." "Assocener" --> à rapprocher de "sosson / soçon", évidemment. Ce dernier mot, provenant du latin "socius" (= compagnon, associé ) et que l'on retrouve en wallon comme en gaumais, est bizarrement absent de cet ouvrage. Il est en revanche repris dans le livre de Michel Tamine. Exemple: "Ces deux verrats d'arlans, y s'araient assoç'neÿe qu'ça n'm'étonn'rot mie!" ...Je profite de l'occasion pour saluer bien bas la Confrérie des Sossons d'Orvaulx! http://www.sossonsdorvaulx.be/ "Avant-balosse" --> "Balosse" (ou "baloce") signifie "prune", dans les Ardennes comme dans de nombreuses autres campagnes au nord de la Loire. Le rapport entre le reproche et le fruit reste difficile à saisir... | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scan (5) Dim 03 Oct 2010, 5:06 pm | |
| "Babûre" --> Faux-ami du mot français "babeurre"? "Badaflan" --> connu, mais plus très usité, me semble-t-il. "Baffe" --> le français régional et le registre familier se confondent souvent... "Bagoulette" --> avec "goulette" = petite bouche, petit visage? Comme dans "margoulette" (voir plus loin)? "Balosse" --> voir plus haut message précédent. "Banette" --> également tablier de l'ouvrier! "Banot" --> de la même famille que "banette"? Le tablier possédant une poche permettant de transporter des objets, comme le panier, les deux mots semblent liés autant du point de vue de la morphologie que de la sémantique. "Baouette" --> vraisemblablement à rapprocher de "bauquer / beuquer" et de "bauquette / beuquette"! (voir plus loin) Dans son excellent livre "Comment parler le belge et le comprendre (ce qui est moins simple)", chez "Points", Philippe Genion écrit ceci: - Citation :
- Bawette
Fenêtre, guichet; petite ouverture derrière laquelle se tient quelqu'un. L'expression " L'singe est'à'l'bawette" indique qu'une personne est à sa fenêtre, occupée à répandre des potins ou commérages divers. Par ailleurs, bâââwette avec un long "a" signifie "pas du tout", "maaaaiiis non". Le mot indique alors que ce qu'on vient d'entendre est absolument (et notoirement) inexact. "J'ai entendu dire que la France allait gagner l'Eurovision. - Bââwette!!!" Si le premier sens attribué par Philippe Génion à son "bawette" correspond bien à notre "baouette", en revanche l'interjection "bââwette" se rattache difficilement à l'idée de fenêtre. Alors que la proximité phonétique avec l'interjection ardennaise "vinguette" (signifiant à peu de choses près "eh bien, dis-donc" ou "ça par exemple") me semble plus probante, surtout lorsqu'on sait que les phonèmes [b] et [V] d'une part, et [w] et [g] d'autre part sont souvent interchangeables. (ex: William / Guillaume ou Edouard / Edgar) | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Pages 8 et 9, suite Dim 03 Oct 2010, 5:59 pm | |
| "Bâque" --> mot insolite, qui me semble d'origine germanique. Phonétiquement proche de l'allemand "Wachen" (= veiller), avec [x]-->[k], comme dans Schumacher --> Choumaque. "Basiaux" --> d'autres orthographes se trouvent parfois. Dans l'expression: "Qué grand basiaux!" "Bauquer" --> (ou "beuquer", suivant les localités) = épier, souvent dans le but de médire. La "bauquette" (ou "beuquette") est l'oculus situé au-dessus de la pierre à eau, c'est à dire l'évier, dans les maisons anciennes, et qui permettait d'espionner ses voisins tout en lavant la vaisselle... "La Beuquette" est aussi le titre de la très prisée chronique de l'écrivain ardennais Yanny Hureaux dans le quotien "L'Ardennais".Une phrase, qui n'est pas vraiment un dicton, est connue de tous les vrais Ardennais: "Ell' passot, j'la bauquos, ell' passot 'co, j'la bauquos 'co!"... autrement dit: "Elle passait, je l'observais furtivement et en cachette; elle vint à passer de nouveau: et moi de continuer à l'espionner sans me faire remarquer." Avez-vous remarqué l'admirable économie de moyens du patois ardennais, démontrant sa supériorité manifeste sur le français? Qu'attend-on encore pour rendre obligatoire l'apprentissage du patois ardennais à toutes nos chères têtes blondes de France et de Navarre? "Becquée" --> "Donner la becquée" (= nourrir un bébé à la cuiller) "Beigne" --> rien de franchement ardennais dans ce mot bien français! A remplacer par "beugne" ou "bûgne". "Belle lurette" --> même remarque. "Ben aise" --> ou "bénaise", "binaise", identique au wallon "binåje". "Berdouillette" --> voir plus loin "boudine" et "boudrule". "Bique et bouc" --> pour les animaux au sexe indéterminé, que Dame Nature a ratés... se disait aussi d'un garçon visiblement efféminée. Attention! L'homophobie est un délit, patois ou non... "Bise à la moque" --> très prisé dans les cours d'école! "Blouque" --> inversion des phonèmes, très fréquente lorsqu'on compare des mots français à leurs équivalents du patois. "Boquet" --> "bouquet" = morceau n'est donc pas qu'un belgicisme! "Boudine" --> Petit, ma maman me disait souvent: "Cach' ton vent' , on woit ta boudine!" "Bouéchelle" --> Je ne l'ai jamais entendu. Équivalent de "pucelle" = jeune fille en vieux français. "Bouffeter" --> visiblement à rapprocher de "ne pas mouf(fe)ter" (= ne pas se plaindre, ne pas dénoncer)? | |
| | | Ardennais Cofondateur
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| Sujet: Scan (6) Mar 05 Oct 2010, 9:49 pm | |
| "Bouille" --> Je confirme que les "bouilles" sont bien les ampoules. "J'ai eun' bouille à m'gross' dôye!" "Boule" --> et même "Eun' ramon d'boule". D'où le surnom donné aux habitants de Bosséval: "Les Ramounis" (les fabricants de balais, les balayeurs). D'où le nom du groupe folklorique "Les Ramounis d'Bossévau". "Boulu" --> ou "bouillu" ("cafè bouillu, cafè foutu" est une maxime très appréciée chez les Ardennais, grands amateurs de café. Attention! Café se prononce "cafè" en Ardennais... comme "tèlè"! ^^) "Bouquet" --> voir plus haut. "Braire" --> tous les bébés ardennais braient! Incroyab' ! "Brouette (faire la)" --> j'ignorais que ce fut spécifiquement ardennais, tant l'expression est répandue! "Buires" --> à rapprocher de la Rue des Buirettes, à Reims? "Buse" --> souvent triple, comme la bonne bière belge! ^^ "Caba" --> ou plutôt "cabas"? D'après le "Petit Larousse", il s'agirait d'un mot provençal signifiant "sac à provisions souple en paille tressée ou en tissu". "Cabe" --> comme dans la bande dessinée d'Yves Ketzmeyer: "La cab' à Fifine". On dit aussi: "gatte". "Caboulée" --> également employé pour parler d'un plat ayant l'aspect d'une bouillie peu appétissante, servie grossièrement mais en quantité très généreuse. "Cafut" --> un vieux rossignol, autrement dit! "Cahourde" --> parfois écrit "caourde". J'imagine que le nom provient d'une cucurbitacée à laquelle la forme du récipient faisait penser, voire qui à servi de récipient de ce genre dans des temps anciens. Le mot fait également vaguement penser au mot français "gourde"... qui provient justement du latin "cucurbita!" J'ai déjà entendu "cougourde" dans le Sud-Ouest (Rouergue) pour des petites cucurbitacées. "calbot" --> y aurait-il un rapport avec le mot français "caillebotis"? "Calemberdain" --> certainement de la famille de "calembredaine". "Calogette" --> voir plus loin le verbe "racaloger". "Camoufle" --> très curieux.... "Canada" --> les pommes de terre ardennaises sont certes des patates, comme dans le film d'Autant-Lara avec Pierre Perret, mais aussi (et surtout?) des canadas!!! "Canle" --> d'après Michel Tamine, proviendrait du moyen néerlandais "quantelen" (= duper). "Carabistouille" -->comme en Belgique francophone. "Caraco" --> dans le Petit Larousse. Mot "français". "Carouyette" --> sans doute composé de "ca" (augmentatif ou péjoratif) et "royette" (petite raie, petite fente). Expression très imagée et très parlante! "Cassema" --> derrière ce mot insolite, il faut en réalité voir la prononciation ardennaise de "cassement" (car on bat, on brise la pâte). "Cassot" --> ou "casson". | |
| | | Ardennais Cofondateur
Nombre de messages : 3518 Age : 58 Localisation : Grasse (Alpes-Maritimes) Langue : français Emploi/loisirs : enseignant Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Scan (7) Sam 09 Oct 2010, 9:43 pm | |
| "Catherinette" --> c'est effectivement le nom usuellement donné à la coccinelle dans les Ardennes... mais là seulement, vraiment? "Caugnette" ou "congnette" --> ou "cognette"; comme le célèbre restaurant-crêperie de Bulson: "Les Cognettes" (sur la Place de l'Église) et sa non moins fameuse Salade au lard, appréciée des connaisseurs! "Caurette" --> Un noisetier protégeait de son ombre la maison de ma grand-mère maternelle à Glaire, route de Sedan. Assis sur le banc, le dos contre le mur, mon frère et moi dégustions nos "caurettes", en regardant passer véhicules et promeneurs... Sans l'ombre d'un doute à rapprocher du français "coudrier", synonyme de "noisetier". "Chicoter" --> 1er sens: de "chicots" (= dents); 2ème sens: similaire au fr. "chipoter". "Chique" --> 1) "bille": A la récréation, les petits Ardennais jouent aux "chiques". 2) "abcès": avoir la "chique". "Chougner" --> "Arrêt' donc d'chougner, verrat d'gosse!" "Chu" --> En ardennais, le verbe "choir" n'a pas été détrôné par "tomber" ni par l'horrible barbarisme "chuter", qui n'est que la réfection du verbe "choir" (choir > chute > chuter) "J'ai chu et j'm'ai r'conré la gonelle!" "Churma" --> prononciation ardennaise de "sûrement". "Claboter" --> passer l'arme à gauche... "clamser", autrement dit. "Clarteux" --> se dit aussi dans la marne: une pièce "clarteuse". "Cliche" --> extrêmement répandu et extrêmement ardennais! A tel point que les Ardennais réalisent avec difficulté que "cliche", synonyme de "poignée de porte", n'est pas un mot du dictionnaire (français). Adolescent, c'est avec la plus grande incrédulité que j'ai accueilli cette révélation de mon "ardennitude". Les Marnais disent "clanche" et les Picards "clinche"... "Cliffer" --> ou "éclabousser". Comme pour le mot précédent, "cliche", j'ai passé toute mon enfance à penser que "cliffer" était un verbe tout ce qu'il y a de plus français! "Co" --> "encore". Un Ardennais qui souhaite parler un français impeccable se trahit souvent par l'emploi de ce mot d'une syllabe... | |
| | | Ardennais Cofondateur
Nombre de messages : 3518 Age : 58 Localisation : Grasse (Alpes-Maritimes) Langue : français Emploi/loisirs : enseignant Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Pages 12 & 13 (suite) Sam 09 Oct 2010, 10:42 pm | |
| "cocoter" et "cochonceté" --> pas typiquement ardennais!
"Coi" --> à rapprocher du français "rester coi".
"Conrée" et "conrer" --> encore deux mots très largement employés.
"Cousu" --> voir la chanson "Tonton Cristobal" de Pierre Perret: "(...) des pesos, des lingots, il en a l'cul cousu (...)"
"Couqui" --> 1) "estomaqué"; 2) "rassasié": synonyme de "gôyé", "waffi".
"Couture" --> Comme dans le quartier de la "Ronde Couture", à Charleville-Mézières.
"Couverte" --> typique de l'économie d'un mot ardennais par rapport à son équivalent français.
"Cramie" --> ou "cramille"? --> d'où "encramill-er / -é"?
"Cran" --> Là aussi, entendu tellement souvent à l'école dans mon enfance que j'ai eu de la peine à réaliser que les autres petits Français ne le connaissaient pas.
"Crawie" --> du germanique.
"Créton" --> indispensable à la gastronomie ardennaise, pour la fameuse "salade au lard" par exemple!
"Cri" --> Je l'orthographierais "qu'ri" en raison de son étymologie latine "quaerere". "Va qu'ri les canadas!"
"Crôler" --> également: "tousser gras"; "- Vinguette! Couma qu'tu crôles! - L'toubib, i m'ait dit qu'c'étot eun' bronchite!"
"Crolle" --> ou "crole": comme en Belgique francophone! "Qué biaux ch'veux il ait t'gamin: il est tout crolé!"
"Cru" --> TRÈS usité dans les Ardennes: on se demande bien pourquoi, il y fait toujours beau! LOL! "Rrrrôôô, c'qui fait cru, c'matin!"
"Cur": comme dans la devise gaumaise des Sossons d'Orvaulx " Fayez toudjou l'bin t't~autou d'vou avu l'cûr lôrdge èt amitieû " (="Faites toujours le bien autour de vous avec le cœur large et amitieux ")
"Cutromé" --> de "cul-troumé" (cul (re)tourné)? Aussi: "cutrougneau", "coutrougna", "cutrugneau"...
"Cuviller" --> également: "importuner", d'où "cuvillant". | |
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