Non-réponse de l'Iran

Source : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080805/tts-iran-ue-nucleaire-politique-prev-c1b2fc3.html

L'Iran remet un message mais pas de réponse aux Six sur le nucléaire

Par Fahrad POULADI AFP - il y a 46 minutes TEHERAN (AFP) -

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L'Iran n'a pas répondu, dans un message transmis mardi à l'UE, à l'offre des grandes puissances pour résoudre la crise sur son programme nucléaire, ouvrant la voie à l'étude de nouvelles sanctions pour le contraindre à suspendre son enrichissement d'uranium.

"Le message remis aujourd'hui n'est pas la réponse de l'Iran aux six nations", a dit à l'AFP une source au Conseil suprême iranien de la sécurité nationale (CSSN), sous couvert de l'anonymat.

Une source au CSSN a ensuite expliqué à l'agence officielle Irna que le message, remis au chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, était un compte-rendu de la conversation téléphonique que ce dernier avait eu la veille avec le secrétaire du Conseil et principal négociateur du nucléaire iranien, Saïd Jalili.

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne attendaient depuis samedi une réponse à leur offre, présentée le 19 juillet à M. Jalili.

Ce dernier avait indiqué lundi à M. Solana, par téléphone, que Téhéran fournirait mardi une réponse à l'offre des grandes puissances.

"Ce qui a été donné à Solana aujourd'hui est le compte-rendu de la conversation téléphonique d'hier et non pas une réponse à l'offre du 5+1", a dit la source citée par Irna.

A Bruxelles l'entourage de M. Solana a assuré en fin de matinée que "pour le moment, rien ne nous est parvenu".

Les directeurs politiques des Six, réunis lundi en conférence téléphonique, avaient convenu de "prendre d'autres mesures contre l'Iran" si Téhéran n'apportait pas une réponse positive "claire" à leur offre de coopération

"La France comprend qu'un document écrit doit parvenir demain 5 août à M. Solana, et espère que ce document apportera la réponse que la communauté internationale attend", a indiqué lundi soir le ministère français des Affaires étrangères.

"En l'absence de réponse positive à l'offre des Six, l'Iran devra alors faire face à de nouvelles sanctions", a averti le ministère français.

Les grandes puissances ont offert une alternative à l'Iran: ou il accepte la coopération et suspend ses activités controversées d'enrichissement de l'uranium, que les Occidentaux soupçonnent d'être destinées à acquérir l'arme nucléaire, ou il fait face à des sanctions croissantes de la communauté internationale.

A Bruxelles, l'entourage de M. Solana a fait savoir que son entretien téléphonique lundi avec M. Jalili n'avait "pas été concluant".

A Téhéran, la télévision iranienne avait indiqué ce même jour que les deux parties avaient "convenu de continuer les discussions", le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghasghavi, assurant que Téhéran était "décidé à poursuivre la négociation avec une approche positive qui crée une atmosphère constructive".

Des déclarations en contradiction avec la fin de non recevoir opposée samedi par le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à l'offre des Six: "La nation iranienne ne cèdera pas un pouce sur ses droits au nucléaire".

Pour faciliter une décision, les grandes puissances ont proposé, avant de s'engager dans des négociations, un "double gel" de six semaines.

Au cours de cette période, l'Iran s'engagerait à ne pas installer de nouvelles centrifugeuses pour l'enrichissement et les grandes puissances s'abstiendraient d'étudier de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Une récente déclaration de la plus haute autorité de l'Etat iranien laissait présager de la "non-réponse" apportée mardi.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait dit mercredi dernier : "si nous faisons un pas en arrière, les puissances arrogantes avanceront d'autant".

L'Iran fait déjà l'objet de trois séries de sanctions à cause de son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium.