|
| La scission expliquée aux Flamands .... | |
| | Auteur | Message |
---|
Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La scission expliquée aux Flamands .... Mar 23 Nov 2010, 4:10 pm | |
| Source : http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/22/la-scission-expliquee-aux-flamands La scission expliquée aux Flamands
La télévision publique flamande VRT a diffusé le 21 novembre une émission spéciale sur l'impact d'un éclatement du pays. Le quotidien francophone La Libre Belgique a apprécié ce programme qui a su montrer les énormes difficultés liées à l'organisation de ce divorce.
22.11.2010|Mathieu Colleyn|La Libre Belgique
On l'attendait de pied ferme. Surtout en Flandre. Le 21 novembre, l'émission Panorama de la VRT diffusait un reportage-documentaire intitulé "Le plan B, un scénario pour la scission de la Belgique". Pour rappel, le journaliste Ivan De Vadder s'est évertué à explorer les conséquences d'une scission du pays en interrogeant un panel de onze experts universitaires. Chacun étant invité à expliquer les conséquences pratiques d'un divorce belge dans leur discipline respective. Dans le film, le journaliste s'étonne lui-même de la bonne volonté dont ses interlocuteurs ont fait preuve, estimant qu'il s'agissait là d'une preuve que le plan B n'était plus un tabou en Flandre.
Que ressort-il de cet exercice inédit au nord du pays ? Et bien que la scission, c'est bien joli mais pour le moins irréaliste à court terme. Le prix à payer, y compris pour la Flandre, serait beaucoup trop élevé. Il y a unanimité pour dire que si scission il y a, elle passera par une négociation longue et ardue entre les deux communautés. Les spécialistes ne s'attardent pas sur la difficulté programmée d'un partage de la dette de la Belgique. Sur base de quels pourcentages ? La question reste posée. Que faire de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) alors que 50 % de son personnel est francophone et que les francophones ne pourraient revendiquer que 40 % des moyens financiers actuellement attribués aux chemins de fer fédéraux ? Comment se partager les quelque 1500 bâtiments qui appartiennent à l'Etat fédéral ? Sans doute sur base de leur localisation, répond le film. Toutes ces questions se heurtent à une réalité : il n'existe, au plan international, aucune règle préétablie pour dissoudre un Etat. La négociation est donc inévitable.
Et ce processus pourrait durer des années, fragiliserait le pays sur les marchés internationaux et risquerait par conséquent de faire grimper les taux d'intérêt des emprunts que le ou les États seraient amenés à contracter. Le spécialiste interrogé évoque un bond de 0,5 à 1 % qui coûterait la bagatelle de 2 milliards d'euros à la Flandre. Le film explique également les tracasseries administratives (relativisées par les partis séparatistes) que rencontreraient les entreprises confrontées à plusieurs régimes fiscaux. Et en sus, chaque Etat devenu indépendant n'y gagnerait pas en efficacité dans tous les domaines. Ainsi par exemple, une armée flamande ne serait qu'une armée croupion condamnée à s'associer à d'autres pays. Que dire du niveau de l'ex-football belge si les trois régions devaient se partager les quelques clubs du top du championnat national ?
Toutefois, les spécialistes, flamands pour la plupart, sont d'accord pour dire qu'en cas de divorce, la Flandre s'en sortirait sans doute mieux que la Wallonie et Bruxelles dont le problème principal est un trop faible taux d'emploi, relève le documentaire. La Flandre dispose d'infrastructures de premier plan comme le port d'Anvers, d'un tissu dense de PME et du littoral belge qu'elle serait naturellement amenée à gérer seule. Même sans obtenir la gestion de la capitale, la Flandre résisterait, en profitant pleinement de ces atouts.
Enfin, demeure évidemment le problème de Bruxelles. Le Panorama de dimanche soir met face à face deux visions : un avenir indépendant de la Flandre ou de la Wallonie appelé de leurs vœux par les Bruxellois contre la création d'un condominium, ou une cogestion de la capitale par les deux communautés. Une option qualifiée de "colonialiste" par Philippe Van Parijs [professeur de l'Université catholique de Louvain]. Et puis il y a ce danger fiscal pour la Flandre si, comme le veut l'usage en Europe, les travailleurs devaient payer leurs impôts sur leur lieu de travail : 5 % des contribuables flamands travaillent sur le sol bruxellois. Au terme de cette heure d'interviews et de politique-fiction menée avec grand professionnalisme et objectivité par la VRT, le plan B prend une belle masse de plomb dans l'aile. | |
| | | | La scission expliquée aux Flamands .... | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |